Médicaments amaigrissants agonistes du GLP-1: une échelle appuyée sur le mauvais mur – par Robyn Chuter.

Je vous avais déjà soufflé mot de la nouvelle arnaque aux semaglutides qui sévit aux États-Unis ainsi que des dégâts que ça provoquerait. Apparemment, c’est en train de prendre ici…

Voici un excellent article de Robyn Chuter sur ce sujet, qui rappelle au passage la perversité des pratiques de Big Pharma, s’il subsistait encore le moindre doute. C’est la troisième partie d’une série qui en comptera quatre. Faute de temps, je n’ai pas traduit les autres – celle-ci est à mon avis déjà assez éloquente – mais si ça intéresse quelqu’un et qu’on me le demande gentiment, je le prendrai (le temps).

En attendant, amis légèrement enveloppés, mangez mieux et mangez moins!

Source.


Médicaments amaigrissants agonistes du GLP-1: une échelle appuyée sur le mauvais mur

Les agonistes du GLP-1 tels que Ozempic sont les médicaments amaigrissants les plus réussis jamais développés. Mais qu’entend-on par « réussis »?

Robyn Chuter

28 mars 2024

Dans son best-seller « Les 7 habitudes des gens très efficaces », Stephen Covey met en garde contre un piège courant: « travailler de plus en plus dur pour gravir l’échelle de la réussite et découvrir qu’elle est appuyée contre le mauvais mur ». En d’autres termes, il faut prendre le temps de clarifier ce que signifie la « réussite » avant d’investir du temps, de l’argent et de l’énergie dans sa poursuite. À ce stade de ma mini-série sur les agonistes du GLP-1 tels qu’Ozempic, Wegovy et Saxenda, il convient de se demander contre quel mur ces médicaments sont appuyés.

Quelle genre de perte de poids?

Dans la première partie, j’ai examiné les résultats des essais cliniques menés sur ces médicaments, qui étaient spécifiquement axés sur la perte de poids. Si l’on mesure le succès en kilogrammes perdus, il ne fait aucun doute que les agonistes du GLP-1 sont les médicaments les plus réussis jamais mis au point pour la perte de poids: les participants aux essais ont perdu en moyenne 12 à 18% de leur poids initial, contre les maigres 4 à 5% obtenus avec les médicaments amaigrissants précédents, tels que la phentermine/topiramate ou le bupropion/naltrexone.

Mais, comme le souligne un article d’opinion publié dans le JAMA Internal Medicine en février 2024, les médicaments contre l’obésité ont obtenu leur approbation réglementaire en se basant uniquement sur la perte de poids, plutôt que sur la perte de graisse, et ce n’est pas le bon critère de réussite:

« Assimiler la perte de poids à l’amélioration des résultats de santé est trompeur pour les cliniciens et les consommateurs, car la perte de graisse est un facteur beaucoup plus important dans les conséquences pour la santé que la perte de poids globale. Il est essentiel de noter que la graisse viscérale est spécifiquement associée à des complications métaboliques, telles que la résistance à l’insuline, le diabète de type 2, les maladies cardiaques et certains cancers. Si les paramètres de la FDA donnent la priorité à la perte de poids globale sans différencier la source de cette perte, les médicaments peuvent être considérés comme efficaces ou supérieurs à d’autres sur la base de la seule réduction de poids, sans nécessairement permettre une plus grande perte de graisse, qui est une mesure plus pertinente des résultats pour la santé…

La perte de poids globale, y compris par le biais des MAO [médicaments anti-obésité], se produit à la fois par la perte de masse grasse et de masse musculaire; les résultats pour la santé d’un patient sont déterminés par la proportion de ces deux valeurs. Une perte excessive de masse musculaire maigre peut entraîner une obésité sarcopénique, qui est associée à un déclin fonctionnel et à une augmentation de la mortalité. Ainsi, si la perte de graisse viscérale est bénéfique, elle doit s’accompagner d’une préservation ou d’une augmentation de la masse musculaire pour des résultats de santé idéaux. Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour clarifier les relations complexes entre les différents types de perte de poids, la composition corporelle et les résultats en matière de santé ».

Composition corporelle dans les essais de médicaments contre l’obésité – au-delà des échelles

Pour souligner le point de vue des auteurs de l’article d’opinion du JAMA Internal Medicine, chaque fois que vous perdez du poids, vous perdez à la fois de la graisse et des muscles. Le fait est qu’il faut plus de muscles pour déplacer un corps plus grand et plus lourd. Par conséquent, lorsque ce corps rétrécit, il n’a plus besoin d’autant de muscles. Toutefois, une perte de poids rapide peut entraîner une diminution spectaculaire de la masse musculaire, en particulier chez les personnes âgées qui ont moins de muscles au départ, en raison de la diminution de la masse maigre liée à l’âge et de la baisse du niveau d’activité physique.

L’obésité sarcopénique est la combinaison d’une masse grasse élevée, d’une faible masse musculaire et d’une faible force musculaire ou d’une faible performance physique. Elle est de plus en plus répandue dans les sociétés industrialisées et mène les gens dans des maisons de retraite… et à la mort prématurée.

En outre, la masse musculaire est l’un des principaux déterminants du métabolisme de base. Par conséquent, lorsque la masse musculaire diminue, le taux métabolique diminue également, et il devient de plus en plus difficile de prévenir la reprise de poids sans restreindre l’apport calorique dans des proportions insoutenables pour la plupart des gens. Serait-ce une raison supplémentaire – en plus de la formation d’anticorps et des effets secondaires évoqués dans la deuxième partie – pour laquelle la perte de poids a plafonné, voire s’est inversée, environ un an après le début des essais cliniques sur les agonistes du GLP-1?

Pour répondre à cette question, nous devons d’abord établir qu’il existe des raisons valables de craindre que les agonistes du GLP-1 ne provoquent une obésité sarcopénique. Pour ce faire, nous pouvons nous tourner vers les paroles et les actes des entreprises pharmaceutiques elles-mêmes.

Selon George Yancopoulos, directeur scientifique de Regeneron Pharmaceuticals, la perte musculaire peut représenter « jusqu’à 40% de la perte de poids » sous agonistes du GLP-1. Aïe. Mais Regeneron n’est pas encore impliqué dans ce combat. Qu’en est-il des entreprises qui le sont?

Le Tirzepatide (Mounjaro), le nouvel agoniste du GLP-1/GIP qui – comme nous l’avons mentionné dans la deuxième partie – porte un avertissement encadré concernant le risque accru de cancer de la thyroïde, est fabriqué par Eli Lilly, l’une des principales sociétés pharmacriminelles. Eli Lilly a versé 2 831 299 676 dollars pour 25 infractions distinctes depuis 2000. En juillet 2023, Lilly a acquis Versanis, une société biopharmaceutique dont le principal actif est le bimagrumab, un anticorps monoclonal qui préserve, voire augmente la masse musculaire. Un essai clinique est actuellement en cours pour tester « si le bimagrumab, en plus du semaglutide, est capable de préserver/augmenter la masse musculaire en présence d’une perte de poids et/ou de masse grasse ».

Vous vous souvenez peut-être, dans la première partie, que le semaglutide est fabriqué par Novo Nordisk, un concurrent de Lilly, qui est loin derrière lui sur le plan de la criminalité, avec seulement 129 887 792 dollars de pénalités depuis 2000. Si Novo Nordisk souhaite commercialiser un traitement associant le bimagrumab et le semaglutide, il devra passer un accord avec Lilly. Ou peut-être lui faire une offre qu’elle ne pourra pas refuser.

Lilly a également conclu un partenariat avec BioAge Labs pour mener un essai clinique sur l’agoniste oral du récepteur de l’apeline BGE-105 (azelaprag) de BioAge, une autre thérapie de régénération musculaire, en association avec son propre médicament pour la perte de poids, le tirzepatide.

Roche, qui bonne figure avec 432 796 105 dollars de pénalités depuis 2000 (principalement pour entente sur les prix et promotion de ses produits en dehors de l’étiquetage ou sans autorisation), se fraye un chemin sur le marché des médicaments pour la perte de poids. En 2023, elle a racheté Carmot Therapeutics, qui a un double agoniste injectable des récepteurs GLP-1/GIP et un médicament oral GLP-1 en cours de développement. Roche a l’intention de les combiner avec son propre anticorps anti-myostatine pour la préservation des muscles.

Entre-temps, Regeneron Pharmaceuticals (un novice absolu en matière de pharmacriminalité, qui n’a accumulé qu’un maigre 506 035 dollars depuis 2000 en délits fiscaux – c’est qui ces gens, Al Capone?) est sur le point de commencer une étude de phase 2 pour tester si l’ajout de son anticorps monoclonal de préservation musculaire trevogrumab au semaglutide, avec et sans un autre de ses produits, le garetosmab, améliorera la composition corporelle tout au long du processus de perte de poids, ainsi qu’après que les personnes aient cessé de prendre le semaglutide.

Oui, en effet, Big pHarma [NdT. la majuscule au H est un jeu de mots: « harm » = « nuire »] est bien conscient du problème de l’obésité sarcopénique induite par les agonistes du GLP-1 et s’apprête à en tirer profit.

Mais qu’est-ce qui pourrait bien mal tourner dans l’injection d’anticorps monoclonaux qui interfèrent avec les protéines musculaires? Oh, rien de grave: juste des muscles plus gros, mais plus faibles. Vous aurez donc l’air en pleine forme, mais vous resterez fragile. En fait, dans un essai clinique randomisé mené sur 180 adultes âgés de 70 ans et plus, le bimagrumab n’a pas permis d’obtenir une différence statistiquement significative dans l’amélioration de la fonction physique par rapport au placebo. Et puis il y a les saignements anormaux, la diminution de la masse osseuse et les fractures spontanées. Mais inutile de tourmenter votre petite tête pour ces effets secondaires: il existe aussi des médicaments pour les traiter.

Pour ceux d’entre vous qui se diraient « L’exercice n’est-il pas le meilleur moyen de renforcer les muscles? », tout ce que je peux dire, c’est: « Soyez bénis, mes chers, doux et naïfs petits chatons. Ne savez-vous pas que l’on prépare un médicament pour cela? » Je ne plaisante pas:

L’exercice sous forme de pilule? Une découverte qui imite les bienfaits de l’entraînement

Résumé: Des chercheurs mettent au point des composés qui simulent les bienfaits de l’exercice physique, ce qui pourrait déboucher sur de nouveaux traitements de l’atrophie musculaire, de l’insuffisance cardiaque et des maladies neurodégénératives. Le composé SLU-PP-332 et ses dérivés activent des protéines clés impliquées dans la croissance musculaire et le métabolisme induits par l’exercice.

Cette innovation pourrait constituer une alternative pour les personnes incapables de pratiquer une activité physique régulière en raison de l’âge, d’une maladie ou d’autres conditions. Les travaux de l’équipe, soutenus par des subventions des NIH, marquent une étape importante vers la création de médicaments qui reproduisent les effets physiologiques de l’exercice.

L’autre mur

Big pHarma est comme un illusionniste de théâtre, brandissant un sac à malices à partir duquel il produit un flot ininterrompu de simulacres de santé: un poids réduit avec une composition corporelle sarcopénique; des muscles volumineux mais faibles; des os plus denses mais plus fragiles; des niveaux de glucose plus bas sans réduction des complications diabétiques; et ainsi de suite.

C’est parce que l’échelle de la réussite s’appuie sur un mur qui n’est pas celui de la santé, mais celui du profit. Et les agonistes du GLP-1 sont rentables au-delà des rêves les plus fous des PDG d’entreprises. Comme l’a souligné le Dr Dariush Mozaffarian dans un autre éditorial du JAMA,

« Entre 2021 et 2023, le cours des actions de deux fabricants [d’agonistes du GLP-1], Novo Nordisk et Eli Lilly, a plus que triplé, leur valeur combinée dépassant désormais le trillion de dollars ».

Les agonistes du GLP-1 contre l’obésité: une nouvelle recette de réussite?

Au cas où vous vous poseriez la question, seuls 17 pays dans le monde ont un PIB supérieur à un trillion de dollars. Réfléchissez un instant à ça.

Big pHarma est donc sur le point de toucher le jackpot avec les agonistes du GLP-1. Qui paiera pour cette manne? Permettez au Dr Mozaffarian de vous en parler:

« La moitié des adultes américains sont intéressés par la prescription d’un médicament amaigrissant1, et 93 millions d’entre eux répondent aux critères d’admissibilité au traitement amaigrissant par GLP-1.2 Les prix de catalogue aux États-Unis se situent entre 12 000 et 16 000 dollars par an; même avec les remises maximales négociées, les coûts dépasseront probablement 6 500 dollars par an. Si tous les adultes américains éligibles recevaient des agonistes du GLP-1 avec des remises, le coût annuel serait de 600 milliards de dollars, soit l’équivalent de toutes les autres dépenses de médicaments sur ordonnance aux États-Unis. On espère que la concurrence fera baisser les prix, mais chaque agent GLP-1 est protégé par une vingtaine de brevets, dont beaucoup sont valables jusqu’en 2040 ou au-delà.3 Même si les prix actuels baissent, l’expérience acquise avec d’autres grandes classes de médicaments suggère que de nouveaux agents de cette classe seront introduits, avec des avantages supplémentaires mais des prix toujours élevés et un marketing agressif, ce qui rend peu probable une baisse significative des coûts totaux dans un avenir proche…

La perte de poids se produit tôt, mais atteint ensuite un plateau, et des années de traitement continu sont nécessaires pour maintenir les bénéfices initiaux. Cela explique pourquoi, même en tenant compte des avantages pour la santé et des prix réduits, ces agents ne sont pas rentables, avec des coûts progressifs de 237 000 à 483 000 dollars par année de vie [NdT. supplémentaire] ajustée à la qualité.4 Par conséquent, même en tenant compte des avantages pour la santé, les agonistes du GLP-1 augmentent substantiellement les coûts. Dans une analyse, les coûts annuels totaux des soins de santé chez les patients qui adhèrent au médicament ont doublé, passant d’environ 13 000 $ par personne avant de commencer à prendre le médicament à 26 000 $ par la suite.5« 

Les agonistes du GLP-1 pour l’obésité – Une nouvelle recette de réussite?

Le coût élevé des profits de Big pHarma

Soyons parfaitement clairs. L’obésité est un problème de santé publique, car les personnes obèses présentent un risque plus élevé de contracter un large éventail de maladies chroniques, et le traitement de ces maladies absorbe une part considérable du budget de la santé. Du point de vue de la santé publique, le principal critère de réussite d’une intervention de perte de poids est la réduction des coûts des soins de santé. Les agonistes du GLP-1 font exactement le contraire… et ce, avant même de prendre en compte les coûts supplémentaires liés à l’ajout d’agents de préservation de la masse musculaire qui créent le mirage d’une composition corporelle saine, tout en ne faisant rien pour prévenir la fragilité qui conduit au déclin fonctionnel et à un aller simple pour une maison de retraite.

Dans son exposé percutant, intitulé Deadly Medicines And Organised Crime: How Big Pharma has corrupted healthcare (Médicaments mortels et crime organisé: comment Big Pharma a corrompu les soins de santé), le Dr Peter Gøtzsche, chercheur danois en médecine, déclare, dans son style brutal habituel:

« La principale raison pour laquelle nous prenons autant de médicaments est que les sociétés pharmaceutiques ne vendent pas des médicaments, mais des mensonges sur les médicaments. Des mensonges flagrants qui, dans tous les cas que j’ai étudiés, se sont poursuivis après que leurs affirmations aient été démontrées fausses ».

Médicaments mortels et crime organisé: comment Big Pharma a corrompu les soins de santé

Et quel que soit le nombre de mensonges flagrants proférés par ces entreprises systématiquement criminelles, et quel que soit le nombre de fois où elles sont prises en flagrant délit de mensonge – et condamnées pour cela à des amendes d’un montant inconcevable – il semble qu’il y ait toujours un public disposé à accepter ces mensonges.

Les personnes qui luttent contre le diabète veulent croire qu’elles peuvent prendre des pilules qui, comme par magie, ramèneront leur glycémie sous contrôle. Les personnes qui luttent contre l’obésité veulent croire qu’elles peuvent prendre des médicaments qui font fondre la graisse de leur corps tout en faisant grossir leurs muscles. Et les médecins dont les salles d’attente sont encombrées de patients obèses et diabétiques veulent croire que les plus récents colifichets de Big pHarma sont vraiment la solution à ces maladies de la modernité.

Voici ce que l’un de ces médecins, Daniel Frank, MD, avait à dire en réponse à la critique de Dariush Mozaffarian sur les agonistes du GLP-1:

« Il s’agit des agents qui ont le plus changé la vie des obèses dans l’histoire de la médecine et qui représentent l’une des plus grandes avancées dans la gestion des maladies chroniques, une avancée comparable à celle des produits biologiques en rhumatologie, des statines en cardiologie et des articulations artificielles en orthopédie. »

Notre expérience avec les GLP-1 est bien plus favorable: Commentaire de Daniel Frank, MD en réponse à Les agonistes du GLP-1 pour l’obésité – Une nouvelle recette de réussite?

<sarcasme> Voilà qui place la barre très haut </sarcasme>

Frank poursuit :

« La mesure appropriée ici n’est pas le coût par année de vie supplémentaire, mais la qualité de la vie que le patient mène actuellement. Bien entendu, le système de soins de santé ne peut pas payer ce [sic] médicaments à leur prix actuel. Les personnes qui ont les moyens de se procurer ces médicaments et qui veulent les prendre devraient les payer et les prendre. Aux États-Unis, 15 millions de ménages ont un revenu supérieur à 200 000 dollars. Il y a donc des millions de personnes qui peuvent s’offrir ces médicaments et en tirer des bénéfices. Il s’agit d’une source de revenus pour les sociétés pharmaceutiques, ce que nous devrions tous souhaiter après plus de 50 ans d’échecs dans le développement de médicaments contre l’obésité. Ces revenus et ces bénéfices sont exactement l’incitation nécessaire pour amener plus de concurrence sur ce marché ».

Notre expérience avec les GLP-1 est bien plus favorable: Commentaire de Daniel Frank, MD en réponse à Les agonistes du GLP-1 pour l’obésité – Une nouvelle recette de réussite?

Traduction: Il est bien normal que les riches qui sont devenus obèses en abusant de la saloperie produite par Big Food, engraissent les portefeuilles de Big pHarma pour qu’ils puissent se permettre de développer plus de médicaments. Rendre Big pHarma plus rentable sera bénéfique pour nous tous. C’est évident.

Vous voulez d’autres paroles de sagesse du Dr Frank? Bien sûr que oui:

« La médecine a causé des dommages iatrogènes considérables aux patients obèses en leur répétant sans cesse de suivre un régime et de faire de l’exercice, alors qu’il devrait être évident que l’homo sapiens ne peut pas réguler lui-même son poids ou sa consommation de nourriture dans l’environnement actuel. En poussant les patients à l’échec par des régimes, on ne fait que nuire davantage à la santé mentale et à la qualité de vie des patients obèses.

Notre expérience avec les GLP-1 est bien plus favorable: Commentaire de Daniel Frank, MD en réponse à Les agonistes du GLP-1 pour l’obésité – Une nouvelle recette de réussite?

Cessez de faire honte aux patients obèses en les encourageant à améliorer leurs habitudes alimentaires et à augmenter leur niveau d’activité! C’est nocif pour eux!!! Ne savez-vous pas qu’il est impossible, impossible je vous dis, de contrôler ce qu’on met dans sa bouche ou la quantité qu’on y met?

Enfin, selon le Dr Frank:

« Personne ne comprend vraiment pourquoi l’obésité a connu une telle augmentation depuis les années 1970 et il n’existe pas de solution à l’échelle de la population. Jusqu’à ce que cette énigme soit résolue, les nouveaux agents GLP-1 représentent notre première et meilleure approche de la prise en charge de l’obésité ».

Notre expérience avec les GLP-1 est bien plus favorable: Commentaire de Daniel Frank, MD en réponse à Les agonistes du GLP-1 pour l’obésité – Une nouvelle recette de réussite?

Oui, la montée en flèche des taux d’obésité est un véritable mystère, n’est-ce pas? Oh, attendez… en 2009, le chercheur australien Boyd Swinburn a calculé la différence entre les besoins en calories et l’apport calorique réel chez les enfants et les adultes américains, dans les années 1970 par rapport aux années 2000.

Le titre de son article, « L’augmentation de l’apport énergétique alimentaire est plus que suffisante pour expliquer l’épidémie d’obésité aux États-Unis », révèle la chute de l’histoire. Les gens prennent du poids parce qu’ils mangent trop de calories. Peu importe que cet excès de calories provienne du sucre, des « huiles de graines » ou d’un steak de surlonge. Il n’y a pas d' »énigme » à « résoudre ». Si on consomme plus de calories qu’on n’en brûle, on devient trop gros. Point final, fin de l’histoire.

Cependant, le Dr Frank n’a pas tout à fait tort. Il est vrai que nous n’avons pas de « solution à l’échelle de la population » pour la surconsommation chronique de calories à l’origine de l’épidémie d’obésité. Le problème, comme je l’ai expliqué dans Aliments ultra-transformés: pas chers, savoureux, pratiques et mortels, c’est que les aliments ultra-transformés qui dominent l’environnement alimentaire moderne entraînent une surconsommation de calories.

Et, cachées dans le gigantesque tas de conneries sur les agonistes du GLP-1 répandues par Big pHarma, il y a quelques pépites de vérité. Comme mentionné dans la première partie, le GLP-1 est une hormone intestinale qui occupe une place cruciale dans le réseau complexe de réactions biochimiques qui régulent l’appétit. Le GLP-1 nous fait savoir que nous avons absorbé suffisamment de calories en nous donnant la sensation d’être rassasiés. Il nous décourage de continuer à manger jusqu’à ce que les calories que nous venons d’absorber aient été consommées. La recherche met aujourd’hui en lumière les aliments qui induisent une plus grande sécrétion de GLP-1, ce qui nous permet de réguler notre consommation alimentaire sans avoir constamment faim. Je me pencherai sur ces recherches dans la dernière partie (du moins pour l’instant) de cette mini-série. Rendez-vous est pris!

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