Traduction
La réalité de l’avortement tardif
Blogueuse invitée
24 octobre 2016
J’ai subi une procédure d’avortement tardif.
Bien que je sois quelqu’un de très discret, je ne peux plus me taire.
Je suis en colère de voir qu’il y a des femmes à qui on ne dit pas la vérité sur l’avortement. Je suis furieuse, en fait. J’ai vu de mes propres yeux la destruction que provoquent les mensonges qui entourent l’avortement.
Après que le cœur de mon bébé ait cessé de battre à la fin de ma grossesse, mon médecin m’a envoyée dans une clinique d’avortement de Los Angeles pour y subir une procédure appelée dilatation et extraction. Au départ, je n’avais aucune idée que mon médecin m’avait envoyée dans une clinique d’avortement. Je n’ai vu aucun « signe » à mon arrivée, car la clinique ressemblait à un cabinet médical ordinaire. Le nom « avortement » n’apparaissait nulle part sur les affiches ou les brochures. Vous me trouverez peut-être naïve, mais mon mari et moi étions plongés dans la brume du chagrin et certaines choses ont pu nous échapper. Ce n’est que lorsque je suis sortie après le premier jour de la procédure de deux jours et que j’ai été abordée par des manifestants à l’extérieur de la clinique que j’ai pleinement réalisé où j’étais. J’ai réalisé que j’allais subir une procédure d’avortement (sauf que le cœur de mon bébé avait déjà cessé de battre).
Nous avons passé cette nuit-là à parler au téléphone avec mes médecins et notre compagnie d’assurance, pour essayer de les convaincre de m’envoyer ailleurs. J’étais déjà bouleversée par la perte de notre enfant et je ne pouvais même pas imaginer accoucher dans un endroit qui avait pour vocation de mettre fin à la vie de bébés. En fin de compte, je n’ai pas eu le choix. Les médecins n’ont pas voulu m’envoyer ailleurs et on m’a dit que je tomberais malade si je ne suivais pas le reste de la procédure le lendemain. Dans notre chagrin, nous étions incapables de penser clairement et de trouver un moyen de nous battre. C’est donc avec beaucoup d’appréhension que nous nous sommes rendus à la clinique le lendemain, bien que désemparés et en état de choc.
On m’a fait entrer dans une salle d’attente où les autres femmes étaient assises en attendant de subir leur intervention. Il n’y avait que ces femmes – pas d’amies, de partenaires de soutien ou d’infirmières. C’était une pièce fermée et nous étions libres de parler. Elles ont partagé leurs histoires et leurs raisons de subir un avortement tardif. J’étais la curiosité dans cette pièce – la seule qui n’avait pas choisi d’être là. Il régnait entre elles un air de calme et de convivialité. Assise là, mon esprit s’emballait et j’essayais de trouver les mots pour les supplier de ne pas le faire. Mais il était déjà trop tard. Elles avaient déjà reçu une injection pour arrêter les battements du cœur de leurs bébés. Leurs bébés étaient déjà morts.
Une par une, nous avons été appelées dans la salle d’opération. Lorsque mon tour est arrivé et que j’ai été préparée pour l’opération, le médecin m’a parlé d’une voix douce et m’a laissé entendre que tout irait bien une fois l’opération terminée. J’imagine qu’il disait ça à toutes les patientes. Les infirmières m’ont souri et tapoté la main pour me rassurer, m’apaisant de leurs tendres regards.
Quand je me suis réveillée dans la salle de réveil, ce fut au son de pleurs. L’air de calme et de sérénité qui régnait entre nous avait disparu. Les propos des femmes qui m’entouraient étaient d’une tristesse inimaginable. Je pouvais entendre la détresse dans leurs voix. Le regret. La douleur.
» Rendez-moi mon bébé! Rendez-moi mon bébé! S’il vous plaît! »
J’ai parlé à la fille qui a dit ça, je lui ai dit que son bébé était au paradis. Elle n’avait pas à s’inquiéter pour lui. Mais comme ces mots ont dû paraître dérisoires dans une telle situation! On dit à une femme que sa décision de mettre fin à sa grossesse est courageuse. Forte. Sage. L’option la plus facile. Le bon choix. SON choix. Ces mots, façonnés en de douces étoffes, l’entraînent dans une clinique qui prétend être de son côté. Mais alors que la fille à côté de moi était allongée sur le lit, ces mots soyeux se sont transformés en pierres qui la bombardaient. Ces mots se moquaient de sa douleur, sonnaient faux devant la réalité.
Une infirmière a entendu mes mots et s’est interposée entre nous, fermant le rideau pour bloquer notre échange. Dans le claquement sec et bruyant du tissu, j’ai perçu de la censure.
La femme derrière le rideau n’était pas la seule à être affectée par ces discours trompeurs; les cris que j’entendais des autres autour de nous me disaient qu’elles aussi étaient ébranlés par ces discours.
Après la salle de réveil, on nous a conduites dans une salle séparée où nous avons dû attendre une heure avant de pouvoir être libérées. Nous nous tordions de douleur, mais le mieux que les infirmières pouvaient nous offrir était du Tylenol. Les sourires amicaux de la salle d’opération avaient disparu. Nous avions l’impression d’être des gêneuses, qui imploraient un soulagement qu’elles ne pouvaient pas nous donner. On nous répondait sèchement, on nous disait de nous taire ou on nous ignorait tout simplement. Un autre mensonge est apparu à ces femmes: l’avortement EST extrêmement douloureux physiquement, surtout dans les derniers stades.
Ce qui est arrivé à ces femmes est grave. En entrant dans cette clinique, elles ne se sont pas dit qu’elles couraient un grand risque de souffrir de troubles psychiatriques à vie, notamment de pensées suicidaires, du syndrome de stress post-traumatique et de dépression. Ni mon dossier d’admission ni mon dossier de sortie ne mentionnaient cette possibilité. Ils ne mentionnaient pas non plus mon risque accru d’infertilité et de fausse couche lors de mes futures grossesses. Je pense que les risques réels (dont ceux-ci ne représentent qu’une partie) sont enterrés sous un langage conçu pour cacher les ravages très réels que l’avortement peut causer aux femmes. La douleur est qualifiée d' »inconfort » et la tristesse et la dépression ne sont même pas mentionnées (ce qui est ridicule car ils savent très bien que la manipulation des hormones découlant de l’interruption d’une grossesse par un accouchement ou un avortement expose les patientes à un risque réel de dépression post-partum). Oublier de le mentionner aux femmes relève presque du crime.
Laissons de côté pour l’instant toute discussion sur la culpabilité et concentrons-nous sur le fait qu’il existe des mensonges systémiques qui persuadent les femmes que l’avortement n’est pas un meurtre, qu’il est relativement facile et pas insupportablement douloureux. L’expérience que j’ai vécue à la clinique d’avortement ce jour-là m’a fait découvrir l’angoisse très réelle que l’avortement provoque chez les femmes. Je crois sincèrement que plusieurs des femmes qui se trouvaient à la clinique avec moi ce jour-là n’y seraient jamais entrées si on leur avait présenté une image parfaitement honnête de l’avortement.
Je poursuivrai mon combat pour faire connaître cette vérité. Nous devons tous le faire. Si nous nous soucions vraiment des femmes et de leur bien-être, elles doivent connaître les effets durables et traumatisants de l’avortement. Il y a des gens qui veulent « défendre les droits des femmes à prendre leurs propres décisions en matière de santé », et pourtant ils veulent que ces femmes prennent ces décisions sur la base d’informations fausses ou à moitié cachées. Dans le meilleur des cas, ce n’est ni aimant ni honnête. Il existe bel et bien une guerre contre les femmes, et elle est menée par ceux-là mêmes qui prétendent les aimer le plus.
Le post invité d’aujourd’hui nous vient d’une mère de quatre enfants qui soutient le projet Guiding Star.
Texte original
The Truth About Late Term Abortion
Guest Blogger
October 24, 2016
I had a late-term abortion procedure.
Although I’m a very private person, I can’t keep silent any more.
I’m mad that there are women who are not told the truth about abortion. I’m furious, actually. I saw firsthand the destruction caused by the lies about abortion.
After my baby’s heart stopped beating late in my pregnancy, I was sent by my doctor to an abortion clinic in Los Angeles to have the procedure known as a Dilation and Extraction. I had no idea beforehand that my doctor had sent me to an abortion clinic. There were no “tells” once I arrived since it looked just like a regular doctor’s office. The name “abortion” wasn’t anywhere on any placards or brochures. You can call me naive, but my husband and I were in the haze of grief and some things may have gone unnoticed. It wasn’t until I left the first day of the two-day procedure and was approached by protesters outside of the clinic that I fully realized where I was. I realized I was going to go through the abortion process (except that my baby’s heart had already stopped beating).
We spent that night on the phone talking with my doctors and our insurance company, trying to convince them to send me elsewhere. I was already distraught over the loss of our child and I couldn’t even fathom delivering in a place designed to end babies’ lives. In the end, I had no choice. The doctors would not refer me elsewhere and I was told I would get sick if I didn’t go through with the rest of the procedure the next day. In our grief, we were unable to think clearly and find a way to fight this. So with great trepidation we went to the clinic the next day, albeit numb and in a state of shock.
I was ushered into a waiting room where the other women sat as they waited to go in for their procedures. It was just us women – no friends, support partners, or nurses. It was a closed room and we were free to talk. They shared their stories and their reasons for undergoing their late abortions. I was the novelty in the room – the only one there who didn’t choose to be. There was an air of calm and friendliness among them. As I sat there, my mind raced as I tried to find the words to beg them not to go through with it. But, it was already too late. They had already had the shot to stop their babies’ heartbeats. Their babies were already gone.
One by one, we were called into the operating room. When it was my turn and I was prepped for surgery, the doctor spoke to me in a kind voice and intimated that all would be just fine once this was done. I imagine he told all the patients that. The nurses smiled at me and patted my hand to reassure me, soothing me with their gentle eyes.
When I woke up in the recovery room, it was to the sound of weeping. Gone was the air of easy calm among us. The things I heard from the women surrounding me were unimaginably sad. I could hear the shock in their voices. The regret. The pain.
“I want my baby back! I just want my baby back! Please!”
I spoke to the girl who said this, telling her that her baby was in heaven. She didn’t have to worry for him. But how flimsy these words must have sounded in the face of such a situation! A woman is told that her decision to end her pregnancy is brave. Strong. Wise. The easiest option. The right choice. HER choice. These words, fashioned into soft scarves, pull her into a clinic that claims to stand beside her. But as the girl next to me laid there on the bed, those silken words hardened into stones that now pelted her. Those words mocked her pain, proving false in the face of reality.
A nurse heard my words and stepped between us, shutting the curtain to block our interactions. I felt the censure in the brisk, loud snap of the material.
The woman behind the curtain wasn’t the only one affected by these misleading narratives; the cries that I heard from the others around us told me that they too were reeling because of them.
After the recovery room, we were led to a separate room where we had to wait an hour before we could be released. We were all writhing in pain, but the best that the nurses could offer was Tylenol. Gone were the friendly smiles from the surgery suite. We felt like we were now annoyances, begging for relief when they couldn’t give us any. We received choppy answers, were told we needed to be quiet, or were simply ignored altogether. Yet another lie revealed itself to these women: abortion IS extremely physically painful, especially in the later stages.
What happened to these women matters. They didn’t enter into that clinic under the assumption that they were putting themselves at great risk of lifelong psychiatric disturbances including suicidal thoughts, Post Traumatic Stress Disorder, and depression. Neither my admission nor discharge paperwork mention the possibility. It also failed to mention my increased risk of infertility and miscarriage with future pregnancies. I believe that the real risks (of which these are just a few) are buried under language crafted to hide the very real devastation that abortion can cause women. Pain is called “discomfort” and sadness and depression aren’t even mentioned (which is ludicrous as they are very aware that the manipulation of hormones stemming from ending a pregnancy through delivery or abortion puts patients at a very real risk of postpartum depression). It seems almost criminal to forgo the mention of this to women.
Let’s set aside any discussion of culpability for the time being and focus on the fact that there are systemic lies that persuade women that abortion is not murder, and that it’s relatively easy and not unbearably painful. My experience at the abortion clinic that day introduced me to the very real anguish that abortion brings to women. I truly believe that several of the women at the clinic with me that day would not have entered the clinic if they had received a thoroughly honest portrayal of abortion.
I will continue my fight to get this truth out. We all must do this. If we really care for women and their well-being, they must know about abortion’s lasting and traumatizing effects. There are people that want to “defend women’s rights to make their own health care decisions”, and yet they want these women to make these decisions based on false or half-hidden information. This is neither loving nor honest, at best. There is indeed a war on women, but it’s being waged by the very ones who claim to love them most.
Today’s guest post comes from a mother of four and Guiding Star Project supporter.