Serait-ce cet homme qui a créé le COVID-19 dans le laboratoire américain de Fauci? – par Will Jones.

Très probablement.

Voici une introduction très bien écrite et lisible à l’article de Jim Haslam que je promets depuis des mois et que je publierai juste après. L’hypothèse en est qu’il s’agit d’une fuite accidentelle. C’est tout à fait possible. Si c’est le cas, je me demande si ce ne serait pas encore plus inquiétant.


Serait-ce cet homme qui a créé le COVID-19 dans le laboratoire américain de Fauci?

par Will Jones

30 janvier 2024

Le virologue américain Ralph Baric a créé le virus SARS-CoV-2 du COVID-19 dans son laboratoire de l’université de Caroline du Nord, dans le cadre de ses travaux liés à la proposition de financement DEFUSE de 2018. Voilà l’histoire qui fait le tour de l’internet depuis quelques mois (et pas seulement dans les médias alternatifs) et qui semble très accablante pour Baric et ceux qui sont liés à ses recherches. Les détails du projet DEFUSE ont été divulgués pour la première fois par le major Joseph Murphy, un employé de l’agence de recherche militaire américaine DARPA, au cours de l’été 2021, et d’autres détails concernant des versions antérieures ont été révélés ce mois-ci grâce aux demandes d’archives publiques de l’organisation U.S. Right to Know (USRTK).

Dans le cadre du programme DEFUSE, Baric proposait de créer un virus qui était, à toutes fins utiles, le SARS-CoV-2. Cette proposition comprenait l’insertion d’un site de clivage de la furine dans une protéine de pointe du coronavirus, une commande de l’enzyme de restriction BsmBI, la recherche d’un domaine de liaison qui infecterait les récepteurs humains ACE2 et l’exigence d’un génome viral différent d’environ 25% de celui du SARS.

Le virus SARS-CoV-2 contient un site de clivage de la furine dans sa protéine de pointe, son génome comprend l’enzyme de restriction BsmBI, il possède un domaine de liaison au récepteur finement ajusté pour infecter le récepteur humain ACE2 et son génome est différent d’environ 25% de celui du SARS. Un certain nombre de virologues ont déclaré que ces caractéristiques donnent la preuve irréfutable que le SARS-CoV-2 est un virus modifié.

Baric a obtenu un brevet pour ces nouveaux virus en 2018, au moment même où il mettait au point DEFUSE. Dans le programme DEFUSE, il proposait d’infecter des chauves-souris sauvages chinoises avec ses virus nouvellement brevetés.

Nombreux sont ceux qui estiment que la question de la fuite du laboratoire est donc ainsi réglée.

Mais ce n’est pas là toute l’histoire. En effet, la proposition DEFUSE de Baric n’a pas obtenu le financement de la DARPA. Et si l’on souligne à juste titre que, avec ou sans financement, une grande partie du travail était déjà en cours, c’est ce qui est arrivé ensuite dans le cadre de la proposition gagnante de la DARPA qui rend l’histoire vraiment intéressante.

Le chercheur américain Jim Haslam a réalisé un travail incroyable sur sa page Substack Reverse engineering the origins of SARS-CoV-2, documentant tous les va-et-vient au sein de la communauté des virologues en rapport avec la création de ce virus particulier et la dissimulation qui s’en est suivie. Ce qui suit doit beaucoup à ses recherches méticuleuses, les éventuelles erreurs m’étant imputables.

L’offre gagnante de la DARPA en 2018 – pour un projet appelé PREEMPTincluait le Dr Vincent Munster (photo ci-dessus), grand spécialiste du virus de la chauve-souris, basé au Laboratoire Rocky Mountain des NIH d’Anthony Fauci. La proposition PREEMPT de Munster et le projet DEFUSE de Baric, en perte de vitesse, reposaient tous deux sur la même idée de base: tenter de prévenir une future pandémie (hypothétique) en utilisant un virus modifié pour vacciner les chauves-souris à partir desquelles on pense qu’un tel virus est susceptible de se diffuser. L’idée étant, bien sûr, que les chauves-souris vaccinées ne seraient plus un réservoir pour le virus, ce qui permettrait de « désamorcer » ou d’« anticiper » [preempting] la propagation zoonotique. Ça semble dingue? Absolument – beaucoup trop d’ingérence dans la nature et trop de confiance dans la capacité des vaccins à prévenir l’infection et la transmission du virus. Mais dingue ou pas, c’est ce que les scientifiques ont proposé, et la proposition PREEMPT de Munster a gagné, tandis que la proposition DEFUSE a perdu.

La principale différence entre la proposition DEFUSE de Baric et la proposition PREEMPT de Munster – outre le fait que la proposition de Munster coûtait environ 4 millions de dollars de moins, soit 10 millions de dollars – réside dans le fait qu’au lieu de pulvériser un virus-vaccin non transmissible dans les grottes de chauves-souris, le plan de Munster prévoyait la transmission du virus-vaccin entre les chauves-souris par l’intermédiaire d’aérosols. Il s’agissait donc d’un vaccin auto-diffusant, capable (en théorie) de toucher toutes les chauves-souris sans que l’homme n’ait à découvrir toutes leurs grottes et à les pulvériser. Les risques d’un tel projet auraient dû être évidents. D’ailleurs, Baric lui-même, qui s’était fait très discret après la fuite de son projet DEFUSE à la mi-2021, a refait surface à la mi-2023 pour dire qu’un travail de ce type impliquant l’ingénierie de virus-vaccins transmissibles était « trop délicat » pour lui.

Après que le financement de la DARPA a été accordé à Munster, Fauci a volé au secours de Baric avec un programme exceptionnel de 82 millions de dollars appelé CREID, attribué à l’été 2019, dans lequel les équipes de Baric et de Munster coopéreraient à la recherche sur le concept de Munster de vaccins auto-diffusants pour chauves-souris. Fin 2018, Baric et Munster avaient déjà coopéré sur un projet visant à infecter des chauves-souris frugivores égyptiennes avec un virus similaire à celui du SARS.

Ce qui s’est exactement passé ensuite n’est pas documenté publiquement, nous devons donc combler certaines lacunes. Il semble que Munster ait pris le vaccin breveté de Baric contre le virus du SARS et en ait fabriqué une version transmissible dans son laboratoire de Rocky Mountain (la version de Baric n’était pas censée être transmissible). Qu’est-ce qui le prouve? Le plus révélateur est peut-être que, comme l’observe Jim Haslam, le SARS-CoV-2 ne se transmet efficacement que chez cinq mammifères connus, et ces cinq mammifères – le cerf américain, la souris sylvestre, le hamster syrien, le vison américain et la chauve-souris frugivore égyptienne – se trouvent tous dans le laboratoire de Munster (et de Fauci) à Rocky Mountain, dans le Montana. Le SARS-CoV-2 n’infecte pas les animaux de laboratoire courants dans les laboratoires chinois ou présents dans l’Institut de virologie de Wuhan, tels que les chauves-souris chinoises en fer à cheval. Cela suggère que le SARS-CoV-2 a acquis sa transmissibilité dans un contexte de laboratoire américain et non chinois ou d’ailleurs.

Le virus-vaccin ayant été rendu transmissible dans le Montana, il aurait ensuite été envoyé à l’Institut de virologie de Wuhan (IVW) pour y être testé sur des chauves-souris chinoises, qui n’étaient pas disponibles dans les laboratoires américains. Il n’y a guère de doute quant à l’identité de la personne qui aurait effectué ces tests à l’IVW, puisqu’il n’y avait qu’une seule scientifique disposant des relations et de l’expertise nécessaires. Le Dr Danielle Anderson, surnommée Dani par ses collègues, est devenue célèbre en juin 2021 en tant que « dernière et unique scientifique étrangère du laboratoire de Wuhan » lorsqu’elle s’est exprimée publiquement pour plaider en faveur d’une origine zoonotique. Dani était membre de la commission Lancet sur les origines, présidée par Jeffrey Sachs, qui l’a dissoute en octobre 2021, frustré par le manque de coopération des virologues occidentaux comme Dani. Dani était basée par intermittence à l’IVW dans le laboratoire de haute sécurité BSL4 (pas le laboratoire BSL2 de Shi Zhengli), mais elle ne travaillait pas pour l’IVW. Elle travaillait pour Duke-NUS, l’école de médecine de l’université Duke de Caroline du Nord, basée à Singapour, sous la direction du Dr Linfa Wang, virologue. Linfa et Anderson ont participé à la proposition DEFUSE de Baric, et Duke-NUS a ensuite été partenaire du projet CREID de Fauci.

Le rôle d’Anderson dans DEFUSE était de tester des virus-vaccins sur des chauves-souris chinoises « capturées dans leur milieu naturel » et captives à l’IVW. On peut donc raisonnablement supposer que c’est elle qui a été chargée de tester le vaccin de Munster sur lesdites chauves-souris chinoises. Cela expliquerait comment le virus est arrivé à Wuhan.

En d’autres termes, cela expliquerait comment un virus-vaccin non transmissible conçu par Ralph Baric à l’UNC conformément à la proposition DEFUSE est devenu un virus transmissible qui a fini par être libéré à Wuhan. Plus précisément, parce qu’il s’est échappé par le biais d’une infection contractée en laboratoire lors des tests effectués par Anderson sur des chauves-souris chinoises dans son laboratoire BSL4 à l’IVW, Dani elle-même ou un de ses collègues devenant le « patient zéro ».

Certes, nous n’avons pas de preuves directes de ce fait – nous n’avons pas de preuves directes qu’un vaccin Munster-Baric contre le virus du SARS-2 était testé sur des chauves-souris chinoises à l’IVW en 2019, ni que le Dr Anderson ou un collègue a été infectée par ce vaccin dans ce laboratoire. De nombreux éléments indiquent cependant que c’est un scénario probable.

Nous savons, par exemple, que Baric et Munster proposaient tous deux de vacciner les chauves-souris chinoises à l’aide d’un virus modifié, dans le cas de Baric avec un site de clivage de la furine inséré pour augmenter l’infectivité. Nous savons que la proposition PREEMPT de Munster, dans laquelle le virus-vaccin serait auto-diffusant, a remporté le financement de la DARPA, battant la proposition DEFUSE de Baric pour un virus-vaccin non auto-diffusant, et qu’en 2019, les deux équipes ont été réunies dans le cadre d’une subvention de 82 millions de dollars accordée par le NIAID de Fauci.

Nous savons que le SARS-CoV-2 se transmet sans difficulté chez les animaux de laboratoire du laboratoire Rocky Mountain de Munster, mais pas chez les animaux de laboratoire de l’IVW. Nous pouvons donc en conclure que l’expérience du Dr Anderson visant à infecter des chauves-souris chinoises avec le nouveau virus à l’IVW a vraisemblablement échoué. C’est peut-être la raison pour laquelle elle a quitté Wuhan à la fin du mois de novembre, date limite pour l’« examen de la valeur scientifique » du CREID.

Nous savons également que l’endroit où Dani et ses collègues vivaient dans le centre de Wuhan était un épicentre précoce de l’épidémie de SARS-CoV-2, d’après les données des médias sociaux.

Il semble également que le superviseur de Dani, Linfa Wang, ait rapidement compris que le SARS-CoV-2 était l’un de ses virus. Cela expliquerait pourquoi il a démissionné de son poste de directeur du programme des maladies infectieuses émergentes de Duke, poste qu’il occupait depuis près de dix ans, le jour même de la publication du génome, le 10 janvier 2020. La raison de sa démission abrupte n’a jamais été révélée. Quatre jours plus tôt, il avait déclaré au New York Times qu’il était frustré que les scientifiques chinois ne soient pas autorisés à lui parler de l’épidémie. Il mettait en garde contre toute panique, arguant que le virus ne se propageait probablement pas entre humains parce que les professionnels de la santé n’avaient pas contracté la maladie. Mais en privé, craignait-il que le virus provienne de son laboratoire – est-ce la raison pour laquelle il a immédiatement démissionné lorsque le génome a été publié? Il est difficile de comprendre ce qui aurait pu l’amener à démissionner si soudainement à ce moment-là, et l’absence d’explication renforce les soupçons. Plus tard, il a qualifié le 10 janvier de « jour le plus important de l’épidémie de COVID-19 », car c’est à ce moment-là que le génome a été publié.

Si Linfa anticipait les mauvaises nouvelles, c’est peut-être parce que Dani et lui étaient au courant de la fuite au moment où elle s’est produite. L’analyse des relevés de téléphones portables a révélé une fermeture apparente du laboratoire BSL4 du Dr Anderson entre le 7 et le 24 octobre 2019 (identifiée par l’absence d’utilisation de téléphones portables dans les environs). Rien de plus n’a été révélé sur cet incident ni sur ce qui se cache derrière, mais si cela dénote une infection acquise en laboratoire dont Anderson et Linfa (et probablement d’autres personnes) étaient au courant, cela expliquerait beaucoup de choses.

La prise de conscience qu’il s’agissait d’un virus conçu aux États-Unis pourrait également être à l’origine de la panique qui a poussé le gouvernement chinois à boucler Wuhan peu après la publication du génome.

Depuis 2021, Ralph Baric s’est lancé dans le développement de vaccins contre le SARS-CoV-2 et d’autres coronavirus, allant même jusqu’à imaginer une « vaccination en anneau », comme dans le cas d’Ebola, pour tenter d’enrayer l’épidémie. Est-ce sa façon de se racheter, même si elle est malavisée? Je me demande si on ne décèle pas également une allusion de sa part à ceux qui, selon lui, sont réellement responsables de la débâcle, lorsqu’il faisait remarquer que « les gouvernements, plutôt que les scientifiques », sont les principaux responsables du choix des expériences risquées de gain de fonction à financer et à mener – une référence peut-être à la manière dont l’ingénierie « audacieuse » de Munster sur les virus-vaccins transmissibles a été choisie au détriment de sa version non-transmissible.

« Il semble que la science américaine va être détruite pour une pandémie qui a commencé en Chine », déclarait-il à Dan Werb du Time, retombant dans le déni. Lorsque Werb lui suggéra qu’en dépit des « théories du complot », de nombreuses personnes étaient heureuses qu’il soit devenu un scientifique, il répondit: « Bon nombre d’entre elles auraient probablement souhaité que je ne le sois pas devenu. Soyons honnêtes. »

Est-ce là ce qui s’apparenterait le plus à une confession?

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