Vous vous demanderez peut-être ce que vient faire cet article sur ce blog. C’est très simple.
D’abord, je tiens vraiment à ce que les bébés soient allaités. Mes trois fils, de beaux grands garçons avec peu de soucis de santé, l’ont été par leur maman – également membre de La Leche League – pendant 9 mois, un an et demi et trois ans, respectivement. Ma seconde épouse a elle aussi abondamment allaité ses trois enfants.
Ensuite, à l’heure où la question se pose de quoi faire pour contenir la folie furieuse de Big Pharma, je considère l’allaitement maternel comme une des contre-mesures naturelles, simples et préventives – aux niveaux immunologique et psychologique, entre autres – le business model de ce genre d’industrie étant de prendre tout ce qui est beau et sain pour vendre sa merde à la place, rendre le monde malade, malheureux et dépendant de leurs drogues et autres camelotes toxiques. Pour rappel, mon premier article sur ce blog traitait en juillet 2020 des ARN naturels, de leur rôle dans l’allaitement et mentionnait la vieille chose démente et stérile qui investit – c’est tout ce qu’elle sait faire – dans une nouvelle génération de substitut industriel.
Enfin, comme mes lecteurs le savent, je souffre d’un cas extrême d’apnée du sommeil – et d’une santé dentaire épouvantable – qui peuvent probablement être imputés en partie au fait que je n’ai pas été allaité assez longtemps. Vous pouvez éviter ça à vos enfants, et sans doute davantage.
Voici donc cet article extrait du site de Charlotte Young, IBCLC (International Board Certified Lactation Consultant – Conseillère en Lactation Agréée) écrits par Brian Palmer, un dentiste qui s’est courageusement – et à titre personnel – penché sur la prévention des malformations buccales. Il y a d’autres articles très instructifs sur leur site.
En guise d’introduction, un extrait de cet article du même, « L’importance de l’allaitement maternel en termes de santé globale »:
Je mène des recherches sur l’effondrement de la cavité buccale depuis près de 30 ans. Je participe à la recherche sur l’apnée du sommeil depuis environ 10 ans. Je n’ai jamais eu d’enfant et je n’ai aucun lien direct avec l’industrie de l’allaitement (sauf pour donner une présentation occasionnelle). Je n’ai aucune raison de soutenir l’allaitement maternel, si ce n’est la conviction que mes recherches démontrent que l’allaitement maternel est la clé d’une meilleure santé. Mes recherches sont totalement impartiales. J’ai étudié de nombreuses voies différentes. Étant donné que je suis dentiste généraliste à plein temps et que j’ai entièrement financé cette recherche, je n’ai ni le temps ni les fonds nécessaires pour effectuer des recherches « scientifiques » comparatives.
Mes recherches m’ont permis de tirer les conclusions suivantes: l’allaitement maternel, pendant au moins un an, est essentiel au bon développement de la cavité buccale, des voies respiratoires et de la forme du visage. Le mouvement péristaltique/de bascule, appris de manière innée par le nourrisson, est la clé de ce bon développement. L’allaitement développe également l’ensemble de la musculature péri-buccale. Cet aspect est également essentiel. Étant donné que la plus grande partie du développement cranio-facial se produit au cours des quatre premières années de la vie, la façon dont nous nous développons au cours de ces premières années a un impact sur notre vie entière.
Note: les figures 1 à 3 sont consultables sur le document pdf ci-dessous:
Influence de l’allaitement sur le développement de la cavité buccale: un commentaire
Publié par Charlie IBCLC le 13 août 2023
Voici un article rédigé par le Dr Palmer qui a été publié dans le Journal of Human Lactation, Volume 14, Issue 2, pp 93-98, copyright 1998 par International Lactation Consultant Association.
Réimpression avec l’autorisation de Sage Publications, Inc.
Copié et transmis électroniquement avec l’autorisation de l’éditeur: aucune autre copie n’est permise sans l’autorisation écrite de l’éditeur.
Cet article a été sélectionné par l’UNICEF comme l' »article du mois sur l’allaitement » pour le mois de juillet 1998.
Introduction
La sagesse conventionnelle, soutenue par la recherche scientifique, préconise l’allaitement maternel en tant que meilleure méthode d’alimentation du nourrisson. Les avantages nutritionnels, immunologiques, psychologiques et de santé générale qu’il apporte aux nourrissons sont documentés depuis des années.1-9 Legovic10 a énuméré les mérites du lait maternel par rapport aux aliments artificiels: contenu nutritionnel idéal, meilleure absorption, moins d’allergies liées aux aliments, développement psychologique plus favorable, meilleures défenses immunologiques, et avantage économique substantiel. Il existe un autre avantage indéniable à l’allaitement maternel exclusif: des effets positifs sur le développement de la cavité buccale du nourrisson, notamment une meilleure formation du palais dur, ce qui entraîne un alignement correct des dents et moins de problèmes de malocclusion. L’objectif de ce commentaire est de stimuler la recherche et de mettre en avant l’importance de l’allaitement pour le développement et le maintien de l’intégrité physiologique de la cavité buccale.
Revue de la littérature
Effets de l’allaitement et de l’alimentation au biberon sur la déglutition du nourrisson.
Comme le savent les spécialistes de l’allaitement, la clé d’un allaitement réussi est une prise du sein et une déglutition correctes par le nourrisson, comme l’ont décrit Woolridge,11 Escott,12 Weber,13 et Bosma.14 Lors d’une prise du sein efficace, le nourrisson attire le mamelon et une partie du tissu aréolaire adjacent dans la bouche et étend sa langue sur le bourrelet gingival inférieur. Les lèvres s’évasent vers l’extérieur sur le tissu aréolaire pour créer un contact étanche. Au début, la succion est nécessaire pour prendre le sein et étendre le sein et le mamelon de la mère jusqu’à la jonction du palais dur et du palais mou de l’enfant. Si l’étanchéité est insuffisante, des succions supplémentaires répétées seront nécessaires. Tant que l’étanchéité demeure correcte, le nourrisson obtient facilement du lait en effectuant un mouvement péristaltique [NdT. définition ici] de la langue pour comprimer le mamelon mou et aplati contre le palais. Le nourrisson doit comprimer le tissu aréolaire, car les sinus lactifères de la mère sont situés dans cette zone. La compression de la zone des sinus lactifères permet d’amorcer l’écoulement du lait par les multiples orifices du mamelon. Cette action péristaltique de la langue du nourrisson qui aplatit le mamelon contre le palais dur amène le lait vers la gorge, où le bébé avale et se nourrit.
(Figure 1). Cette habitude de déglutition normale et saine établit le modèle d’une déglutition normale et correcte à l’âge adulte.
En comparant les aspects mécaniques de l’allaitement au sein et de l’alimentation au biberon, Weber13 a noté que chez les bébés nourris au sein, l’action de la langue semblait être un mouvement de roulement ou péristaltique. En revanche, chez les bébés nourris au biberon, l’action de la langue ressemblait davantage à un piston ou à un mouvement de compression. Picard15 a écrit que pour arrêter l’écoulement abondant de lait d’un biberon muni d’une tétine artificielle (avec un grand trou à l’extrémité), le nourrisson était obligé de tenir sa langue contre le trou de la tétine pour empêcher le lait maternisé de jaillir. Cette activité motrice anormale de la langue est appelée poussée de la langue ou déviation de la déglutition. La figure 2 montre une poussée de la langue et l’occlusion qui en résulte chez un nourrisson et deux adultes. Il est intéressant de noter que les adultes n’ont pas perdu l’habitude de pousser la langue.
Weber13 a également observé que lorsque les bébés allaités ne tètent ni n’avalent, ils se reposent avec le mamelon modérément enfoncé par la langue, tandis que les bébés nourris au biberon se reposent avec la tétine en latex expansée (qui enfonce leur langue). Les différences entre les mouvements de la langue et sa position au repos chez les bébés nourris au sein et au biberon sont probablement dues aux propriétés de la tétine artificielle en latex/silicone. La fabrication des biberons et des tétines artificielles n’étant pas un processus standardisé, les effets de l’alimentation au biberon sur la succion du nourrisson peuvent varier.
Effets de l’alimentation au sein et au biberon sur le développement de la cavité buccale.
Développement musculaire. En 1959, Picard15 a observé que l’allaitement actif favorisait le développement de la mandibule, avec un renforcement des muscles de la mâchoire. Bosma14 a abondé dans ce sens en 1963, suggérant que « la langue, la lèvre inférieure et la mandibule bougent de concert pour attirer le mamelon dans la bouche et le vider rythmiquement par une série de compressions dans une séquence d’avant en arrière ». Weber13 a conclu que le mouvement de « stripping » [NdT. mouvement de pression d’avant en arrière] de la langue dans l’allaitement était plus important que la succion dans l’obtention du lait. Picard15 a suggéré que les effets indésirables des tétines artificielles sur les nourrissons étaient permanents et qu’il serait extrêmement difficile de les corriger à un âge plus avancé car le développement musculaire en serait affecté. Le mouvement énergique de l’allaitement favorise le développement de la mandibule, tandis que l’alimentation au biberon peut en fait entraver la formation de muscles maxillaires forts. Newman16 a déclaré que l’introduction précoce des biberons pouvait entraîner des problèmes de succion.
Drane17 note que pendant l’allaitement, la forme du mamelon est dictée par la géométrie interne de la bouche du nourrisson. Cependant, une tétine artificielle est déjà formée, avec une forme spécifique, et est fabriquée dans un matériau plus rigide que le tissu mammaire. Le mouvement de piston utilisé pour extraire le lait du biberon est plus agressif et plus puissant que celui utilisé pour l’allaitement. Par conséquent, la pression exercée sur la tétine artificielle est plus importante que celle exercée sur le mamelon. Cette pression est produite principalement par la musculature buccale. Koenig18 a déclaré que pendant l’allaitement au biberon, le nourrisson produisait une succion orale avec la musculature buccale plutôt qu’avec la musculature thoracique. Woolridge11 a également démontré qu’il fallait moins de succion pendant l’allaitement au sein que pendant l’alimentation au biberon. L’action de force provoque un resserrement des joues, ce qui exerce une pression sur les gencives et les dents, et affecte la position des dents. Cette action peut également provoquer une implosion de l’oropharynx et, par conséquent, affecter le développement de ce dernier. Pendant l’allaitement, le nourrisson doit faire travailler ses mâchoires et sa langue d’une manière physiologique naturelle pour aider à la compression du sinus lactifère. Cette action, ainsi que les mouvements normaux de déglutition, contribuent au développement d’une musculature péribuccale (autour de la bouche et de la mâchoire) appropriée.
Développement cranio-facial et étiologie des malocclusions
Shepard19 a noté que les plus fortes augmentations de la croissance crânio-faciale se produisent au cours des 4 premières années de la vie, et que le développement crânio-facial est achevé à 90% à l’âge de 12 ans. Le tissu mamelonnaire du sein humain, souple et mou, contribue à la formation du palais dur car il s’aplatit et s’élargit en réponse à l’action de la langue du nourrisson. Lorsque le nourrisson utilise un mouvement péristaltique pour « extraire » (« strip« ) le lait du mamelon et de la région aréolaire de la mère, le palais dur est doucement modelé par la langue du nourrisson pour prendre une configuration arrondie en forme de U. Un palais de forme physiologique et appropriée aligne correctement les dents et réduit l’incidence des malocclusions.
Aux premiers stades du développement de la cavité buccale, le palais est presque aussi malléable que de la cire ramollie. Ainsi, lorsqu’un objet est pressé contre les os mous du palais, ces os peuvent être moulés dans une forme étroite et non naturelle. Cela conduit à un mauvais alignement des dents et à un palais en forme de « V » que l’on retrouve chez de nombreuses personnes souffrant de malocclusions. Cette dynamique explique également comment les dents postérieures supérieures sont tirées vers l’intérieur et provoquent un décalage ou une « occlusion croisée ». Une fois qu’une malocclusion se développe, elle peut créer un effet domino qui peut endommager le reste des dents.
En 1987, Labbok et Hendershot20 ont publié une étude de cohorte rétrospective portant sur 9 698 enfants âgés de 3 à 17 ans. Cette étude a évalué l’association entre l’allaitement et la malocclusion. Les données ont montré que les enfants allaités pendant trois mois ou moins avaient un taux de malocclusion de 32,5%. Les enfants allaités pendant plus de douze mois avaient un taux de malocclusion de seulement 15,9%. Dans cette étude, les enfants nourris au biberon étaient 1,84 fois plus susceptibles de présenter des malocclusions que les enfants nourris au sein. Labbok et Hendershot20 ont conclu que chaque mois supplémentaire d’allaitement contribuait à une diminution de l’indice de malocclusion.
D’autres habitudes du nourrisson, sans rapport avec l’alimentation, peuvent contribuer aux malocclusions. Les études menées par Larsson 21,22 ont conclu que la succion prolongée des doigts provoquait une béance antérieure, une proclination et une protrusion des incisives maxillaires, un allongement de l’arcade supérieure et un déplacement antérieur du maxillaire. En outre, les études de Bowden23, Melsen24, Paunio25 et Ogaard26 ont mis en évidence une association positive entre l’utilisation de tétines (ou sucettes) et la malocclusion. Les formes de malocclusion décrites par ces auteurs comprenaient l’occlusion croisée, une largeur d’arcade réduite, une hauteur faciale antérieure inférieure, une rotation de l’angle du plan mandibulaire, une occlusion ouverte et une déglutition avec poussée de la langue.
Examen de crânes historiques
J’ai commencé à m’intéresser à ce sujet lorsque j’ai remarqué des similitudes dans les malocclusions, les défauts dentaires et la forme des palais durs chez des milliers de patients examinés au cours de 27 années de pratique dentaire privée. J’ai émis l’hypothèse que les tétines artificielles auraient un effet négatif sur la formation du palais. Pour vérifier cette hypothèse, j’ai commencé à étudier les crânes anciens de personnes qui auraient nécessairement été nourries exclusivement au sein.
Historiquement, l’allaitement maternel a été le principal moyen d’alimentation des nourrissons jusqu’à une époque relativement récente. Fildes27 explique que si « les biberons en verre à base sphérique et à col allongé, munis d’un bouchon à vis et d’une éponge pour la succion » ont été mis au point vers 1770, « les tétines en caoutchouc ne se sont généralisées qu’au milieu du dix-neuvième siècle ». En comparant les crânes de personnes ayant vécu avant et après l’introduction des tétines en caoutchouc, il est possible d’examiner l’impact de la tétine artificielle sur la formation de la cavité buccale.
Larsson28 a étudié des crânes de jeunes Suédois du Moyen Âge, à la recherche de malocclusions qui auraient pu être liées à une habitude de succion des doigts ou à la succion d’un objet semblable à une tétine. Il a constaté que la prévalence des malocclusions liées à ces habitudes était très faible, ce qui correspond aux rapports provenant de cultures non industrialisées.
La première collection de crânes que j’ai évaluée était conservée au centre médical de l’université du Kansas, à Kansas City (Kansas). Ces 210 crânes étaient censés être des crânes anciens provenant d’Inde, une culture qui, jusqu’à récemment, allaitait principalement au sein. Sur ces 210 crânes, seuls quatre (soit environ 2%) présentaient des signes de malocclusion. L’un de ces crânes avait une mâchoire génétiquement asymétrique et trois autres présentaient des occlusions légèrement ouvertes, peut-être dues à une activité motrice anormale de la langue. Les crânes sans malocclusion (98%) avaient un palais large et dur avec des arcades en forme de « U » et un alignement correct des dents. Après l’étude du groupe de crânes initial, j’ai examiné vingt crânes préhistoriques supplémentaires, dont certains datés de 70 000 ans et conservés au département d’anthropologie de l’université du Kansas. Ces crânes présentaient également des occlusions positives, des caries minimes, des palais durs larges et des arcades en forme de « U ».
Les évaluations finales ont porté sur 370 crânes conservés à la Smithsonian Institution de Washington, D.C. Il s’agissait de crânes d’Indiens des plaines préhistoriques d’Amérique du Nord et de crânes américains plus contemporains datant des années 1920 à 1940. Les crânes préhistoriques présentaient les mêmes caractéristiques que celles mentionnées ci-dessus, alors que la destruction et l’effondrement de la cavité buccale étaient évidents dans la collection de crânes plus récents. Beaucoup de ces crânes récents présentaient des maladies parodontales graves, des malocclusions, des dents manquantes et quelques prothèses dentaires. Ce n’était pas le cas des crânes datant de la préhistoire, avant l’invention des biberons, des tétines artificielles et des tétines-sucettes.
On a rarement constaté des malocclusions lors de l’évaluation des crânes préhistoriques. La figure 3 montre une comparaison entre un crâne préhistorique avec un arc en « U » et un arc moderne en « V ». L’arc en « U » a suffisamment d’espace pour permettre un alignement correct. L’arc en « V » est associé à un chevauchement et à un mauvais alignement des dents.
Pour mieux comprendre l’influence de l’allaitement sur la malocclusion, il faut savoir que, sur les quelque 600 crânes anciens examinés et évalués par l’auteur, presque tous présentaient une occlusion parfaite. Tous ces crânes provenaient de populations vivant avant l’invention du biberon moderne ou issues de cultures d’allaitement, et ces personnes étaient donc nécessairement nourries au sein. Ces crânes présentaient tous une bonne occlusion, peu de caries dentaires et des arcades dentaires bien arrondies et complètes en forme de « U ». Ces caractéristiques se retrouvent beaucoup moins sur les crânes modernes.
L’allaitement et le développement des voies respiratoires
Un autre problème qui survient au cours du développement précoce de la cavité buccale est celui de l’empiètement sur l’espace de la cavité nasale. Lorsque le palais est poussé vers le haut, le fond de la cavité nasale s’élève également. Comme l’arête du nez ne s’élève pas en conséquence, l’espace nasal total diminue. Cela peut avoir un effet considérable sur l’efficacité respiratoire de l’individu, car la taille de la cavité nasale est réduite. Kushida et al.29 ont montré qu’un palais haut et une voûte étroite, tels que décrits ici, sont de bons prédicteurs du ronflement et de l’apnée obstructive du sommeil. Les personnes ayant une bonne occlusion ont normalement un arc bien arrondi et complet en forme de « U ».
Conclusion
La prévention naturelle des maladies est bien plus efficace que l’alternative qui consiste à traiter la maladie à l’aide des technologies médicales les plus récentes, ce qui peut être coûteux et prendre beaucoup de temps. Il a été démontré que l’allaitement maternel présente des avantages sur le plan immunologique, émotionnel et nutritionnel. Cet article présente un autre avantage rarement signalé de l’allaitement: la santé dentaire.
Les bébés nourris au sein présentent un meilleur potentiel de santé dentaire que les enfants nourris artificiellement, en raison des effets de l’allaitement sur le développement de la cavité buccale et des voies respiratoires. Avec moins de malocclusions, ces enfants auront moins besoin d’une intervention orthodontique. En outre, les enfants dont l’arcade dentaire est bien arrondie et en forme de « U », ce qui est plus fréquent chez les enfants nourris au sein, risquent moins de souffrir de ronflements et d’apnée du sommeil plus tard dans leur vie.
Définition des termes
Allaitement. Désigne l’allaitement exclusif au sein, le mamelon et le tissu mammaire aréolaire de la mère entrant dans la bouche du nourrisson pour le nourrir.
Déglutition normale. Une déglutition initiée par la pointe de la langue qui commence dans la zone de la papille antérieure maxillaire (juste derrière les dents supérieures avant), puis, avec une action péristaltique semblable à une vague, la langue appuie sur le palais, forçant le bolus de salive ou d’aliments vers l’arrière et finalement dans la gorge. La langue ne doit pas appuyer avec force sur, contre ou entre les dents pendant la déglutition.
Occlusion. L’alignement correct des dents. Un alignement correct répond à trois critères d’une occlusion idéale (Dawson, PE : Evaluation, Diagnosis, and Treatment of Occlusal Problems. Louis MO : Mosby, 1989) : (1) Toutes les dents se touchent en même temps lors de la fermeture avec un contact de la pointe de la cuspide sur une surface plane. (2) Lors du mouvement latéral des dents, le guidage provient de la dent cuspidée (dent de l’œil). Le guidage est transféré aux dents antérieures dans les mouvements latéraux extrêmes ou lors du déplacement de la mâchoire inférieure vers l’avant. (3) Les dents postérieures ne doivent pas se heurter ou traîner l’une contre l’autre lors des mouvements latéraux ou vers l’avant.
Malocclusion. Mauvais alignement des dents et impossibilité pour l’occlusion de répondre aux critères décrits ci-dessus.
Occlusion croisée. Forme de malocclusion dans laquelle les dents inférieures sont à l’extérieur (du côté de la joue) des dents supérieures.
Remerciements: L’auteur tient à remercier Cheryl Hall Harris pour son aide dans l’organisation et l’élaboration du matériel, Nicole Bernshaw et Joan Gilson pour leur assistance, et Ann Mary Corry pour avoir obtenu des études déjà publiées à l’appui de cette recherche.
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Brian Palmer est dentiste de famille à plein temps depuis 27 ans. Il s’intéresse particulièrement au traitement du ronflement et de l’apnée obstructive du sommeil. Depuis plus de 20 ans, il observe et documente l’affaissement de la cavité buccale et des voies respiratoires.
Figure 1. « Prise du sein et mouvement péristaltique de la langue pendant l’allaitement. Reproduit avec l’autorisation de Ros Escott dans son article « Positioning, Attachment and Milk Transfer », Breastfeeding Review, 1989, 31-37.
Figure 2. Démonstration d’une poussée de la langue et de la malocclusion qui en résulte sur un nourrisson de 3 ans et demi et deux adultes. Les adultes n’ont pas dépassé le stade de la poussée de la langue.
Figure 3. Compare un palais normal et une arcade non chevauchée en « U » d’un crâne préhistorique à un palais haut et une arcade chevauchée en « V » d’un individu moderne.