L’esprit du renoncement.

Préambule

Je publie ici un commentaire trouvé sur la page Amazon du livre de Jacques Attali, « Demain qui gouvernera le Monde »?

Il dénonce déjà en 2011 le mécanisme de remplacement du modèle occidental et plus spécifiquement l’outil prévu pour l’implémenter : l’imposition violente du modèle économique et social chinois – identifiable dans les mesures délirantes de « sécurité sanitaire » à l’oeuvre dans nos « démocraties » en phase de démolition contrôlée. Opération de normalisation du pouvoir, comme on nous le vendait au XXème siècle, et qu’on nous ressert aujourd’hui dans sa version newspeak comme « nouveau normal« .

Avant de laisser la place à notre invité, je reprends un extrait de la présentation du bouquin sur la même page :

Quel pays, quelle coalition, quelle institution internationale aura les moyens de maîtriser les menaces écologiques, nucléaires, économiques, financières, sociales, politiques, militaires qui pèsent sur le monde?

Problème-réaction-solution : ceux qui nous proposent la solution préfabriquée – un gouvernement mondial, qui s’articulera sur une centralisation et un contrôle absolus – sont précisément les mêmes qui font peser menaces écologiques, nucléaires, économiques, financières, sociales, politiques, militaires – à laquelle Attali rajoute la menace épidémiologique, tiens, tiens – sur cette société, après l’avoir enfermée dans un schéma à haute entropie économique, fait de croissance, endettement et consumérisme.

Notre invité a donc bien tout capté, à un détail près : c’est la petite élite bancaire mondiale qui est à la manoeuvre, le PCC n’est que leur outil.


L’esprit du renoncement

Commenté en France le 7 mai 2011

Lire la quatrième de couverture donne un aperçu atterrant sur l’implosion intellectuelle de ce représentant de l’oligarchie mondiale, qui se vante de ne passer que deux jours par mois en France, homme d’aéroports, aseptisés, standardisés, policés, mondialisés.

« Un jour, bien avant que ce siècle ne s’achève, le monde aura un gouvernement pour traiter des sujets qui concernent l’humanité tout entière.

Il ne s’agira pas de mettre en oeuvre de nouveaux traités ou d’imposer des règles, ni même de confier cette mission à des institutions internationales, mais d’un vrai gouvernement. Avec ses impôts, son administration, son armée, ses tribunaux.

L’idée en est ancienne. Au moins aussi ancienne que la prise de conscience de l’unité de l’espèce humaine. Elle n’est ni utopique ni absurde. Elle s’impose, comme s’imposa l’idée de l’Etat, regroupement des provinces, et celui des grandes fédérations continentales.

Pour éviter que le chaos s’installe, que les forces centrifuges à l’oeuvre ne l’emportent, pour résoudre la crise financière, pour maîtriser la crise écologique et les menaces épidémiologiques, pour réduire les injustices planétaires, pour rendre possible une croissance planétaire durable.

Le moment est venu d’y réfléchir, de s’y préparer, de penser l’architecture de ce gouvernement du monde. Et même, pour le construire, le moment est venu d’organiser des états généraux planétaires. »

Depuis la fin du XIXème siècle, aucune leçon n’aurait été tirée! Plus de guerre comme au début du XXéme siècle, la même euphorie (amis chômeurs, pauvres, appréciez s’il vous plait que le sieur Attali vous déclare euphoriques!), à part quelques actions terroristes.

Maintenant le marché est global, mais il n’existe pas de règles de droit global. Sans gouvernement global, il y aura le gouvernement des criminels.

« Nous sommes en «Somalisation» du monde, en « Madovisation » du monde ».

Ah la vieille lune néolibérale de la dette! La voilà de retour. La faillite d’un Etat n’étant plus taboue d’après notre « penseur » universel, il faut une institution européenne forte, avec un budget européen fédéraliste, même si cela se fera, cela sera toujours trop tard. Car c’est maintenant, qu’à l’appui d’une documentation manifestement piochée sur Internet (en tapant les mots «concorde universelle», «utopie»…) et en mettant en perspective le ramassis de citations autour des deux-trois idées simplistes exposées, qu’il faut que les démocraties abandonnent toute souveraineté.

Pour s’écarter de la voie du désastre, il

« … suffirait de fusionner le G20 avec le Conseil de Sécurité des Nations unies en plaçant sous son autorité toutes les organisations de compétence mondiale telles que le FMI et la Banque Mondiale et en soumettant cet ensemble au contrôle de l’Assemblée Générale des Nations Unies… un traité qui peut tenir en 10 lignes. » (extrait de l’interview France Inter Audrey Pulvar, 6 avril 2011, citant l’ouvrage en question). « L’Assemblée Générale des Nations Unies fonctionnera comme un Sénat ».

Brillante démonstration d’une efficacité sans pareil pour la conduite des affaires de la Nation!

Pour quel commanditaire roule Attali?

Quel commanditaire à visée impérialiste, hégémonique, de moins en moins discret (s’éloignant en cela de la doctrine de Confucius) pourrait donc bien être intéressé à saper les bases de la légitimité des démocraties, dissoudre les référents de la Nation, casser le protectorat social pour assumer un pouvoir planétaire que de facto, très prochainement, économiquement et politiquement, il obtient (avec le consensus de Munich du G7 d’octobre 2008)?

Attali dans cette même interview donne l’identité de ce commanditaire : la Chine (avec son complice partisan de la dévaluation monétaire, le Brésil), qui demande tant à changer les règles de gouvernance internationale. Ah on la comprend! Et pourtant, elle a bénéficié d’un aveuglement persistant sur sa sous-évaluation voulue, contrôlée, de sa monnaie (Yuan) dès son entrée dans l’OMC en 2001. Ce protectionnisme monétaire détruit nos industries, nos économies, les ayant poussées sur la voie de l’endettement massif (privé et public) avec la crise de 2007 dont nous subissons avec de moins en moins de contrôle la nocivité. Notre brave Attali n’en pipe naturellement mot. Ah la belle âme qui croît aux boniments d’une Nation «pauvre», qui avec 20% de la population mondiale, réalise un PIB (exprimé en parité de pouvoir d’achat, c’est-à-dire en réévaluant à sa juste valeur le Yuan, soit +100% environ) de 20% égal à celui des Etats-Unis, qui le dépassera prochainement si rien n’est fait sur ce terrain monétaire.

Le lecteur citoyen, désireux de combattre la désindustrialisation de notre société, la paupérisation, l’éclatement social, lira pour se former et non se déformer selon Attali, l’excellent ouvrage des économistes Antoine Brunet et Jean-Paul Guichard La visée hégémonique de la Chine – L’impérialisme économique :

« Le monde devrait trembler, mais il vit dans l’inconscience » (p.120 de cet ouvrage).

Etonnante «belle âme» qui défend les intérêts d’un pays qui a interdit toute élection de quelque nature que ce soit depuis 1949, propose un modèle mercantiliste de capitalisme totalitaire, dangereux, à visée hégémonique se posant contre la civilisation européenne (y compris celle qui en est issue, nord-américaine).

Dans cet esprit de concorde universelle, Jacques Attali aurait pu conclure Demain qui gouvernera le monde? en reprenant le slogan qui ornait les façades de l’hôtel Beijing au moment de Tiananmen :

« Souhaitons dix mille ans de vie au Parti Communiste Chinois qui a toujours raison. »

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