Tout a commencé avant l’épidémie: chronologie du projet de vaccin de BioNTech et de Pfizer – par Robert Kogon.

Encore un article de Robert Kogon, qui complète bien les deux précédents. Je bouclerai le tout avec ma propre synthèse.

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Tout a commencé avant l’épidémie: chronologie du projet de vaccin de BioNTech et de Pfizer

Robert Kogon

30 janvier

Les étranges vidéos de Projet Veritas [NdT. je reviens juste après sur cette nouvelle intox] qui sont devenues ultra-virales sur Twitter ont sans aucun doute semé davantage de confusion dans l’esprit du public. Mais le véritable développeur et propriétaire du vaccin Covid-19 dit « Pfizer » est la société allemande BioNTech. La technologie de l’ARNm sous-jacente appartient à BioNTech et – à supposer que cela se soit produit – si une entreprise a modifié l’ARNm pour coder pour un variant maison du virus, ce doit être BioNTech.

Quoi qu’il en soit, comme nous l’avons vu dans mon dernier article, bien que le PDG de BioNTech, Ugur Sahin, affirme dans le livre The Vaccine que BioNTech a lancé son projet de vaccin Covid-19 le 27 janvier 2020, nous savons que ce n’est pas vrai : un rapport d’étude de BioNTech publié en réponse à une demande de FOIA montre que la société avait en fait déjà commencé les tests précliniques (sur les animaux) le 14 janvier.

C’est déjà assez étonnant, car le 14 janvier 2020 n’était que 2 semaines après le premier rapport des cas de Covid-19 à Wuhan. Ce même jour, d’ailleurs, l’OMS disait qu’il n’y avait pas de « preuve évidente » de transmission interhumaine. (Voir le tweet de l’OMS ici.) Pourquoi BioNTech aurait-elle commencé à travailler sur un vaccin contre le Covid-19 sans preuve évidente de transmission interhumaine?

A ce stade, Pfizer ne faisait pas partie du projet de vaccin C-19 de BioNTech. Comme raconté dans The Vaccine, la petite entreprise allemande, qui n’avait jamais eu de produit sur le marché, n’a réussi à recruter la multinationale américaine comme partenaire que trois mois plus tard (p. 156).

Nous savons donc que BioNTech a commencé les tests précliniques le 14 janvier. Mais, bien sûr, cela signifie que le projet en tant que tel a dû être lancé encore plus tôt. La formulation testée devait d’abord être produite. Dans ce cas, cela signifiait d’abord fabriquer l’ARNm, puis le formuler dans des nanoparticules lipidiques.

Comme évoqué dans mon dernier article, c’était en fait le but de l’étude : tester les performances de l’ARNm BioNTech formulé dans des lipides fabriqués par la société canadienne Acuitas. BioNTech n’était pas encore en mesure de fabriquer de l’ARNm codant pour un élément quelconque du virus SARS-CoV-2 – le génome complet n’avait été publié que la veille – et utilisait plutôt de l’ARNm codant pour un antigène de substitution (luciférase).

Combien de temps fallait-il donc pour que la formulation soit prête à être testée ? Heureusement, le livre de Sahin, coécrit par sa femme Özlem Türeci et le journaliste Joe Miller, fournit des détails techniques et logistiques pertinents. D’après le livre, la fabrication de l’ARNm – un processus comportant « des dizaines de milliers d’étapes » (p. 182) – prend cinq jours (p. 170 et 171).

Cinq jours nous amènent donc au 9 janvier. Mais l’ARNm doit encore être enveloppé dans les lipides, ce qui pose un problème logistique particulier: BioNTech ne peut pas le faire elle-même à son siège de Mayence, en Allemagne.

BioNTech disposait de ses propres lipides, mais ils se sont révélés inadaptés. Pour que l’ARNm soit enveloppé dans les lipides d’Acuitas, il a fallu l’expédier à un sous-traitant autrichien du nom de Polymun, près de Vienne.

L’ARNm a été transporté en voiture – un trajet de 8 heures, selon Sahin et Türeci – puis formulé dans les lipides par Polymun, et enfin la formulation a été ramenée à Mayence. Dans le livre, Sahin et Türeci décrivent un lot d’ARNm destiné à une étude ultérieure sur l’animal, qui a été achevé le 2 mars, expédié à Polymun, puis retourné à Mayence enveloppé dans les lipides le 9 mars (pp. 116 et 123).

Cela ajoute donc 5 jours supplémentaires, ce qui nous amènerait maintenant au 4 janvier. Mais il se trouve que BioNTech n’a pas effectué les tests sur les animaux elle-même. Ces tests ont également été sous-traités et réalisés dans d’autres centres d’essais. Dans The Vaccine, Sahin et Türeci notent que l’étude préclinique ultérieure a commencé le 11 mars, 2 jours après la livraison de l’ARNm encapsulé dans un lipide.

En ajoutant deux jours supplémentaires à notre calendrier, nous arrivons au 2 janvier. Le 2 janvier 2020 n’est pas deux semaines, mais seulement deux jours après le premier signalement de cas de Covid-19 à Wuhan le 31 décembre 2019.

Mais avant de pouvoir être fabriquée, il va sans dire qu’il fallait d’abord concevoir et développer la formulation à tester; et prendre contact avec Polymun et Acuitas pour obtenir les autorisations requises et organiser la collaboration nécessaire. Tout cela prend du temps.

Il est impossible d’éviter la conclusion que le projet de vaccin Covid-19 de BioNTech a en fait dû commencer avant même qu’aucun cas de Covid-19 n’ait été signalé! La question évidente est: comment est-ce possible?

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