La fausse épizootie de grippe aviaire (H5N1) qui a amené les autorités fédérales à abattre des millions d’oiseaux – par Meryl Nass.

Parlons poules, avec cet article où on retrouve notre ami Jeremy Farrar, très inquiet pour notre santé. Voyons, un massacre organisé de malades asymptomatiques sur base d’un seul test PCR: mais où ai-je déjà vu ça?

Il se trouve que je connais un peu, par l’intermédiaire de l’éleveur (bio) de mon village, les pratiques de l’élevage intensif de poules pondeuses. C’est tout simplement atterrant: les poules parquées dans des cages à peine plus grandes qu’elles, sont éclairées 24h/24 pour stimuler la ponte, puis liquidées après une seule saison, dans un état épouvantable (elles n’ont souvent même plus de plumes, évidemment qu’elles tombent facilement malades!): elles ne rapportent plus rien à leur propriétaire (milliardaire, dans cet article)… Ça me rappelle aussi quelque chose.

Ne pensez donc pas un seul instant que je défends ce type d’élevage. J’ai trois poules en semi-liberté (on a un potager à protéger) qui ne tomberont jamais malades et pondent un seul oeuf par jour, largement assez pour elles et pour nous, en échange d’un peu de grains et des parasites dont elles débarrassent le sol du jardin. Comme le bétail de pâture, elles entretiennent des sols qui seraient autrement inexploitables et/ou une charge à entretenir, et nous fournissent en plus des protéines irremplaçables. Je vous recommande à ce propos la lecture de deux articles (ici et ici), en français, écrits par un vegan, sur un site vegan, qui défend la viabilité de l’élevage de bovins par rapport à l’exploitation maraichère et céréalière des sols – un bel exemple d’honnêteté intellectuelle. Contrairement à la plupart des militants « carnivores », je respecte le choix des vegans et franchement, je ne consommerais jamais de viande ni de poisson – et sans doute pas de criquets – si je devais tuer moi-même les animaux que je mange. J’évite par contre tout ce qui provient de l’élevage intensif, une barbarie que j’aimerais voir crever. Quand on prétend lutter pour la liberté et le respect, la moindre des choses est de l’accorder aux plus faibles que soi, animaux ou humains.

Si je relaie cet article, c’est pour dénoncer la manoeuvre des abattages faits pour détruire/décourager les petites exploitations pendant que les méga-élevages ne s’en porteront que mieux, après avoir nettoyé le marché de la concurrence familiale – exactement ce qui s’est déjà passé lors de la crise de la vache folle, et qui ressemble à la manoeuvre actuelle de centralisation dans le secteur bancaire, voir article précédent.

Je suis avec un autre article sur les poules en Europe, de John Paul, au cas où vous penseriez que ceci ne concerne que les États-Unis.

On pourra ensuite recommencer à parler pigeons.

Source.


La fausse épizootie de grippe aviaire (H5N1) qui a amené les autorités fédérales à abattre des millions d’oiseaux.

La maladie est presque impossible à transmettre et les symptômes sont bénins. Pourquoi l’abattage? Pour le contrôle alimentaire? Pour semer la panique? Pour promouvoir un vaccin? Pour présager d’un futur virus conçu en laboratoire?

Meryl Nass

17 mars

La grippe aviaire est principalement transmise par les oiseaux sauvages, comme ces oies des neiges à Ruthsberg (Maryland) en janvier 2023. Photo par JIM WATSON/AFP via Getty Images

Extrait de Yahoo News d’aujourd’hui:

L’épidémie de grippe aviaire H5N1 qui a débuté en 2021 est devenue la plus importante épidémie de grippe aviaire de l’histoire, tant aux États-Unis que dans le reste du monde. Aux États-Unis, le virus a entraîné la destruction de millions de poulets, de dindes, de canards et d’oies d’élevage commercial et a tué des milliers d’oiseaux sauvages.

Voici comment cette question a été bizarrement traitée. Extrait d’un rapport publié en avril dernier dans le Guardian:

Plus de 22 millions d’oiseaux ont été abattus pour tenter d’endiguer l’épizootie, la plupart dans l’Iowa, le plus grand producteur d’œufs des États-Unis. L’abattage de 5,3 millions de poules à Rembrandt est le plus important jamais réalisé dans un élevage industriel du pays.

L’article poursuit en indiquant que le propriétaire milliardaire de l’usine a licencié la quasi-totalité des travailleurs immédiatement après l’abattage et l’élimination de 5 millions de poules, après qu’une poule [NdT. une!] ait été testée positive au virus H5N1 de la « grippe aviaire ».

Mais il semble que ce n’était que le début de l’abattage, selon un article de janvier 2023 de NBC:

Près de 58 millions d’oiseaux provenant d’élevages commerciaux et de basse-cour ont été éliminés aux États-Unis depuis février dernier, selon le Service d’Inspection de la Santé Animale et Végétale du Département de l’Agriculture des États-Unis…

« À l’heure actuelle, il s’agit de la plus grande urgence animale à laquelle l’USDA ait été confronté dans ce pays », a déclaré Gino Lorenzoni, professeur adjoint de science avicole et de santé aviaire à l’université d’État de Pennsylvanie.

Plus de 40 millions de poules pondeuses ont été abattues rien qu’aux États-Unis, ce qui a fait monter en flèche le prix des œufs dans tout le pays, selon M. Lorenzoni. Quelques mois plus tôt, l’épidémie de grippe aviaire avait fait grimper le prix de la viande de dinde à un niveau record.

D’après un article de STAT datant de décembre 2022, Sir Jeremy cherche à alimenter la peur de la grippe aviaire. On ne sait jamais, le virus H5N1 pourrait muter et commencer à nous tuer, à tout moment:

« Dans une interview accordée à STAT dimanche – sans rapport avec sa nouvelle nomination – [Sir Dr. Jeremy] Farrar a exprimé son inquiétude renouvelée face au virus H5N1 qui, après des années de relative quiescence, s’est répandu dans le monde entier, provoquant des pertes importantes dans les élevages de volailles.

La version actuelle du virus infecte moins fréquemment les personnes que la version qui circulait au milieu et à la fin des années quatre-vingt. Et lorsque des infections humaines se produisent, comme ce fut le cas au Colorado au printemps, la maladie est généralement bénigne. Il a toutefois précisé qu’il ne fallait pas croire que le virus ne pourrait pas redevenir virulent et constituer une menace plus importante pour l’homme ».

Le CDC confirme que la transmission est rare et que le seul cas identifié aux États-Unis était bénin et s’est rapidement résolu:

Une personne a été testée positive au virus de l’influenza aviaire A(H5) (grippe aviaire H5) aux États-Unis, comme l’a signalé le Colorado et comme l’ont confirmé les CDC. Ce cas est survenu chez une personne ayant été directement exposée à des volailles et ayant participé à l’abattage (dépeuplement) de volailles présumées atteintes du virus H5N1 de la grippe aviaire. Le patient a signalé comme seul symptôme une fatigue de quelques jours et s’est rétabli depuis.

Le même article du CDC poursuit en ces termes:

Les CDC ont suivi l’état de santé de plus de 2 500 personnes ayant été exposées à des oiseaux infectés par le virus H5N1 et il s’agit du seul cas découvert à ce jour. D’autres personnes impliquées dans l’opération d’abattage au Colorado ont été testées négativement pour l’infection par le virus H5, mais elles font l’objet d’un nouveau test par excès de prudence.

Il s’agit du deuxième cas humain associé à ce groupe spécifique de virus H5 qui prédomine actuellement, et du premier cas aux États-Unis.

Vous cherchez désespérément le H5N1 chez l’homme, CDC? Et bien sûr, l’article ne nous surprend guère:

Les CDC surveillent également les virus H5N1 pour détecter les changements génétiques qui ont été associés à l’adaptation aux mammifères, ce qui pourrait indiquer que le virus s’adapte pour se propager plus facilement des oiseaux à l’homme. Les CDC prennent des mesures de préparation et de prévention de routine, dont un candidat virus vaccinal existant qui pourrait être utilisé pour fabriquer un vaccin pour l’homme si cela se révélait nécessaire.

Donc, une vaste stratégie d’abattage des oiseaux commerciaux a été élaborée à l’époque où le virus H5N1 était différent et tuait occasionnellement des êtres humains, mais il n’était pas non plus répandu chez les oiseaux sauvages. Il s’agit d’une version du « Track and Trace« , qui peut fonctionner lorsque la maladie n’est pas omniprésente (c’est-à-dire lorsqu’elle se propage au sein de la communauté). Mais aujourd’hui, avec la généralisation des infections chez les oiseaux sauvages, il y a une propagation communautaire. Et, comme dans le cas d’Omicron, la maladie elle-même s’est considérablement atténuée chez l’homme.

Et le Royaume-Uni est en train de mettre au point un nouveau test de flux latéral pour la grippe aviaire susceptible d’augmenter le nombre de faux positifs. Ô joie!

La maladie s’est-elle atténuée chez les poules? S’ils ne les abattaient pas, découvririons-nous que ça se limite à un simple rhume chez les poules? Peut-être la maladie ne se propage-t-elle pas à tous les oiseaux, et devrions-nous en fait rechercher les oiseaux qui ont développé une immunité naturelle, et découvrir ce que c’est? Peut-être qu’un médicament ou un vaccin résoudrait le problème? Si la maladie est bénigne chez les poulets, il suffit peut-être de les laisser se rétablir. Le seul poulet testé positif présentait-il des symptômes?

Que dit l’USDA, qui gère les abattages, à ce sujet? Selon le Service d’Inspection de la Santé des Animaux et des Plantes (APHIS) de l’USDA:

L’APHIS collecte et analyse un grand nombre d’échantillons prélevés sur des oiseaux sauvages dans les voies de migration d’Amérique du Nord. Il n’est pas rare de détecter la grippe aviaire chez les oiseaux sauvages, car les virus de la grippe aviaire circulent librement dans ces populations sans que les oiseaux ne semblent malades.

Pourquoi ne suis-je pas surprise? La grippe aviaire est à présent inscrite à l’ordre du jour de la Biosécurité, et l’USDA enseigne la Biosécurité aux agriculteurs. Cette farce de la grippe aviaire est-elle entretenue pour justifier l’initiative « One Health » [NdT. de l’OMS]? Je n’en doute pas. Maudissez le Programme Mondial de Biosécurité chaque fois que vous achetez une douzaine d’œufs.

Défendez le troupeau – Biosécurité 101


Commentaires

Personne dans mon entourage ne semble se souvenir de l’hystérie de la grippe aviaire d’il y a quelques années. L’OMS avait alors proposé une extermination massive de tous les oiseaux migrateurs du monde pour empêcher sa propagation. C’était totalement et complètement fou et, heureusement, cela n’a pas abouti. Il est incroyable que tous ces activistes et institutions de défense de la faune et des droits des animaux n’aient pas exprimé leur indignation. Le silence total. Des millions de poulets et d’oies ont été abattus et des élevages de volailles ont été mis en faillite. Aujourd’hui, le souvenir de cette affaire semble si bien effacé des mémoires qu’ils peuvent la ressortir des tiroirs.

Die Untermensche, 17 mars

Quand va-t-on nous abattre en cas de test positif? Oh mais, au fait …

Boudicca, 17 mars

Je n’arrive pas à décider si j’aimerais que mon « homme aux œufs » bien-aimé soit encore en vie ou si je suis contente qu’il soit décédé (en février dernier à l’âge de 97 ans!!) parce qu’il aurait été HORRIFIÉ et livide devant l’abattage des poulets. Cet homme a élevé des volailles toute sa vie et c’était une véritable mine de connaissances. Il a mangé des œufs tous les jours de sa vie, ainsi que beaucoup de viande rouge et d’abats. Il s’insurgeait contre les médecins allopathes (il les appelait les « vendeurs de pilules ») et aimait leur dire qu’il mangeait « tout ce que vous nous dites de ne pas manger ».

On lui a souvent dit, au fil des ans, qu’il devrait cesser d’élever des poulets à cause des « maladies » qu’ils pouvaient lui transmettre (en particulier une maladie pulmonaire due aux squames de leurs plumes, je crois) et il secouait simplement la tête, disant que depuis le temps, il était complètement immunisé contre tout ce qu’il pouvait attraper. Ses œufs me manquent, mais c’est surtout LUI qui me manque.

Warrior Mom, 17 mars

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