Modulation des âges glaciaires – sans CO2 – Article invité de Ralph Ellis.

Pour changer un peu des divagations du GIEC et couper l’herbe sous le pied de la catastrophe économique qu’ils promeuvent (voir article précédent), voici de la vraie science climatique. La conclusion est assez étonnante.

Source.


Modulation des âges glaciaires – sans CO2 – Article invité de Ralph Ellis

William M Briggs

6 mai

Ellis m’a envoyé son article intitulé « Modulation of Ice-ages via Precession and Dust-Albedo Feedbacks » (La modulation des périodes glaciaires par la précession et les rétroactions poussières-albédo) dans Geoscience Frontiers, et je l’ai trouvé assez intriguant. Pour simplifier à l’extrême: le CO2 est bon pour nous et il va faire très froid dans peu de temps. Je lui ai demandé de rédiger un résumé, que vous trouverez ci-dessous, mais utilisez l’article lui-même pour toute critique intelligente.

Voici une énigme intéressante: les climatologues prétendent que la science qui sous-tend le climat terrestre est établie. Pourtant, on découvre simultanément qu’il n’y a pas d’explication claire aux changements climatiques qui se produisent pendant les périodes glaciaires. On suppose un rôle aux cycles orbitaux et au CO2, mais on n’a jamais expliqué pourquoi certains de ces cycles orbitaux produisent des périodes glaciaires et interglaciaires, alors que d’autres n’en produisent pas du tout. Pourquoi donc un système climatique serait-il sélectif dans sa réponse aux cycles orbitaux?

Les quatre cycles orbitaux impliqués dans la paléoclimatologie sont: la précession axiale, la précession apsidale, l’obliquité axiale et l’excentricité orbitale. Ces cycles se combinent pour modifier la quantité de lumière solaire (insolation) qui atteint les hautes latitudes de la Terre. Cette oscillation induite par l’orbite est connue sous le nom de cycle de Milankovitch (au singulier), qui a une périodicité d’environ 22 millénaires, et les modifications de l’ensoleillement aux latitudes supérieures qu’il induit peuvent être très importantes.

La figure 1 montre le cycle de Milankovitch en bleu, tandis que la réponse de la température aux latitudes plus élevées est en rouge. Comme on peut le voir, certains des pics du cycle de Milankovitch en bleu (c’est-à-dire l’insolation supplémentaire aux latitudes élevées) n’entraînent aucune variation de température. Ce qui est étrange et ne peut s’expliquer par la théorie de la rétroaction du CO2.

Fig. 1. Graphique des cycles de Milankovitch (bleu) par rapport aux températures de l’Antarctique (rouge). Chaque pic bleu représente une augmentation de l’insolation dans l’hémisphère nord à haute latitude. Chaque pic rouge représente un réchauffement interglaciaire, qui se produit environ tous les 80 ou 100 millénaires. Il convient de noter que certains pics d’insolation n’entraînent aucune réaction de la température. Sources: Laskar 2004, cycles orbitaux, et données de température de la carotte glaciaire Epica3.

En fait, les problèmes liés aux rétroactions et à la modulation des périodes glaciaires sont multiples. Il y a aussi le problème que pendant les périodes glaciaires, un taux élevé de CO2 coïncide avec un refroidissement, tandis qu’un faible taux de CO2 coïncide avec un réchauffement. Il s’agit là d’une réponse très contradictoire par rapport à la théorie standard de la rétroaction du CO2. De plus, tous les réchauffements interglaciaires coïncident avec les cycles de Milankovitch de l’hémisphère nord, plutôt qu’avec leurs équivalents de l’hémisphère sud.

Là encore, il s’agirait d’une réponse hémisphérique asymétrique inhabituelle pour une rétroaction globale telle que le CO2. Enfin, le CO2 est une rétroaction très faible pendant le réchauffement interglaciaire, lorsqu’il est calculé sur une base annuelle ou décennale, alors que la véritable rétroaction doit être assez puissante pour faire fondre les vastes nappes glaciaires du Nord en seulement 5 000 ans.

Le résultat de cette brève analyse est que le CO2 ne peut pas être le système de rétroaction qui assiste le cycle de Milankovitch et qui contrôle donc la modulation interglaciaire. Pourtant, nous savons qu’il doit y avoir un mécanisme de rétroaction quelconque pour expliquer les interglaciaires manquants (la réponse intermittente de la température à l’augmentation de l’insolation à haute latitude). Les exigences de ce nouveau système de rétroaction proposé sont donc particulières: il doit être basé dans l’hémisphère nord; il doit se réchauffer lorsque le taux de CO2 est faible; il doit être très puissant; et pourtant, il doit être intermittent – ne fonctionnant qu’une fois tous les 80 ou 100 millénaires. Il s’agit là d’un mécanisme de rétroaction très étrange.

Pouvons-nous donc trouver un mécanisme de rétroaction aussi particulier, fort et intermittent? Un mécanisme passé inaperçu dans la science du climat depuis des décennies?

Comme je l’explique en détail dans mon article sur le paléoclimat, la réponse est intrigante: il s’agit de la poussière. Oui, de modestes poussières tombant sur les calottes glaciaires et assombrissant leur surface – ou « réduisant leur albédo », dans le jargon scientifique. La neige fraîche sur les calottes polaires peut avoir un albédo très élevé, réfléchissant jusqu’à 90% de la lumière solaire entrante vers l’espace, ce qui peut avoir un effet de refroidissement régional considérable sur le climat. Cela explique le problème des périodes interglaciaires manquantes, car cette glace très réfléchissante peut rejeter une quantité d’insolation telle que certains cycles de Milankovitch n’ont aucun effet, comme le montre la figure 1.

Si un albédo élevé constitue un début prometteur dans cette quête, cette modeste poussière peut également expliquer toutes les autres particularités requises par notre nouvel agent de rétroaction hypothétique. La poussière est en effet originaire de l’hémisphère nord, puisqu’il a été établi que la poussière du Groenland provient du haut plateau de Gobi. La poussière peut avoir une très forte influence sur le réchauffement de la calotte glaciaire, en augmentant l’absorption de la lumière solaire jusqu’à 215 W/m^2, soit 50% de la lumière solaire moyenne totale disponible.

Enfin, les poussières trouvées dans les carottes de glace polaire sont effectivement intermittentes et ne se produisent que tous les 80 ou 100 millénaires, juste avant chaque période de réchauffement interglaciaire. Voir la corrélation spectaculaire entre la poussière et le CO2 dans la figure 2. N’oubliez pas que le CO2 est également proportionnel à la température, de sorte que la poussière présente également une bonne corrélation avec la température.

Fig. 2. Graphique du CO2 (bleu) par rapport à la poussière (vert). Notez la bonne corrélation entre le CO2 et la poussière (et donc entre la température et la poussière). Notez que le graphique des poussières est inversé et logarithmique. Source: Données de carottes de glace Epica3 2007.

Dans ce cas, nous avons peut-être découvert le véritable agent et mécanisme de rétroaction de la température à l’ère glaciaire: il s’agit de l’albédo de la couche de glace recouverte de poussière plutôt que du CO2. Cependant, pourquoi la poussière présenterait-elle cette étrange intermittence, pour n’arriver sous forme de vastes nuages de poussière que tous les 80 ou 100 millénaires? Et, je le rappelle aux lecteurs, juste avant chaque période de réchauffement interglaciaire.

Pour trouver la réponse à cette énigme climatique, nous devons regarder bien au-delà des contraintes étouffantes de la science climatique standard et nous rappeler que le CO2 est la nourriture des plantes, et donc le gaz le plus essentiel de l’atmosphère. Sans CO2, toute vie sur Terre disparaîtrait.

Mais en raison du refroidissement des océans pendant les périodes glaciaires, et donc de l’absorption du CO2 par les océans, les concentrations atmosphériques de CO2 sont réduites pendant la période glaciaire et finissent par atteindre 180 ppm. Ce niveau est dangereusement bas pour une grande partie de la flore mondiale, en particulier en altitude où les concentrations peuvent atteindre l’équivalent de 150 ppm à la surface. Or, 150 ppm se situe bien en deçà de la zone mortelle pour la plupart des plantes en C3. [NdT. pour info, « Les plantes en C3 … représentent encore aujourd’hui environ 95 % de la biomasse végétale. »; voir sur Wiki]

En raison de cette faible teneur en CO2, le plateau de Gobi, situé à haute altitude, se transforme en un désert de CO2. Il s’agit d’un nouveau type de désert causé par un manque de CO2 plutôt que par un manque de pluie – un phénomène qui passe largement inaperçu dans la science du climat. La poussière de surface de ce nouveau et vaste désert de sable en mouvement est emportée vers l’est par les vents dominants, formant le plateau de Loess poussiéreux en Chine et recouvrant de poussière les inlandsis laurentidien et eurasien. Et comme ces nouveaux déserts de CO2 sont causés par des océans froids au plus profond d’une période glaciaire, ces tempêtes de poussière, principalement dans l’hémisphère nord, ne peuvent se produire qu’au moment du maximum glaciaire.

En d’autres termes, ces tempêtes de poussière sont intermittentes et se produisent juste avant chaque période chaude interglaciaire. Et cette relation est causale, plutôt que coïncidente. C’est la poussière qui réduit l’albédo des calottes glaciaires, permettant ainsi une plus grande absorption de la lumière du soleil, ce qui entraîne la fonte des calottes glaciaires et le réchauffement interglaciaire. Nous nous trouvons actuellement dans une période chaude de ce type – l’interglaciaire de l’Holocène – et nous devrions connaître une nouvelle période glaciaire dans 500 à 1 000 ans. Bien que les cycles orbitaux initiateurs soient faibles à l’heure actuelle, en raison de la faible excentricité, il n’est pas certain que le cycle de refroidissement orbital actuel soit suffisamment puissant pour engendrer une véritable période glaciaire.

La réjouissante conclusion de cette étude est donc que pendant les périodes glaciaires, ce sont les faibles concentrations de CO2 dans l’atmosphère qui provoquent le réchauffement de la planète.

Fig. 3. Graphique récapitulatif de tous les facteurs qui jouent un rôle dans la modulation glaciaire.

  • Les calottes glaciaires (bleu clair et gris) s’étendent, forçant la température (rouge) à baisser.
  • Le CO2 (jaune) diminue avec la température (rouge), en raison de l’absorption océanique.
  • Lorsque le CO2 atteint 180 ppm, on assiste à l’apparition de déserts de CO2 et de tempêtes de poussière (violet).
  • Lorsque le cycle orbital suivant (onde sinusoïdale bleue) arrive, les couches de glace et de poussière peuvent fondre et la planète se réchauffe (pics rouges).

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