À l’intérieur de l’empire transgenre – par Christopher F. Rufo.

Le terme « Transmaoïsme » (que j’utilise comme tag pour mes articles sur le sujet) a été créé par Adam Curry, suite à la diffusion sur NoAgenda de l’interview (que je traduirai si je la retrouve) d’une vieille dame chinoise expatriée au US, qui voyait dans le transgendérisme une version actualisée de la Révolution Culturelle à laquelle elle avait échappé. Voici un article qui confirme pleinement cette analyse.

Le lecteur qui pense que ce phénomène concerne surtout les États-Unis n’aurait pas entièrement tort mais j’attire son attention sur les tentatives d’imposer dans les écoles en France et en Belgique (où ils ont suscité un vrai tollé) des programmes d’« éducation sexuelle » très orientés théorie du genre…

Attention: il y a des passages assez « graphiques ». Personnes sensibles, s’abstenir.

Source.


À l’intérieur de l’empire transgenre

Christopher F. Rufo

Septembre 2023

Le texte qui suit est adapté d’une conférence prononcée le 12 septembre 2023 au Allan P. Kirby, Jr. Center for Constitutional Studies and Citizenship sur le campus de Hillsdale à Washington, D.C., dans le cadre de la Série de Conférences de la Fondation Familiale AWC.

Le mouvement transgenre fait pression pour imposer son projet partout. Le plus ouvertement, des enseignants activistes font de la propagande en son nom dans les salles de classe et des professionnels de la santé activistes encouragent la mutilation d’enfants sous la bannière euphémique des « soins d’affirmation du genre ». La montée soudaine et omniprésente de ce mouvement suscite deux questions: d’où vient-il et comment a-t-il connu un tel succès? L’histoire a des racines plus profondes que la plupart des Américains ne le pensent.

À la fin des années 1980, un groupe d’universitaires, dont Judith Butler, Gayle Rubin, Sandy Stone et Susan Stryker, a établi les disciplines de la « théorie queer » et des « études transgenres ». Ces universitaires considéraient le genre comme une « construction sociale » utilisée pour opprimer les minorités raciales et sexuelles, et dénonçaient les catégories traditionnelles d’homme et de femme comme un faux binaire conçu pour soutenir le système de l’« hétéronormativité », c’est-à-dire la structure de pouvoir blanche, masculine et hétérosexuelle. Ce système, selon ce groupe, devait être impitoyablement déconstruit. Et le meilleur moyen d’y parvenir, selon ce groupe, était de promouvoir le transgendérisme. Si les hommes peuvent devenir des femmes et les femmes des hommes, la structure naturelle de la Création peut être renversée.

Susan Stryker, professeur transgenre homme-femme actuellement à l’université de l’Arizona, a révélé l’orientation et le ton généraux de l’idéologie transgenre dans sa conférence du prix Kessler à l’université de la ville de New York en 2008, décrivant son travail comme « un sermon laïque qui prône sans complexe l’adoption d’un pouvoir disruptif et refiguratif du pouvoir genderqueer ou transgenre en tant que ressource spirituelle pour la transformation sociale et environnementale ». Dans l’essai le plus connu de Stryker, « My Words to Victor Frankenstein above the Village of Chamounix: Performing Transgender Rage » (Mon message à Victor Frankenstein au-dessus du village de Chamounix: représentation de la rage transgenre), il affirme que le « corps transsexuel » est une « construction technologique » qui représente une guerre contre la société occidentale. « Je suis un transsexuel, et donc un monstre », écrit Stryker. Et ce monstre, poursuit-il, est destiné à canaliser sa « rage et sa vengeance » contre « l’ordre hétérosexuel naturalisé », contre les « valeurs familiales traditionnelles » et contre « l’oppression hégémonique » de la nature elle-même.

Il ressort clairement de cette étude et d’autres études sur les transgenres que le mouvement transgenre est intrinsèquement politique. Sa reconstruction de l’identité personnelle vise à faire progresser une reconstruction ou une transformation politique collective. Certains militants transgenres considèrent même leur mouvement comme l’avenir du marxisme. Dans un recueil d’essais intitulé Transgender Marxism, l’écrivaine activiste Rosa Lee affirme que les transgenres peuvent servir de nouvelle avant-garde du prolétariat, promettant d’abolir l’hétéronormativité de la même manière que le marxisme orthodoxe promettait d’abolir le capitalisme.

« À une autre époque », écrit Lee,

les marxistes parlaient de la construction d’un « nouvel homme socialiste » comme d’une tâche cruciale dans le processus plus large de construction du socialisme. Aujourd’hui, à l’heure de la montée conjointe du fascisme et de l’émergence d’un mouvement socialiste, notre défi consiste à transsexualiser notre marxisme. Nous devrions envisager le projet de transition vers le communisme à notre époque – la communisation – comme incluant la transition vers de nouveaux moi communistes, de nouvelles façons d’être et d’être en relation les uns avec les autres.

Tel est le grand projet du mouvement transgenre: abolir les distinctions entre l’homme et la femme, transcender les limites établies par Dieu et la nature, et relier la lutte personnelle des transgenres à la lutte politique pour transformer la société de manière radicale.

De la marge au centre

Le mouvement transgenre est donc né en marge du monde universitaire américain. Mais comment a-t-il pu se hisser si rapidement au centre de la vie publique américaine? Comme beaucoup d’autres choses, il a commencé par un afflux d’argent, lorsque certaines des personnes les plus riches du pays se sont mises à consacrer d’énormes sommes d’argent à la promotion du transgendérisme.

L’une de ces personnes est Jennifer Pritzker, née James Pritzker en 1950. Après avoir servi plusieurs années dans l’armée américaine, Pritzker s’est lancé dans les affaires, grâce à l’héritage d’une part importante de la fortune de l’hôtel Hyatt. En 2013, il a annoncé sa transition de genre homme-femme et a été salué dans la presse comme le « premier milliardaire transgenre ». Presque immédiatement, il s’est mis à verser une quantité inouïe de millions à des universités, des écoles, des hôpitaux et des organisations militantes pour promouvoir la théorie queer et les expériences médicales sur les trans.

Cet argent était associé au pouvoir politique, puisque le cousin de Pritzker, le gouverneur démocrate de l’Illinois J.B. Pritzker, a signé une loi en 2019, sa première année au pouvoir, pour injecter la théorie du genre dans le programme d’enseignement de l’État et pour affecter les fonds Medicaid de l’État à des opérations chirurgicales transgenres. S’exprimant devant un public de militants transgenres, il a proclamé:

[N]otre gouvernement d’État est fermement de votre côté, du côté de chaque personne gay, lesbienne, bisexuelle, transgenre et queer dans l’État de l’Illinois […] Ceux d’entre vous qui sont dans cette salle savent mieux que quiconque que l’égalité du mariage n’a jamais été la finalité […] Nous allons nous assurer que tous les transgenres de l’Illinois jouissent de leurs droits fondamentaux et que des services de santé leur soient fournis pour qu’ils puissent s’épanouir.

Voici un exemple de la manière dont cette combinaison d’activisme bien financé et d’influence politique fonctionne dans la pratique: les activistes financés par Pritzker au Lurie Children’s Hospital (le plus grand hôpital pour enfants de Chicago) fournissent aux écoles locales des formations, du matériel et du personnel qui promeuvent les transitions de genre pour les enfants, en utilisant la réputation de l’hôpital pour donner à leur idéologie un vernis scientifique. Et à mesure que l’on enquête, on trouve de pire en pire. Les enfants sont exposés, par exemple, non seulement à l’idéologie transgenre, mais aussi à des concepts tels que le « kink » (goûts inhabituels en matière de comportement sexuel), le « BDSM » (bondage, domination, soumission et masochisme), les corsets pour aplatir les seins et les pénis prothétiques.

Le Lurie Children’s Hospital, par le biais de ses présentations dans les écoles publiques de Chicago, encourage les enseignants et les administrateurs scolaires à soutenir la « diversité des genres » dans leurs districts, à « affirmer » automatiquement les élèves qui annoncent des transitions sexuelles et à « communiquer une compréhension non binaire du genre » aux enfants dans la classe. L’objectif, comme le suggère une version de la présentation, est de perturber les « normes [de genre] enracinées dans la société occidentale » et de faciliter la transition vers un monde plus « créatif en matière de genre ». Les districts scolaires sont encouragés à désigner des « coordinateurs de soutien au genre » pour faciliter les transitions sexuelles et de genre des enfants, qui, en vertu de la politique de « confidentialité » recommandée, peuvent être tenues secrètes vis-à-vis des parents et des familles.

En fait, cela aboutit à la mise en place d’une filière sophistiquée entre les écoles et les cliniques du genre. Les enseignants, les conseillers, les médecins et les militants sur les médias sociaux et ailleurs – dont beaucoup sont employés ou subventionnés par des membres de la famille Pritzker – poussent les enfants vers ce que la « détransitionniste » de la région de Chicago, Helena Kerschner, se souvenant de sa propre expérience, appelle « le trou du lapin de l’identité transgenre ». Et malgré les fréquentes affirmations contraires, il ne s’agit pas d’un processus temporaire ou réversible. Parmi les enfants qui commencent à prendre des bloqueurs de puberté, la littérature médicale suggère qu’environ 95% d’entre eux passent aux hormones transsexuelles, et que 50% des femmes qui commencent des traitements hormonaux transsexuels passent à des chirurgies « d’affirmation de la transidentité ».

La synthèse de toutes les oppressions

Mon enquête sur le mouvement transgenre m’a également conduit à Highland Park, dans le Michigan, une ville d’environ 9 000 habitants située à environ six miles au nord du centre-ville de Détroit. Depuis des décennies, Highland Park est en proie à la pauvreté, à la violence et à la criminalité. De nombreuses maisons et entreprises ont été abandonnées ou démolies. Elle est au bord de l’insolvabilité, mais elle abrite une institution qui déborde de fonds: le Ruth Ellis Center, le laboratoire central de Détroit pour la synthèse de la science et de la politique transgenres.

Le discours marketing du Ruth Ellis Center est un amalgame de tous les euphémismes habituels: « soins tenant compte des traumatismes », « justice réparatrice », « réduction des dommages », « équité raciale » et « soins d’affirmation du genre ». Au nom de ces principes, l’Ellis Center et ses partenaires mènent des expériences médicales à grande échelle sur une population de jeunes noirs majoritairement pauvres.

Le docteur Maureen Connolly, pédiatre à la Henry Ford Health, dirige le partenariat médical de l’Ellis Center, qui fournit des bloqueurs de puberté, des hormones de sexe opposé et des recommandations chirurgicales à des quantités d’enfants de Détroit. Voici comment elle décrit le processus de changement de sexe chez l’enfant:

La transition est un terme générique qui décrit le processus par lequel passe une personne pour que son apparence extérieure soit plus étroitement alignée sur son identité de genre. Pour certaines personnes, cela peut signifier changer l’expression de leur genre et les vêtements qu’elles portent ou la façon dont elles se coiffent. Cela peut signifier utiliser un nouveau nom et des pronoms différents. Et c’est merveilleux. Pour d’autres, il peut s’agir de prendre des médicaments pour que leur corps corresponde mieux à la façon dont ils s’identifient en termes de genre – typiquement, il s’agit de médicaments masculinisants ou féminisants ou d’une thérapie hormonale. Les personnes peuvent également choisir de subir une chirurgie d’affirmation du genre, c’est-à-dire une intervention chirurgicale visant à rendre leur corps plus conforme à leur identité de genre.

N’oublions pas que, dans le contexte de son rôle à l’Ellis Center, Connolly ne parle pas ici des personnes transgenres aisées, éduquées et de sexe masculin-féminin qui constituent le visage public du mouvement transgenre. Elle parle surtout des enfants du ghetto de Détroit qui souffrent d’un taux élevé d’éclatement de la famille, de toxicomanie, de maladie mentale et de comportement autodestructeur. À ce titre, on peut supposer qu’ils sont particulièrement vulnérables à l’affirmation selon laquelle la transition de genre résoudra tous leurs problèmes.

« Je m’appelle Vertueuse, d’abord et avant tout », déclare une patiente de l’Ellis Center qui s’identifie désormais comme non-binaire et utilise les pronoms « elles/elles » (« they/them » en anglais):

Je pense que j’avais environ huit ans au moment où je me suis souvenue (sic) ou que je me souviens d’avoir pensé à être transgenre ou non conforme au genre […] J’avais l’impression d’être une étrangère à tout ce monde de l’Amérique. En plus de ne pas être, tu vois, un Européen-Américain, j’étais noire […] La plus grande partie de ma dysphorie vient du fait que les gens se trompent sur mon genre. Avec des soins d’affirmation du genre, je pouvais obtenir gratuitement les hormones dont j’avais besoin.

Vertueuse est donc un parfait exemple de la nouvelle synthèse entre la science et la politique transgenres. Elle milite non seulement pour le mouvement transgenre, mais aussi pour une coalition intersectionnelle plus large (c’est-à-dire une coalition de groupes opprimés et marginalisés), y compris, par exemple, le mouvement pour l’abolition de la police. Elle représente l’identité des personnes opprimées à la fois par la nature et par l’éducation, et met à profit cette « position » unique pour faire avancer l’ensemble des politiques sociales de gauche.

Frankenstein Redux

En 1818, Mary Shelley a écrit le célèbre roman « Frankenstein ou le Prométhée moderne ». Le livre part du principe que la science moderne, débarrassée des contraintes de l’éthique et de la nature, finira par créer des monstres. Les médecins « trans-affirmants » sont la version post-moderne du protagoniste du livre, le docteur Frankenstein.

Selon des enquêtes, jusqu’à 80% des personnes trans souffrent de graves psychopathologies et un quart des jeunes noirs trans tentent de se suicider chaque année. Les « soins d’affirmation du genre » ne parviennent pas à résoudre ces problèmes, mais les médecins utilisent ces échecs pour justifier des interventions encore plus extrêmes, jusqu’à la dernière: la reconstruction génitale.

Le Dr Blair Peters est un chirurgien plasticien (il utilise les pronoms he/they) qui pratique des chirurgies génitales trans à l’université publique Oregon Health & Science University et dont la spécialité est la création d’organes sexuels artificiels. « Je pense que ce pour quoi nous sommes en train de devenir très connus à l’OHSU, c’est la chirurgie génitale », explique-t-il. « La phalloplastie, qui consiste à créer un pénis, en est un excellent exemple. Et nous avons maintenant un programme de vaginoplastie robotisée [qui] a en quelque sorte changé la donne pour les soins aux patients. »

Comme je l’ai déjà expliqué dans le City Journal, le processus de vaginoplastie assistée par robot est atroce:

Selon un manuel publié par l’OHSU, les chirurgiens commencent par couper la tête du pénis et retirent les testicules. Ils retournent ensuite la peau du pénis et du scrotum et, avec les tissus de la cavité abdominale, la transforment en un vagin artificiel rudimentaire. « Les bras robotiques sont introduits par de petites incisions autour du nombril et sur le côté du ventre », peut-on lire dans le manuel. « Ils sont utilisés pour créer l’espace du canal vaginal entre la vessie et le rectum. »

Cette procédure est émaillée de complications. L’OHSU met en garde contre la séparation de la plaie, la nécrose des tissus, la défaillance du greffon, les projections d’urine, les hématomes, les caillots sanguins, la sténose vaginale, les lésions rectales, les fistules et les accidents fécaux. Les patients doivent rester à l’hôpital pendant au moins cinq jours après l’intervention, afin de recevoir un traitement pour les plaies chirurgicales et d’être drainés par des tubes en plastique. Une fois rentrés chez eux, les patients doivent poursuivre leur traitement hormonal transgenre et dilater manuellement à perpétuité leur « néo-vagin » créé chirurgicalement, faute de quoi le tissu cicatrisera et la cavité se refermera.

Le secteur de la castration est en plein essor. Selon Peters, la clinique du genre de l’OHSU a « le volume le plus élevé de la côte ouest » et, avec l’aide du robot, son équipe peut effectuer plusieurs vaginoplasties par jour. Le programme de phalloplastie a une liste d’attente de 12 à 18 mois pour les consultations et une liste d’attente supplémentaire de trois à six mois pour les rendez-vous chirurgicaux.

Une opération moins courante mais plus symbolique pratiquée par Peters et ses collègues est connue sous le nom de « nullification », qui consiste à créer un revêtement cutané lisse et continu de l’abdomen à l’aine à la suite d’une castration ou d’une vaginectomie. En d’autres termes, les organes génitaux sont remplacés par rien. La chirurgie de nullification est le symbole parfait de l’idéologie qui sous-tend le mouvement trans: la recherche du nullum, qui signifie « rien » en latin, ou du nihil, qui est la racine du mot anglais « nihilism » (nihilisme). L’idéologie trans est animée par un profond nihilisme qui nie la nature humaine et autorise la barbarie au nom du progrès.


L’avenir de la médecine transgenre est en mouvement. Les grandes institutions américaines se sont ralliées à son soutien, les principales associations médicales allant jusqu’à demander au gouvernement fédéral d’enquêter et de poursuivre ses détracteurs. Dans le même temps, certaines failles apparaissent. Les détransitionnistes, un groupe composé principalement de jeunes femmes qui ont accepté leur sexe biologique après avoir effectué une transition à divers degrés, dénoncent publiquement les dangers de la médecine de genre en des termes personnels très touchants. Des organisations telles que Do No Harm [NdT. ne pas nuire ou « primum non nocere »] ont intenté des procès et lancé des campagnes de sensibilisation pour limiter les interventions transgenres sur les mineurs. De plus en plus de médecins, qui s’étaient auparavant murés dans le silence, commencent à s’exprimer. Les législateurs des États ont également pris conscience de la situation. Au début de l’année, j’ai collaboré avec des dénonciateurs de l’hôpital pour enfants du Texas pour exposer les procédures de changement de sexe pratiquées en secret sur des enfants. Cet exposé a attiré l’attention des législateurs texans, qui ont immédiatement adopté la version finale d’un projet de loi visant à interdire ces procédures.

Jennifer Pritzker, Maureen Connolly, Blair Peters et leurs semblables occupent les sommets du pouvoir et du prestige, mais comme le docteur Frankenstein, ils ne pourront pas échapper aux conséquences de ce qu’ils ont créé. Ils condamnent des légions d’enfants à une vie de chagrin et de besoins médicaux, le tout basé sur des théories postmodernes douteuses qui ne répondent pas à l’injonction d’Hippocrate dans son ouvrage « Des épidémies »: « D’abord, ne pas nuire ». Si les individus peuvent être annulés, la nature, elle, ne peut l’être. Quelles que soient les avancées des produits pharmaceutiques et chirurgicaux trans, la réalité biologique de l’homme et de la femme ne peut être abolie; les limites naturelles de la création de Dieu ne peuvent être transcendées. La tentative d’y parvenir provoquera le même déchirement et la même aliénation que dans la scène finale du roman de Mary Shelley: le monstre à la carrure imposante, rejeté par la société et trahi par son père, rempli de désespoir et dérivant vers la banquise – un symbole des conséquences de l’orgueil prométhéen.

Un médecin d’un grand hôpital pour enfants avait ce commentaire sur les effets des bloqueurs de puberté sur l’esprit, le corps et l’âme d’un enfant:

Ce médicament est appelé « agoniste de l’hormone de libération des gonadotrophines » et se présente sous la forme d’injections mensuelles ou d’un implant. Comme il simule l’activité de cette hormone, il bloque l’activité de l’hypothalamus. L’hypothalamus est une structure de la taille d’une amande située dans le cerveau, c’est l’une des structures les plus primitives que nous ayons, et elle contrôle toutes les autres structures hormonales du corps – le développement sexuel, les émotions, la réaction de lutte ou de fuite, tout […] Et je pense toujours que si quelqu’un me demandait : « Où chercheriez-vous l’étincelle divine dans chaque individu? Je dirais qu’elle se trouve quelque part « sous la chambre intérieure », ce qui est la dérivation grecque du terme hypothalamus. Arrêter ce système, c’est arrêter ce qui fait de nous des êtres humains.

C’est pour cette raison que nous devons nous battre pour que l’empire transgenre disparaisse à jamais.


Christopher F. Rufo est senior fellow au Manhattan Institute, rédacteur en chef du City Journal et membre distingué du Hillsdale College. Il est titulaire d’un Bachelor of Science in Foreign Service de l’université de Georgetown et d’un Master of Liberal Arts in Extension Studies de l’université de Harvard. Il a réalisé quatre documentaires pour PBS et est l’auteur de America’s Cultural Revolution: How the Radical Left Conquered Everything (La révolution culturelle américaine: comment la gauche radicale a tout conquis).

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