La Chine est confrontée à une crise déflationniste telle qu’elle ne parvient plus à la dissimuler – par Tyler Durden.

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La Chine est confrontée à une crise déflationniste telle qu’elle ne parvient plus à la dissimuler

par Tyler Durden

Lundi, 13 Mai 2024 – 08:45 AM

On sait depuis longtemps que la plupart des données financières fournies par le gouvernement chinois sont de la propagande destinée à travestir la véritable situation économique du pays. Au mieux, leurs statistiques fournissent une demi-vérité et le reste doit être discerné par une enquête plus approfondie. Lorsqu’une crise systémique survient en Chine, elle provoque généralement un choc dans une grande partie du monde, précisément parce que le gouvernement chinois déploie des ressources considérables pour dissimuler l’instabilité derrière un mince vernis de progrès inventé de toutes pièces.

Le fait le plus marquant de ce nouveau millénaire en Chine est l’explosion de la dette du pays. Le ratio dette/PIB de la Chine est actuellement estimé à près de 300% (chiffres officiels), la plupart des dettes ayant été accumulées au cours des 15 dernières années. L’endettement de la Chine s’est accéléré en partie à cause de la crise mondiale du crédit de 2008, mais un facteur moins connu est son entrée dans le panier des droits de tirage spéciaux du FMI. Le processus a débuté vers 2011 et le FMI exige de tout candidat potentiel qu’il se dote d’un large éventail d’instruments de dette avant de pouvoir être ajouté au mécanisme monétaire mondial.

Au moment de l’inclusion officielle de la Chine dans le DTS en 2016, elle avait presque doublé sa dette nationale. Après 2016, ses niveaux d’endettement sont montés en flèche.

Le problème de la dette est plus difficile à quantifier en Chine en raison du fait que la structure communiste se présente comme une structure de marché libre. La dette des entreprises en Chine doit être incluse dans le tableau de la dette nationale parce que les entreprises sont financées par l’État et que le gouvernement investit dans l’immobilier et l’industrie.

C’est là que l’on trouve les signes avant-coureurs les plus flagrants d’une crise déflationniste, en particulier sur les marchés immobiliers et dans le développement des infrastructures. Le PCC a mis en place une « grande muraille de l’information » pour empêcher les données exactes de quitter le pays, mais certains rapports sur l’infrastructure défaillante de la Chine parviennent tout de même à s’échapper. Le marché des exportations chinoises s’est effondré l’année dernière, en grande partie parce que les consommateurs occidentaux sont à court d’argent en raison de l’inflation. Cependant, ce que les Chinois préfèrent ne pas mentionner, ce sont les dommages qu’ils se sont infligés à eux-mêmes après trois années de confinement covid quasi permanent. Le secteur du commerce de détail a été détruit et la situation n’a fait qu’empirer depuis.

Il y a ensuite le marché de l’immobilier qui a subi une déflation extrême au cours de la dernière décennie et qui devrait connaître une chute encore plus importante l’année prochaine. La Chine a délibérément fait éclater la bulle du marché immobilier afin de casser ce que les autorités considéraient comme une spéculation incontrôlée [NdT. voir mon article traduit de Charles Hugh Smith]. Cela a conduit aux désormais célèbres « villes fantômes » qui parsèment le paysage chinois: des milliers de quartiers et de gratte-ciel laissés inachevés et vides après la faillite des sociétés de promotion immobilière.

L’une des tendances les plus inquiétantes en Chine, cependant, est la tentative d’utiliser de grands projets d’infrastructure pour dissimuler le déclin déflationniste du pays. La machine de propagande chinoise est omniprésente dans le monde et la plupart des Occidentaux pensent que la Chine est à la pointe du progrès grâce aux vidéos diffusées sur les médias sociaux. En réalité, les Chinois construisent des bâtiments bon marché et mal conçus, technologiquement impressionnants en apparence, mais qui s’effondrent en l’espace de quelques mois.

La Chine prévoit encore 1 trillion de yuans (137 milliards de dollars) de projets d’infrastructure pour la seule année 2024, mais le cycle de la dette et la spirale déflationniste semblent la rattraper. Le FMI affirme que l’économie chinoise a trébuché mais qu’il est « peu probable qu’elle s’effondre ». Pourtant, avec la baisse des exportations mondiales, la chute des marchés immobiliers et le déclin de l’activité des consommateurs, il est difficile de voir comment l’économie chinoise pourra continuer sans qu’une dépression ne survienne dans un avenir proche.

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