Une mouche plutôt intelligente – par James Thurber.

Traduction

Une mouche plutôt intelligente

Une grande araignée qui vivait dans une vieille maison avait tissé une magnifique toile pour y attraper les mouches. Chaque fois qu’une mouche atterrissait sur sa toile et qu’elle s’y prenait, l’araignée la dévorait, de sorte que lorsqu’une autre mouche arrivait, celle-ci pensait que la toile était un endroit sûr et calme pour s’y reposer.

Un jour, une mouche plutôt intelligente survola la toile sans s’y poser, pendant si longtemps que l’araignée finit par sortir et lui dit: « Descends donc ». Mais la mouche, trop intelligente pour elle, lui répondit: « Je ne me pose jamais là où je ne vois pas d’autres mouches et je ne vois aucune autre mouche dans ta maison. »

Elle vola ensuite jusqu’à un endroit où il y avait beaucoup d’autres mouches. Elle était sur le point de les rejoindre lorsqu’une abeille bourdonna et lui dit: « Arrête, idiote, c’est du papier tue-mouche. Toutes ces mouches sont piégées. » « Ne dis donc pas de bêtise », répondit la mouche, « elles dansent. »

Alors elle les rejoignit et resta collée au papier tue-mouches avec toutes les autres mouches.

Moralité: Il n’y a pas de sécurité dans le nombre, ou dans quoi que ce soit d’autre.

« The Fairly Intelligent Fly » par James Thurber, dans « Fables for Our Time » (1940)


Texte original

The Fairly Intelligent Fly

A large spider in an old house built a beautiful web in which to catch flies. Every time a fly landed on the web and was entangled in it the spider devoured him, so that when another fly came along he would think the web was a safe and quiet place in which to rest.

One day a fairly intelligent fly buzzed around above the web so long without lighting that the spider appeared and said, « Come on down. » But the fly was too clever for him and said, « I never light where I don’t see other flies and I don’t see any other flies in your house. »

So he flew away until he came to a place where there were a great many other flies. He was about to settle down among them when a bee buzzed up and said, « Hold it, stupid, that’s flypaper. All those flies are trapped. » « Don’t be silly, » said the fly, « they’re dancing. »

So he settled down and became stuck to the flypaper with all the other flies.

Moral: There is no safety in numbers, or in anything else.

« The Fairly Intelligent Fly » by James Thurber in « Fables for Our Time » (1940)


Bonus

« No safety in numbers« : géniale chanson de Younger Brother tirée de son album « Vaccine ». Je jure que je ne l’ai pas fait exprès.

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