Le chaos à venir, deuxième partie – par John Paul.

Source.


Traduction

Le chaos à venir, deuxième partie

John Paul

22 juillet

Cet article est une suite (évidente) de l’article ci-dessous, avec suffisamment de points de données pour que vous puissiez comprendre l’origine de tout ça.

Le chaos à venir [NdT. ma traduction ici]

Comme je l’ai écrit à de nombreuses reprises au cours des derniers mois, compte tenu de tous les événements et dynamiques en jeu, et de la réaction des pays à ces événements, le charbon connaîtra une pénurie et son prix augmentera progressivement, et je m’y tiens toujours.

L’Afghanistan augmente le prix du charbon à 80 USD par tonne pour le Pakistan

Une hausse des tarifs a ajouté 80 USD à chaque tonne de charbon exporté par l’Afghanistan vers le Pakistan…
L’Afghanistan a exporté 10 000 tonnes de charbon vers le Pakistan au cours des deux derniers mois, a rapporté un média local, ajoutant que la majorité du charbon a été acheté par des entreprises liées à l’armée pakistanaise.

Les pays pauvres souffriront, et continueront de souffrir, de la tentative suicidaire de l’Europe de « sanctionner » sa principale source d’énergie. Le Pakistan a dû faire face à de graves perturbations de son économie et se trouve aujourd’hui au bord du gouffre. Augmentation des prix des denrées alimentaires et des carburants, rétrécissement de l’économie et poursuite de l’inflation, jusqu’à ce que le pays s’effondre. Ce fil de discussion sur Twitter explique de manière très détaillée tout ce à quoi le Pakistan est confronté en ce moment.

Aucun type de système complexe, organique ou non, n’est capable de fonctionner sans une énergie abondante. Et le Pakistan importe de l’énergie, de la nourriture, tout.

Même les pays considérés comme « riches en charbon » sont confrontés à de graves problèmes en matière de charbon.

La Pologne, riche en charbon, se rue sur les importations alors que les sanctions russes se font sentir.

  • La Pologne est le pays de l’Union européenne le plus dépendant du charbon.
  • Le pays achète du charbon en Colombie, en Australie et en Afrique du Sud.
Une centrale électrique au charbon à Belchatow, en Pologne. Photographe: Bartek Sadowski/Bloomberg

La Pologne, premier producteur de charbon de l’Union européenne, fait des pieds et des mains pour combler un déficit potentiel de ce combustible avant l’hiver, alors que l’interdiction des importations russes devrait toucher en priorité les ménages et les petites installations de chauffage.

Dans une démarche inhabituelle, le Premier Ministre Mateusz Morawiecki a ordonné la semaine dernière à deux entreprises publiques d’acheter 4,5 millions de tonnes de charbon d’ici la fin octobre pour approvisionner les ménages. C’est environ la moitié de ce que le pays importait chaque année de Russie avant le début de la guerre en Ukraine. Aujourd’hui, la Pologne cherche du charbon en Colombie, en Australie et en Afrique du Sud.

La situation devient si grave que la Pologne envisage maintenant d’utiliser les bénéfices de sa banque centrale pour acheter du charbon destiné aux citoyens qui possèdent des fours à charbon. Des milliards seront « investis » dans cette entreprise, qui n’aura bien sûr pas l’effet escompté à long terme. C’est ce que nous appelons ici « bloquer le soleil avec une passoire ». Il s’agit simplement d’éviter de traiter les vrais problèmes, de reporter toute résolution réelle et d’accroître la pression sur les forces du marché qui poussent le charbon à la hausse. Si vous vous demandez pourquoi ils envisagent de telles mesures, c’est parce que la population est confrontée à une augmentation de 180 % de sa facture énergétique.

La Pologne n’est pas seule, la Finlande pourrait connaître une coupure de courant de deux heures pour faire face aux problèmes d’énergie. L’Inde souffre d’une pénurie de charbon depuis des mois, à la fois par manque de main-d’œuvre et de capacité logistique pour transporter tout le charbon dont elle a besoin.

Il est fréquent que je me répète ici, peut-être est-ce utile pour les nouveaux abonnés. L’énergie coûteuse affecte la production de produits chimiques, de médicaments, de tout bien industrialisé, mais elle a un impact considérable sur l’un des matériaux les plus nécessaires au monde. L’aluminium et l’acier, et quelque chose d’autre…

Le producteur roumain d’alumine va arrêter sa production et licencier 500 personnes

Le producteur roumain d’alumine ALUM va arrêter sa production pendant 17 mois et licencier environ 70% de son personnel car la flambée des prix de l’énergie rend les coûts de production insoutenables, a déclaré jeudi son propriétaire Alro Group ALR.BX, l’un des plus grands fondeurs d’aluminium d’Europe.

Comme la plupart des fonderies d’aluminium européennes, Alro Group était aux prises avec la hausse des coûts énergétiques avant même l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

Il s’agit d’une tendance persistante dans l’industrie de la fonte et de l’acier depuis un certain temps, et comme pour le « quelque chose d’autre » que nous examinerons plus tard, ces changements affectent le marché des mois plus tard, et cela pose un problème. Le monde se retrouve à payer les coûts des deux dernières années de politiques incroyablement stupides, et à être victime d’une guerre hybride (la Chine a joué ce jeu en solo pendant un certain temps) ce qui fait que la demande diminue, donc les prix aussi diminuent lentement.

Mais n’importe quelle projection de n’importe quel organisme d’analyse vous donnera le même résultat. La demande continuera d’augmenter, quoi qu’il arrive. C’est le cas des panneaux solaires, dont les coûts ne cessent d’augmenter. Comme je l’ai expliqué il y a plusieurs mois, leur production est à la fois gourmande en énergie et en matériaux, et le monde entier en a désormais un grand appétit. Ces répercussions affecteront le marché pendant des années si les décideurs ne font pas preuve de prévoyance.

Un argument que l’on pourrait avancer est que « le monde peut survivre sans matériel ». Je serais enclin à être d’accord, nous n’avons pas besoin de « choses » pour survivre, cela représenterait un coût économique astronomique, mais nous n’en avons pas « besoin ». Ce dont nous avons besoin, c’est de nourriture. Et deux choses ont un impact important sur le prix de la nourriture. Le carburant et les engrais.

La crise du gaz pourrait obliger le géant des engrais Yara à réduire encore sa production

  • Le producteur européen met en évidence les conséquences des réductions de capacité.
  • Le prix élevé du gaz a contraint les fabricants d’engrais à réduire leur production.

Le géant européen des engrais Yara International ASA a déclaré que la crise énergétique l’obligeait à réduire sa production et a prévenu que de nouvelles réductions pourraient intervenir.

Ce gigantesque distributeur d’ammoniac fait partie des producteurs mondiaux qui ont réduit leur production en raison des prix élevés du gaz naturel, une matière première essentielle utilisée pour fabriquer des nutriments pour les cultures. Yara a déclaré mardi qu’elle avait réduit plusieurs sites, diminuant ainsi sa capacité de 1,3 million de tonnes pour l’ammoniac et de 1,7 million de tonnes pour les engrais finis.

Les prix de l’énergie, et en particulier ceux du gaz, ont un impact profond sur la production et les prix des engrais, ce qui, dans des circonstances favorables, serait un problème mineur, mais compte tenu de ce que nous avons évoqué précédemment, il s’agit d’un problème majeur de sécurité nationale (continentale dans ce cas). Le problème des prix des engrais et du carburant pour la plupart des gens (y compris moi avant 2021) était le suivant. Les hausses de prix de n’importe quel outil ou produit agricole prennent beaucoup de temps avant que le consommateur ne les ressente. Des cycles de plusieurs mois en fait.

Une réduction de la production d’engrais aujourd’hui aura un impact substantiel et tout à fait perceptible un mois plus tard, avec des répercussions mondiales. Les agriculteurs qui achètent moins d’engrais ont moins de rendement et, dans des circonstances favorables, cela équivaut à une légère augmentation des prix mondiaux.

Il y a quelques mois, lorsque les prix des engrais ont atteint des sommets historiques, un couple d’agriculteurs, lors d’une interview, a fait part de ses inquiétudes et a demandé un sursis à Dame Nature. « Peut-être que la nature nous aidera. » Et j’ai écrit « S’en remettre aux caprices de Mère Nature ne semble pas être un choix judicieux en ce moment », étant donné mon parti pris pour la venue d’une Année sans Été (changement de météo).

La chaleur extrême et les températures nocturnes élevées frappent maintenant à un moment crucial pour une culture de maïs américaine plantée tardivement.

Je n’arriverai pas, même si ma vie en dépendait, à retrouver le document des Nations Unies que j’ai mentionné ici il y a quelques mois, mais on y prévoyait que les prix des produits de base et des céréales resteraient élevés pendant au moins les cinq prochaines années. Ce ne sont là que quelques-unes des données que je peux fournir, mais je pense avoir été clair.

Partout, les cultures subissent l’impact de ces deux variables, le blé et les engrais, de la baisse de rendement en France à la baisse de qualité au Canada. L’Afrique a très peu de chances de se nourrir, même partiellement. Les temps désespérés appellent des mesures désespérées.

https://mobile.twitter.com/PriapusIQ/status/1549337031771361283

L’UE VA AUTORISER LE DÉGEL DE CERTAINES RESSOURCES APPARTENANT À DES BANQUES RUSSES SANCTIONNÉES AFIN DE PERMETTRE DES TRANSACTIONS POUR LE COMMERCE DE DENRÉES ALIMENTAIRES ET D’ENGRAIS – PROJET DE DOCUMENT

Et même dans ce cas, on pourrait facilement en déduire qu’il s’agit d’une situation du type « trop peu, trop tard ». L’Europe doit réduire considérablement sa consommation de gaz naturel au cours des prochains mois afin de se préparer à ce qui risque d’être « un hiver long et rigoureux », a déclaré le directeur de l’Agence Internationale de l’Energie. L’UE est dans une situation tellement difficile qu’elle veut revenir sur les sanctions liées aux banques, pour obtenir des engrais et de la nourriture (car elle sait qu’elle ne pourra pas produire suffisamment pour ne serait-ce que contenir l’inflation).

Le « destin » à court terme du système est fixé, la bureaucratie est un léviathan lent et léthargique et les changements nécessaires arrivent toujours des mois après qu’ils n’auraient dû être effectués. Bien que les données soient légères, compte tenu de mes antécédents et de la façon dont j’ai couvert toutes ces questions ici, vous pouvez juger par vous-même de mon affirmation suivante.

Le monde ne sera pas en mesure de se nourrir, et d’énormes pans de pays connaîtront différents niveaux de famine, voire une véritable famine, la déstabilisation touchera de nombreux pays du Moyen-Orient et d’Afrique, ainsi que les pays et quartiers pauvres d’Europe, le Tiers-Monde ne peut PAS concurrencer les économies du Premier Monde, même si ces économies entrent en récession ou en dépression. La Chine se trouve sur le fil du rasoir de l’agitation civile, les États-Unis s’enfoncent toujours plus dans la division politique.

La majeure partie de l’Amérique latine se trouve aux portes de la révolte, ce qui déstabilise encore plus leurs propres pays, leur société et leurs économies, dégradant encore plus la situation pour tous les autres. Du Panama au Pérou.

Le coût élevé de l’alimentation et de l’énergie favorise l’agitation mondiale

De nombreux gouvernements sont trop endettés pour amortir le choc sur le niveau de vie.

« L’argent n’avait plus aucune valeur à Istanbul », se lamente le narrateur de « Mon nom est rouge », un roman d’Orhan Pamuk qui se déroule au XVIe siècle. « [Les] boulangeries qui vendaient autrefois de grandes […] miches de pain pour une pièce d’argent cuisaient désormais des miches deux fois plus petites pour le même prix. » La Monnaie royale réduisait sournoisement la quantité d’argent contenue dans chaque pièce. Lorsque les Janissaires (une force militaire d’élite) découvrirent que leurs salaires avaient été dévalués, « ils se révoltèrent, assiégeant le palais de Notre Sultan comme s’il s’agissait d’une forteresse ennemie ».

Aujourd’hui encore, la Turquie est confrontée à une inflation galopante. Officiellement, elle est de 73%, mais tout le monde soupçonne qu’elle est plus élevée. M. Pamuk, lauréat du prix Nobel de littérature, affirme qu’il n’a « jamais vu une hausse des prix aussi spectaculaire ». Il ne fait aucune prédiction sur les conséquences politiques possibles. Il serait risqué de critiquer le sultan moderne de la Turquie, Recep Tayyip Erdogan.

Nous sommes également au stade redouté de tout effondrement de sociétés complexes, où les choses tombent en panne plus vite qu’on ne peut les fabriquer et les remplacer. Les prix de l’énergie aux États-Unis sont très élevés, même si les États-Unis sont autosuffisants sur le plan énergétique, l’industrie est en train de ployer sous le poids des coûts. CLF Industries est la seule entreprise aux États-Unis qui produit une qualité d’acier spécifique pour la fabrication des transformateurs et elle envisage maintenant d’arrêter complètement sa production. Les entreprises du secteur de l’énergie sont confrontées à des problèmes d’approvisionnement depuis des mois et tentent de s’adapter. En fait, on sait depuis des semaines que la Californie brûle désormais plus de transformateurs que l’offre ne peut en fournir, si bien que de nombreux travailleurs spécialisés tentent de récupérer ce qu’ils peuvent.

L’Europe étant confrontée à des coûts et des problèmes énergétiques encore plus graves, on peut s’attendre à ce que des résultats similaires surviennent dans nombre de ses pays. Une autre tendance que je ne pense pas devoir aborder ici, mais qui a été prédite il y a longtemps, est la croissance exponentielle des grèves. Du Royaume-Uni aux États-Unis, et ailleurs, frappant au pire moment, de nombreux travailleurs (essentiels) choisiront de faire grève en raison de l’ampleur de la pression que les tendances inflationnistes actuelles leur ont fait subir.

Même les personnes aisées, avec de bons salaires, ressentent désormais la pression. Et cela ne fera que perturber et alourdir un système fragile et fracturé, certaines de ces grèves ayant le potentiel de provoquer des perturbations massives. Les grèves sont également une arme de guerre hybride très puissante pour perturber l’économie de l’adversaire.

De nombreux endroits se laisseront prendre au piège de la prise de pouvoir opportuniste de certaines organisations, ou de politiciens à l’affût de la détresse. Avec les parties I et II, et l’intégralité de la série Beyond Mathematical Odds, que vous devriez peut-être visiter un peu, chacun d’entre vous devrait réfléchir très sérieusement à la manière de se préparer.

La planète entière va connaître une pénurie de travailleurs en raison de salaires insatisfaisants, et il y a une pénurie croissante de pièces de rechange, d’outils et d’outils spécialisés. Après la levée des blocages, l’industrie a tourné à plein régime, et beaucoup d’endroits remettent maintenant à plus tard la maintenance critique, ce qui entraînera des défaillances, et dans certains cas des défaillances en cascade. Compte tenu de toutes les dynamiques évoquées jusqu’à présent, et du fait que le comportement humain est souvent mémétique (contagieux), on peut s’attendre à de nombreuses formes de perturbations dans les pays pauvres comme dans les pays riches au cours des douze prochains mois.

Je n’ai même pas abordé l’aspect biologique/virologique de tout cela, ni la façon dont l’augmentation de différentes maladies dans de nombreuses régions du monde affectera également le fonctionnement du système. Pour être clair, ce n’est pas la fin du monde, nous entrons simplement dans une période assez chaotique où les anciennes alliances meurent, où les nouvelles alliances sont faibles, et où le déclin de ce qui était considéré comme des endroits sûrs et prospères est visible même pour le citoyen moyen doté d’un minimum de bon sens. Cela conduit à son tour au conflit, sous ses nombreuses formes. Et tout ce que cela implique (je vais commencer à couvrir ici les aspects que j’aime de la guerre, peut-être, certainement la Guerre Cognitive, qui est à venir).

Pour finir, je vous laisse avec un discours qui m’a profondément marqué, ainsi que les personnes que j’ai connues dans mon ancienne vie professionnelle. La version pleine d’action à des fins… prévisionnelles.

L’histoire de ce discours se trouve dans les commentaires. [NdT. je l’ai traduit sous la vidéo]

« Les gens ne veulent pas ceci ou cela, ils veulent de la nourriture, du soutien, de la protection.

« Je vais vous donner un exemple. Un de mes amis – avez-vous vu le discours sur la démocratie? Les gens ne veulent pas ceci et cela, ils veulent de la nourriture, du soutien, de la protection? – Eh bien, un de mes amis s’est échappé d’Irak en 2000, avant la guerre. Sa famille a fui l’Irak, mais trois ans auparavant, son oncle avait été arrêté et allait être mis à mort. Le jour de l’anniversaire de Saddam Hussein, cependant, Saddam l’a laissé partir. Saddam faisait ça: chaque année, il laissait partir quelques personnes le jour de son anniversaire. Ils se sont donc échappés et ont demandé à cet oncle de venir avec eux, et vous savez ce qu’il a dit? Il a dit: « Pourquoi est-ce que je partirais? Oui, il m’a mis en prison et c’était peut-être une erreur, mais j’ai de l’aide, j’ai ma vie, j’ai tout. Tout ce dont j’ai besoin, c’est de protection et de nourriture.

« Ils se sont donc échappés et il est resté, ce type qui allait auparavant être mis à mort. Il ne voulait pas partir. Alors cet incident m’a vraiment fait réfléchir. »

Un très grand merci à tous mes soutiens ici et à ceux qui utilisent KoFi =) !


Texte original

Coming chaos part II

John Paul

Jul 22

This piece is an (obvious) continuation of the piece below, with enough data points you can understand where everything is coming from.

The coming chaos

As I have written many times over the past few months, given all the events and dynamics at play, and the response of countries to said events, coal would suffer a shortage and its price would increase gradually, and I still stick by it.

Afghanistan raises coal prices to USD 80 per tonnes for Pakistan

A surge in tariffs has added USD 80 to each tonne of Afghanistan’s coal export to Pakistan…
Afghanistan exported 10,000 tonnes of coal to Pakistan in the past two months, a local media reported, adding that the majority of coal was bought by companies connected to the Pakistan military.

Poorer countries will suffer, and continue to suffer from the European suicidal attempt at “sanctioning” its main source of energy. Pakistan has been dealing with severe disruptions to its economy and now finds itself near the doom loop. Increased food and fuel prices, constriction of the economy, and further inflation, until the country collapses. This thread on Twitter explains in great detail every Pakistan is facing right now.

No type of complex system, organic or not, is able to function without abundant energy. And Pakistan imports energy, food, everything.


Even countries considered “coal-rich” are facing severe problems with coal.

Coal-Rich Poland Rushes to Imports as Russian Sanctions Bite

  • Poland is the European Union’s most coal-reliant nation
  • The country is buying coal from Colombia, Australia, S. Africa
A coal powered power plant in Belchatow, Poland. Photographer: Bartek Sadowski/Bloomberg

Poland, the European Union’s top coal producer, is scrambling to fill a potential deficit of the fuel ahead of winter as a ban on Russian imports is set to hurt households and small heating plants the most.

In an unusual move, Prime Minister Mateusz Morawiecki last week ordered two state companies to purchase 4.5 million tons of coal by the end of October to supply households. That’s about a half of what the country had imported each year from Russia before the war in Ukraine started. Now, Poland is hunting for coal in Colombia, Australia and South Africa.


The situation is getting so dire, that Poland now plans to use its Central Bank profits to buy coal for citizens that own coal furnaces, billions will be “invested” in this endeavor, and of course, it will not have the desired effect long-term. This is what we call it here “blocking the sun with the sieve”. Merely avoiding dealing with the real problems, postponing any actual resolution, and putting more pressure on the market forces pushing coal higher. If you are wondering why they are contemplating such measures, it is because the population faces a 180% increase in their energy bills.

Poland is not alone, Finland might experience a 2 hour blackout to deal with the energy woes. India has been suffering from a coal crunch for months, by both the lack of enough workforce and logistical capacity to transport all the coal it needs.

Repeating myself is a common trend around here, maybe it is good for the new subscribers. Expensive energy affects the production of chemicals, of medicine, of every industrialized good, but it achieves quite the impact on one of the world’s most needed materials. Aluminum and steel, and something else…

Romanian alumina producer to halt production, lay off 500 staff

Romanian alumina producer ALUM will halt output for 17 months and lay off about 70% of its staff as soaring energy prices make production costs unsustainable, its owner Alro Group ALR.BX, one of Europe’s largest aluminium smelters, said on Thursday.

Like most European aluminium smelters, Alro Group was struggling with rising energy costs even before Russia’s invasion of Ukraine.

This has been a persistent trend in the smelting and steel industry for quite some time, and similar to the “something else” we will look into later, these changes affect the market months later, and this will be a problem. The world finds itself paying the costs for the last 2 years of absurdly stupid policies, and being a victim of hybrid war (China played this game solo for quite a while) so demand is going down, therefore prices are also slowly going down.

But any projection from any analytic outfit will give you the same outcome. Demand will keep increasing, regardless. Such is the case with solar panels where the costs keep increasing, and as I covered months ago, its production is both energy and material intensive, and the entire globe now has a big appetite for them. These ripples will affect the market for years without some foresight from the decision-making folk.


One argument one could make is that “the world can survive without stuff”. I would be inclined to agree, we don’t need “stuff” to survive, it would have an astronomical economical cost, but we don’t “need it”. What we do need, is food. And two things severely impact the price of food. Fuel, and fertilizers.

Gas Crisis May Force Fertilizer Giant Yara to Further Cut Output

  • European producer highlights toll of capacity reductions
  • High gas prices have forced fertilizer makers to curb plants

European fertilizer giant Yara International ASA said the energy crisis is forcing it to curb output and warned that more cuts may come.

The huge ammonia distributor is among producers around the world that have cut output due to high prices of natural gas, a crucial feedstock used to make crop nutrients. Yara said Tuesday that it has curtailed several sites, cutting capacity by 1.3 million tons for ammonia and 1.7 million tons for finished fertilizer.

Energy prices, and especially gas prices have a profound impact on fertilizer production and prices, which on a good day would be a minor problem, but given what we discussed previously, this is a major national (continental in this case) security issue. The issue with fertilizer and fuel prices for most people (including me before 2021) was the following. Surges on any farm tool or output take a long time for the consumer to feel it. Months long cycles in fact.

A curtail on fertilizer production right now will have a substantial and quite perceptible impact month down the road with global repercussions. Farmers buying less fertilizer means less yield, and on a good day, that would equate to a little increase in global prices.

I can’t find, for the life of me, the UN document I mentioned here months ago, but there they expected prices of staples and grains to be high for at least the next 5 years. These are but merely a few of the data points I can provide, but I think I made myself clear.

Crops everywhere are being impacted by both of these variables, the wheat and fertilized, from France lower yield, to Canada lower quality. Africa has very little chance to even partially feed itself. Desperate times will call for desperate measures.

https://mobile.twitter.com/PriapusIQ/status/1549337031771361283

And even at that, one could easily deduce this is a somewhat too little too late kinda situation. Europe needs to drastically slash natural gas consumption in the next few months to prepare for what is likely to be “a long, hard winter,” the head of the International Energy Agency said. The EU is in such a tough spot they want to revert even the bank-linked sanctions, to get fertilizer and food (because they know they won’t be able to produce enough to even keep inflation at bay).

The short-term “fate” of the system is fixed, bureaucracy is a slow-moving, lethargic leviathan and the necessary changes always come months later than they should have been done. While light on the data, given my track record, and how extensively I covered all these issues here, you can judge my following statement by yourself.



The world will not be able to feed itself, and huge swaths of countries will experience different levels of starvation to literal famine, destabilization will come to many Middle Eastern and African countries, and to Europe’s poor countries and neighborhoods, the Third World can NOT compete First World economies, even if said economies are going into recession or depression. China finds itself on the razor’s edge of civil unrest, the US going ever deeper into political division.

Most of Latin America finds itself at the doors of revolt, which further destabilize their own countries, society, and economies, further degrading the situation for everyone else. From Panama to Peru.

Costly food and energy are fostering global unrest

Many governments are too indebted to cushion the blow to living standards

Money no longer had any value in Istanbul,” laments the narrator of “My Name is Red”, a novel by Orhan Pamuk set in the 16th century. “[B]akeries that once sold large…loaves of bread for one silver coin now baked loaves half the size for the same price.” The royal mint was slyly reducing the amount of silver in each coin. When the Janissaries (an elite military force) found that their wages had been debased, “they rioted, besieging Our Sultan’s palace as if it were an enemy fortress.”

Galloping inflation afflicts Turkey again today. Officially it is 73%, but everyone suspects it is higher. Mr Pamuk, a Nobel laureate for literature, says he has “never seen such a dramatic rise in prices”. He makes no predictions about what the political consequences might be. To criticise Turkey’s modern sultan, Recep Tayyip Erdogan, would be risky. But fr
We are also at the feared stage of any collapse of complex societies, where things break down faster than you can manufacture and replace them. US energy prices are high enough, even though the US is energy sufficient, the industry finds itself buckling because of the costs. CLF Industries is the only company in the US that produces a specific grade of steel to manufacture transformers and is now contemplating completely stopping production. Energy companies have been facing supply issues for months and attempting to adapt, in fact, it has been known for weeks that California now burns more transformers than supply can get them, so many of the specialized workforce is attempting to salvage what they can.

As Europe faces even worse energy costs and problems, you can expect similar outcomes being played in many of its countries. Another trend that I don’t think I need to cover here, but forecasted ages ago was the exponential growth of strikes. From the UK to the US, and elsewhere, hitting at the worst possible times, multiple (essential) workers will choose to strike by the sheer amount of pressure the current inflationary trends brought them.

Even well-off people, with good salaries, are now feeling the pressure. And this will further disrupt and add weight to a fractured fragile system, with some of these strikes possessing the potential for massive disruption. Strikes are also a very powerful hybrid war weapon to disrupt your adversary’s economy.

Many places will fall for the opportunistic power grab of certain organizations, or politicians with a keen eye for distress. With both Part I and II, and the entirety of the Beyond Mathematical Odds series, which you perhaps should visit some, every single one of you should think really hard on how to prepare yourself.



The entire planet will experience shortages of workers because of unsatisfactory pay, and there is an ever-growing shortage of sparing parts, tools, and specialized tools, after the lifting of lockdowns industry has been running at its peak, and a lot of places are now postponing critical maintenance, which will lead to failure, and in some cases cascade failure. Given all the dynamics discussed so far, and how human behavior is often memetic (contagious), you can expect many forms of disruptions in poor and rich countries alike arising in the next 12 months.


I didn’t even touch on the biological/virological aspect of it all, and how the increase of different diseases in many parts of the world will also affect the system’s function. To be clear, the world is not ending, we are just entering a fairly chaotic period where old alliances die, new alliances are poor, and the decline of what otherwise was held as safe and prosperous places is visible even to the average Joe with some common sense. This in turn leads to conflict, in its many forms. And everything that this entails (I will start covering aspects I like of warfare here, maybe, definitely Cognitive Warfare, which is coming next).

For last, I will leave you with a speech that deeply impacted me and the people I once knew in my former professional life. The action-packed version for…forecasting purposes.
The history behind how they came up with the speech in the comments.

A very big thank you to all supporters here and those who use KoFi =) !

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