Le bilan environnemental destructeur de RFK Jr – par Fox Green.

Comme mes lecteurs le savent, je tente de dénoncer systématiquement l’opposition contrôlée. Ils savent aussi que, contrairement à Miles Mathis, autre pourfendeur de spooks (agents), je me sers quand même de certaines de leur publications – Whitney Webb, Matthew Ehret, Robert Malone, etc. – selon le principe des 80/20 (80% de faits, 20% d’enfumage ou en plus imagé, bullshit). C’est donc dans les 80% que je puise et je stoppe net quand je vois poindre les autres 20%.

Question « vaccins », RFK Jr a fourni un énorme boulot, et donné une tribune à pas mal de gens intéressants – notamment Sasha Latypova, Catherine Austin Fitts et JJ Couey – sur sa plateforme de Children’s Health Defense. Je l’ai publié plusieurs fois, transcrit et traduit ses discours, ce que je ne regrette aucunement. Mais…

Il se présente maintenant aux élections présidentielles américaines de 2024 et certains pensent qu’il pourrait bien les gagner. RFK Jr a commencé sa carrière comme avocat « environnementaliste », premier « drapeau rouge » majeur brièvement abordé ci-dessous. J’avais prédit un retour des Républicains (Trump ou un autre, DeSantis) pour achever le repli américain de la scène internationale, mais la réthorique de RFK Jr sur la « Paix » ferait aussi bien le boulot, tout en mettant officiellement le pays sous tutelle « environnementaliste » financière, un business qui représente des centaines de trillions de dollars – et la faillite assurée. Voir l’Allemagne

Je publierai sur le bonhomme un deuxième article également (très) à charge, de Sage Hana, ainsi qu’un autre du même auteur (qui est en fait un mec) sur Robert Malone (qui envisage également de se lancer en politique), ainsi qu’un à moi – si j’arrive à le boucler – qui devrait rhabiller tout ce petit monde pour l’hiver. Me voilà donc tenu de continuer ce blog.

Et pour que ce soit bien clair, je boycotte à la fois les entreprises « neutres en carbone » et l’agriculture industrielle – en résumé, je boycotte à peu près tout. J’y reviendrai.

Source.


Le bilan environnemental destructeur de RFK Jr.

Fox Green

21 avril

Je me suis réveillé ce matin avec une alerte de découvert de ma banque: 295$ de paiement automatique pour ma facture d’électricité de Central Hudson. Nous remboursons lentement la facture de 1 000 dollars que nous avons reçue en février 2022. Et nous avons été parmi les plus chanceux. De nombreux habitants de la région de la vallée du Mid-Hudson à New York ont reçu des factures de plus de 5 000 dollars. Central Hudson a systématiquement cité la fermeture de la centrale nucléaire d’Indian Point comme l’une des principales raisons de la montée en flèche de nos factures d’électricité.

Les factures d’énergie élevées semblent être le nouveau normal pour les New-Yorkais. Dans un communiqué de presse datant d’octobre 2022, Central Hudson a énuméré « plusieurs facteurs internationaux, nationaux et régionaux » contribuant à l’augmentation des factures d’électricité:

  • Au niveau local, la fermeture d’Indian Point l’année dernière a accru la dépendance de la région à l’égard du gaz naturel pour la production d’électricité.
  • Les contraintes liées à l’approvisionnement et aux gazoducs de transport dans le nord-est continuent de faire grimper les prix en période de forte demande.
  • Les troubles en Europe de l’Est continuent d’avoir un impact significatif sur les marchés de l’énergie dans le monde entier.

Alors que les pays occidentaux de l’OTAN continuent de mener une guerre par procuration contre la Russie en Ukraine, l’Américain moyen est contraint de payer la facture. Non seulement Biden donne des millions de dollars [NdT. des dizaines de milliards d’argent « blanchi »] de nos impôts durement gagnés aux néo-nazis ukrainiens, mais les sanctions, les troubles et la destruction manifeste des infrastructures des gazoducs [NdT. ma traduction ici] ont créé un scénario de fausse pénurie et, en conséquence, une hausse des prix des carburants et de l’électricité. Il devient moins risqué pour les voix traditionnelles de s’opposer au conflit et d’appeler à la paix. L’une de ces voix est celle de Robert Kennedy Jr. qui vient d’annoncer sa candidature à la 47e présidence des États-Unis.

L’une des priorités de son site web est la Paix:

Robert F. Kennedy renouera avec un courant perdu de la politique étrangère américaine, celui défendu par son oncle, John F. Kennedy, qui, au cours de ses 1000 jours au pouvoir, était devenu un anti-impérialiste convaincu… Il voulait faire revivre l’impulsion de Roosevelt de dissoudre l’empire britannique plutôt que de s’en emparer.

[…]

Notre priorité ne sera rien de moins que de restaurer notre leadership moral. Nous donnerons l’exemple. Lorsqu’une nation impériale belliqueuse désarme de son propre chef, elle établit un modèle pour la paix partout dans le monde. Il n’est pas trop tard pour que nous abandonnions volontairement l’empire et que nous servions la paix, en tant que nation forte et saine.

C’est ça le type de politique qu’un véritable dirigeant américain devrait mettre en avant et, à juste titre, Kennedy gagne rapidement un grand soutien populaire. Malgré cela, j’ai toujours très, très peur de ce à quoi ressemblerait une présidence de Robert Kennedy Jr. RFK n’a jamais exercé de fonction, mais son influence est indéniable. Ses actions, ses plaidoyers et sa rhétorique, ainsi que leurs résultats, méritent d’être réexaminés.

Zélote de l’environnement

RFK Jr. a joué un rôle majeur dans la fermeture du complexe nucléaire d’Indian Point.

« Personne n’a été plus important pour Riverkeeper que Bobby Kennedy », a déclaré Paul Gallay, président de Riverkeeper. En 2017, Spectrum News rapportait que « Kennedy a joué un rôle influent dans le travail visant à fermer Indian Point d’ici 2021″.

« L’accord sur la fermeture d’Indian Point est en quelque sorte le point culminant de sa carrière ici à Riverkeeper », a déclaré Gallay. « Il a déployé des efforts considérables pour fermer Indian Point et soutenir Riverkeeper. Je pense qu’après avoir obtenu ce résultat, il s’est dit que c’était peut-être le bon moment pour se concentrer sur d’autres sujets ».

M. Kennedy a déclaré que la fermeture d’Indian Point constituait une étape importante dans sa carrière. Les responsables de Riverkeeper ont déclaré qu’ils poursuivraient leur travail et feraient de leur mieux pour aller de l’avant sans M. Kennedy.

Pendant plus de 30 ans, M. Kennedy a servi le Natural Resources Defense Council (NRDC) et Hudson Riverkeeper en tant qu’avocat principal et membre du conseil d’administration. Ces organisations sont connues pour être deux des organisations environnementales les plus procédurières et les plus destructrices sur le plan industriel de tout le pays. En 1999, Kennedy a fondé sa propre ONG, Waterkeeper Alliance, et Keeper Springs, une société d’embouteillage d’eau dont les bénéfices sont reversés à Riverkeeper et à ses organisations affiliées.

Kennedy, qui s’est rendu tristement célèbre par ses coups de gueule, a déclaré à plusieurs reprises que les « négationnistes du climat » et les « climato-sceptiques » devraient être envoyés en prison.

En 2014, il a abordé et défendu ses déclarations controversées dans un article pour EcoWatch intitulé Jailing Climate Deniers (emprisonner les négationnistes du climat), dans lequel il a clarifié les choses, affirmant qu’il pensait que les entreprises, et non les individus, devaient être punies, « la peine de mort pour les entreprises » comme il l’appelle:

Je soutiens le Premier Amendement, qui permet à tout citoyen de proférer, même sciemment, des mensonges bien plus ignobles sans conséquence juridique.

Je pense toutefois que les entreprises qui soutiennent délibérément, intentionnellement, malicieusement et systématiquement les mensonges sur le climat devraient être condamnées à la peine de mort. Cela peut se faire par le biais d’une procédure juridique existante connue sous le nom de « révocation de la charte ». Les procureurs généraux des États peuvent invoquer ce recours chaque fois qu’une entreprise fait passer ses profits avant le « bien-être public ».

Cela donne un tour beaucoup plus noble à sa rhétorique, mais que se passerait-il si nous appliquions cette notion de punition aux entités qui promeuvent des « mensonges climatiques »? Dans le communiqué de presse de 2017 qui annonçait la fin de la bataille de plusieurs décennies pour la fermeture d’Indian Point, Paul Gallay, président de Riverkeeper, déclarait: « Une fois Indian Point fermé, nous n’aurons plus besoin de compter sur les combustibles fossiles pour compenser son énergie. » Le communiqué indiquait également que les réacteurs devaient cesser leurs activités dans les quatre ans à venir. Quatre ans plus tard, en 2021, le New York Times titrait sans ambages: « Indian Point ferme. Cela signifie davantage de combustibles fossiles« . Aux yeux de M. Kennedy, s’agit-il d’un « mensonge climatique » passible d’une mort organisationnelle?

Curriculum vitae politique

Bien que RFK Jr. n’ait jamais exercé de fonctions officielles, il n’est pas étranger à la machine politique. En 1999, avec Lawrence Rockefeller [Ndt. !!!], Kennedy a soutenu Al Gore pour sa candidature à l’élection présidentielle de 2000. « Il est notre dernière chance de sauver la planète », a déclaré Kennedy.

Clip d’Al Gore acceptant un prix lors du gala « Ripple of Hope » 2011

Kennedy a également entretenu des relations étroites avec le gouverneur de l’État de New York, Andrew Cuomo [NdT. responsable de la contamination au Covid de milliers de résidents de maisons de repos dans son État], tout au long de la procédure de fermeture d’Indian Point. Theresa Knickerbocker, maire de Buchanan, dans l’État de New York, a parlé de « trois hommes dans une pièce » lors d’un entretien avec Robert Bryce.

« Trois personnes ont pris la décision de fermer Indian Point: le gouverneur Cuomo, Riverkeeper et Entergy. L’ancien gouverneur Andrew Cuomo a été marié pendant 15 ans à Kerry, la sœur de Kennedy, ce qui signifie qu’ils étaient beaux-frères. Cette relation étroite explique également pourquoi M. Kennedy a fait partie de la commission de M. Cuomo sur la fracturation, ce qui a conduit à l’interdiction de la fracturation dans l’État de New York en 2013, et pourquoi il a décidé de ne pas se présenter contre son beau-frère en 2005 pour le poste de Procureur général de l’État de New York.

En 2008, le président élu Barack Obama a inscrit M. Kennedy sur sa liste de candidats présélectionnés pour diriger l’Agence de Protection de l’Environnement. Il n’a finalement pas été retenu, probablement en raison de ses déclarations controversées, de son casier judiciaire pour possession d’héroïne et de sa position hypocrite de « NIMBY » des énergies renouvelables [NdT. NIMBY, également orthographié Nimby, en anglais Not in My Backyard, une expression familière signifiant l’opposition d’une personne à l’implantation d’un objet considéré comme indésirable dans son quartier]. M. Kennedy s’est autrefois opposé à la construction d’un parc éolien au large de la côte de Cape Cod, qui aurait gâché la vue depuis sa maison de vacances.

Programme environnemental malthusien

En 2021, sur les conseils de l’écologiste indienne Vandana Shiva, le Sri Lanka a interdit tous les engrais chimiques au profit de méthodes « biologiques », avec des résultats désastreux. Le faible rendement des récoltes a entraîné une hausse des prix et des pressions économiques qui se sont traduites par un « effondrement » et des manifestations. Shiva est régulièrement qualifiée de vendeuse de pseudo-science et de rabatteuse d’ONG. Elle qualifie les engrais pétrochimiques de « poison ».

Le #SriLanka a déjà banni tous les produits chimiques et annoncé une transition vers un Sri Lanka 100% biologique.
Joignons-nous au Sri Lanka, à la Suisse et à toutes les communautés qui prennent des mesures en faveur d’un monde sans poison et sans cartel du poison, pour notre santé et celle de la planète.

« C’est mon héroïne, Vandana Shiva, que je connais depuis de très nombreuses années et qui a été un modèle pour moi, vraiment », dit Kennedy en présentant Shiva en tant que toute première invitée de son podcast en 2021. Shiva a participé trois fois au podcast de Kennedy depuis sa création, et chaque épisode fait référence à la longue et étroite amitié que les deux entretiennent. En effet, Kennedy soutient la croisade de Shiva pour une « agriculture sans poison et sans énergie fossile », et a participé à un panel lors d’un événement portant ce titre en 2019.

Capture d’écran d’un livre hébergé sur le site de l’organisation de Shiva, Navdanya International.

Si l’on examine de plus près la politique environnementale sur le site Internet de la campagne présidentielle actuelle de Kennedy, on peut lire ce qui suit:

Tout d’abord, nous modifierons les subventions agricoles afin d’encourager les pratiques régénératrices. Aujourd’hui, une nouvelle génération d’agriculteurs et d’éleveurs reconstitue les sols, réalimente les nappes phréatiques et détoxifie les terres, tout en produisant autant de nourriture que les agriculteurs traditionnels et en gagnant décemment leur vie.

Soit M. Kennedy n’a pas lu les nouvelles concernant le Sri Lanka, soit il est conscient de l’effet des méthodes agricoles biologiques, anti-scientifiques et à faible rendement de Shiva, et il soutient ces méthodes délibérément pour leurs faibles résultats.

Pour en savoir plus sur l'importance des combustibles fossiles pour l'agriculture, écoutez notre dernier entretien podcast avec Jusper Machogu, ingénieur agronome et agriculteur au Kenya - épisode 031 Africa Needs Fossil Fuel.

Bien que Kennedy n’ait jamais parlé ouvertement de la surpopulation, il ne faut pas chercher bien loin pour trouver dans son camp des personnes puissantes qui sont des malthusiens. Fred Stanback Jr, héritier de l’entreprise d’aspirine de son père et de son oncle, a eu la chance d’investir très tôt dans Berkshire Hathaway parce qu’il était le colocataire de Warren Buffett à Harvard. Stanback a utilisé sa fortune pour faire des dons à des organisations de contrôle de la population telles que Population Connection – l’organisation anciennement connue sous le nom de « Zero Population Growth » fondée en 1968 par Paul Ehrlich, néo-malthusien tristement célèbre et auteur de The Population Bomb (La bombe démographique). Stanback a donné des millions de dollars à la Waterkeeper Alliance de Kennedy, ce qui fait de lui l’un des principaux donateurs de l’organisation, si ce n’est le plus important.

Les rapports annuels de la Waterkeeper Alliance de 2012 à 2022 mentionnent Stanback comme donateur dans la fourchette de 499 999 à 200 000 dollars en 2012, 500 000 dollars et plus en 2013, 1 000 000 dollars et plus en 2014 et 2015. Chaque année depuis 2016, la Foundation for the Carolines figure dans la catégorie supérieure des 1 000 000 $ et plus. La Foundation for the Carolines est bien connue en tant que fondation de passage pour les dons philanthropiques de Fred Stanback, Jr.

Anti-impérialiste ou impérialiste vert?

Kennedy diffuse un message anti-impérialiste. Il est clairement contre la guerre chaude. Mais représente-t-il réellement l’impérialisme vert du soft power? À la suite de la fermeture par l’Allemagne de ses dernières centrales nucléaires, il semble que les esprits les plus sains au sein du mouvement écologiste commencent à réaliser à quel point le fanatisme antinucléaire a été un faux pas. La fermeture d’Indian Point a rendu le réseau énergétique de New York moins fiable, plus carboné et plus coûteux. Il s’agit clairement d’une politique désastreuse aux répercussions extrêmement négatives, dont les New-Yorkais paient aujourd’hui le prix.

Si Kennedy a des remords au sujet d’Indian Point, il ne les a pas encore exprimés. L’Amérique a-t-elle la marge nécessaire pour absorber d’autres bévues industrielles de cette ampleur? Et il ne s’agit pas seulement d’erreurs passées, Kennedy semble porter en haute estime une femme qui porte une grande part de responsabilité dans l’effondrement du Sri Lanka du fait d’une politique agricole pseudo-scientifique.

Ou bien tout cela est-il délibéré? Faut-il examiner de plus près les penchants malthusiens de l’un des principaux bailleurs de fonds de Kennedy? Y a-t-il un agenda caché derrière la personnalité sincère et véridique de Kennedy? Je suis heureux qu’un message anti-impérialiste, anti-guerre et pro-souveraineté soit porté sur la plus haute scène politique du pays à ce moment de l’histoire. Mettre fin à la guerre en Ukraine et désamorcer la menace d’une troisième guerre mondiale nucléaire est la question la plus importante à laquelle nous sommes confrontés en ce moment en tant que communauté mondiale [NdT. pas vraiment]. Mais nous devons nous méfier de ceux qui essaient d’échanger une guerre militaire chaude contre une guerre économique éco-malthusienne contre les nations les plus pauvres, les plus affamées et les moins développées.

Une vaste cabale climatique financée depuis l’étranger, à l’emprise politique mortelle, est en train de détruire la République fédérale d’Allemagne dans une guerre à mort, et personne ne peut rien y faire – par eugyppius.

«La France ne le sait pas, mais nous sommes en guerre avec l’Amérique. Oui, une guerre permanente, une guerre vitale, une guerre économique, une guerre sans mort apparemment. Oui, ils sont très durs les Américains, ils sont voraces, ils veulent un pouvoir sans partage sur le monde. C’est une guerre inconnue, une guerre permanente, sans mort apparemment et pourtant une guerre à mort.»

François Mitterand

Tiens, tiens, une main américaine derrière le programme de suicide « vert » allemand. Le même pouvoir américain, qui voulait depuis longtemps découpler l’industrie allemande des sources d’énergie russes, et y a finalement réussi sous couvert de « sanctions » – et plus

C’est, comme je l’écris depuis avant le conflit Russie-Ukraine, une guerre contre l’Europe. Et comme l’expliquait Mitterand, une guerre à mort.

L’Allemagne est tombée. Ne comptez pas trop sur moi pour les plaindre. Ils paient enfin le prix de leurs amitiés et de leur mégalomanie.

Si elle ne sort pas vite de l’étau « européen » – donc, américain – La France sera la suivante.

Source.


Une vaste cabale climatique financée depuis l’étranger, à l’emprise politique mortelle, est en train de détruire la République fédérale d’Allemagne dans une guerre à mort, et personne ne peut rien y faire

Réflexions sur la catastrophe en cours de la politique énergétique allemande et sur ses causes

eugyppius

12 mai

La presse internationale maintient un silence quasi total sur l’escalade de démence dans laquelle est plongée l’Allemagne. Les médias qui célèbrent quotidiennement les progrès de l’Allemagne en matière de transition énergétique se gardent bien de vous dire que la puissance industrielle dominante de l’Europe est entrée dans une spirale politique et administrative profondément destructrice, dont elle ne se remettra sans doute jamais. La faute en incombe aux politiques énergétiques autodestructrices et inapplicables qui enserrent dans un étau mortel non seulement le gouvernement Scholz, mais aussi l’ensemble de l’État administratif. Après avoir finalisé la sortie du nucléaire en pleine crise énergétique et évité une catastrophe hivernale grâce au simple hasard d’un temps clément, nos gouvernants imposent maintenant des réformes dévastatrices à la loi sur l’énergie dans les bâtiments (Gebäudeenergiegesetz), [NdT. des mesures comparables se mettent progressivement en place dans l’Amérique maoïste, notamment dans l’État de New York] qui réglemente la consommation d’énergie dans les structures résidentielles et commerciales.

Tout ça peut paraître fade et ennuyeux, mais ce n’est pas le cas. Ce dernier tour de vis a pour objectif d’éliminer progressivement le chauffage traditionnel au gaz et au fioul, par l’obligation pour tous les nouveaux systèmes de chauffage installés après 2024 d’utiliser au moins 65% d’énergie renouvelable. Dans la plupart des cas, cet objectif ne peut être atteint qu’en installant des pompes à chaleur électriques. Les coûts de rénovation qui en résulteront seront catastrophiques, en particulier pour de nombreux bâtiments anciens, et, à moins d’une révision radicale, ces règles ne feront que bouleverser le marché du logement et détruire une grande partie de la richesse des particuliers. Par ailleurs, le réseau électrique ne pourra en aucun cas alimenter ces nouvelles sources de chaleur, que ce soit aujourd’hui ou à l’avenir.

Face à l’inquiétude croissante et à l’apparente futilité de toute opposition, même certains médias de l’establishment allemand ont commencé à exprimer leur malaise. Aujourd’hui, Der Spiegel (étonnant de la part de ce magazine) a publié un long article sur les origines, le financement et la montée en puissance de l' »Eco Network » actuellement aux manettes de la politique énergétique allemande, et je voudrais ici en parler plus en détail, parce qu’il est très révélateur de nombre de choses. Cela permettra de faire le lien entre de nombreux éléments et de montrer comment prennent naissance et se mettent en place des politiques mégalomanes dans les États gestionnaires modernes, et comment celles-ci sont imperméables et même opposées à l’opinion publique, y compris dans des systèmes prétendument démocratiques.

Le reportage du Spiegel examine de près la carrière de plusieurs personnages clés de la transition énergétique, dont le politicien vert Rainer Baake et le bras droit de Robert Habeck, Patrick Graichen, impliqué dans des scandales, qui est le cerveau politique à l’origine de la quasi totalité de la folie actuelle.

La montée en puissance des écologistes au sein du Ministère de l’Économie a commencé il y a une dizaine d’années. On a longtemps considéré que l’État devait imposer le moins de règles possible au secteur des entreprises… Selon cette logique, l’environnementalisme et la politique économique étaient considérés comme presque mutuellement exclusifs. Ce n’est qu’en 2013 que la domination des fonctionnaires partisans de l’économie de marché a commencé à s’effriter.

C’est à cette époque que Sigmar Gabriel, du SPD, est devenu Ministre de l’économie et a nommé un secrétaire d’État à l’énergie inhabituel1: Rainer Baake … Cette nomination a surpris, car Baake n’est pas un social-démocrate, mais un écologiste. … En tant que secrétaire d’État au Ministère de l’Environnement … Baake a contribué à orchestrer la première législation sur la sortie du nucléaire en Allemagne. …

En 2012, M. Baake a fondé Agora Energiewende, probablement le groupe de réflexion le plus influent du monde politique allemand en faveur d’une société neutre en carbone. Patrick Graichen était déjà à l’époque le protégé de Baake. …

À mesure que les fonctionnaires de la bureaucratie allemande favorables à l’industrie prenaient leur retraite, M. Baake confiait leurs postes à des technocrates verts dans la mesure du possible, de sorte que lorsque le contrôle du Ministère est passé aux mains de la CDU de centre-droit en 2018, le mal était déjà fait. La dynamique institutionnelle s’était déjà orientée vers le changement climatique et avait commencé à se renforcer sous sa propre impulsion. Le mot d’ordre du projet politique de M. Baake était l’instauration d’un prétendu « monde du tout électrique », dans lequel un réseau entièrement alimenté par des énergies renouvelables permettrait de faire rouler les voitures (véhicules électriques), de chauffer les bâtiments (pompes à chaleur) et même de faire tourner l’industrie (bien que les solutions soient beaucoup plus floues dans ce cas).

Durant son mandat de cinq ans en tant que secrétaire d’État, Baake nomma Graichen à la tête du groupe de réflexion Agora, qui s’est mis à publier des documents de stratégie politique, à parrainer des recherches scientifiques vertes et à rallier un nombre sans cesse croissant de partisans et de technocrates loyaux. Cela a porté ses fruits:

Chaque fois qu’il était question d’énergie et de climat à Berlin [dans les années qui ont suivi la démission de Baake du Ministère de l’Économie en 2018], le nom de Graichen revenait, brandissant souvent des termes compliqués dont seuls les experts comprennent le sens. Le « principe de l’ordre des mérites », par exemple, ou l' »effet de verrouillage ». L’homme aux cheveux roux et à la voix sonore savait mieux que quiconque naviguer dans ce monde de spécialistes. …

Cette capacité semble lui être venue naturellement. Sa mère travaillait au Ministère du Développement, son père pendant un certain temps au Ministère des Transports. Il s’était lui-même impliqué dans le domaine de l’environnement dès l’école, d’abord au sein de l’organisation de jeunesse BUND. En 1993, il entama des études à l’université de Heidelberg. En 1996, il rejoignit le parti des Verts. En 2001, il devint consultant pour la protection internationale du climat… et participa à l’élaboration du protocole de Kyoto.

Graichen est tout droit issu de l’establishment politique allemand, et sa génération est la première à avoir vu une pénétration significative des Verts vers le tournant du millénaire. Nous assistons à présent à l’aboutissement d’un activisme environnemental de longue haleine, qui remonte aux années 1970.

En 2020, Baake … a fondé la Fondation pour la Neutralité Climatique (Stiftung Klimaneutralität) et s’est mis à rédiger des études sur la transition énergétique. Dans leurs articles, Baake et Graichen couvrent presque tous les sujets liés au climat. Ils parlent de la restructuration de l’industrie, de l’expansion de l’énergie éolienne et de la transition du chauffage.

Leurs travaux ont été financés en arrière-plan par deux hommes: Bernhard Lorentz, qui, en tant que directeur de la Fondation Mercator, a contribué à la naissance du groupe de réflexion Agora. Et Hal Harvey, un lobbyiste américain qui a financé des organisations écologistes et climatiques dans le monde entier pendant près de trois décennies, aidé entre autres par les milliards philanthropiques de familles comme les Hewletts.

Ce n’est pas la première fois que l’on découvre d’improbables activistes et philanthropes américains à l’oeuvre derrière l’activisme climatique européen, et plus particulièrement allemand. Le Spiegel explique, non sans inquiétude, que « Harvey considère l’Europe comme la clé de voûte de la préparation d’un avenir climatiquement neutre » et que c’est la raison pour laquelle « il consacre des millions […] à soutenir des personnalités telles que Baake et Graichen ». Cet homme, qui n’apparaît pratiquement pas dans les médias anglophones et n’a même pas de page Wikipedia en anglais, a été baptisé par Die Zeit « l’homme politique vert le plus puissant du monde« .

M. Harvey s’appuie en particulier sur des groupes de réflexion pour élaborer ses politiques et soutenir des candidats politiques lorsqu’ils ne sont pas au pouvoir, et ses activités de lobbying, extrêmement bien financées, sont capables à elles seules de dominer le discours politique des petits pays, ce qui explique sans doute pourquoi il s’intéresse tant à l’Europe.

Les groupes de réflexion allemands tels qu’Agora … ou la Fondation pour la Neutralité Climatique … recrutent des chercheurs grâce aux millions donnés par leurs sponsors et consolident progressivement l’influence de leurs experts. Ils façonnent la perception de la protection de l’environnement et du climat par le monde politique et la société – et truffent leurs études de propositions juridiques qui promeuvent les solutions qu’ils privilégient. …

L’influence des organisations de soutien aux Verts est incontestable. Elles ont donné au parti un avantage considérable en matière de protection du climat. Et grâce à ces connaissances, l’attrait du parti en tant que solution à l’une des plus grandes crises de notre temps s’est accru. … Les autres partis ont longtemps négligé ce domaine.

Le terme « connaissances » n’est évidemment pas approprié. « Prescriptions politiques » serait beaucoup plus adéquat, et si Der Spiegel n’était pas aussi obnubilé par ses propres préconceptions idéologiques, il en parlerait avec plus de clarté. Il s’agit d’un processus en trois étapes. 1) Les activistes et les scientifiques approuvés par le régime identifient et expriment haut et fort les problèmes qui se profilent, puis 2) les groupes de réflexion rédigent des tonnes de solutions législatives et réglementaires pour y remédier. Tout cela se passe en grande partie en coulisses, jusqu’à ce que 3) les politiciens répondent à la demande suscitée par la branche militante, et n’ayant eux-mêmes aucune expertise ou compréhension réelle de quoi que ce soit, ils n’ont pas d’autre choix que d’adopter les propositions que des gens comme Graichen leur donnent à entendre.

Voici donc l’explication de l’idiotie obstinée de Robert Habeck depuis l’automne dernier. Dès que les Verts sont entrés au gouvernement, il a fait de Graichen son secrétaire d’État à l’Énergie, et c’est Graichen et l’armée de technocrates qu’il commande qui sont à l’origine de tous les désastres politiques survenus depuis lors. La réponse grotesque à la crise de l’énergie, qui a obligé ces personnes à agir au mépris de leurs principes et à acheter d’énormes quantités de charbon (en provenance de Russie, rien de moins); la sortie du nucléaire, bâclée mais néanmoins accomplie; et, enfin, les changements catastrophiques apportés à la Loi sur l’Énergie dans le Bâtiment, qui plongeront dans la misère des millions d’Allemands sans avoir la moindre incidence sur la température de la Terre.

Les échecs de Graichen lui ont valu de nombreux ennemis, ce qui explique notamment qu’il soit actuellement embourbé dans un scandale de népotisme. Pourtant, tous les gros titres à charge seront impuissants à changer quoi que ce soit à la folie qui nous guette, pour la simple raison qu’il n’y a pas d’autres politiques à mettre en œuvre ni d’autres solutions scientifiques ou technocratiques vers lesquelles se tourner. Graichen et ses riches bailleurs de fonds ont passé dix ans à alimenter tous les circuits politiques et intellectuels des problèmes et des solutions qui les intéressent.

C’est de cette manière que l’on parvient à mettre en place un programme depuis le sommet jusqu’à la base, et c’est un point essentiel qui différencie la farce Corona de la farce du changement climatique. Pendant de nombreuses années, la brigade climatique s’est efforcée de saturer le monde universitaire et la bureaucratie de ses idées et de ses partisans. Ils ont profité du changement de génération et des départs à la retraite pour positionner leur personnel, et ils ont attendu une élection pour amener les politiciens adéquats au pouvoir et boucler la boucle. Les pandémistes ont bien sûr suivi le même chemin, mais leurs solutions modérées et surtout intéressées ont été abandonnées au dernier moment au profit de mesures de confinement de masse beaucoup plus sévères et dangereuses. L’emballement pour cette réponse inédite n’était pas le résultat de décennies du travail de philanthropes illuminés et de groupes de réflexion, mais provenait de l’intérieur même de la bureaucratie. Cela a conféré au coup d’État Corona beaucoup plus de pouvoir sur le moment, mais en l’absence de soutien institutionnel ou idéologique plus large, les pires volets du régime de suppression du virus se sont effondrés tout aussi rapidement et sont aujourd’hui discrètement répudiés dans le monde entier.

Les fanatiques verts n’ont jamais manifesté un tel enthousiasme messianique, mais pour la même raison, ils seront beaucoup, beaucoup plus difficiles à déloger.

(1): Les Staatssekretäre, ou secrétaires d’État, sont les fonctionnaires les plus haut placés dans les ministères fédéraux allemands et dépendent directement de leurs ministres respectifs. C’est là que le bras politique et l’establishment bureaucratique se chevauchent.

Les énergies renouvelables ne sont pas durables – par David Turver.

Un article invité, de haute qualité, d’un auteur anglais. Il en a également écrit un qui fait éclater la bulle de l’hydrogène et mériterait d’être traduit – j’y pense. Vous aurez compris que je ne relaie pas celui-ci pour faire la promotion du nucléaire, quoique tout ce qui est dit ici est exact, mais pour démonter l’arnaque du renouvelable tel qu’on veut nous le vendre.

Vous lirez que l’auteur utilise ici comme critère de comparaison les émissions de CO2. Je ne pense pas qu’il soit dupe de la fable du changement climatique anthropocentrique mais qu’il s’en sert pour prendre les promoteurs d’éolien/solaire à leur propre piège. C’est également ma méthode pour contrer l’installation, proche de mon village, d’éoliennes dont personne ne veut.

Note: je n’ai pas traduit le texte (pas très difficile) qui figure sur les tableaux mais je le ferai sur demande.

Source.


Les énergies renouvelables ne sont pas durables

L’écoblanchiment permanent ne suffit pas à cacher que l’éolien et le solaire sont des sources d’énergie médiocres et néfastes pour l’environnement

David Turver

19 mars 2023

Résumé

Le gouvernement et l’opposition veulent tous deux que nous décarbonisions notre système électrique et que nous dépensions encore davantage de milliards dans les technologies éoliennes et solaires renouvelables. Ils le justifient en invoquant leurs basses émissions de CO2, même s’il a été démontré que leur coût prétendument faible n’était qu’un fantasme.

Cependant, le CO2 n’est pas le seul critère à l’aune duquel on devrait mesurer la durabilité ou l’opportunité des technologies énergétiques. Il convient également d’examiner le retour sur investissement de l’énergie, l’utilisation des terres, les besoins en minéraux et la mortalité globale.

L’énergie éolienne et l’énergie solaire obtiennent de mauvais résultats en ce qui concerne le rendement énergétique, l’utilisation des terres et les besoins en minerais

Cette analyse montre que le rendement énergétique de l’énergie investie dans l’éolien, le solaire et la biomasse est inférieur à celui nécessaire au fonctionnement d’une économie moderne [voir également la mise à jour ci-dessous]. En effet, la bioénergie avec capture [et stockage] du carbone (BECSC) constitue probablement un gouffre énergétique net. Si nous ne pouvons même pas maintenir, et encore moins augmenter, le niveau de vie grâce à ces technologies, nous condamnons nos enfants à un avenir de privations. Cela seul est une raison suffisante pour mettre fin aux subventions et aux investissements dans ces technologies. L’éolien et le solaire sont également très gourmands quant à l’utilisation des terres (jusqu’à 300 fois plus que le nucléaire), terres qui pourraient être utilisées pour cultiver des plantes ou faire paître des animaux destinés à l’alimentation. La biomasse nécessite l’abattage de milliers d’hectares d’arbres pour alimenter des centrales électriques inefficaces, tout en prétendant qu’elles n’émettent pas de CO2.

L’énergie éolienne et solaire engloutit également 10 à 20 fois plus de minéraux essentiels que les autres technologies, ce qui a des répercussions sur le nombre de mines nécessaires dans le monde. En outre, l’éolien et le solaire sont des sources intermittentes qui nécessitent un soutien soit par des combustibles fossiles, soit par des batteries. Elles n’obtiennent de bons résultats que sur le plan de la mortalité.

Il est temps de conclure que les énergies renouvelables éoliennes, solaires et de biomasse ne sont pas vertes, qu’elles ne sont pas durables et qu’elles sont incapables de soutenir une économie moderne. L’hydroélectricité obtient de bons résultats, mais son utilité est limitée par la géographie. La seule source de production d’électricité à faible teneur en carbone, évolutive, durable et répartissable est le nucléaire.

Introduction

Le gouvernement et l’opposition continuent de polir leur réputation en matière d’environnement en faisant des déclarations de plus en plus farfelues sur la décarbonisation du système électrique. Le gouvernement s’est fixé comme objectif de réaliser cette ambition d’ici 2035 en investissant massivement dans les énergies renouvelables. Le gouvernement veut que le Royaume-Uni devienne l’Arabie saoudite de l’énergie éolienne. Le Parti Travailliste, dans l’opposition, s’est lancé dans la course aux énergies renouvelables en s’engageant à mettre fin à l’utilisation des combustibles fossiles dans le système électrique d’ici 2030 et à faire de notre pays une superpuissance de l’énergie propre. Cependant, son porte-parole Jon Ashworth n’a pas été en mesure de répondre à la question de savoir d’où viendrait l’électricité si le vent ne soufflait pas ou si le soleil ne brillait pas (à partir de 28:20).

Il est temps de se pencher sur les principales technologies renouvelables afin de déterminer dans quelle mesure elles sont réellement respectueuses de l’environnement. Ces technologies sont acclamées parce qu’elles émettent prétendument peu de CO2 pour produire de l’électricité. Cependant, le CO2 n’est pas le seul critère à l’aune duquel nous devrions mesurer le respect de l’environnement ou la durabilité des sources d’énergie. Selon Wikipedia, « l’énergie est durable si elle répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre à leurs propres besoins ». Nous devrions donc prendre en compte pour ces technologies d’autres facteurs tels que le retour sur investissement de l’énergie, l’utilisation des terres, les minéraux nécessaires et la mortalité.

Émissions de gaz à effet de serre par source d’énergie

Commençons par l’indicateur le plus souvent utilisé pour déterminer le caractère écologique d’une source d’énergie donnée. Les mesures varient, certaines ne prennent en compte que le CO2, d’autres d’autres gaz à effet de serre (GES) et, bien sûr, les méthodologies varient. Cependant, toutes les méthodologies donnent une image globalement similaire. Pour les besoins de cet article, j’ai choisi la CEE-ONU comme source (p73) et j’ai pris leurs chiffres médians pour les technologies représentatives (voir figure 1).

Figure 1 – Émissions de GES par source d’énergie (gCO2e par kWh)

Comme on pouvait s’y attendre, le charbon arrive en tête avec 903 gCO2e/kWh et le gaz naturel avec 449 gCO2e/kWh. L’énergie solaire, l’énergie hydraulique, l’énergie nucléaire et l’énergie éolienne ont des émissions 10, 20 ou près de 40 fois inférieures à celles du gaz naturel. La CEE-ONU ne couvre pas la biomasse dans son analyse. La biomasse, en particulier sous la forme de la combustion d’arbres à la centrale électrique de Drax, mérite une attention particulière.

Biomasse – Brûler des arbres à Drax n’est pas vert

Au Royaume-Uni, le plus gros producteur de biomasse est la centrale électrique de Drax, près de Selby. La biomasse est le terme euphémique utilisé pour décrire le fait de brûler des arbres pour produire de l’électricité. Des millions de tonnes d’arbres sont abattus en Amérique du Nord, dépulpés, séchés (ce qui nécessite de l’énergie) et expédiés sur des navires utilisant des combustibles fossiles jusqu’au Royaume-Uni où ils sont brûlés dans la centrale électrique de Drax. En 2022, Drax a produit 3,9 millions de tonnes de pellets de bois. Selon le rapport annuel de Drax, la centrale a reçu en 2021 un total de 893 millions de livres sterling de subventions, dont 658 millions de livres sterling de certificats d’obligation renouvelable provenant de la production (note 3.3) et 235 millions de livres sterling de paiements CfD (note 2.2) [NdT. Le système des contrats pour la différence (« Contracts for Difference » ou CfD) est le principal mécanisme mis en place par le gouvernement pour soutenir la production d’électricité à faible émission de carbone] pour brûler les pellets de bois. Sans ces subventions, elles auraient enregistré des pertes massives.

Le problème est que les pellets de bois ont une densité énergétique inférieure à celle du charbon. La densité énergétique du bois est d’environ 16 MJ/kg et celle du charbon utilisé pour la production d’électricité de 17 à 24 MJ/kg. Cela signifie que les granulés de bois produisent plus de CO2 par MWh d’électricité que la combustion du charbon. Drax a également été critiquée pour la quantité de particules nocives émises par sa centrale.

Bien que Drax soit le plus gros émetteur de CO2 du pays, on permet à cette entreprise d’appeler cette énergie « verte » en prétendant que le CO2 émis par la combustion des arbres n’existe pas. La figure 2 ci-dessous présente un extrait de son rapport annuel sur les émissions de carbone.

Figure 2 – Émissions de dioxyde de carbone de la biomasse de Drax

Comme on peut le voir, en 2021, ils affirment que leurs émissions de production n’étaient « que » de 525ktCO2 en 2021. Cependant, les 13 415ktCO2e de « carbone biologiquement séquestré » ne sont pas inclus dans le calcul des émissions du groupe par GWh d’électricité produite. Si c’était le cas, les émissions seraient multipliées par plus de 10, passant de 78 tCO2e/GWh à plus de 900 tCO2e/GWh, soit un niveau similaire à celui des centrales au charbon.

Ils se targuent d’être verts, car ils partent du principe que les arbres qu’ils ont brûlés repousseront, séquestrant ainsi le CO2 émis. Cependant, cela prendra environ 50 ans, c’est-à-dire la période pendant laquelle nous sommes censés nous préoccuper le plus des émissions de CO2.

Il est difficile de comprendre comment le fait de couper à blanc des milliers d’hectares de forêt, de les brûler pour produire plus de CO2 et de particules que la combustion du charbon peut être considéré comme vert ou comme étant de quelque manière que ce soit durable ou respectueux de l’environnement.

Rendement énergétique de l’énergie investie (EROEI) par source d’énergie

Comparons maintenant le rendement énergétique de l’énergie investie (EROEI, parfois simplement EROI) [NdT. EROEI, «Energy Returned On Energy Invested», ou EROI, «Energy Return On Investment» – taux de retour énergétique] pour une série de technologies différentes. Cette mesure compare la quantité d’énergie nécessaire pour extraire les minéraux, construire les centrales électriques, produire le combustible, etc. à la quantité d’énergie utile restituée. En bref, il s’agit du rapport entre l’énergie produite et l’énergie consommée. Plusieurs tentatives ont été faites pour comparer l’EROEI de différentes technologies. La référence semble être cet article de Weissbach datant de 2013, auquel la plupart des autres études, y compris Wikipedia, se réfèrent. L’Association Nucléaire Mondiale cite Weissbach et une série d’autres sources dans ses travaux sur le sujet. La figure 3 présente les résultats sous forme de graphique (crédit Energy Transition).

Figure 3 – Comparaison de l’EROI par source d’énergie

Les barres bleues montrent le calcul « brut » de l’EROI. Les barres jaunes tiennent compte de l’intermittence des énergies renouvelables telles que le vent et le soleil, en tenant compte du fait qu’une certaine forme de stockage ou de tampon sera nécessaire pour maintenir la stabilité du réseau, ce qui nécessitera davantage d’énergie.

[Mise à jour: depuis que j’ai rédigé cet article, je suis tombé sur ce document qui montre que les systèmes photovoltaïques aux latitudes allemandes et suisses ont un EROEI de 0,82 ou, comme ils le décrivent, sont « un gouffre d’énergie non durable »].

Comme on peut le voir, le nucléaire et l’hydroélectricité arrivent en tête avec un EROI de 75 et 35 (tamponné) respectivement. Le gaz et le charbon s’en sortent bien avec des valeurs similaires de 28 à 30. L’énergie solaire concentrée dans le désert, avec un EROI tamponné de 9, permet tout juste de dépasser le seuil économique. En revanche, la biomasse de maïs et l’énergie éolienne et solaire tamponnée se situent bien en deçà de ce seuil avec des EROI de 3,5, 3,9 et 1,6 respectivement.

Le seuil économique reflète le fait que la société moderne ne peut se permettre de consacrer qu’une certaine quantité d’efforts et d’argent à la production d’énergie. Weissbach conclut que pour maintenir nos modes de vie, nous avons besoin de sources d’énergie qui rapportent au moins 7 fois plus que l’énergie investie dans la création de la source. Même ce chiffre représente une réduction substantielle par rapport à la situation actuelle.

Euan Mears résume parfaitement cette situation en parlant d’une Falaise Énergétique Nette (voir figure 4).

Figure 4 – La Falaise Énergétique Nette lorsque l’EROI devient trop faible

En résumé, la société a besoin pour fonctionner d’une énergie fiable à haute densité dont l’EROI doit être supérieur à 7. Une société moderne ne peut pas fonctionner au gré des vicissitudes météorologiques. Cela exclut l’énergie solaire photovoltaïque aux latitudes allemandes et plus élevées, la biomasse à base de maïs et l’énergie éolienne. Même l’énergie solaire à concentration (ESC) est proche de la limite si l’on tient compte de l’effet tampon.

La Royal Society of Chemistry a effectué une analyse de l’EROI de la biomasse et en particulier de l’EROI de la bioénergie avec captage et stockage du carbone (BECSC). Elle aboutit à une fourchette de <2 pour les granulés de biomasse nord-américains utilisés pour produire de l’électricité. Ce chiffre est inférieur à celui de l’analyse de Weissbach. Cependant, ils estiment que la BECSC pourrait avoir un EROI inférieur à 1 et constituer une menace pour la sécurité énergétique (voir la figure 5).

Figure 5 – Royal Society of Chemistry – Les pellets de bois de Louisiane et la BECSC sont un gouffre d’énergie net)

En d’autres termes, la BECSC pourrait représenter un gouffre énergétique net, en particulier lorsqu’elle repose sur l’importation de pellets de Louisiane, aux États-Unis. Elle se situe non seulement au bas de la falaise énergétique, mais carrément sous terre. Il va sans dire que Drax, qui possède des forêts dans le Mississippi, en Louisiane et au Canada, vante les mérites de cette technologie comme moyen de parvenir à des émissions de CO2 négatives. Le gouvernement britannique a lancé une consultation sur la meilleure façon de subventionner la BECSC. Il s’agit d’une proposition visant à subventionner l’abattage d’encore plus d’arbres et à consommer plus d’énergie que l’énergie utile produite au cours du processus. C’est de la pure folie.

Besoins en terres par source d’énergie

L’utilisation des terres, ou la quantité d’énergie produite par mètre carré de terre nécessaire, est une mesure dont il importe de tenir compte. En tant qu’espèce, nous avons besoin de terres pour produire la nourriture nécessaire à la survie de la population. Nous avons également besoin de terres pour nos loisirs et pour profiter de la nature. Plus globalement, d’autres espèces ont besoin de terres pour vivre et chasser pour se nourrir. Plus nous prenons de terres pour notre production d’énergie, plus nous risquons d’avoir un effet négatif sur l’ensemble de l’écosystème.

Our World in Data a produit un tableau utile utilisant les données de la CEE-ONU (2021) pour comparer l’utilisation des terres pour les principales sources d’énergie (voir figure 6), à l’exclusion de la biomasse.

Figure 6 – Our World in Data – Occupation des sols par source d’énergie en m2 par MWh

Dans leur analyse, les petites centrales hydroélectriques sont les plus mal placées en raison de l’énorme quantité de terres occupées par les réservoirs nécessaires pour faire fonctionner les turbines. Les centrales solaires à concentration viennent ensuite, suivies par le charbon avec capture du carbone. Le charbon est mal classé en raison des dégâts causés aux terres par les mines à ciel ouvert et de l’espace supplémentaire nécessaire pour capturer le CO2 émis. L’utilisation des sols par l’énergie solaire photovoltaïque varie considérablement selon qu’elle est installée sur le sol à l’échelle du réseau ou sur les toits à plus petite échelle. L’énergie solaire photovoltaïque à l’échelle du réseau consomme beaucoup d’espace (19 m2/MWh), mais les installations à petite échelle sur les toits sont très compétitives. L’énergie éolienne varie également en fonction de la façon dont l’espace entre les turbines est traité et selon qu’il s’agit d’une éolienne onshore ou offshore. Si l’on suppose que l’espace entre les turbines est utilisable, l’énergie éolienne est très compétitive, sinon elle ne l’est pas. L’éolien en mer est plus complexe, en fonction de la manière dont l’espace entre les turbines est traité. Certains pays comme la Belgique et l’Allemagne traitent les parcs éoliens offshore comme des zones d’exclusion, tandis que d’autres pays comme le Royaume-Uni et le Danemark sont plus indulgents. Pour les besoins de l’analyse, j’ai utilisé la médiane de 99m2/MWh dans le graphique ci-dessus, car l’utilisation de la terre ou de la mer autour des parcs éoliens est assurément restreinte. L’énergie nucléaire et les centrales au gaz sont invariablement de bons élèves avec des scores de 0,3-1,0m2/MWh, soit une utilisation des sols de 19 à 300 fois inférieure à celle de l’énergie solaire ou éolienne.

L’analyse de Our World in Data n’inclut pas la biomasse. Cependant, Freeing Energy a réalisé une analyse (voir figure 7) qui inclut la biomasse.

Figure 7 – Freeing Energy – Comparaison de l’utilisation des terres pour la biomasse en acres par GWh et par an

Ils utilisent une méthodologie et des unités différentes. Ils obtiennent 3 acres/GWh pour l’énergie solaire et 0,06 acres/GWh pour l’énergie nucléaire. Cela donne 12m2/MWh pour le solaire et 0,24m2/MWh pour le nucléaire. Ces deux chiffres sont légèrement inférieurs à ceux de Our World in Data pour le nucléaire et les installations photovoltaïques au sol en silicium, mais ils se situent dans une fourchette similaire. La conversion de leurs 188 acres/GWh pour la biomasse donne un résultat de 760m2/MWh, ce qui est près d’un ordre de grandeur supérieur à la valeur médiane pour l’éolien. Ainsi, malgré les différences de méthodologie, nous pouvons affirmer sans risque de nous tromper que la biomasse est très mal placée dans les calculs d’utilisation des terres, en raison des milliers d’hectares d’arbres qui doivent être abattus.

Intensité minérale par source d’énergie

L’intensité minérale est un autre indicateur clé permettant de mesurer les différentes sources d’énergie. Plus la quantité de minéraux nécessaires est importante, plus l’impact sur l’environnement est grand, car il faut excaver davantage de terre pour extraire les minéraux requis. Il existe plusieurs façons d’envisager cette question. La première concerne les matières critiques telles que le cuivre, le cobalt, le nickel et les terres rares. La seconde concerne les matériaux en vrac tels que le béton, l’acier et l’aluminium.

Minéraux critiques par source d’énergie

L’Association Internationale de l’Énergie (AIE) a réalisé un travail important sur les matériaux critiques, comme le montre la figure 8, mise à jour en octobre 2022.

Figure 8 – AIE – Besoins en matériaux critiques en kg par MW de capacité nominale

Cela montre que l’éolien et le solaire ont des besoins en minéraux critiques beaucoup plus importants que le nucléaire, le charbon ou le gaz naturel. Cependant, le défaut de cette analyse est qu’elle ne tient compte que des besoins en matériaux par MW de capacité nominale. Elle ne tient pas compte du facteur de charge ni de la durée de vie de la centrale. L’Association Nucléaire Mondiale a réanalysé les données de l’AIE pour les présenter sous forme de tonnes de minéraux critiques par TWh d’électricité produite, comme le montre la figure 9.

Figure 9 – Besoins en minéraux critiques par technologie de production en tonnes par TWh

Le résultat est similaire, mais l’écart entre l’éolien et le solaire et le reste est beaucoup plus important car la durée de vie des installations et le facteur de charge de l’éolien et du solaire sont généralement beaucoup plus faibles que ceux du nucléaire, du charbon ou du gaz. En tonnes par TWh, l’éolien (200t/TWh) et le solaire (124t/TWh) nécessitent au moins un ordre de grandeur de minéraux critiques de plus que le nucléaire (12t/TWh). Le charbon (7t/TWh) et le gaz (8t/TWh) font encore mieux que le nucléaire à cet égard. L’hydroélectricité n’est pas incluse dans l’analyse de l’AIE ni dans celle de l’ANM, mais Glex a néanmoins estimé qu’elle consomme 6,4 t/kWh.

Utilisation de matériaux bruts par source d’énergie

Bright New World a étudié l’utilisation des matériaux bruts par source d’énergie et les résultats sont présentés dans la figure 10 ci-dessous. Pour les besoins de cette analyse, j’ai exclu le cuivre car il est inclus dans l’analyse des minéraux critiques ci-dessus.

Figure 10 – Utilisation de matériaux bruts par source d’énergie en tonnes par TWh

Selon cette mesure, l’hydroélectricité est une valeur marginale en raison de tout le béton nécessaire à la construction des barrages. Cependant, l’éolien et le solaire ne font pas bonne figure par rapport au nucléaire, au charbon ou au gaz. L’éolien consomme 5 931 tonnes de matériaux bruts par TWh et le solaire 2 441, soit beaucoup plus que le charbon, le gaz ou le nucléaire. La durée de vie de 30 ans supposée pour l’éolien et le solaire est probablement en deçà des performances réelles, mais la durée de vie de 60 ans supposée pour le gaz et le charbon est probablement trop élevée aussi.

Mortalité par source d’énergie

Il serait négligent de ne pas examiner la mortalité humaine due aux différentes sources d’énergie. Heureusement, Glex s’est penché sur la question et un résumé de ses conclusions est présenté dans la figure 11.

Figure 11 – Décès par rapport aux émissions par source d’énergie (Glex)

Le nucléaire, l’éolien et le solaire sont de loin les sources d’énergie les plus sûres, avec des moyennes de décès par TWh de 0,04, 0,1 et 0,23 respectivement. L’hydroélectricité fait un peu moins bien avec 0,71 décès par TWh. Le gaz naturel arrive à 3,4 et la biomasse à 14,3 décès par TWh. Le charbon est de loin le combustible le plus meurtrier avec 64,4 décès par TWh d’électricité produite.

Impact des améliorations de l’efficacité des énergies renouvelables

Les partisans des énergies renouvelables s’empressent toujours de souligner que l’efficacité des énergies renouvelables s’améliore constamment et que, par conséquent, toutes les analyses ci-dessus sont dépassées. Ils agissent ainsi pour tenter de présenter les énergies renouvelables sous un meilleur jour. Analysons cela un peu plus en détail.

Prenons tout d’abord la biomasse. La culture et la combustion d’arbres pour produire de l’énergie utilisent des processus matures qui ont été développés au cours de nombreuses décennies. Il y a sans aucun doute des améliorations progressives à apporter à l’efficacité des chaudières et des turbines, mais elles ne produiront pas une différence significative en termes d’utilisation des sols ou d’émissions de CO2.

Deuxièmement, examinons l’énergie éolienne. On a beaucoup parlé de l’amélioration des facteurs de charge par l’utilisation de turbines plus grandes et le gouvernement a supposé des augmentations significatives des facteurs de charge dans ses estimations des coûts futurs de l’énergie éolienne. Cependant, les chiffres du gouvernement (tableau ET6.1) sur les facteurs de charge effectivement atteints ne montrent qu’une légère augmentation de l’éolien en mer, qui reste inférieure aux niveaux prévus, et une diminution réelle des facteurs de charge de l’éolien terrestre (voir figure 12). Ces améliorations n’auront pas d’impact significatif sur l’EROEI, l’utilisation des sols ou l’utilisation des ressources minérales.

Figure 12 – Facteurs de charge des parcs éoliens offshore et terrestres au Royaume-Uni 2011-2021

Venons-en maintenant à l’énergie solaire. Il est vrai que l’efficacité des panneaux solaires a augmenté au fil du temps et que les calculs EROI de Weissbach ont été effectués il y a une dizaine d’années. On pourrait s’attendre à ce que la mesure EROEI se soit améliorée depuis 2013. Cependant, Lafayette a compilé un graphique (voir Figure 13) à partir des données du NREL qui montre que les améliorations de l’efficacité des modules photovoltaïques en silicium cristallin n’ont pas été particulièrement importantes depuis 2010, et semblent proches d’un plafonnement.

Figure 13 – Efficacité des systèmes photovoltaïques au fil du temps (Lafayette)

Une amélioration d’un ordre de grandeur ou d’un facteur 10 serait nécessaire pour aligner l’utilisation des matériaux critiques sur les autres technologies. Les rendements de l’énergie solaire photovoltaïque tamponnée devraient être multipliés par 5 pour dépasser le seuil économique de l’EROEI.

En outre, comme le montre la figure 14, tirée de Mining Intelligence, la teneur de nouvelles exploitation de matériaux critiques tels que le cuivre est en baisse.

Figure 14 – Diminution de la teneur des gisements de cuivre (Mining Intelligence)

À mesure que les teneurs en minerai diminuent, l’énergie nécessaire pour extraire le matériau requis augmente de manière exponentielle (voir figure 15), comme l’explique cet article de Calvo et Mudd.

Figure 15 – La consommation d’énergie augmente de façon exponentielle en fonction de la diminution de la teneur (Calvo et Mudd)

Cela aura pour effet d’aggraver considérablement les calculs de l’EROEI et de l’utilisation des sols (davantage de mines nécessaires) pour les technologies à forte intensité de matériaux telles que l’éolien et le solaire.

Qu’en est-il des déchets?

Comme le montre la figure 16 (crédit pour les images utilisées ici, ici et ici), chaque source d’énergie pose un problème de déchets.

Figure 16 – Déchets provenant de différentes sources d’énergie

La source d’énergie la plus souvent critiquée pour son problème de déchets est le nucléaire. Il convient toutefois de relativiser ce problème. Par exemple, tous les assemblages de combustible nucléaire usé jamais produits aux États-Unis, conditionnés dans des châteaux secs en béton, pourraient être empilés sur 135 mètres de haut et stockés sur une surface équivalente à celle d’un terrain de football américain. Les déchets nucléaires constituent donc un problème, mais pas un problème insurmontable. Le stockage en couches géologiques profondes est également une option, la Finlande montrant la voie avec son dépôt géologique profond d’Onkalo.

En outre, le combustible nucléaire usé contient encore environ 90% de matières utilisables. Il peut être retraité et réutilisé dans des réacteurs nucléaires sous forme de combustible MOX, ce qui permet de fermer le cycle du combustible. C’est ce que fait actuellement la France et la quantité beaucoup plus faible de déchets résiduels est vitrifiée dans du verre borosilicaté. Les réacteurs surgénérateurs constituent une autre option pour boucler le cycle du combustible et les déchets restants sont beaucoup moins dangereux.

En revanche, le charbon produit des cendres toxiques qui sont souvent mises en décharge. Il n’est pas rentable de recycler la plupart des panneaux solaires actuels et ils finissent également dans les décharges bien qu’ils contiennent des matériaux toxiques tels que le plomb et le cadmium. Les éoliennes contiennent du chrome et la plupart des pales sont fabriquées à partir de matériaux composites qui ne sont pas recyclables et qui finissent également dans les décharges. Toutefois, Siemens Gamesa et Vestas travaillent sur des pales recyclables qui pourraient atténuer ce problème.

Conclusion: Les énergies renouvelables ne sont ni vertes ni durables

Si l’on limite l’évaluation aux seules émissions de CO2 ou, plus généralement, de GES, les énergies renouvelables (hydroélectricité, énergie éolienne et énergie solaire) obtiennent de bons résultats par rapport à toutes les autres sources d’énergie. Cependant, la biomasse n’obtient de bons résultats que si l’on ignore les émissions réelles de la combustion du bois, ce qui semble pervers, d’autant plus que des particules nocives accompagnent le CO2.

Cependant, nous devons considérer des mesures plus larges lorsque nous évaluons la durabilité et les références vertes des technologies de production. Les résultats de l’analyse ci-dessus sont résumés dans la figure 17 ci-dessous. La biomasse, l’énergie éolienne et l’énergie solaire obtiennent de très mauvais résultats par rapport aux autres technologies.

Figure 17 – Résumé de l’empreinte environnementale par source de production d’électricité

En ce qui concerne le rendement énergétique de l’énergie investie, l’énergie éolienne et l’énergie solaire se situent en dessous du seuil économique lorsque l’on tient compte de la nécessité d’un tampon pour faire face à leur intermittence inhérente. La biomasse se situe également en dessous du seuil économique et, si les propositions de la BECSC sont mises en œuvre, elle deviendra en fait un gouffre énergétique net. Pour cette seule raison, l’éolien, le solaire et la biomasse ne devraient plus bénéficier de subventions ou de développement.

L’éolien et le solaire nécessitent 10 à 300 fois plus d’espace que le nucléaire ou le gaz et plus que l’hydroélectricité. Ils nécessitent également 10 à 20 fois plus de minéraux critiques par unité d’électricité que toutes les autres sources de production d’électricité et plusieurs fois plus de matériaux bruts que toutes les autres sources, à l’exception de l’hydroélectricité.

L’hydroélectricité, l’énergie éolienne et l’énergie solaire affichent de très bons résultats en matière de mortalité, mais pas autant que l’énergie nucléaire. La biomasse obtient de moins bons résultats que le gaz, mais c’est le charbon qui est le plus meurtrier.

L’amélioration de l’efficacité des éoliennes et des panneaux solaires ne suffira pas à combler ces énormes écarts de performance, et elle ne résoudra jamais le problème fondamental de l’intermittence. Le soleil se lèvera toujours le matin et se couchera toujours le soir. Le vent continuera à se lever et à se coucher de manière imprévisible.

L’hydroélectricité est performante dans tous les domaines, à l’exception des matériaux bruts. Cependant, l’hydroélectricité est limitée par la géographie, et il semble donc peu probable qu’elle joue un rôle clé dans la satisfaction de nos besoins énergétiques futurs. La seule technologie capable de fournir une énergie fiable, évolutive et durable avec une faible empreinte carbone est le nucléaire.

L’inconvénient du nucléaire, ce sont les déchets. Cependant, la plupart des sources d’énergie ont un problème de déchets. Dans le cas du nucléaire, ce problème est important, mais il peut être géré grâce au stockage en fûts, au stockage en couches géologiques profondes et au recyclage du combustible.

Solutions artificielles.

Commençons par lire la traduction de cet appel.

Il faut interrompre les expériences géantes en matière d’IA: Lettre ouverte

Nous demandons à tous les laboratoires d’IA d’interrompre immédiatement, pour une durée d’au moins six mois, la formation de systèmes d’IA plus puissants que le GPT-4

Les systèmes d’IA dotés d’une intelligence rivalisant avec celle de l’homme représentent des risques profonds pour la société et l’humanité, comme le montrent des recherches avancées[1] et comme le reconnaissent les principaux laboratoires d’IA[2]. Comme l’indiquent les principes d’Asilomar sur l’IA, universellement reconnus, l’IA avancée pourrait représenter un changement profond dans l’histoire de la vie sur Terre, et devrait être planifiée et gérée avec le soin et les ressources nécessaires. Malheureusement, ce niveau de planification et de gestion est absente, alors que les laboratoires d’IA se sont lancés ces derniers mois dans une course incontrôlée pour développer et déployer des intelligences numériques de plus en plus puissantes que personne – pas même leurs créateurs – ne parvient à comprendre, à prédire ou à contrôler de manière fiable.

Les systèmes d’IA contemporains rivalisent à présent avec les humains dans la réalisation de tâches courantes[3], et nous devons nous poser la question suivante: allons-nous laisser les machines inonder nos canaux d’information de propagande et de mensonges? Allons-nous automatiser tous les emplois, y compris ceux qui sont valorisants? Allons-nous développer des esprits non humains qui pourraient un jour nous surpasser en nombre, en intelligence, nous rendre obsolètes et nous remplacer? Allons-nous prendre le risque de perdre le contrôle de notre civilisation? Ces décisions ne doivent pas être déléguées à des leaders technologiques non élus. Nous ne devrions développer des systèmes d’IA performants que lorsque nous sommes convaincus que leurs effets seront positifs et que leurs risques seront gérables. Cette confiance doit être solidement justifiée et elle doit être proportionnelle à l’ampleur des effets potentiels d’un système. La récente déclaration de l’OpenAI concernant l’intelligence artificielle générale indique qu' »à un moment donné, il pourrait être important de faire appel à des experts indépendants avant de commencer à former les futurs systèmes, et pour les travaux les plus avancés, d’accepter de limiter le taux de croissance du calcul utilisé pour créer de nouveaux modèles ». Nous sommes d’accord. C’est maintenant qu’il faut agir.

C’est pourquoi nous demandons à tous les laboratoires d’IA d’interrompre immédiatement, pendant au moins six mois, la formation de systèmes d’IA plus puissants que le GPT-4. Cette pause devrait être visible et vérifiable, et inclure tous les acteurs clés. Si une telle pause ne peut être mise en place rapidement, les gouvernements doivent intervenir et instaurer un moratoire.

Les laboratoires d’IA et les experts indépendants devraient profiter de cette pause pour élaborer et mettre en œuvre conjointement un ensemble de protocoles de sécurité communs pour la conception et le développement de l’IA avancée, rigoureusement contrôlés et supervisés par des experts externes indépendants. Ces protocoles devraient garantir la sûreté des systèmes qui y adhèrent au-delà de tout doute raisonnable[4], ce qui ne signifie pas une pause dans le développement de l’IA en général, mais simplement un recul par rapport à la course dangereuse vers des modèles de boîte noire de plus en plus grands et imprévisibles, dotés de capacités émergentes.

La recherche et le développement dans le domaine de l’IA devraient être recentrés sur l’amélioration de la précision, de la sécurité, de l’interprétabilité, de la transparence, de la robustesse, de l’alignement, de la fiabilité et de la loyauté des systèmes puissants et à la pointe de la technologie d’aujourd’hui.

Parallèlement, les développeurs d’IA doivent collaborer avec les décideurs politiques pour accélérer considérablement le développement de systèmes robustes de gouvernance de l’IA. Ceux-ci devraient au minimum comprendre: de nouvelles autorités réglementaires compétentes dédiées à l’IA; la surveillance et le suivi des systèmes d’IA hautement performants et des grands pools de capacité de calcul; des systèmes de traçabilité et de filigrane pour aider à distinguer le réel du synthétique et à repérer les fuites de modèles; un écosystème robuste d’audit et de certification; un régime de responsabilité pour les dommages causés par l’IA; un financement public robuste pour la recherche technique sur la sécurité de l’IA; et des institutions dotées de ressources suffisantes pour faire face aux perturbations économiques et politiques dramatiques (en particulier pour la démocratie) que l’IA provoquera.

L’humanité pourrait connaître un avenir florissant grâce à l’IA. Après être parvenus à créer des systèmes d’IA puissants, nous pouvons maintenant profiter d’un « été de l’IA » au cours duquel nous récolterons les fruits de nos efforts, nous concevrons ces systèmes pour le plus grand bénéfice de tous et nous donnerons à la société une chance de s’adapter. La société a mis en pause d’autres technologies aux effets potentiellement catastrophiques pour elle[5], et nous pouvons faire de même ici. Profitons d’un long été de l’IA et ne nous précipitons pas sans préparation vers l’automne.

C’est signé par un collectif de 1 300 professionnels, enseignants et experts dans le domaine. Après ces trois dernières années, voir des « parties prenantes » d’une nouvelle technologie émettre des soucis en matière d’éthique a de quoi surprendre, d’autant qu’on trouve dans la liste des signataires des personnages tels que Elon Musk, dont le projet Neurolink est de connecter votre cerveau au réseau – un des axes du transhumanisme – et dans la même veine, Yuval Noah Harari, l’Igor du FEM qui nous explique que les humains non transformés seront les nouveaux chimpanzés. Alors, qu’y a-t-il derrière ce soudain accès de bienveillance de ces pseudo-Frankenstein digitaux?

Pour ne pas changer, c’est de la normalisation. Un des objectifs est de vendre l’IA comme nécessaire et inévitable. Nous allons voir qu’il n’en est rien.

Décortiquons quelques passages:

« [des IA] que personne – pas même leurs créateurs – ne parvient à comprendre, à prédire ou à contrôler de manière fiable »

Autrement dit, c’est de la camelote, ils le savent et doivent ajuster leur stratégie.

« […] allons-nous laisser les machines inonder nos canaux d’information de propagande et de mensonges? »

L’IA puisant ses sources sur le Net, la propagande et les mensonges sont déjà bien établis, l’IA ne fera que les régurgiter.

« Allons-nous automatiser tous les emplois, y compris ceux qui sont valorisants? »

Faux problème et fausse question, les emplois n’ont fait que « s’automatiser » depuis l’invention des premiers outils. La vraie question est le choix politique et économique de création future de nouveaux secteurs d’activités utiles. Sur ce plan, les projets du FEM et du Green New Deal sont totalement déconnectés du réel. Ce sont des opérations autoritaires et dangereuses de mainmise et de contrôle financier, et ce sont les premiers promoteurs de l’IA.

« Allons-nous prendre le risque de perdre le contrôle de notre civilisation? »

Je l’ai déjà écrit, cette civilisation était condamnée depuis son dérapage vers une modèle de croissance infinie à base de monnaie créée par l’endettement, sous contrainte souterraine du monde anglo-saxon protestant et plus ouvertement, des entreprises militaires États-Uniennes appuyées sur la Fed (la phrase est trop longue, sorry). La dette n’étant pas remboursable, on crée une nouvelle fuite en avant, technocratique, sur le même schéma, confondre le moyen avec l’objectif, qui donnera le même résultat: la faillite. On ne fait que remplacer de l’artificiel monétaire par de l’artificiel virtuel, comme pour les monnaies digitales. Ça fonctionnera jusqu’à ce que ça ne fonctionne plus.

L’Occident, jugé incapable de rembourser son crédit, jouera officiellement le rôle de nouveau Tiers-Monde dans le prochain modèle choisi par la Banque, où domineront la Russie et la Chine, qui disposent d’un Parti qui élabore différentes politiques là où l’Occident dispose de différents partis qui élaborent tous la même politique – désastreuse. Si l’Occident veut échapper à ce triste destin, leurs peuples doivent commencer par s’affranchir de leurs élites monomaniaques – financières et politiques – et revenir à leur vocation première de pôle de civilisation aux valeurs chrétiennes. Comment, j’y reviens en fin d’article.

« Nous ne devrions développer des systèmes d’IA performants que lorsque nous sommes convaincus que leurs effets seront positifs et que leurs risques seront gérables. »

L’IA n’est qu’un outil de plus dans le système, une pièce rapportée qui ne changera rien au problème de fond que je viens de décrire.

Cerise sur le gâteau:

« L’humanité pourrait connaître un avenir florissant grâce à l’IA. »

Nous voici de retour au fantasme futuriste de la voiture volante et des vacances sur Mars, remis au goût du jour pour les naïfs. Les lendemains qui chantent grâce à l’IA ne sont rien d’autre que la version high-tech de la doctrine du « bien commun », du communisme déguisé en futurisme – et aucun des deux ne fonctionne. On est juste passés de la politique-fiction à la science-fiction.

À propos de science-fiction, je vous recommande une très amusante nouvelle sur le sujet, écrite par Robert Sheckley en 1971, « Cruelles équations » (« Cruel equations »), qui met en scène un malheureux cosmonaute face à un robot-gardien particulièrement obtus. J’ai aussi publié ceci, qui donne une image réaliste de ce qu’est vraiment l’IA aujourd’hui. Les deux démontrent que, comme tout système, l’IA n’est jamais aussi bonne que ce qu’on y met. Or, la version publique de l’IA qu’on tente de nous fourguer est essentiellement une machine à calculer qui agence et régurgite les « informations » de la pire source imaginable: Internet. Une version adulte de ceci:

Je plains les pauvres gosses, dont je fais partie, qui ont dû se coltiner cette daube.

La version militarisée servira dans le domaine civil à gérer les zetabytes de données récoltées via smartphones, réseaux sociaux et Internet – un outil de surveillance et de contrôle du troupeau, sous tous ses aspects – biologiques, commerciaux, sociaux… Je rappelle qu’en anglais, intelligence désigne aussi les services de Renseignement. Prétendre que l’IA supplantera l’être humain dans le domaine de l’intelligence est un fantasme, une fable, et accessoirement une projection de l’ego de ses concepteurs et de ses commanditaires, qui brandissent un peu tôt des scénarios à la Terminator ou Robocop alors qu’on en est même pas à HAL 9000.

Alors pourquoi recommandent-ils de « nous asseoir calmement, prendre une pilule contre le stress et réfléchir à tout cela? » La froide réalité du terrain, c’est que le réseau de surveillance à base de 5g (et bientôt de 6g?) qui fera de nous tous des esclaves demandera un apport d’énergie irréalisable maintenant – on est encore loin de l’Internet des Corps, même si Amazon fait un test de réseau grandeur nature. C’est là une des vraies raison de la promotion tout azimut de la construction de centrales nucléaires. Le très servile Oliver Stone s’est d’ailleurs fendu d’un documentaire à ce sujet, sous alibi « climatique » évidemment. L’autre solution sera de nous priver d’énergie autant que possible et de nous parquer, histoire aussi de nous avoir sous la main, dans des « villes de 15 minutes », version actualisée du Projet Vénus, ce que je rappelais ici il y a bientôt trois ans. Je rappelle aussi qu’avant que les technocrates s’emparent du concept, ce genre de structure existait sous forme durable et portait un nom: un village.

L’autre froide réalité est que la majorité des start-ups de recherche ne parviendront pas à rentabiliser leurs investissements. Elles seront absorbées par quelques méga-sociétés de commerce et traitement des données, qui forment déjà un partenariat privé/gouvernements, sur le même modèle que Big Pharma/Ministère de la Défense. La faillite de la Silicon Valley Bank en était peut-être l’événement annonciateur.

24/04: j’ajoute à ce sujet ce courrier d’un auditeur de NoAgenda n°1549:

Salut Adam, je voulais juste te donner un aperçu des raisons pour lesquelles tout le monde croit à l’IA en tant que bouleversement de la technologie et du travail. S’il te plaît, ne mentionne pas mon nom si tu décides de lire ceci dans l’émission.

En bref, ils sont obligés d’y croire.

Toutes ces entreprises technologiques ont été gavées d’argent frais pendant la période du COVID, elles ont trop embauché et le regain d’activité de courte durée qu’elles ont connu pendant cette période est en train de se tarir.

Elles ont vu les vents contraires de l’économie et se sont accrochées à tout ce qui semblait être une solution. Tous ces nouveaux outils d’IA ont été lancés au moment précis où tout le monde cherchait une solution.

Aujourd’hui, le secteur est rempli de cadres intermédiaires qui n’ont jamais utilisé ces outils pour accomplir quoi que ce soit, mais qui croient au boniment parce que leur avenir financier en dépend. Ils pensent que cela permettra de décupler la productivité parce qu’ils ont besoin de quelque chose pour décupler la productivité de leurs employés.

Ce qui m’a fait prendre conscience de cette réalité, c’est qu’au cours d’une récente réunion au sein de mon entreprise, on a demandé au PDG à quoi lui servaient les outils d’IA. Il n’avait pas de réponse. En bref, il a joué avec ces outils en posant le même genre de questions inutiles que tout le monde, mais rien n’a été intégré dans son travail quotidien.

Nous avons ensuite eu une autre réunion dirigée par l’un des chefs de division, à qui l’on a demandé quelles étaient ses suggestions pour que les employés intègrent les outils dans leur travail. Il n’avait pas grand-chose à suggérer, si ce n’est de les utiliser pour reformuler des documents ou de s’en servir comme d’une sorte de filtre d’assurance qualité lors des interactions avec les clients.

En réalité, ces outils ne sont pas très utiles, surtout pour les employés compétents qui rédigent mieux que la moyenne. Du moins, je n’ai pas vu de preuve qu’ils le soient.

Vu tous les efforts déployés pour essayer de les intégrer dans notre travail, je suis sûr qu’il y aura des applications. Mais elles ne se traduiront jamais par les augmentations de productivité par 10 que tant de gens croient possibles.


Tout cela signifie-t-il qu’il faut lutter contre toute forme de surveillance, au nom de la « liberté »?

Pas du tout.

Désolé de contredire à peu près tous mes collègues anti-NOM mais à moins de la décentraliser complètement, cette société ne peut pas fonctionner sans un niveau élevé de surveillance. En réalité, aucun groupe humain ne peut s’en passer. Dans une tribu de taille naturelle (environ cinquante personne) cette surveillance fait partie intégrante du mode de vie: tout le monde connaît tout le monde – encore une fois, comme dans un village. La vraie question est de savoir qui surveille qui, et dans quel but. Comme je l’ai déjà maintes fois répété, la strate supérieure du pouvoir est majoritairement occupée par des paranoïaques incompétents, dont l’idée maîtresse est de maintenir au plus bas le niveau de maturité politique et économique du petit peuple.

Le véritable enjeu n’est donc pas l’intelligence de la machine mais, et ce n’est pas nouveau, l’idiotie humaine1, le manque d’autonomie et la servilité qui en résultent inevitablement. Si on veut revenir à la simplicité qui rendrait ce monde vivable, il faut se passer de ceux qui créent de faux problèmes pour nous fourguer leurs solutions: pandémie/vaccins, inflation/monnaies digitales, « urgence climatique »/privations, guerre/changement géopolitique, etc. Pour y arriver, il faut cesser de les aider, ce qui veut dire stopper la machine. Ne plus participer. C’est bien ce qui se profile en France et ailleurs en Europe mais comme le disait ce célèbre philosophe français, « On gueulait ‘Ce n’est qu’un début, continuons le combat!’ mais en fait, ce n’était qu’un combat, il fallait continuer le début. »

Son contemporain Gébé avait articulé autrement cette très bonne idée: on arrête tout et on réfléchit. Un moratoire de six mois? Ok, mais un moratoire de tout ce bordel, le temps de faire le tri.

Et de redevenir, nous, intelligents.


(1): J’ai à ce sujet deux études à traduire – à l’usage d’une éducatrice mais dont je vous ferai profiter – qui décrivent un danger bien concret, que Taiwan a d’ailleurs tenté de règlementer en 2015: les jeunes enfants développent des symptômes du spectre autiste lorsqu’ils sont trop exposés à des écrans. Eh oui, comme pour les « vaccins ».

Les États-Unis ne font pas le poids face à la Russie en matière de guerre arctique – par Nevermore Media.

Suite de l’article précédent.

Au fait, c’est le quatre-centième que je publie.

Source.


Les États-Unis ne font pas le poids face à la Russie en matière de guerre arctique

De plus, Poutine vient d’autoriser Gazprom à créer sa propre armée

Nevermore Media

17 février

Dans un article récent, j’ai soulevé la question de savoir si le sabotage présumé par les États-Unis du gazoduc Nord Stream entre la Russie et l’Allemagne signifiait que nous étions officiellement en plein cœur de la Troisième Guerre Mondiale.

Pour être juste, je sais qu’une grande partie de mon public croit, comme moi, que nous vivons dans un monde globalisé où les économies des différents États-nations en compétition sont trop intégrées pour qu’ils s’engagent dans une guerre totale. Il s’ensuit donc que la guerre est, dans une certaine mesure, menée sur de fausses prémisses.

Il est très difficile de dire, par exemple, entre qui la Troisième Guerre Mondiale se joue. Est-ce entre l’OTAN et les BRICS? Eh bien, l’Allemagne est un pays de l’OTAN et elle a beaucoup investi dans le Nord Stream. Pourtant, les États-Unis, aidés par la Norvège, qui est également membre de l’OTAN, ont fait exploser un pipeline d’importance stratégique. N’est-ce pas une attaque contre l’Allemagne? L’OTAN est-elle alors en guerre contre elle-même? Et pourquoi le gaz russe continue-t-il à être acheminé vers l’Allemagne? La Russie ne jouerait-elle pas ses cartes différemment si elle essayait de gagner cette guerre?

Dans ce billet, je soulevais certaines questions sur un sujet dont je n`ai pas vu beaucoup de gens parler dans les médias indépendants: la guerre dans l’Arctique.

Plus précisément, je soulève la possibilité que la Russie ait l’intention de prendre le contrôle des routes maritimes de l’Arctique, et je suggère que la Chine est susceptible de soutenir les ambitions arctiques de la Russie tout en poursuivant simultanément ses propres intérêts.

Après avoir écrit cet article, j’ai continué à enquêter, de plus en plus convaincu que la Russie a un avantage majeur sur les États-Unis pour ce qui concerne la guerre dans l’Arctique. Il me semble que la Russie a un atout dans sa manche. Personnellement, je ne vois pas pourquoi elle ne l’utiliserait pas.

Que la guerre par procuration entre l’OTAN et les BRICS s’étende ou non au-delà des frontières de l’Ukraine, et que le conflit géopolitique actuel soit ou non comparable aux guerres mondiales précédentes, je continue de penser que l’étude de l’équilibre mondial de la puissance militaire est essentielle pour comprendre la géopolitique.

Un examen approfondi de l’Arctique change réellement l’image que l’on peut se faire de la géopolitique. C’est pourquoi j’ai décidé de partager avec vous ce que j’ai appris en cours de route.

Je ne prétends pas savoir ce que l’avenir nous réserve. Mon hypothèse la plus probable est que nous sommes au milieu d’un rééquilibrage du pouvoir rendu nécessaire par le déclin de l’empire mondial anglo-américain par rapport à celui de la Chine et de la Russie.

Cela dit, je comprends qu’il existe maintenant de puissantes sociétés transnationales, ainsi que diverses institutions politiques supranationales telles que l’ONU, le Forum Économique Mondial, le FMI, la Banque Mondiale et la Banque des Règlements Internationaux. La Troisième Guerre Mondiale ne sera pas menée uniquement par des militaires, qui répondent à une classe politique, mais par de nombreux acteurs qui ne sont sous le commandement direct d’aucun gouvernement.

Alors, comment concevoir exactement la façon dont sera menée la Troisième Guerre Mondiale? Honnêtement, je n’en sais rien, et je pense que c’est l’une des grandes questions auxquelles nous sommes confrontés actuellement. Jusqu’à présent, la Troisième Guerre Mondiale a été une guerre de propagande plus qu’autre chose. Il semble clair que les gouvernements du monde entier ont l’intention d’utiliser la politique monétaire pour introduire un nouveau système économique, comme le montre le fait que les banques centrales de nombreux pays différents avancent au même rythme pour lancer de nouvelles monnaies numériques.

Il semble donc que la Troisième Guerre Mondiale sera une guerre de classe, une guerre entre les peuples du monde et leurs propres gouvernements. Mais il serait stupide de penser que cela signifie que de vrais soldats ne mourront pas dans de vraies batailles entre de vraies armées. L’une des raisons de faire la guerre est de terrifier ses sujets pour les soumettre. Et c’est beaucoup plus facile d’effrayer les gens quand des gens meurent vraiment. Je sais donc que beaucoup ont envie de croire que la guerre en Ukraine n’est qu’un spectacle, mais le fait est que pour qu’elle serve son objectif de transformation du monde, un grand nombre d’êtres humains seront passés au broyeur à viande.

Ou du moins, c’est ainsi que ça a toujours fonctionné auparavant.

CINQ CHOSES QUE VOUS NE SAVIEZ (PROBABLEMENT) PAS SUR L’ARCTIQUE

1. Oui, la Russie est clairement en train de renforcer sa capacité de guerre en Arctique.

Un article paru en 2017 dans Foreign Policy déclare:

Ces dernières années, la Russie a dévoilé un nouveau commandement Arctique, quatre nouvelles équipes de combat de brigade Arctique, 14 nouveaux aérodromes opérationnels, 16 ports en eau profonde, et 40 brise-glace avec 11 autres en développement.

2. La Russie expédie déjà des dizaines de millions de tonnes de marchandises sur les routes maritimes transpolaires.

Selon le même article de Foreign Policy cité ci-dessus:

Le cabinet dirigé par le Premier Ministre Mikhail Mishustin poursuit son objectif de donner une impulsion sans précédent à la navigation dans l’Arctique, et les ambitions décrites dans le Plan fédéral sur le développement de la Route Maritime du Nord tel qu’adopté en août 2022 restent inchangées.

Le document indique que le transport maritime sur la route doit passer à 80 millions de tonnes en 2024, puis à 150 millions de tonnes en 2030 et à 220 millions de tonnes en 2035.

Le même article cite le Vice-Premier Ministre russe, qui affirme que les navires russes ont transporté 34 millions de tonnes sur la route maritime du Nord en 2022. Il explique également que, pour que les entreprises russes puissent atteindre ces objectifs ambitieux, 41 nouveaux navires de fret au total doivent être construits d’ici à 2030.

3. La Russie dispose de la meilleure flotte de brise-glace au monde.

Les brise-glace, une catégorie de navires spécialement conçus, sont essentiels pour se déplacer dans l’océan Arctique. Les garde-côtes (américains) affirment qu’il leur en faut six pour assumer leurs responsabilités aux pôles Nord et Sud. Non seulement leur construction coûte un milliard de dollars chacun, mais elle prend jusqu’à 10 ans. Non seulement la marine russe est le leader mondial des navires de guerre à propulsion nucléaire de classe polaire, mais la Russie est aussi actuellement la seule nation au monde à exploiter une flotte de navires civils à propulsion nucléaire. Pourquoi est-ce important, me direz-vous? Comme l’explique cet article:

L’énergie nucléaire présente l’avantage d’une longue autonomie et d’une puissance massive, par rapport aux moteurs diesel-électriques ou à gaz qui doivent soit transporter beaucoup de carburant, soit faire de nombreux arrêts de ravitaillement pendant un voyage. Le long de la Route Maritime du Nord, ou dans le Haut-Arctique, les infrastructures et les gisements de carburant sont rares.

Il convient également de souligner que le gaz naturel liquéfié (GNL) doit être refroidi pour rester à l’état liquide, ce qui signifie que les besoins énergétiques des superpétroliers doivent tenir compte de la réfrigération.

4. La Chine s’est récemment lancée dans la fabrication de brise-glace.

En 2019, Arctic Today a relaté la cérémonie de lancement du Xue Long 2, le premier brise-glace polaire chinois de fabrication nationale.

L’article indique:

La Chine est sur le point de devenir le deuxième pays après la Russie à exploiter un brise-glace nucléaire, et son premier brise-glace de ce type rivalisera en taille avec les plus grands brise-glaces nucléaires russes…

Un brise-glace nucléaire renforcera la capacité de la Chine à naviguer dans l’océan Arctique même en hiver. Avec un déplacement de plus de 30 000 tonnes, le navire proposé sera à peine plus petit que les plus grands et les plus récents brise-glace russes de la classe Arktika.

Les projets de la Chine de construire un brise-glace nucléaire ne sont que la dernière étape de ses actions visant à jouer un rôle plus actif dans l’Arctique. Le pays a publié sa toute première politique arctique au début de 2018, suivie du lancement de son deuxième brise-glace conventionnel en septembre. Environ deux douzaines de navires chinois ont transité par la route maritime du Nord de la Russie au cours des cinq dernières années, soit plus que tout autre pays à l’exception de la Russie. Elle est également un grand investisseur dans le projet Yamal LNG de Novatek, un important projet de gaz naturel.

5. La Russie a récemment donné à la principale compagnie de gaz Gazprom le droit de créer sa propre armée.

Pardon. Peut-être que j’exagère. Apparemment, le terme correct est « société militaire privée ».

Selon The Independent Barents Observer, le 4 février 2023, le Premier Ministre russe Mikhail Mishustin a signé un ordre permettant à Gazprom Neft de créer une société militaire privée. Comme l’explique l’article:

Gazprom Neft est la filiale de production de pétrole de Gazprom. La société détient de nombreuses licences en Sibérie, notamment des gisements dans les régions autonomes de Yamalo-Nenets et de Khanty-Mansi. Dans l’Arctique européen, Gazprom Neft est le propriétaire de Prirazlomnoye, la seule production pétrolière offshore de Russie dans l’est de la mer de Barents.

L’article explique ensuite:

L’existence de groupes militaires privés a attiré l’attention à l’intérieur et à l’extérieur de la Russie suite à la violence brutale du groupe Wagner en Afrique et en Ukraine. L’unité paramilitaire de mercenaires du groupe Wagner est financée et détenue par l’oligarque Yevgeny Prigozhin, un criminel qui a passé neuf ans en prison pour vol avant d’établir des liens étroits avec Vladimir Poutine.

Il existe plusieurs autres groupes hétéroclites qui fonctionnent comme de petites armées privées, mais qui entretiennent des liens étroits avec le Ministère de la Défense et le service de renseignement militaire russe (GRU).

L’un d’entre eux est le Patriot, affilié au ministre de la défense Sergey Shoigu.

Gazprom Neft sera la première entreprise de l’Arctique officiellement autorisée à disposer de sa propre société militaire privée (SMP).

Dans le décret, le Premier Ministre Mishustin fait référence à la loi sur les installations du complexe énergétique et combustible et accorde « le droit de créer une organisation de sécurité privée » – la même désignation que celle utilisée pour le groupe Wagner.

Donc… Une grande compagnie de gaz a reçu un permis pour créer sa propre armée. Qu’est-ce qui pourrait mal tourner?

Quoi qu’il en soit, cet article a surtout pour but d’organiser mes pensées, aussi je serai bref dans ma conclusion.

En réalité, ce que j’essaie de faire, c’est de comprendre à quoi ressemblera la Troisième Guerre Mondiale. Le monde a beaucoup changé depuis 1945, mais le fait est que la guerre n’est pas obsolète. Comme Mao l’a dit, le pouvoir politique sort du canon d’un fusil. Le fait que nous vivions aujourd’hui dans un monde globalisé ne signifie pas que l’ère de la guerre est derrière nous.

Ce que cela signifie, c’est que la Troisième Guerre Mondiale opposera des rivaux qui sont en partie dépendants les uns des autres. Mais cela ne signifie pas que les adversaires ne seront pas réellement en compétition, ou que le résultat final peut être connu à l’avance.

Qu’est-ce que tout ça signifie? C’est ce que j’essaie de comprendre.

Édition du dimanche, deuxième.

Chouette histoire, mec!

… de l’anglais « Cool story, bro! ».

Je veux bien entendu parler de l’article de Seymour Hersh.

Je m’attendais à un raz-de-marée de lecteurs, vu que l’histoire fait le buzz, mais non, quatre en deux jours, dont mon épouse qui l’a lu sur son outil de surveillance téléphone en m’attendant sur un parking. À propos de surveillance, j’ai encore de temps en temps la visite de fonctionnaires de l’Armée Populaire de Libération – qui font monter mes statistiques, merci – et m’ont également hacké la boîte mail lié à ce blog (depuis une adresse IP de Hong-Kong).

Passons…

Je conçois que la majorité de mon lectorat a en ce moment autre chose à faire que de lire des histoires d’espionnage/sabotage. Mes lecteurs français fidèles ont une réforme des retraites à casser, et sortent par millions dans la rue. Ils ont raison, mieux vaut être dans la rue un jour par semaine que définitivement. Mon épouse française suit ça sur Le Média, excellente chaîne.

Pour ceux qui ont un peu le temps, j’avais promis un commentaire sur le papier de Hersh.

Nous apprenons donc ce qu’on savait déjà: ce sont les États-Unis qui ont fait sauté les gazoducs russes, histoire de faire passer à l’Allemagne le goût du gaz pas cher. Encore un acte de violence conjugale, comme l’avait très bien relevé deux observateurs au nez fin – ou plus prosaïquement, encore un souteneur qui bat sa vieille putain, qui avait pourtant consciencieusement filé la chtouille génétique (et ici) à la moitié du monde et, fidèle à ses principes aryens, financé la nouvelle Kommandantur planétaire.

Après la révélation de cet acte de guerre, Lulu la Péniche l’Allemagne n’a plus le choix que de la déclarer officiellement aux US et débarquer sur leur sol pour semer mort et destruction, munie de qui reste de son stock de 312 chars Leopard (avec kit de dépannage et autocollants « Deutschland über alles« ) qu’elle aurait finalement mieux fait de garder entier plutôt que de risquer d’égratigner les quinze mille chars russes de son ancien ennemi/ami/fournisseur (biffer les mentions inutiles), qui pourrait bien le redevenir.

On doit donc cette heureuse résolution à notre ami Seymour, héroïque journaliste maintes fois récompensé, notamment par le prix Pulitzer pour avoir exposé le massacre de Mỹ Lai par des soldats américains lors de la guerre au Vietnam, ce qui a plus ou moins mis un terme à celle-ci. Je ne serais pas autrement surpris que son récent papier ait un effet similaire sur la guerre en Ukraine, ce qui viendrait juste à point maintenant que les contrats de reconstruction sont signés par les « parties prenantes ». Excellent timing, vous ne trouvez pas?

Maintenant que le prix du gaz a grimpé et permettra:

  • aux États-Unis de faire un malheur sur le marché européen,
  • à la Russie – qui a, comme vous le savez, continué de verser à l’Ukraine sa redevance pour le gazoduc Brotherhood, le nom est bien trouvé – de le vendre à un prix plus juste à ses nouveaux clients et
  • de maintenir un prix de l’énergie surévalué en Europe de l’Ouest,

et maintenant que le complexe militaro-industriel américain va pouvoir décrocher de juteux contrats pour renouveler stocks nationaux et européens, à quoi sert encore la guerre en Ukraine? Business is business.

À propos de business, vous vous souvenez de ces professionnels de l’énergie qui s’étonnaient de l’absence de brume de méthane au-dessus des eaux bouillonnantes de la mer Baltique et allaient jusqu’à douter (voir en fin d’article) que le sabotage ait vraiment eu lieu? C’est rentré dans l’ordre: les photos publiées depuis montrent une brume très visible. C’était donc bien un attentat.

Je vous laisse avec cette histoire – réelle – dont je ne peux malheureusement plus vous fournir la source, le magazine qui la mentionnait ayant été détruit dans l’inondation de juillet 2020. Il faudra me croire sur parole mais vous pouvez me faire confiance, je ne suis pas médecin.

Ça se passe dans un pays africain (je ne suis plus certain duquel) dans les années 1980. Le pays est en pleine turbulence politique, comme c’est souvent le cas là-bas, des guerrilleros/terroristes commettent des attentats un peu partout, notamment sur les voies ferrées qu’ils font sauter à la dynamite. Ça leur coûte cher, ça emmerde les pauvres cheminots, bref ce n’est pas la bonne solution. Ils concluent donc l’accord suivant: les trains s’immobiliseront aux endroits que leur indiquera la guerrilla, le nombre de jours qu’il aurait fallu pour réparer la voie si on y avait détoné une charge. Résultat: économie d’explosifs, de matériel, d’efforts et de temps pour tout le monde et les trains sont pareillement immobilisés.

Je vous laisse méditer là-dessus.


La nouvelle vraiment importante de la semaine: ma belle-soeur a recueilli un petit chien abandonné dans un carrefour. Il est adorable, l’air un peu perdu mais de l’amour et des soins devraient arranger ça. Je n’ai pas de mot pour les gens qui l’ont abandonné. En France, il n’y a pas que le Président qui maltraite les petits.


Bientôt sur vos écrans

  • Vous pensez que j’ai fini de dire du mal de l’Allemagne? Je ne fais que commencer. Et des États-Unis. Et de la Russie. Et de tout ce qui a un gouvernement. C’est parce qu’on ne m’a pas aimé quand j’étais petit.
  • Peut-être arriverai-je à boucler les deux articles que je prépare depuis des semaines, « Faux procès » et « Le Grand Bluff »?
  • Pour le reste, on verra selon mon humeur: un peu de climat, un peu d’agriculture, un peu de Covid, un peu de psyops, un peu de tout, que j’assaisonnerai d’un brin de philosophie et d’un grain de sel pour faire passer. En bref, un peu de tout ce qui pourrait faire douter de l’humanité, le but ultime de toute cette merde.

Et un bon lundi à tous!

Comment l’Amérique a mis hors service le gazoduc Nord Stream – par Seymour Hersh.

Je commenterai cet article dans un que je publierai séparément.

Source.


Comment l’Amérique a mis hors service le gazoduc Nord Stream

Le New York Times en parlé comme d’un « mystère », mais les États-Unis ont exécuté une opération maritime secrète qui a été gardée secrète – jusqu’à présent

Seymour Hersh

8 février

Le centre de plongée et de sauvetage de la Marine américaine se trouve dans un endroit aussi obscur que son nom, sur ce qui était autrefois un chemin de campagne dans la zone rurale de Panama City, une station balnéaire aujourd’hui en plein essor dans le sud-ouest de la Floride, à 70 miles au sud de la frontière de l’Alabama. Le complexe du centre est aussi ordinaire que son emplacement: une morne structure en béton datant de l’après-guerre qui ressemble à un lycée professionnel de la banlieue ouest de Chicago. Une laverie automatique et une école de danse se trouvent de l’autre côté de ce qui est maintenant une route à quatre voies.

Depuis des décennies, le centre forme des plongeurs en eaux profondes hautement qualifiés qui, après avoir été affectés à des unités militaires américaines dans le monde entier, sont capables d’effectuer des plongées techniques pour faire le bien – en utilisant des explosifs C4 pour débarrasser les ports et les plages des débris et des munitions non explosées – et le mal, comme faire sauter des plates-formes pétrolières étrangères, obstruer les valves d’admission des centrales électriques sous-marines, détruire les écluses des canaux de navigation essentiels. Le centre de Panama City, qui possède la deuxième plus grande piscine couverte d’Amérique, était l’endroit idéal pour recruter les meilleurs, et les plus taciturnes, diplômés de l’école de plongée qui ont réussi l’été dernier à faire ce qu’ils avaient été autorisés à faire à 260 pieds sous la surface de la mer Baltique.

En juin dernier, les plongeurs de la marine, opérant sous le couvert d’un exercice de l’OTAN largement médiatisé au milieu de l’été, connu sous le nom de BALTOPS 22, ont placé les explosifs déclenchables à distance qui, trois mois plus tard, ont détruit trois des quatre gazoducs Nord Stream, selon une source disposant d’une connaissance directe de la planification opérationnelle.

Deux de ces gazoducs, connus sous le nom de Nord Stream 1, approvisionnaient depuis plus de dix ans l’Allemagne et une grande partie de l’Europe occidentale en gaz naturel russe bon marché. Une deuxième paire de gazoducs, appelée Nord Stream 2, avait été construite mais n’était pas encore opérationnelle. Au moment où les troupes russes se massent à la frontière ukrainienne et où la guerre la plus sanglante en Europe depuis 1945 se profile, le président Joseph Biden voit dans ces gazoducs un moyen pour Vladimir Poutine de mettre le gaz naturel au service de ses ambitions politiques et territoriales.

Sollicitée pour un commentaire, Adrienne Watson, une porte-parole de la Maison Blanche, a déclaré dans un courriel: « C’est faux et complètement fictif. » Tammy Thorp, une porte-parole de la Central Intelligence Agency, a également écrit « Cette affirmation est complètement et totalement fausse. »

La décision de Biden de saboter les gazoducs est intervenue après plus de neuf mois de débats très secrets au sein de la communauté de sécurité nationale de Washington sur la meilleure façon d’atteindre cet objectif. Pendant la majeure partie de cette période, la question n’était pas de savoir s’il fallait effectuer la mission, mais comment l’effectuer sans laisser d’indice manifeste sur l’identité du responsable.

Il y avait une raison bureaucratique essentielle pour s’appuyer sur les diplômés de l’école de plongée du centre spécialisé de Panama City. Les plongeurs n’appartenaient qu’à la Marine et n’étaient pas membres du Commandement des Opérations Spéciales des États-Unis, dont les opérations secrètes doivent être signalées au Congrès et faire l’objet d’un briefing préalable auprès des dirigeants du Sénat et de la Chambre des Représentants – le fameux Gang des Huit. L’administration Biden faisait tout son possible pour éviter les fuites pendant que la planification se déroulait à la fin de 2021 et dans les premiers mois de 2022.

Le président Biden et son équipe de politique étrangère – le Conseiller à la Sécurité Nationale Jake Sullivan, le Secrétaire d’État Tony Blinken, et Victoria Nuland, le Sous-Secrétaire d’État à la Politique – avaient exprimé haut et fort leur hostilité aux deux gazoducs, qui traversaient côte à côte la mer Baltique sur 750 miles depuis deux ports différents dans le nord-est de la Russie près de la frontière estonienne, passant près de l’île danoise de Bornholm avant de rejoindre le nord de l’Allemagne.

Cette route directe, qui évitait tout transit par l’Ukraine, avait été une bénédiction pour l’économie allemande, qui bénéficiait d’une abondance de gaz naturel russe bon marché – suffisamment pour faire tourner ses usines et chauffer ses maisons, tout en permettant aux distributeurs allemands de vendre le gaz excédentaire, avec un bénéfice, dans toute l’Europe occidentale. Une action qui pourrait être attribuée à l’administration violerait les promesses américaines de minimiser le conflit direct avec la Russie. Le secret était essentiel.

Dès ses premiers jours, Nord Stream 1 a été considéré par Washington et ses partenaires anti-russes de l’OTAN comme une menace pour la domination occidentale. La société holding à l’origine du projet, Nord Stream AG, a été constituée en Suisse en 2005 en partenariat avec Gazprom, une société russe cotée en bourse qui génère d’énormes profits pour ses actionnaires et qui est dominée par des oligarques connus pour être sous l’emprise de Poutine. Gazprom contrôlait 51% de la société, quatre entreprises européennes du secteur de l’énergie – une en France, une aux Pays-Bas et deux en Allemagne – se partageant les 49% d’actions restantes et ayant le droit de contrôler les ventes en aval du gaz naturel bon marché aux distributeurs locaux en Allemagne et en Europe occidentale. Les bénéfices de Gazprom étaient partagés avec le gouvernement russe, et les recettes publiques tirées du gaz et du pétrole étaient estimées certaines années à 45% du budget annuel de la Russie.

Les craintes politiques de l’Amérique étaient réelles: Poutine disposerait désormais d’une source de revenus supplémentaire et indispensable, et l’Allemagne et le reste de l’Europe occidentale deviendraient dépendants du gaz naturel à bas prix fourni par la Russie – tout en diminuant la dépendance européenne vis-à-vis de l’Amérique. En fait, c’est exactement ce qui s’est passé. De nombreux Allemands ont vu Nord Stream 1 comme faisant partie de la délivrance de la célèbre théorie de l’Ostpolitik de l’ancien chancelier Willy Brandt, qui permettrait à l’Allemagne d’après-guerre de se réhabiliter, ainsi que d’autres nations européennes détruites pendant la Seconde Guerre mondiale, en utilisant, entre autres initiatives, le gaz russe bon marché pour alimenter un marché et une économie commerciale prospères en Europe occidentale.

Nord Stream 1 était suffisamment dangereux, selon l’OTAN et Washington, mais Nord Stream 2, dont la construction s’est achevée en septembre 2021, doublerait, s’il était approuvé par les régulateurs allemands, la quantité de gaz bon marché qui serait disponible pour l’Allemagne et l’Europe occidentale. Le deuxième gazoduc fournirait également suffisamment de gaz pour plus de 50% de la consommation annuelle de l’Allemagne. Les tensions ne cessaient de croître entre la Russie et l’OTAN, soutenues par la politique étrangère agressive de l’administration Biden.

L’opposition à Nord Stream 2 s’est embrasée à la veille de l’investiture de Biden en janvier 2021, lorsque les républicains du Sénat, menés par Ted Cruz du Texas, ont soulevé à plusieurs reprises la menace politique du gaz naturel russe bon marché lors de l’audition de confirmation de Blinken au poste de secrétaire d’État. À ce moment-là, un Sénat unanime avait réussi à faire passer une loi qui, comme Cruz l’a dit à Blinken, « a stoppé [le gazoduc] dans son élan ». Il faudrait une énorme pression politique et économique de la part du gouvernement allemand, alors dirigé par Angela Merkel, pour que le second pipeline soit mis en service.

Biden tiendrait-il tête aux Allemands? Blinken a répondu par l’affirmative, mais a ajouté qu’il n’avait pas discuté des spécificités du point de vue du futur président. « Je sais qu’il est fermement convaincu que c’est une mauvaise idée, le Nord Stream 2 », a-t-il déclaré. « Je sais qu’il voudrait que nous utilisions tous les outils de persuasion dont nous disposons pour convaincre nos amis et partenaires, y compris l’Allemagne, de ne pas aller de l’avant avec ce projet. »

Quelques mois plus tard, alors que la construction du deuxième gazoduc touchait à sa fin, Biden céda. En mai, dans un revirement étonnant, l’administration renonça aux sanctions contre Nord Stream AG, un responsable du département d’État concédant que tenter d’arrêter le gazoduc par le biais de sanctions et de la diplomatie avait « toujours été un pari risqué ». En coulisses, des responsables de l’administration auraient exhorté le président ukrainien Volodymyr Zelensky, alors menacé d’invasion par la Russie, à ne pas critiquer cette décision.

Les conséquences furent immédiates. Les républicains du Sénat, menés par Cruz, annoncèrent un blocage immédiat de toutes les nominations de Biden en matière de politique étrangère et retardèrent l’adoption du projet de loi annuel sur la défense pendant des mois, jusqu’à l’automne. Politico décrivit plus tard la volte-face de Biden sur le deuxième oléoduc russe comme « la principale décision, sans doute plus que le retrait militaire chaotique d’Afghanistan, qui a mis en péril l’agenda de Biden ».

L’administration était en difficulté, malgré un sursis dans la crise à la mi-novembre, lorsque les régulateurs allemands de l’énergie suspendirent l’approbation du deuxième gazoduc Nord Stream. Les prix du gaz naturel bondirent de 8% en quelques jours, alors que l’Allemagne et l’Europe craignaient de plus en plus que la suspension du gazoduc et la possibilité croissante d’une guerre entre la Russie et l’Ukraine n’entraînent un hiver froid très malvenu. La position d’Olaf Scholz, le nouveau chancelier allemand, n’était pas claire pour Washington. Quelques mois plus tôt, après la chute de l’Afghanistan, Scholtz avait publiquement soutenu l’appel du président français Emmanuel Macron en faveur d’une politique étrangère européenne plus autonome lors d’un discours à Prague – suggérant clairement une moindre dépendance à l’égard de Washington et de ses actions mercuriales.

Pendant tout ce temps, les troupes russes se renforçaient régulièrement et de manière inquiétante aux frontières de l’Ukraine, et fin décembre, plus de 100 000 soldats étaient en position de frapper depuis le Belarus et la Crimée. L’inquiétude montait à Washington, avec notamment une estimation de Blinken selon laquelle ces effectifs pourraient être « doublés en peu de temps ».

L’attention de l’administration se porta à nouveau sur Nord Stream. Tant que l’Europe resterait dépendante de ce gazoduc pour obtenir du gaz naturel bon marché, Washington craignait que des pays comme l’Allemagne soient réticents à fournir à l’Ukraine l’argent et les armes dont elle avait besoin pour vaincre la Russie.

C’est dans ce moment d’incertitude que Biden a autorisé Jake Sullivan à réunir un groupe interagences pour élaborer un plan.

Toutes les options devaient être mises sur la table. Mais une seule allait émerger.

PLANIFICATION

En décembre 2021, deux mois avant que les premiers chars russes n’entrent en Ukraine, Jake Sullivan réunit un groupe de travail nouvellement formé – des hommes et des femmes des chefs d’état-major interarmées, de la CIA, du Département d’État et du Département du Trésor – et lui demanda des recommandations sur la manière de répondre à l’invasion imminente de Poutine.

Ce serait la première d’une série de réunions top secrètes, dans une salle sécurisée au dernier étage de l’ancien bâtiment du bureau exécutif (Old Executive Office Building), adjacent à la Maison Blanche, qui était également le siège du Comité Consultatif du Président sur le Renseignement Etranger (President’s Foreign Intelligence Advisory Board – PFIAB). Il y eut les habituelles discussions contradictoires qui aboutirent finalement à une question préliminaire cruciale: la recommandation transmise par le groupe au président serait-elle réversible – par exemple, une nouvelle série de sanctions et de restrictions monétaires – ou irréversible – c’est-à-dire des actions cinétiques qui ne pourraient être annulées?

Ce qui apparut clairement aux participants, selon la source ayant une connaissance directe du processus, c’est que M. Sullivan voulait que le groupe élabore un plan de destruction des deux pipelines Nord Stream et qu’il répondait aux souhaits du président.

LES JOUEURS De gauche à droite: Victoria Nuland, Anthony Blinken et Jake Sullivan.

Au cours des réunions suivantes, les participants débattirent des options d’attaque. La Marine proposa d’utiliser un sous-marin récemment mis en service pour attaquer directement le pipeline. L’armée de l’air envisagea de larguer des bombes à retardement qui pourraient être déclenchées à distance. La CIA fit valoir que, quelle que soit la solution retenue, elle devait être secrète. Toutes les personnes impliquées comprenaient les enjeux. « Ce n’est pas une affaire de gamins », a déclaré la source. Si l’attaque pouvait être attribuée aux États-Unis, « c’est un acte de guerre ».

À l’époque, la CIA était dirigée par William Burns, un ancien ambassadeur en Russie aux manières douces qui avait occupé le poste de Secrétaire d’État adjoint dans l’administration Obama. Burns a rapidement autorisé un groupe de travail de l’Agence dont les membres ad hoc comprenaient – par hasard – quelqu’un qui connaissait les capacités des plongeurs en eaux profondes de la Marine à Panama City. Au cours des semaines suivantes, les membres du groupe de travail de la CIA commencèrent à élaborer un plan pour une opération secrète qui utiliserait des plongeurs en eaux profondes pour déclencher une explosion le long du pipeline.

Un tel projet avait déjà été réalisé auparavant. En 1971, les services de renseignements américains apprenaient de sources encore non divulguées que deux importantes unités de la Marine russe communiquaient via un câble sous-marin enfoui dans la mer d’Okhotsk, sur la côte extrême-orientale de la Russie. Le câble reliait un commandement régional de la marine au quartier général continental de Vladivostok.

Une équipe triée sur le volet, composée d’agents de la Central Intelligence Agency et de la National Security Agency, fut réunie quelque part dans la région de Washington, sous couverture, et élabora un plan, recourant à des plongeurs de la Marine, à des sous-marins modifiés et à un véhicule de sauvetage en haute mer, qui réussit, après de nombreux essais et erreurs, à localiser le câble russe. Les plongeurs installèrent un dispositif d’écoute sophistiqué sur le câble qui réussit à intercepter le trafic russe et à l’enregistrer sur un système à bande.

La NSA apprit que des officiers supérieurs de la Marine russe, convaincus de la sécurité de leur lien de communication, discutaient avec leurs pairs sans cryptage. Le dispositif d’enregistrement et sa bande devaient être remplacés tous les mois et le projet se poursuivit allègrement pendant une décennie jusqu’à ce qu’il soit compromis par un technicien civil de la NSA âgé de quarante-quatre ans, Ronald Pelton, qui parlait couramment le russe. Pelton fut trahi par un transfuge russe en 1985 et condamné à la prison. Les Russes ne lui avaient versé que 5 000 dollars pour ses révélations sur l’opération, ainsi que 35 000 dollars pour d’autres données opérationnelles russes qu’il avait fournies et qui n’ont jamais été rendues publiques.

Ce succès sous-marin, dont le nom de code était Ivy Bells, était novateur et risqué, et avait permis d’obtenir des renseignements inestimables sur les intentions et la planification de la Marine russe.

Pourtant, le groupe interagences était initialement sceptique quant à l’enthousiasme de la CIA pour une attaque secrète en haute mer. Il y avait trop de questions sans réponse. Les eaux de la mer Baltique étaient fortement patrouillées par la Marine russe et il n’y avait aucune plate-forme pétrolière pouvant servir de couverture à une opération de plongée. Les plongeurs devraient-ils se rendre en Estonie, juste de l’autre côté de la frontière avec les quais de chargement de gaz naturel de la Russie, pour s’entraîner en vue de la mission? « Ce serait une vrai merdier », dit-on à l’Agence.

Tout au long de « toutes ces manigances », a déclaré la source, « certains collaborateurs de la CIA et du département d’État disaient: « Ne faites pas ça. C’est stupide et ce sera un cauchemar politique si ça se sait ».

Néanmoins, au début de 2022, le groupe de travail de la CIA fit son rapport au groupe interagences de Sullivan: « Nous avons un moyen de faire sauter les pipelines. »

La suite fut stupéfiante. Le 7 février, moins de trois semaines avant l’invasion apparemment inévitable de l’Ukraine par la Russie, Biden rencontra dans son bureau de la Maison Blanche le Chancelier allemand Olaf Scholz, qui, après quelques hésitations, était maintenant fermement rallié à l’équipe américaine. Lors du point de presse qui suivit, M. Biden déclara de manière provocante: « Si la Russie envahit… il n’y aura plus de Nord Stream 2. Nous y mettrons fin.« 

Vingt jours plus tôt, la Sous-Secrétaire Nuland avait délivré essentiellement le même message lors d’un briefing du Département d’État, avec une faible couverture médiatique. « Je veux être très claire avec vous aujourd’hui », déclarait-elle en réponse à une question. « Si la Russie envahit l’Ukraine, d’une manière ou d’une autre, Nord Stream 2 n’ira pas de l’avant.« 

Plusieurs des personnes impliquées dans la planification de la mission du pipeline furent consternées par ce qu’elles considéraient comme des références indirectes à l’attaque.

« C’était comme mettre une bombe atomique sur le sol de Tokyo et dire aux Japonais que nous allons la faire exploser », a déclaré la source. « Le plan prévoyait que les options soient exécutées après l’invasion et ne soient pas annoncées publiquement. Biden ne l’a tout simplement pas compris ou l’a ignoré. »

L’indiscrétion de Biden et de Nuland, s’il s’agit bien de cela, a pu frustrer certains des planificateurs. Mais elle aura aussi créé une opportunité. Selon la source, certains hauts responsables de la CIA déterminèrent que faire sauter le gazoduc « ne pouvait plus être considéré comme une option secrète parce que le Président venait d’annoncer que nous savions comment le faire. »

Le projet de faire sauter Nord Stream 1 et 2 fut soudainement rétrogradé d’opération secrète nécessitant que le Congrès soit informé à une opération considérée comme opération de renseignement hautement classifiée avec le soutien de l’armée américaine. Selon la loi, explique la source, « il n’y avait plus d’obligation légale de signaler l’opération au Congrès. Ils n’avaient plus qu’à la faire, mais elle devait rester secrète. Les Russes ont une surveillance superlative de la mer Baltique. »

Les membres du groupe de travail de l’Agence n’avaient pas de contact direct avec la Maison Blanche, et souhaitaient vivement savoir si le Président pensait ce qu’il avait dit – c’est-à-dire si la mission était maintenant lancée. La source se souvient: « Bill Burns revient et dit: « Faites-le ».

La marine norvégienne ne tarda pas à trouver le bon endroit, dans les eaux peu profondes de la mer Baltique, à quelques kilomètres de l’île danoise de Bornholm.

L’OPÉRATION

La Norvège était l’endroit idéal pour servir de base à la mission.

Au cours des dernières années de crise Est-Ouest, l’armée américaine a largement étendu sa présence à l’intérieur de la Norvège, dont la frontière occidentale s’étend sur 1 400 miles le long de l’océan Atlantique Nord et se confond avec la Russie au-dessus du Cercle Polaire. Le Pentagone a créé des emplois et des contrats bien rémunérés, au milieu de quelques controverses locales, en investissant des centaines de millions de dollars pour moderniser et agrandir les installations de la Marine et de l’Armée de l’Air américaines en Norvège. Les nouveaux travaux comprenaient, surtout, un radar à ouverture synthétique avancé, situé très au nord, capable de pénétrer profondément en Russie et mis en ligne juste au moment où la communauté du renseignement américaine perdait l’accès à une série de sites d’écoute à longue portée en Chine.

Une base de sous-marins américains récemment remise à neuf, qui était en construction depuis des années, était devenue opérationnelle et davantage de sous-marins américains étaient désormais en mesure de travailler en étroite collaboration avec leurs collègues norvégiens pour surveiller et espionner une importante redoute nucléaire russe située à 250 miles à l’est, sur la péninsule de Kola. Les États-Unis ont également agrandi considérablement une base aérienne norvégienne dans le nord du pays et livré à l’armée de l’air norvégienne une flotte d’avions de patrouille P8 Poseidon construits par Boeing pour renforcer son espionnage à longue portée de tout ce qui concerne la Russie.

En retour, le gouvernement norvégien a suscité la colère des libéraux et de certains modérés de son parlement en novembre dernier en adoptant un Accord de Coopération de Défense Supplémentaire (SDCA – Supplementary Defense Cooperation Agreement). En vertu de ce nouvel accord, le système juridique américain sera compétent dans certaines « zones convenues » du Nord pour les soldats américains accusés de crimes en dehors de la base, ainsi que pour les citoyens norvégiens accusés ou soupçonnés d’interférer avec le travail de la base.

La Norvège a été l’un des premiers signataires du traité de l’OTAN en 1949, au début de la Guerre Froide. Aujourd’hui, le commandant suprême de l’OTAN est Jens Stoltenberg, un anticommuniste convaincu, qui a été Premier Ministre de Norvège pendant huit ans avant d’accéder à son haut poste à l’OTAN, avec le soutien des États-Unis, en 2014. C’est un partisan de la ligne dure sur tout ce qui concerne Poutine et la Russie, qui a coopéré avec les services de renseignement américains depuis la guerre du Vietnam. Depuis, on lui fait entièrement confiance. « Il est le gant qui sied à la main américaine », a déclaré la source.

À Washington, les planificateurs savaient qu’ils devaient se rendre en Norvège. « Ils détestaient les Russes et la Marine norvégienne regorgeait d’excellents marins et plongeurs qui avaient une expérience de plusieurs générations dans l’exploration très rentable du pétrole et du gaz en haute mer », a déclaré la source. On pouvait également leur faire confiance pour garder la mission secrète. (Les Norvégiens peuvent avoir poursuivi d’autres intérêts. La destruction de Nord Stream – si les Américains y parvenaient – permettrait à la Norvège de vendre beaucoup plus de son propre gaz naturel à l’Europe).

Au mois de mars, quelques membres de l’équipe se rendirent en Norvège pour rencontrer les Services Secrets et la Marine norvégienne. L’une des questions clés était de savoir où exactement dans la mer Baltique se trouvait le meilleur endroit pour placer les explosifs. Nord Stream 1 et 2, qui comportent chacun deux ensembles de pipelines, étaient séparés d’un peu plus d’un mile sur la majeure partie du trajet, à mesure qu’ils se dirigeaient vers le port de Greifswald, à l’extrême nord-est de l’Allemagne.

La Marine norvégienne ne tarda pas à trouver le bon endroit, dans les eaux peu profondes de la mer Baltique, à quelques kilomètres de l’île danoise de Bornholm. Les pipelines sont distants de plus d’un mile le long d’un plancher océanique qui n’a que 260 pieds de profondeur. Cette profondeur était tout à fait à la portée des plongeurs qui, opérant à partir d’un chasseur de mines norvégien de classe Alta, plongeraient avec un mélange d’oxygène, d’azote et d’hélium sortant de leurs bouteilles et placeraient des charges de C4 sur les quatre pipelines avec des couvercles de protection en béton. Ce serait un travail fastidieux, long et dangereux, mais les eaux au large de Bornholm avaient un autre avantage: il n’y avait pas de grands courants de marée, qui auraient rendu la tâche de la plongée beaucoup plus difficile.

Après quelques recherches, les Américains étaient partants.

C’est à ce moment-là que l’obscur groupe de plongée profonde de la Marine à Panama City entra à nouveau en jeu. Les écoles de plongée en eaux profondes de Panama City, dont les stagiaires ont participé aux Ivy Bells, sont considérées comme une voie de garage peu prisée par les diplômés d’élite de l’Académie Navale d’Annapolis, qui recherchent généralement la gloire d’une affectation en tant que Seal, pilote de chasse ou sous-marinier. Si l’on doit devenir un « soulier noir » – c’est-à-dire un membre du commandement moins désirable des navires de surface – il y a toujours au moins une affectation sur un destroyer, un croiseur ou un navire amphibie. Le service le moins prestigieux de tous est celui des mouilleurs de mines. Ses plongeurs n’apparaissent jamais dans les films d’Hollywood, ni sur la couverture des magazines populaires.

« Les meilleurs plongeurs qualifiés pour la plongée profonde forment une communauté restreinte, et seuls les meilleurs sont recrutés pour l’opération et on leur dit de se préparer à être convoqués à la CIA à Washington », a déclaré la source.

Les Norvégiens et les Américains disposaient d’un lieu et d’agents, mais il y avait un autre souci: toute activité sous-marine inhabituelle dans les eaux de Bornholm pouvait attirer l’attention des marines suédoise et danoise, qui pouvaient la signaler.

Le Danemark avait également été l’un des premiers signataires de l’OTAN et était connu dans la communauté du renseignement pour ses liens particuliers avec le Royaume-Uni. La Suède avait demandé à adhérer à l’OTAN et avait fait preuve d’une grande habileté dans la gestion de ses systèmes de capteurs sonores et magnétiques sous-marins qui permettaient de repérer avec succès les sous-marins russes qui surgissaient occasionnellement dans les eaux éloignées de l’archipel suédois et étaient forcés de remonter à la surface.

Les Norvégiens se joignirent aux Américains pour insister sur le fait que certains hauts fonctionnaires du Danemark et de la Suède devaient être informés en termes généraux des éventuelles activités de plongée dans la région. De cette façon, quelqu’un de plus haut placé pouvait intervenir et empêcher qu’un rapport ne soit transmis à la chaîne de commandement, isolant ainsi l’opération du gazoduc. « Ce qu’on leur disait et ce qu’ils savaient étaient délibérément différents », m’a dit la source (l’ambassade de Norvège, invitée à commenter cette histoire, n’a pas répondu).

Les Norvégiens jouèrent un rôle clé dans la résolution d’autres obstacles. La Marine russe était connue pour posséder une technologie de surveillance capable de repérer et de déclencher des mines sous-marines. Les engins explosifs américains devaient être camouflés de manière à ce que le système russe les perçoive comme faisant partie de l’environnement naturel, ce qui nécessitait une adaptation à la salinité spécifique de l’eau. Les Norvégiens avaient une solution.

Les Norvégiens avaient également une solution à la question cruciale du moment où l’opération devait avoir lieu. Chaque année, au mois de juin, depuis 21 ans, la Sixième Flotte américaine, dont le navire amiral est basé à Gaeta, en Italie, au sud de Rome, parraine un exercice majeur de l’OTAN en mer Baltique, auquel participent de nombreux navires alliés de la région. L’exercice actuel, qui aurait lieu en juin, serait connu sous le nom de Baltic Operations 22, ou BALTOPS 22. Les Norvégiens suggérèrent que ce serait la couverture idéale pour poser les mines.

Les Américains apportèrent un élément essentiel: ils convainquirent les planificateurs de la Sixième Flotte d’ajouter au programme un exercice de recherche et développement. L’exercice, tel que rendu public par la Marine, impliquait la Sixième Flotte en collaboration avec les « centres de recherche et de guerre » de la Marine. L’événement en mer se déroulerait au large de l’île de Bornholm et impliquerait des équipes de plongeurs de l’OTAN qui poseraient des mines, les équipes concurrentes utilisant les dernières technologies sous-marines pour les trouver et les détruire.

C’était à la fois un exercice utile et une couverture ingénieuse. Les gars de Panama City feraient leur travail et les explosifs C4 seraient en place à la fin de BALTOPS22, avec une minuterie de 48 heures. Tous les Américains et les Norvégiens seraient partis depuis longtemps à la première explosion.

Les jours défilaient. « L’horloge faisait tic-tac, et nous étions proches de la mission accomplie », a déclaré la source.

Et puis: Washington a changé d’avis. Les bombes seraient toujours placées pendant les BALTOPS, mais la Maison Blanche craignait qu’une fenêtre de deux jours pour leur détonation soit trop proche de la fin de l’exercice, et qu’il soit évident que l’Amérique était impliquée.

Au lieu de cela, la Maison Blanche présenta une nouvelle demande: « Les gars sur le terrain peuvent-ils trouver un moyen de faire exploser les pipelines plus tard sur commande? »

Certains membres de l’équipe de planification étaient furieux et frustrés par l’indécision apparente du Président. Les plongeurs de Panama City s’étaient exercés à plusieurs reprises à poser le C4 sur les pipelines, comme ils l’auraient fait pendant les BALTOPS, mais l’équipe en Norvège devait maintenant trouver un moyen de donner à Biden ce qu’il voulait – la possibilité de donner un ordre d’exécution réussi au moment de son choix.

Se voir confier un changement arbitraire de dernière minute était une chose que la CIA avait l’habitude de gérer. Mais cela ravivait également les inquiétudes de certains quant à la nécessité et à la légalité de l’opération dans son ensemble.

Les ordres secrets du Président évoquaient également le dilemme de la CIA à l’époque de la guerre du Vietnam, lorsque le Président Johnson, confronté à un mécontentement croissant à l’égard de la guerre du Vietnam, ordonna à l’Agence de violer sa charte – qui lui interdisait expressément d’opérer à l’intérieur des États-Unis – en espionnant les leaders anti-guerre pour déterminer s’ils étaient contrôlés par la Russie communiste.

L’Agence finit par acquiescer et, tout au long des années 1970, il apparut clairement jusqu’où elle avait été prête à aller. À la suite des scandales du Watergate, des journaux révélèrent que l’Agence espionnait des citoyens américains, qu’elle participait à l’assassinat de dirigeants étrangers et qu’elle sapait le gouvernement socialiste de Salvador Allende.

Ces révélations menèrent à une série d’audiences spectaculaires au milieu des années 1970 au Sénat, dirigées par Frank Church de l’Idaho, qui montrèrent clairement que Richard Helms, le directeur de l’Agence à l’époque, acceptait l’obligation de faire ce que le Président voulait, même si cela signifiait violer la loi.

Dans un témoignage à huis clos non publié, Helms expliqua avec regret que « on a presque une Immaculée Conception quand on fait quelque chose » sous les ordres secrets d’un Président. « Que ce soit bien ou mal, [la CIA] travaille selon des règles et des règles de base différentes de celles de toute autre partie du gouvernement ». Il disait essentiellement aux Sénateurs que lui, en tant que chef de la CIA, comprenait qu’il avait travaillé pour la Couronne, et non pour la Constitution.

Les Américains à l’œuvre en Norvège fonctionnaient selon la même dynamique et se mirent consciencieusement à travailler sur le nouveau problème – comment faire détoner à distance les explosifs C4 sur l’ordre de Biden. Il s’agissait d’une mission beaucoup plus exigeante que ce que les gens de Washington pouvaient imaginer. L’équipe en Norvège n’avait aucun moyen de savoir quand le Président appuierait sur le bouton. Serait-ce dans quelques semaines, dans plusieurs mois, dans six mois ou plus?

Le C4 fixé aux gazoducs serait déclenché par une bouée sonar larguée par un avion à la dernière minute, mais la procédure faisait appel à la technologie de traitement des signaux la plus avancée. Une fois en place, les dispositifs de temporisation fixés à l’un des quatre gazoducs pourraient être déclenchés accidentellement par le mélange complexe de bruits de fond océaniques dans la mer Baltique, qui connaît un trafic intense: navires proches ou éloignés, forages sous-marins, événements sismiques, vagues et même créatures marines. Pour éviter cela, la bouée sonar, une fois en place, émettrait une séquence de sons uniques de basse fréquence, un peu comme ceux émis par une flûte ou un piano, qui seraient reconnus par le dispositif de chronométrage et déclencheraient les explosifs après un délai prédéfini. (« Il faut un signal suffisamment robuste pour qu’aucun autre signal ne puisse accidentellement envoyer une impulsion qui déclenche les explosifs », m’a dit le Dr Theodore Postol, professeur émérite de science, technologie et politique de sécurité nationale au MIT. M. Postol, qui a été conseiller scientifique auprès du Chef des Opérations Navales du Pentagone, a déclaré que le problème auquel était confronté le groupe en Norvège en raison du retard de Biden était une question de chance: « Plus les explosifs restent longtemps dans l’eau, plus il y a de risques qu’un signal aléatoire déclenche les bombes »).

Le 26 septembre 2022, un avion de surveillance P8 de la marine norvégienne effectua un vol apparemment de routine et largua une bouée sonar. Le signal se propagea sous l’eau, d’abord vers Nord Stream 2, puis vers Nord Stream 1. Quelques heures plus tard, les explosifs C4 de forte puissance furent déclenchés et trois des quatre gazoducs furent mis hors service. En l’espace de quelques minutes, on put voir les mares de méthane qui restaient dans les gazoducs fermés se répandre à la surface de l’eau et le monde apprit que quelque chose d’irréversible s’était produit.

RETOMBÉES

Immédiatement après l’attentat aux gazoducs, les médias américains le traitèrent comme un mystère non résolu. La Russie fut citée à plusieurs reprises comme coupable probable, sous I’influence de fuites calculées en provenance de la Maison Blanche, mais sans jamais établir un motif clair pour un tel acte d’autosabotage, au-delà de la simple vengeance. Quelques mois plus tard, lorsqu’il apparut que les autorités russes avaient discrètement obtenu des estimations du coût de la réparation des gazoducs, le New York Times décrivit cette nouvelle comme « compliquant les théories sur l’identité des auteurs » de l’attaque. Aucun grand journal américain ne se pencha sur les menaces antérieures proférées par Biden et la Sous-Secrétaire d’État Nuland à l’encontre des gazoducs.

Si les raisons pour lesquelles la Russie chercherait à détruire son propre gazoduc lucratif n’ont jamais été claires, la justification la plus éloquente de l’action du Président est venue du Secrétaire d’État Blinken.

Interrogé lors d’une conférence de presse en septembre dernier sur les conséquences de l’aggravation de la crise énergétique en Europe occidentale, Blinken décrit le moment comme potentiellement bénéfique:

« C’est une occasion formidable de supprimer une fois pour toutes la dépendance à l’égard de l’énergie russe et donc de priver Vladimir Poutine de l’utilisation de l’énergie comme arme pour faire avancer ses desseins impériaux. C’est très important et cela offre une formidable opportunité stratégique pour les années à venir, mais en attendant, nous sommes déterminés à faire tout ce qui est en notre pouvoir pour nous assurer que les conséquences de tout cela ne soient pas supportées par les citoyens de nos pays ou, d’ailleurs, du monde entier. »

Plus récemment, Victoria Nuland a exprimé sa satisfaction quant à la disparition du plus récent des gazoducs. Témoignant lors d’une audition de la Commission des Affaires Étrangères du Sénat fin janvier, elle a déclaré au Sénateur Ted Cruz: « Comme vous, je suis, et je pense que l’Administration est, très satisfaite de savoir que Nord Stream 2 est maintenant, comme vous aimez le dire, un morceau de métal au fond de la mer. »

La source avait une vision beaucoup plus prosaïque de la décision de Biden de saboter plus de 1 500 miles du gazoduc de Gazprom à l’approche de l’hiver. « Eh bien », a-t-il dit en parlant du Président, « je dois admettre que ce type a une paire de couilles. Il a dit qu’il allait le faire, et il l’a fait. »

Interrogé sur les raisons pour lesquelles il pense que les Russes n’ont pas réagi, il a répondu cyniquement: « Peut-être qu’ils voudraient avoir la capacité de faire les mêmes choses que les États-Unis ».

« C’était une belle histoire de couverture », a-t-il poursuivi. « Derrière, il y avait une opération secrète qui plaçait des experts sur le terrain et des équipements qui fonctionnaient sur un signal secret.

« La seule faille était la décision de le faire ».

Sur le pic pétrolier en tant que nouveau crime de tromperie infligé au monde par les banquiers centraux pour soutenir leur programme de contrôle et de mort et détourner l’opposition à ce programme – par Katherine Watt.

Une analyse du « pic pétrolier », pour complèter le papier précédent. Katherine fait partie des quelques très rares analystes à qui je fais encore confiance à ce stade, avec Sasha Latypova, Catherine Austin Fitts, John Titus, quelques médecins indépendants et bien entendu John Paul. J’avais traité du « pic pétrolier » avec notamment un papier de Gail Tverberg, qui s’appuie abondamment sur les travaux cités dans le présent article, et celui-ci de Eliott Freed, deux analyses que Katherine met ici très bien en perspective.

Vous pouvez commencer par la petite vidéo ci-dessous, très bien produite. Je ne suis pas fan de la chaîne PragerU mais il faut leur reconnaître le mérite d’être très factuels et rigoureux. C’est en anglais mais si vous activez d’abord les sous-titres, puis vous allez dans Règlages>Sous-titres>Traduire automatiquement>Français (de préférence), vous avez un sous-titrage nickel.

Source.


Sur le pic pétrolier en tant que nouveau crime de tromperie infligé au monde par les banquiers centraux pour soutenir leur programme de contrôle et de mort et détourner l’opposition à ce programme.

En plus du Covid-19, des armes biologiques injectables, des banques centrales, des monnaies fiduciaires, des programmes de géo-ingénierie et de changement climatique.

Katherine Watt

30 décembre 2022

Extrait du billet du 19 juillet 2022:

Commentaire d’un lecteur sur le billet de la semaine dernière intitulé « Thinking Through Possible Future Scenarios » [Réflexion sur les scénarios d’avenir possibles]:

L’inévitable désastre économique est-il toujours le lot des civilisations en chute libre? À la lumière de ce qui suit, veuillez commenter!

Perfect Storm, Energy, Finance and the End of Growth [Tempête parfaite, énergie, finance et fin de la croissance], rapport de Tim Morgan, Responsable Mondial de la Recherche pour le courtage Tullett Prebon, janvier 2013.

Ma réponse, légèrement étoffée:

Je l’ai téléchargé et l’ai parcouru.

Je me suis intéressée à ces questions à l’origine par le biais de la théorie du « pic pétrolier », en lisant le livre de Richard Heinberg de 2005 intitulé The Party’s Over: Oil, War and the Fate of Industrial Societies [La Fête est finie: Pétrole, guerre et destin des sociétés industrielles], qui exposait les implications des travaux du géologue et géophysicien M. King Hubbert sur les réserves de pétrole et le rendement énergétique de l’énergie investie (Energy Return on Energy Invested – EROEI).

Les travaux de Hubbert étaient liés aux effets des ressources pétrolières limitées sur les systèmes financiers et économiques qui dépendent d’un pétrole bon marché et facilement accessible pour fonctionner correctement.

Les systèmes financiers et économiques basés sur l’endettement, en particulier.

Les travaux de Hubbert et Heinberg étaient étroitement liés au rapport Limites de la Croissance publié par le Club de Rome en 1972.

De 2005 à 2020, j’ai considéré le pic pétrolier et l’EROEI comme des problèmes géochimiques et techniques qui nécessitaient une relocalisation des systèmes de prise de décision, d’alimentation, d’eau, de production économique et de distribution, en tant que réponses pratiques à la résolution des problèmes.

J’ai donc travaillé avec le Community Environmental Legal Defense Fund [Fonds de défense juridique de l’environnement communautaire] sur des projets de gouvernement local basés sur les droits, et j’ai créé et/ou soutenu plusieurs petites organisations travaillant sur le développement de systèmes alimentaires locaux, l’acquisition de compétences en homesteading et des campagnes de protection de l’approvisionnement en eau.

J’ai effectué des recherches et écrit sur ces questions dans une série de blogs destinés aux lecteurs de la communauté du New Jersey où j’ai vécu de 2002 à 2008, et de la communauté de Pennsylvanie où je vis depuis 2008. J’ai lancé Bailiwick News en 2016.

C’est dans cette arène que j’ai appris ce qu’est l’État administratif, en regardant les législateurs et les juges élus locaux se faire écraser – sans opposer beaucoup de résistance – par des administrateurs publics professionnels non élus, notamment des directeurs de canton, des avocats de canton et des directeurs de planification et de zonage, en collaboration avec des dirigeants d’entreprises privées et quasi privées, en particulier dans les domaines de l’investissement immobilier, du développement foncier et de l’ingénierie.

Cependant.

Depuis 2020, observant en temps réel la manipulation massive des données Covid pour influencer et contrôler le comportement des groupes et des individus, j’en suis arrivée à la conclusion que le rapport du Club de Rome sur les Limites de la Croissance, le mouvement du pic pétrolier, la panique de la surpopulation, la panique du changement climatique et autres, ont fait partie du même projet multigénérationnel d’opération de manipulation psychologique […] des mondialistes.

Rien que des mensonges.

Tous racontés dans le but d’obscurcir l’intellect, de désorienter, d’effrayer et de contrôler les hommes et les femmes.

Je ne connais pas le véritable état des réserves mondiales de pétrole; je sais seulement ce que l’Agence Internationale de l’Energie (créée en 1974) et d’autres institutions mondialistes capturées disent publiquement à propos des réserves de pétrole.

Il est possible que la surconsommation de ressources, l’endettement et l’effondrement économique soient toujours le lot des civilisations en chute libre, et qu’il s’agisse simplement d’un processus naturel à l’échelle mondiale, manipulé à des fins personnelles par les élites au sommet de la structure de pouvoir de la civilisation actuelle.

Mais il est également possible que cette histoire précise de surconsommation des ressources mondiales, de destruction écologique, de dette et d’effondrement économique soit créée, mise au point et/ou projetée dans l’esprit des gens du monde entier en ce moment même, par ces mêmes élites, non seulement pour leur gain personnel, mais aussi au service de Satan, dans le but de livrer les âmes humaines à la damnation éternelle en détruisant la foi en Dieu.

Aujourd’hui, je penche pour la deuxième interprétation des événements.

Le sujet du pic pétrolier est revenu récemment dans un fil de discussion sur le Substack de Sasha Latypova.

Un lecteur a commenté, adoptant la position selon laquelle les mondialistes « exterminent » les gens pour prévenir d’autres formes de chaos mortel, comme les famines, les crashs économiques et les guerres de ressources, en raison de la pénurie d’énergie fossile liée au pic pétrolier.

Il a cité ce même rapport « Perfect Storm » de 2013 de l’échange de juillet (ci-dessus) comme « le document définitif qui relie tout » et a désigné les sables bitumineux et le forage en eaux profondes comme preuves à l’appui de l’affirmation selon laquelle les limites naturelles des réserves de combustibles fossiles sont la motivation de base.

Comme je l’ai écrit en juillet, j’avais l’habitude de penser que le pic pétrolier était la clé, et j’ai travaillé principalement à partir de cette vision du monde de 2005 à 2020.

Je ne trouve plus ce cadre plausible, car je suis trop consciente de l’efficacité avec laquelle les mondialistes et leurs sbires manipulent les données, les informations et la propagande pour se rapprocher de leurs objectifs géopolitiques et autres, et de l’utilité de l’anxiété généralisée concernant le pic pétrolier et le changement climatique dans ce processus de manipulation.

Il est maintenant clair pour moi que la BRI [Banque des Règlements Internationaux] et ses propriétaires, ainsi que leurs pairs institutionnels dans d’autres organisations internationales (comme le Club de Rome/ »Limites à la Croissance« /Donella Meadows) sont en position, depuis très longtemps, de manipuler les données et les analyses produites par M. King Hubbert et d’autres géophysiciens, ainsi que des scientifiques de l’environnement/du climat, de telle sorte que « Limites à la Croissance » n’est pas un modèle basé sur des faits, mais une projection ou un plan basé sur leur intention et leur capacité à manipuler l’accès aux réserves de combustibles fossiles et à manipuler les aspects du climat, afin de soutenir leurs efforts pour centraliser le pouvoir et le contrôle.

Ils ont l’argent et la maîtrise du projet pour forer des kilomètres sous la mer à la recherche de pétrole, extraire du pétrole du sable à la vapeur et lâcher des bombes dans des trous, non pas parce que ce sont les seules sources d’approvisionnement restantes, mais simplement pour perpétuer la fraude.

C’est le même mode d’emploi que celui qu’ils utilisent pour manipuler les informations sur ce qui se passe dans le cadre du programme Covid, tuer et rendre malades des millions de personnes avec des injections d’armes biologiques, et mentir sur ce qu’ils font.

Je suis maintenant d’avis que « l’économie » n’est également qu’une fraude massive, et qu’aucun des chiffres présentés par les banquiers centraux au cours des 100 dernières années – ou plus – n’est digne de confiance ou ne devrait être utilisé pour prendre des décisions sociétales ou personnelles sur ce qu’il faut faire ensuite.

Ce ne sont que des mensonges, du début à la fin, racontés par les banquiers centraux, dans le but de centraliser le contrôle direct et quotidien de 8 milliards de personnes, tout en envoyant 7,5 milliards d’entre vers une mort prématurée à l’aide de mensonges, d’armes biologiques, de pulvérisations chimiques, de famine forcée par le biais de perturbations de l’approvisionnement alimentaire, de perturbations de l’approvisionnement énergétique, de manipulations monétaires et d’autres outils de leur arsenal.

Ils font tout cela et bien plus encore, tout en organisant des exercices de simulation séquentiels et détaillés et en publiant des plans détaillés décrivant ce qu’ils ont l’intention de faire, qui correspondent à ce qu’ils font réellement, dans le but d’humilier rituellement leurs ennemis: nous.

En conséquence, je ne crois plus qu’il existe des limites naturelles à la production et à la distribution de nourriture, ni qu’il existe des limites naturelles à l’approvisionnement en énergie fossile.

Les pénuries et les catastrophes sont orchestrées par les banquiers centraux.

Un autre intervenant dans le fil de discussion a cité d’autres sources de données et a proposé un débat, comparant le scepticisme à l’égard du pic pétrolier au déni de l’existence du 11 septembre ou de Covid-19.

J’ai examiné les données sur le pic pétrolier. Je ne fais plus confiance aux sources de ces données.

Je ne veux donc pas en débattre, car la vraie question n’est pas celle de l’information. La question est de savoir si les sources d’information sont dignes de confiance. Et je ne pense pas que nier le pic pétrolier soit comparable à nier le 11 septembre ou le Covid. Il est cohérent de penser que ces trois événements sont des manipulations, impliquant des informations et des données fabriquées, qui ont néanmoins eu et ont toujours des effets directement observables sur la vie des gens.

Le débat public sur le pic pétrolier (tel qu’il est) n’a pas vraiment d’importance, cependant.

Que vous croyiez que le pic pétrolier s’est produit en 2005 et que la pénurie d’énergie est basée sur des limites géochimiques et techniques réelles de forage, ou que vous croyiez que le pic pétrolier est une campagne de propagande et que les pénuries sont et continueront d’être fabriquées, la décentralisation de la capacité de production des produits de première nécessité, y compris les informations véridiques, et la décentralisation des systèmes de gouvernance pour maintenir l’ordre social, sont des réponses utiles aux deux interprétations des événements passés et actuels.

Même si l’approvisionnement en énergie fossile est encore abondant, les personnes qui organisent depuis longtemps les perturbations des chaînes d’approvisionnement et des systèmes financiers et monétaires seront probablement en mesure de continuer à le faire dans un avenir prévisible.

La seule différence importante entre les deux points de vue est la différence entre le niveau où on place la responsabilité.

Là encore, la déviation et la suppression de la vérité ne servent qu’à masquer le pouvoir et les actes des prédateurs-parasites mondialistes.

Les personnes qui croient à la propagande sur le pic pétrolier et le changement climatique concentrent leurs réactions sur le changement de comportement et la réduction de la liberté de mouvement des gens ordinaires qui essaient de vivre, d’apprendre, de travailler, d’adorer Dieu et d’élever des enfants.

Les personnes qui percent à jour la propagande, jusqu’aux hommes et aux femmes qui se sont positionnés pour contrôler l’accès aux informations véridiques et aux ressources nécessaires à la vie, se concentrent sur l’élargissement de notre accès aux informations véridiques, sur l’élargissement de notre amplitude de mouvement pour produire et obtenir des réserves d’eau, de nourriture et d’énergie adéquates et contrôlées localement, et sur le rétablissement ou la création de systèmes financiers et d’autorités gouvernementales légitimes.

Massacre des Saints Innocents. Peinture de Guido Reni.

Pourquoi je ne crois pas à l’annonce concernant la fusion – par Miles Mathis.

Note: je publie de façon assez sporadique et désordonnée depuis plus de trois semaines, ce qui continuera jusqu’à ce que j’ai rattrapé mon retard. C’est à cause d’une « grippe » tenace (un mois!) dont je commence à peine à sortir. Mon épouse a fini par retracer l’origine de la contamination à une famille d’injectés qui fait Covid sur Covid, duquel ils sont porteurs à vie (j’y reviens dans un article prochain), et dont le système immunitaire foireux en fait des réservoirs et des bouillons de culture pour d’autres virus tels que celui-ci, les rendant manifestement plus virulents.

Il y a aujourd’hui plus de cinq milliards de ces armes biologiques ambulantes en circulation et une volonté évidente de les utiliser pour détruire la santé de l’autre moitié de l’humanité. J’envisage sérieusement de m’imposer une quarantaine définitive de ces Typhoid Mary d’un nouveau genre, en attendant leur lente mais inéluctable disparition du pool génétique humain. La question est maintenant de savoir si quelqu’un a une meilleure solution à proposer.


Premier réflexe – appelons ça de l’instinct – en entendant cette annonce il y a un mois: encore une arnaque. Comme on pouvait s’en douter, Miles a aussitôt publié un article assez complet où il démonte l’entourloupe scientifique. Il rappelle aussi une des fonctions classiques de ce genre de fable, la ponction de l’argent public. Il en omet d’autres, comme la vieille obsession mystique de l’élite pour le soleil, inspiration derrière leur autre imposture équivalente, la bombe nucléaire. Pour certains de leurs tout premiers fakes, nos amis américains ne se donnaient même pas la peine de faire exploser quoi que ce soit et filmaient… le lever du soleil. On annonce d’ailleurs ici (voir la vidéo ci-dessous) que la fusion contribuera à la force de dissuasion américaine. Quoi?!! Même selon la fable officielle, la fusion est censée être un moyen de production d’électricité en milieu hautement contrôlé et on tente déjà de nous le vendre comme une arme? Tout ça s’adresse à une masse bien dressée à croire n’importe quoi dès qu’il s’agit de la grandeur de leur pays.

Il y a aussi à voir dans ce nouveau gigantesque mensonge un pas de plus vers le point de non-retour qui se profile à grande vitesse: on nous parle maintenant, tout comme pour le passage à l’hydrogène « vert » – qui ne verra non plus jamais le jour – d’une échéance de dix ans avant le développement commercial des centrales à fusion. Ce sont les dix ans nécessaires à la réduction drastique de la production d’énergie par 1) la destruction accélérée du réseau pétrole (j’y reviens juste après), 2) le démantèlement définitif des centrales nucléaires classiques, 3) l’abandon du projet de super centrales européennes (prenez le temps de regarder cette interview de Fabien Bouglé à partir de 25:45), 4) la mise en place de solutions énergétiques « renouvelables », qui garantiront l’instabilité permanente du réseau. Pour un point de la situation vous pouvez relire ceci. Mais que le système soit durable ou non (il ne l’est pas) n’est même pas la question. La question est que le projet a changé, et que les investisseurs ont déjà placé leurs billes dans le suivant, en se faisant un paquet de pognon à détruire celui-ci. N’en doutez pas, après le Covid, l’énergie et son (dé)financement sont les armes de destruction massive choisies pour la mise à mort du système et des peuples.

Addendum 19 janvier: mauvaise source (verbale), mauvaises infos! Le prix de l’électricité a en fait diminué en janvier (ici et ici). L’augmentation (de 300 à 400%) doit être en réalité calculée depuis son début, c’est-à-dire la « guerre en Ukraine ». Et question nucléaire, on en a bien fermé une le 1er janvier mais la fermeture de deux autres centrales est repoussée de dix ans (ici). Je cesse définitivement de me fier à cette source. Sorry. Le reste est juste.

Je ne sais pas comment ça se présente chez vous mais 2023 commence fort ici en Belgique. Le prix de l’électricité est multiplié par dix à partir de ce mois de janvier, y compris pour la consommation domestique. Les contrats à prix fixe sont évidemment tous automatiquement résiliés. Les petits commerces encore ouverts sont vides. Malgré que (ou parce que) ils n’ont rien vendu pour les fêtes, il n’y aura même pas de période de soldes. La grande distribution, qui s’est déjà réorganisée en mode hangar avec personnel minimum, ne verra vraisemblablement pas la fin de l’année. Je rappelle encore une fois qu’il est assez difficile de se procurer de la nourriture dans des magasins fermés. Excepté ceux qui auront eu la prévoyance/l’occasion d’investir dans leur propre infrastructure d’énergie, les autres tentent de mettre de côté pour faire face à leur facture délirante, qui dépasse dans certains cas leurs revenus mensuels. Le point positif est que ça incitera tout ce petit monde à moins gaspiller.

Pour conclure sur un ton plus léger, les conférences de presse autour des diverses autres arnaques offraient déjà un spectacle assez lamentable – voir celle de l’équipe de Curiosity. Celle-ci réunit une troupe de bras cassés d’un autre niveau, dont on peut légitimement douter qu’ils attachent eux-mêmes leurs lacets de chaussures. Un peu comme la faune du FEM à la manoeuvre aux USA, en France et ailleurs – celle qui a pénétré dans les cabinets – soit c’est tout ce qu’ils ont trouvé, soit c’est de l’humour. Détail croustillant à ne pas manquer à 6:43, le drapeau américain s’écroule derrière le gugusse qui sort: « Hopefully that’s not representative. » [J’espère que ce n’est pas annonciateur]

Ok, c’est donc bien de l’humour.

Source.


Traduction

Pourquoi je ne crois pas à l’annonce concernant la fusion

par Miles Mathis

Première publication le 22 décembre 2022

La première raison pour laquelle je n’y crois pas, c’est que je ne crois actuellement à aucune affirmation officielle, dans le domaine scientifique ou autre. Nous vivons une époque de totale et complète corruption, et certains sont prêts à raconter n’importe quoi pour obtenir des fonds. Je vous ai présenté des centaines d’exemples récents de fraudes extravagantes, il faudrait donc être fou pour croire ce qu’on nous dit. L’annonce du gouvernement a été faite par la Secrétaire à l’Énergie Jennifer Granholm, une menteuse notoire. Je ne lui ferais pas confiance pour me donner l’heure exacte.

C’est une goule de premier ordre, avec un visage couvert d’énormes verrues, qu’elle a fait effacer sur cette photo. Juste pour info.

La deuxième raison pour laquelle je n’y crois pas, c’est le timing. Ils ont désespérément besoin de gros titres positifs en ce moment, pour contrebalancer tous les négatifs. La science officielle est en chute libre à cause de cette même corruption et de décennies de mensonges colossaux et de vols du Trésor public. L’aube de 2023 marque la fin d’une longue série d’implosions très apparentes, notamment la fraude Apollo, la fraude de la navette spatiale, la fraude des atterrissages sur Mars, les fraudes de SpaceX, la fraude de Blue Origin, la fraude de Higgs, la fraude de BICEP, la fraude de LIGO et, actuellement, la fraude du cycle solaire, dans laquelle l’Air Force falsifie les données de base du Soleil. Et ce ne sont là que neuf exemples sur des milliers.

La troisième raison pour laquelle je n’y crois pas est que tout ça émane de Lawrence Livermore et du Ministère de l’Énergie, en conjonction avec le Ministère de la Défense. Tous trois sont connus pour être de vastes gouffres à pognon, qui siphonnent des trillions de recettes fiscales pour des projets fantômes. Du néant. Des millions ont été dépensés pour cette recherche sur la fusion et ce financement va désormais exploser dans les années à venir. Comme le programme spatial, le programme nucléaire n’est que de l’argent jeté par les fenêtres. C’est une vaste conjuration, une conspiration criminelle de premier ordre.

La quatrième raison pour laquelle je n’y crois pas est que cela ne fait que dix mois que le JET (Joint European Torus – le plus grand réacteur de fusion du monde) a annoncé une grande avancée dans la fusion, en produisant un processus de cinq secondes et 59MJ. Ils ont créé une température de 150 millions de °C, soit exactement la moitié de la température que les Américains revendiquent maintenant. Alors comment avons-nous pu surclasser le « plus grand réacteur de fusion du monde » en seulement 10 mois? Plus important encore, le JET a admis en février dernier être loin de la surunité, en injectant environ trois fois plus d’énergie qu’il n’en a retiré. Mais l’élément important de cette annonce était la promotion d’ITER, le gigantesque réacteur de fusion français pour lequel ils ont dépensé des milliards et qui, affirme-t-on, produira 10 surunités. C’est le but de tout cela, voyez-vous: encore des projets de pillage du Trésor public, avec des milliards de dollars de vos impôts alloués à ces faux projets où on tire au laser et où on déclare n’importe quoi.

La cinquième raison pour laquelle je n’y crois pas est qu’il est très difficile d’obtenir la moindre information sur le processus employé ici. Toutes les annonces ne sont que du brassage de vent, et je n’ai pas pu trouver de lien vers un seul article. Dans les quelques « explications scientifiques » présentées, tout ce que j’ai pu trouver, c’est qu’ils opéraient une fusion vers de l’hélium5, ce qui est très improbable. Il vous suffit d’aller sur Wikipedia, où vous trouverez qu’ils ont créé de grands isotopes d’hélium depuis longtemps sans jamais aucune revendication d’énergie positive dans leur désintégration. Et, fait révélateur, ils n’ont pas créé d’hélium5. Les héliums 6 et 8 sont les plus courants, et ils ne sont pas vraiment fusionnés, car ils sont constitués d’un halo. Un halo signifie que les baryons supplémentaires ne sont pas pris en sandwich dans le noyau, mais orbitent autour de lui.

La sixième raison pour laquelle je n’y crois pas est qu’il n’y a pratiquement aucun moyen de vérifier cette découverte, puisqu’ils affirment avoir créé une température de 300 millions de degrés Celsius avec des lasers. Très peu d’endroits autres que Lawrence Livermore peuvent créer ces conditions, et tous ces endroits appartiennent également au gouvernement. Il n’y a donc aucun moyen de confirmer cette découverte de manière indépendante. Un autre problème est que, bien qu’ils affirment que la température a recréé les conditions d’une étoile, les étoiles ne sont en réalité pas aussi chaudes. Le centre du Soleil est estimé à 15 millions de degrés, par exemple, et jusqu’à récemment, tous les sites scientifiques admettaient que nous ne pouvions pas créer cette température. Mais nous pouvons tout à coup créer une température 20 fois plus élevée?

La septième raison pour laquelle je n’y crois pas est un petit calcul mathématique. Le gain net d’énergie était à peu près suffisant pour faire bouillir 8 litres d’eau, alors que la source d’énergie était constituée de 192 lasers à haute énergie concentrés sur un « grain de poivre », créant 300 millions de degrés C. Combien de litres d’eau pourrait-on faire bouillir avec toute cette énergie? Je ne sais pas, mais de l’ordre d’un million, je suppose. Donc la production fractionnée était si faible qu’elle serait en dessous des marges d’erreur de mesure. En d’autres termes, tout ceci pourrait n’être que résiduel. Du bruit.

La huitième raison pour laquelle je n’y crois pas est qu’on ne s’attendrait pas à tomber sur une méthode que la Nature n’utilise pas. La Nature étant censée être très efficace, on s’attendrait à ce que nos laboratoires imitent la méthode de la Nature, non à ce qu’ils visent une méthode exotique nécessitant davantage d’apport d’énergie. Les étoiles n’opèrent pas de fusion en commençant par du deutérium et du tritium, bien qu’elles en disposent. Pourquoi pas, si elles peuvent plus facilement parvenir à la fusion de cette manière? On me dira que c’est parce que ça nécessite des températures plus élevées que celles que les étoiles peuvent atteindre, mais cela a-t-il un sens? Cela impliquerait que nous sommes plus puissants et inventifs que les étoiles, n’est-ce pas, il faut vraiment avoir envie d’y croire. Non, si nous pouvons gérer 300 millions de degrés, nous pouvons en gérer 15 millions, alors pourquoi ne pas opérer de fusion comme le fait le Soleil? On me dira que dans le cas du Soleil la pression joue un rôle, mais la densité du Soleil est bien moindre qu’ici. Le Soleil est un plasma, rappelez-vous, une sorte de gaz chaud ou de semi-liquide. Alors comment créerait-il une telle pression supplémentaire? Même en supposant que le noyau solaire soit plus dense, il ne serait pas des millions de fois plus dense. Nous sommes en fait capables de créer des pressions bien supérieures à celles que le noyau solaire est censé avoir, alors pourquoi ne pas le faire? Non, rien de tout ça n’a le moindre sens, comme d’habitude.

La neuvième raison pour laquelle je n’y crois pas est que je ne crois pas que la fusion soit au départ un événement sur-unitaire. Ce qui voudrait dire qu’il est impossible pour nous de fusionner, par définition. La fission est sur-unitaire puisque l’énergie est stockée dans le noyau. Lorsque les étoiles créent des noyaux, elles créent des flux ou des chemins de charge qui enferment les baryons dans une architecture spécifique. Cette architecture est une énergie stockée, de sorte que lorsqu’elle est brisée, l’énergie qui l’a créée est libérée. Mais ce n’est pas le cas de la fusion. La fusion et la fission sont des processus opposés, et on ne peut pas stocker de l’énergie dans les deux sens. C’est une contradiction dans les termes. Lorsque le Soleil opère une fusion, l’énergie « créée » n’est pas libérée d’une architecture stockée. Elle n’est pas « créée » du tout. En bref, le Soleil reçoit une charge provenant du noyau galactique, qu’il recycle à travers son corps en utilisant le spin [rotation], en l’attirant aux pôles et en la libérant à l’équateur. Lorsque cette charge traverse son corps, tout ce qui se trouve dans le Soleil est mis en spin. Pas seulement le Soleil dans son ensemble, mais toutes les particules du Soleil. Au fur et à mesure de leur spin, elles accumulent de nouveaux spins, les photons étant transformés en leptons et en baryons. Ces particules entrent ensuite en collision et s’organisent en d’autres spins, ce qui nous donne tous les éléments. Mais pour ce faire, il faut une perte d’énergie. Une partie de l’énergie du champ de charge est stockée dans ces chemins de charge, de sorte qu’il y a en fait moins d’énergie qui sort du Soleil que ce qu’il y entre. Ou encore, l’énergie est conservée, comme c’est toujours le cas, mais l’énergie de la charge disponible diminue, puisqu’une partie de celle-ci est retenue dans le noyau. Donc, dans ce sens, le Soleil dans son ensemble est un dispositif sous-unitaire. La fusion ne semble être sur-unitaire que parce que nous mesurons l’énorme énergie qui sort du Soleil et ignorons l’énorme énergie qui y entre.

Comme vous pouvez le constater, j’espère, cette analyse détruit totalement la possibilité de la fusion comme producteur d’énergie ici sur Terre, qu’elle soit chaude ou froide. La fusion verrouille nécessairement une partie de l’énergie entrante dans l’architecture nucléaire, ce qui en fait pour nous, par définition, un événement sous-unitaire.

Vous direz: « Non, l’énergie provient de la fission ultérieure, puisque l’hélium5 se décompose spontanément ». Mais ça ne peut pas fonctionner car l’hélium5 se désintègre en hélium4 et en un neutron. Nos blocs de construction étaient le deutérium et le tritium, et le tritium est déjà radioactif ou enclin à se désintégrer, donc son énergie n’est pas bien stockée. Et la désintégration de l’hélium5 ne devrait produire presque aucune énergie elle-même, puisque le neutron n’était pas lié au départ. Aucune énergie n’a été liée dans ce lien. Le neutron n’était pas lié, il était simplement plaqué là temporairement, sans créer de lien. La rupture de la liaison ne devrait donc créer pratiquement aucune énergie. Le résultat de la désintégration de l’hélium4 a beaucoup d’énergie stockée dans ses liaisons, bien plus que le deutérium et le tritium combinés, donc il ne peut y avoir d’énergie ici.

Pour voir cela d’une autre manière, rappelez-vous que le tritium se désintègre également en libérant ce neutron supplémentaire, tout comme l’hélium5. Mais comme le tritium est plus stable que l’hélium5, le neutron est davantage lié au tritium. Autrement dit, il y avait plus d’énergie disponible à partir de la fission du tritium que celle de l’hélium5, donc transformer le tritium en hélium5 ne nous aidera pas, n’est-ce pas? Nous aurions dû obtenir plus d’énergie dans la fission du tritium lors de cette perte de neutron qu’avec l’hélium5.

On me dira que le tritium « se désintègre » en hélium 3, mais ce n’est pas le type de fission spontanée dont je parle. En fait, le terme « désintégration » est mal choisi, n’est-ce pas? Le tritium ne peut pas se désintégrer en hélium, puisque ce serait une chose plus petite qui se désintégrerait en une chose plus grande. Oui, le tritium est susceptible de se transformer en hélium dans notre environnement, mais cela n’a rien à voir avec le type de désintégration que l’on observe avec l’uranium ou le plutonium. L’uranium se désintègre en noyaux plus petits comme le baryum et le krypton. Donc, encore une fois, nous ne devrions pas utiliser le mot désintégration dans les deux sens. C’est très confus, je suppose que c’est volontaire. Le tritium ne se désintègre pas en hélium et ne libère pas d’électrons, puisque cette équation ne s’équilibre pas:

[voir l’équation dans le document original]

Comme je l’ai déjà montré, le tritium ne libère pas d’électron, il est frappé par un positron. Son neutron le plus exposé et le moins lié est frappé par un positron, et dans le choc, les deux particules sont inversées. Le positron devient un électron et retrace le chemin du positron vers l’extérieur, expliquant pourquoi nous avons manqué sa trace. Seul le spin externe du neutron s’inverse, et il devient un proton. Donc, encore une fois, comme pour la désintégration bêta, aucune désintégration n’est impliquée avec le tritium.

Pour obtenir de l’énergie de l’hélium5 en fission, il faudrait que ses liaisons centrales soient rompues et qu’il se désintègre en quelque chose d’encore plus simple que le deutérium et le tritium. Par exemple, si l’on nous disait que l’hélium5 se décompose spontanément en cinq baryons, je pourrais croire cette annonce. Mais en l’état actuel des choses, cette annonce est complètement illogique du simple point de vue de la construction de base.


Texte original

Why I Don’t Believe the Fusion Announcement

by Miles Mathis

First published December 22, 2022

The first reason I don’t believe it is that I don’t believe any claims coming out of the mainstream right now, science or otherwise. We are living through a time of utter and complete corruption, and people will say anything for funding. I have shown you hundreds of recents examples of extravagant fraud, so we would have to be fools to believe anything we are being told. The government announcement was made by Energy Secretary Jennifer Granholm, a notorious liar. I wouldn’t trust her to tell me the correct time.

She is a major ghoul, with a face covered in huge moles, which she had removed from that photo. Just so you know.

The second reason I don’t believe it is the timing. They are desperately in need of positive headlines right now, to counter-balance all the negative ones. Mainstream science is in an absolute freefall due to that very same corruption and decades of huge lies and thefts from the treasury. As we approach 2023, we are at the end of a long line of very conspicuous implosions, including the Apollo fraud, the Space Shuttle Fraud, the Mars landings fraud, the SpaceX frauds, the Blue Origin fraud, the Higgs fraud, the BICEP fraud, the LIGO fraud, and currently the Solar Cycle fraud, in which the Air Force is falsifying basic data from the Sun. And those are just nine examples of literally thousands.

The third reason I don’t believe it is that this is coming out of Lawrence Livermore and the Department of Energy, in conjunction with the Department of Defense. All three are known to be vast money pits, stealing trillions in taxes for phantoms. Nothings. Millions have been spent on this fusion research and now that funding will balloon over the coming years. As with the space program, the nuclear program is all money down the drain. It is a vast conjob, a criminal conspiracy of the first order.

The fourth reason I don’t believe it is that it has only been ten months since JET (Joint European Torus—the world’s largest fusion reactor) announced a big breakthrough in fusion, obtaining a process of five seconds and 59MJ. They created a temperature of 150 million C, exactly half the temperature the Americans are now claiming. So how did we outdo the “world’s largest fusion reactor” in just 10 months? Even more to the point, JET admitted last February that they were nowhere near over-unity, putting roughly three times the energy in as they got out. But the important thing in that announcement was the promotion of ITER, the gigantic French fusion reactor they have spent billions on, which—it is claimed—will produce 10X overunity. That is what this is all about, you see: more suck-from-the-treasury projects, with billions of your taxdollars going to these fake projects where they fire lasers and make wild claims.

The fifth reason I don’t believe it is that it is very difficult to get any information about the process here. All the announcements are just horntooting, and I couldn’t even find a link to a paper. In the few “explanations of the science” involved here, all I was able to find was that they were fusing into Helium5, which is very unlikely. All you have to do is go to Wikipedia, where you will find that they have been creating big isotopes of Helium for a long time without any claim of positive energy out in the decay. And, tellingly, they haven’t been creating Helium5. Helium6 and 8 are the most common, and those aren’t really fused, being made of a halo. A halo means the extra baryons aren’t sandwiched in the nucleus, but are orbiting it.

The sixth reason I don’t believe it is that there is almost no way to check this discovery, since they are claiming they created a temperature of 300 million C with lasers. Very few places other than Lawrence Livermore can create those conditions, and all those places are also government owned. So there is no way to independently confirm any of this. Also a problem is that although they say that temperature recreated conditions in a star, stars are not actually anything like that hot. The center of the Sun is thought to be 15 million degrees, for instance, and until recently all science sites were admitting we couldn’t create that temperature. But suddenly we can create a temperature 20 times hotter?

The seventh reason I don’t believe it is doing a little math. The net gain in energy was about enough to boil 2 gallons of water, while the source of energy was 192 high energy lasers focused on one “peppercorn”, creating 300 million degrees C. How many gallons of water could you boil with all that energy? I don’t know, but on the order of a million, I would guess. So the fractional output was so low it would fall beneath margins of error in measurement. In others words, this could all just be residue. Buzz.

The eighth reason I don’t believe it that you would not expect us to trip on some method Nature wasn’t using. Nature is supposed to be very efficient, so you would expect our labs to mimic Nature’s method, not aim for some exotic method that required more input energy. Stars don’t fuse by starting with deuterium and tritium, though they have it available. Why not, if they can fuse in this way more easily? I will be told that it is because it requires higher temperatures than stars can manage, but does that make any sense? That would imply that we are more powerful and inventive than stars, doesn’t it, which does take some believing. No, if we can manage 300 million degrees, we can manage 15 million, so why not fuse as the Sun does? I will be told that the Sun also uses pressure, but the density of the Sun is much less than here. The Sun is a plasma, remember, a sort of hot gas or semi-liquid. So how does it create all that extra pressure? Even assuming the Solar core is denser, it would not be millions of times denser. We can actually create pressures far above what the Solar core is thought to have, so why not do it? No, none of this makes any sense, as usual.

The ninth reason I don’t believe it is that I don’t believe fusion is an over-unity event to start with. Which would mean it is impossible for us to fuse, by definition. Fission is over-unity since energy isstored in the nucleus. When stars create nuclei, they create charge streams or paths that lock baryons together in a specific architecture. That architecture is stored energy, so that when it is broken, the energy to create it is released. But that isn’t true of fusion. Fusion and fission are opposite processes, and you cannot store energy in both directions. It is a contradiction in terms. When the Sun fuses, the energy “created” isn’t released from some stored architecture. It isn’t “created” at all. In short, the Sun takes in charge coming to it from the Galactic Core, recycling that charge through its body using spin, pulling it in at the poles and releasing it on the equator. As that charge passes through its body, everything in the Sun is spun up. Not just the Sun as a whole, but all particles in the Sun. As they are spun up, they stack on more spins, with photons being spun up into leptons and baryons. Those particles then collide and arrange in further spin-ups, giving us all the elements. But to do that requires an energy loss. Some of the energy of the charge field is stored in those charge paths, so there is actually less energy coming out of the Sun than going in. Or, energy is conserved, as it always is, but available charge energy decreases, since some of it is tied up in the nucleus. So in this sense, the Sun as a whole is an under-unity device. Fusion only seems to be over-unity since we measure the huge energy coming out of the Sun and ignore the huge energy coming in.

As I hope you can see, that analysis totally destroys the possibility of fusion as an energy producer here on Earth, either hot or cold. Fusion necessarily locks some of the incoming energy into the nuclear architecture, making it an under-unity event for us by definition.

You will say, “No, the energy is from the subsequent fission, since Helium5 breaks down spontaneously”. But that can’t work because Helium5 decays into Helium4 and a neutron. Our building blocks were Deuterium and Tritium, and Tritium is already radioactive or prone to decay, so its energy is not well-stored. And the decay of Helium5 should produce almost no energy itself, since the neutron was never bound to start with. No energy was bound in that link. The neutron wasn’t bound, it was just sort of pressed in there temporarily, without creating a bond. So breaking the bond should create almost no energy. The decay result Helium4 has a lot of energy stored in its bonds, far more than Deuterium and Tritium combined, so there can be no energy out here.

To see that in another way, remember that Tritium also decays by releasing that extra neutron, just like Helium5. But since Tritium is more stable than Helium5, the neutron was bound more with Tritium. Meaning, there was more energy available from fission with Tritium than Helium5, so turning Tritium into Helium5 won’t help us, will it? We should have gotten more energy in fission from Tritium in that neutron loss than from Helium5.

I will be told Tritium “decays” into Helium3, but that isn’t the sort of spontaneous fission I am talking about. In fact, “decay” is a misnomer there isn’t it? Tritium can’t decay into Helium, since that would be a smaller thing decaying into a larger thing. Yes, Tritium is prone to become Helium in our environment, but that has nothing to do with the sort of decay we see with Uranium or Plutonium. Uranium decays into smaller nuclei like Barium and Krypton. So, again, we shouldn’t use the word decay in both directions. It is highly confusing, I assume on purpose. Tritium doesn’t decay into Helium and release an electron, since that equation doesn’t balance:

[see equation in original document]

As I have shown before, Tritium doesn’t release an electron, it is hit by a positron. Its most exposedand least bound neutron is hit by a positron, and in the hit both particles are flipped. The positron becomes an electron and retraces the path of the positron out—explaining why we missed its track. Only the outer spin of the neutron flips, and it becomes a proton. So, again, as with beta decay, no decay is involved with Tritium.

To get any energy from Helium 5 in fission, its central bonds would have to be broken, with it decaying into something even simpler than Deuterium and Tritium. For instance, if we were told Helium5 spontaneously decayed into five baryons, I might believe this announcement. But as it is, the announcement is completely illogical just as a matter of basic construction.