J’ai déjà vu ça quelque part, ou l’épigénétique – par Michael Clarage.

Michael Clarage est un grand scientifique. C’est même un des plus grands scientifiques de notre temps. Je publierai d’autres articles de lui dans ce domaine. J’en avais publié un ici, à propos d’autre chose.

C’est aussi un esprit brillant. J’apprends toujours quelque chose en le lisant. J’avais perdu la trace de cet article, je suis heureux de l’avoir retrouvé et de le partager avec vous. Il date du mois d’août mais n’a évidemment rien perdu de son actualité. J’espère que vous aurez autant de plaisir que moi à le lire et je suis certain que vous apprendrez quelque chose.

J’y reviens dans mon article suivant, qui est presque terminé.

Source.

Traduction

J’ai déjà vu ça quelque part, ou l’épigénétique.

Cet essai s’adresse à ceux qui voient quelque chose d’étrangement familier dans les événements mondiaux actuels. J’ai récemment appris qu’il n’existe pas de distinction claire entre la mémoire physique et la mémoire psychologique. Si les événements qui se produisent dans le monde entier semblent familiers à certains d’entre nous, c’est peut-être en raison d’un souvenir transmis par des ancêtres qui ont vécu quelque chose de similaire.

Nous savons que si une génération fait face à la famine ou à des menaces effroyables, les générations suivantes en seront changées. Leur ADN n’en sera pas nécessairement modifié, mais la façon dont il s’exprime le sera certainement. Il existe de nombreuses et magnifiques études publiées à ce sujet. Je vais en citer deux parmi mes préférées.

Les mouches à fruits acquièrent des pointes lorsqu’elles sont terrorisées.

Si on terrorise une génération de mouches à fruits, des épines poussent sur leur exosquelette rigide [1]. Je trouve miraculeux le fait que quelque part dans l’ADN des mouches à fruits se trouve la recette pour fabriquer des épines sur leur peau. Ce fut une surprise encore plus vive de voir les 2ème et 3ème générations également produire des pointes sur leurs exosquelettes. Le message était passé: « Nous vivons dans un monde dangereux, fabriquez des pointes ». Cette mémoire réside dans le monde de l’épigénétique. Les instructions pour la fabrication des « protéines de pointes » [NdT. l’occasion était trop belle pour l’auteur de faire ce petit clin d’oeil] se situent dans l’ADN, mais ne sont sollicitées que lorsque les mouches sont menacées. Il y a plusieurs niveaux de contrôle qui se trouvent au-dessus, en dehors, « épi », de l’ADN. Ce monde de l' »épi » aide à contrôler quels bits de l’ADN sont exprimés. Dans ce cas, la couche « epi » a été stimulée pour que les 2ème et 3ème générations de mouches naissent avec des pointes.

Les mouches de la première génération étaient capables de se « souvenir » de la façon de réagir à une menace par la formation de pointes sur leur peau. Ensuite, une  » mémoire  » a été transmise aux descendants qui sont nés dotés de pointes. Dans une étude, la 3ème génération a aussi formé des pointes à l’âge adulte. Mais si les 2ème et 3ème générations ne sont pas confrontées à des menaces, la 4ème génération naît à nouveau sans pointes.

La famine qui frappe une génération provoque des maladies « génétiques » chez les petits-enfants

La famine de 1944-45 en Europe du Nord [2] [3] nous a permis d’observer les petits-enfants de ces personnes et de faire des statistiques pour déterminer quels effets la famine chez la mère et/ou le père a sur les expressions génétiques des générations suivantes. Depuis lors, ce phénomène a fait l’objet d’une étude approfondie dans le cadre d’essais sur des animaux [4] [5] [6]. Nous ne savons pas si la famine affecte l’ADN des générations suivantes, mais nous pouvons vérifier que la façon dont les gènes sont exprimés peut être modifiée et se transmettre sur au moins trois générations. [Ce qui fait un peu penser au passage de l’Ancien Testament où les péchés du père sont transmis jusqu’à la 3ème génération]. Par exemple, la troisième génération qui suit la famine possède toujours l’ADN nécessaire à la production d’insuline, mais la couche épigénétique qui détermine quand et comment l’insuline est produite sera défectueuse. C’est pourquoi les petits-enfants des victimes de famine ont un taux plus élevé de diabète.

Mémoire physique et psychologique

Lorsque la pandémie a été annoncée début 2020, certains d’entre nous ont eu l’impression de quelque chose de très familier. Ce qui nous était familier, ce n’était pas la maladie. Ce qui nous était familier, c’était les changements que nous voyions se produire dans la société autour de nous. Nous avions déjà vu tout ça auparavant: le contrôle collectif exercé du haut vers le bas, la peur, la peur, la peur diffusée sur tous les médias. La détermination des « bonnes » et des « mauvaises » personnes. Ou mieux, « les gens qui sont bien, qui font partie de la tribu » et « les gens qui ne font pas partie de la tribu et qui doivent être craints ».

Au début de tout cela, je me souviens très bien avoir eu des conversations avec quelques amis où nous disions des choses comme « tout ceci est curieusement familier » et « j’ai déjà vu ça quelque part. » Pourquoi employions-nous de telles phrases?

Les mémoires épigénétiques peuvent projeter dans le temps des messages relatifs à certains événements. Ces messages peuvent affecter les organismes de la 2ème et 3ème génération. C’est un fait connu. Mais pourquoi cela se limiterait-il au physique? Pourquoi ne pas y inclure les souvenirs psychologiques qui pourraient également être transmis aux 2ème et 3ème générations? Si ma grand-mère a été témoin d’un meurtre de masse dans des conditions politiques très précises, ne pensez-vous pas que cela l’affecterait tout autant que la famine? Et pourquoi cela ne serait-il pas transmis par une forme de mémoire, qu’elle soit physique ou psychologique?

Pensez à ces petits-enfants drosophiles, ceux qui sont nés avec des pointes sur tout le corps. Elles devaient aussi avoir une certaine disposition intérieure qui correspondait à leurs pointes. Croyez-vous vraiment que ces petits-enfants mouches étaient du genre : « Ignorez mes pointes, elles ne signifient rien. » Quand on parle des humains, on parle de psychologie et d’expérience intérieure. Quand on parle des animaux, on parle de comportement et d’instinct. Pourtant, les animaux ont une vie intérieure. Vous croyez que les humains sont seuls à avoir une vie intérieure? C’est absurde. Quiconque fait la comparaison entre le frelon et le bourdon sait que ces deux créatures ont des vies intérieures différentes. Il en va de même pour la souris et le faucon. Les avez-vous déjà observés? Pensez-vous sérieusement qu’ils n’ont pas des vies intérieures très différentes?

Si une génération fait l’expérience à la fois de la famine et de la folie totalitaire, je soutiens que les générations suivantes présenteront des marqueurs épigénétiques qui témoignent des deux expériences. Ces deux événements resteront dans les mémoires. Lequel est le plus facile à mémoriser, la famine ou le génocide? Je dirais que les deux sont tout autant mémorisés. Si vous prétendez le contraire, quelles sont vos données? Je dispose de données sur les deux aspects. Ce qui se passe actuellement dans le monde m’est très familier, ainsi qu’à d’autres. Nous avons déjà vu tout cela auparavant. Pas les questions de santé, je fais référence aux questions de société :

  • la surveillance
  • la séparation des gens en deux catégories : ceux qui sont bien et ceux qui ne le sont pas
  • le contrôle de l’État sur à peu près tout
  • la censure de tout ce qui n’est pas conforme au discours unique
  • la diffamation de toute personne qui s’exprime en dehors du discours unique
  • des phrases toutes faites qui remplacent la réflexion
  • la conviction que si seulement « ces autres gens » n’étaient pas là, tout irait bien
  • les fixations sur la propreté et la contagion

Non, je n’ai pas été témoin de tout cela personnellement par le passé, mais quelque chose de très profond en moi l’a déjà vu avant. Je l’ai vu avant parce que mes ancêtres l’ont vu avant. Je représente ces 42 % de petits-enfants suédois dont la réponse insulinique anticipait une nouvelle famine. Ces 42 % n’avaient pas tort, c’est juste qu’ils se souvenaient de ce qu’il fallait faire si les mêmes événements se reproduisaient. Ma mémoire ancestrale porte sur le conflit qui oppose l’État à l’individu et qui se joue en permanence à la surface de la Terre. Je ne me trompe pas – je me souviens simplement des fois où ça s’est produit par le passé. Quelque chose cherche à prendre le contrôle de l’individu. C’est arrivé de nombreuses fois auparavant. La Constitution américaine explique comment éviter que ça se produise. Lisez la Constitution et la Déclaration des Droits et vous verrez qu’elles énoncent un peu partout les limites du gouvernement. L’État est expressément limité, car l’individu est primordial, tandis que l’État est secondaire. Ce qui se passe aujourd’hui dans le monde est un changement fondamental dans la direction opposée – le collectif devient primordial.

Alors quand on me demande de suivre le mouvement, de modifier mes gènes, de faire surveiller mes déplacements, mes conversations et mes finances 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, tout cela au profit de l’État, j’ai un tout autre souvenir de ce qui se passe. Quel est votre souvenir? Comment tout cela s’est-il passé la dernière fois?

Beaucoup de gens se rabattent sur « Le Dr F____ a dit… », et « Le CDC a dit… ». Je dis, « montrez-moi les études sur lesquelles ils se basent. » La plupart des gens n’ont pas lu ces études. Moi, je les ai lues. Et bien souvent, le Dr F. et le CDC suggèrent des choses qui sont TRÈS différentes de ce que les études médicales ont trouvé. Abdiquer son opinion à l’autorité est anti-scientifique. Ouaip. Je le crains. C’est l’une des batailles que la science a menées contre l’Église. Certains ont dit que c’était LA bataille de la science contre l’église. L’autorité, c’est les péquenauds. Beaucoup refusent d’imaginer qu’à une époque comme la nôtre, nos dirigeants puissent nous donner de mauvais conseils. Le manque d’imagination n’est pas un argument scientifique.

Je ne peux pas valider personnellement tous les médicaments et traitements qui arrivent sur le marché, mais lorsqu’il s’agit de modifier mes gènes et ceux de mes enfants, je préfère lire quelques études, quelques brevets, quelques rapports d’entreprise pour savoir qui va profiter de ces thérapies de modification génétique. Pouvez-vous me regarder droit dans les yeux et me dire que vous ne devriez pas faire de même?

Références

[1] C’est exaspérant. Je ne trouve pas les études. J’ai fait un exposé complet sur ce sujet il y a 15 ans.

[2] – [6] suivez les liens

Posté le 14 août par Michael Clarage


Texte original

I have seen this before, aka, epigenetics

   This essay is for those who find something eerily familiar about current global events. I recently learned that there is no clear distinction between physical memory and psychological memory. If the events occurring all around the world seem familiar to some of us, it might be because a memory has been passed down from ancestors who went through something similar. 

   We know that if one generation experiences famine, or terrifying threats, then subsequent generations will be changed. Their DNA is not necessarily changed, but certainly how the DNA is expressed is changed. There are many wonderful published studies on this. I will quote my two favorite. 

Fruit flies grow spikes when they are terrorized

   If you terrorize one generation of fruit flies they will grow spikey thorns on their hard exoskeletons [1]. I find it miraculous that somewhere buried in the fruit fly DNA is the recipe for making thorns on their skin. The further surprise came when the 2nd and 3rd generations also produced the spikes on their exoskeletons. The message was passed along « we live in a dangerous world, make spikes ». This memory lives in the world of epigenetics. The instructions for « spike proteins » is in the DNA, but will only be called upon when the flies are being threatened. There are several layers of control that live above, outside, « epi », to the DNA. This world of the « epi » helps control what bits of the DNA are expressed. In this case, the « epi » layer was stimulated to make the 2nd and 3rd generation of flies with spikes at birth. 

   The flies in the 1st generation were able to « remember » how to respond to a threat by forming spikes on their skin. Then a « memory » was passed to the children who came ready-made with spikes. In one study the 3rd generation also became adults with spikes. But if the 2nd and 3rd generations did not face threats, then the 4th generation were born again with no spikes.

Famine in one generation causes « genetic » diseases in grandchildren

   The 1944-45 famine in Northern Europe [2] [3] has allowed us to watch the grandchildren of those people, and do statistics to see what effects famine in the mother and/or father has on the genetic expressions of the subsequent generations. The phenomena has since been a hot topic of study in animal trials [4] [5] [6].  We do not know if the famine affects the DNA of the various generations, but we can verify that how the genes are expressed can be modified and passed along for at least three generations. [Kind of makes you think of the passage in the Old Testament where the sins of the father are passed along to the 3rd generation.] For example, the 3rd generation after the famine still has the DNA for making insulin, but the epigenetic layer that determines when and how insulin is produced will be faulty. Hence grandchildren of the famine sufferers have a higher rate of diabetes. 

Physical and Psychological Memory

   When the pandemic was announced early 2020, some of us felt that something was very familiar. The familiar part was not the illness. The familiar part was the changes we saw happening in the society around us. We had seen it before: the collective top-down control; the fear, fear, fear being broadcast on all media. The assigning of « good » and « bad » people. Or better, « the people who are OK, part of the tribe » and « the people who are not part of the tribe and must be feared. »

   Early on in all this, I vividly recall having conversations with some friends with phrases like « this is eerily familiar » and « I have seen this before. » Why were we using phrases like that? 

   Epigenetics memories can send messages forward in time about events. These messages can affect the bodies of the 2nd and 3rd generation. This is known. Why draw the line at physical? Why not include psychological memories also being passed to the 2nd and 3rd generations? If my grandmother witnessed mass murder under very specific political conditions, don’t you think this would affect her just as much as famine? And why wouldn’t this be passed along in some kind of a memory, be it physical or psychological.
   Think of those grandchildren fruit flies, the ones born with spikes all over their bodies. They must have also had some inner disposition that corresponded to their spikes. Do you really believe that those grand-children flies were like, « ignore my spikes, they mean nothing. »  When we talk about humans we say psychology and inner experience. When we talk about animals we call it behavior and instinct. Yet animals do have an inner life. Do you say that only humans have an inner life? How absurd is that. Anyone who has compared the hornet to the bumblebee knows that these two creatures have different inner lives. Same with the mouse and the hawk. Have you experienced both? Are you serious that they do not have vastly different inner lives?

   If a generation experiences both famine and totalitarian madness, I say that subsequent generations will have epigenetic markers that speak to both experiences. Both events will be remembered. Which is easier to remember, famine or genocide? I say both are equally remembered. If you say otherwise, where is your data? I have data on both sides. What is happening now around the world is very familiar to me and to others. We have seen this before. Not the health issues, I am referring to the society issues: 

  • surveillance
  • splitting of people into OK and not-OK
  • state control of just about everything
  • censoring anything outside the one narrative
  • vilifying anyone who speaks outside the one narrative
  • pat phrases which substitute for thinking
  • the conviction that if only « those other people » were not here all would be good
  • the cleanliness and contagion fixations

   No, I have not personally seen this all before, but something very deep inside me has seen it all before. I have seen it before because my ancestors have seen it before. I am those 42% of Swedish grandchildren whose insulin response was still expecting a famine. Those 42% were not wrong, they were only primed with the memory of what to do if the same events happened again. My inherited memory is about the state-vs-individual drama always playing out on the surface of the Earth. I am not wrong – I have simply remembered when it happened before. Something is seeking to take control of the individual. This has happened many times before. The US Constitution is an explanation about how to NOT have that happen. Read the Constitution and Bill of Rights and you will see they often spell out the limits of government. The state is expressly limited, because the individual is primary, while the state is secondary. What is happening now around the world is a massive shift in the other direction – making the collective primary.

   So when you ask me to just go along, modify my genes, have my movements and conversations and finances tracked 24×7, all for the benefit of the state, I have a different memory. What is your memory? How did all that go last time?

   Many people fall back upon, « Dr F____ said … », and « The CDC said … » I say, « show me the studies that was based upon. » Most people have not read the studies. I have. And many times Dr F and the CDC are suggesting things that are VERY different from what the medical studies have found. Abdicating your opinion to authority is anti-scientific. Yup. ‘fraid so. This is one of the battles Science fought against the Church. Some have said this is THE battle of science against the church. Authority means bumpkis. Many cannot imagine that in such a time as this our leaders would be giving us bad advice. Lack of imagination is not a scientific argument.

   I cannot personally verify every drug and treatment that comes down the pipeline, but when it comes to modifying my genes and the genes of my children, I am going to read a few studies, read a few patents, read a few corporate reports to see who is going to profit from these genetic modification therapies. How could you look me in the eye and say you should not also do that?

References

[1] this is maddening. I cannot find the studies. I gave a whole talk on this 15 years ago. 

[2] – [6] follow the links 

Posted 14th August by Michael Clarage

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