Jeux de guerre.

Ce qui se déroule aujourd’hui est un jeu à trois niveaux.

Les deux premiers sont le piège taillé sur mesure pour créer des « pro » est des « anti » et empêcher l’accès au troisième niveau – schéma que j’ai déjà souvent abordé, notamment ici. Dans les deux cas, l’objectif majeur est de valider ou non la légitimité d’un problème créé de toutes pièces, une guerre à la demande, préparée lors de la délimitation des frontières à la fin de l’URSS et par la destruction de l’économie russe, tout comme la Deuxième Guerre Mondiale fut préparée par le tracé des frontières de l’Allemagne et la République de Weimar à l’issue de la Première, avec comme objectif l’établissement d’un nouveau modèle économique axé sur le dollar et la mise sous tutelle américaine de l’Europe et d’une large part de la planète.

Ce rôle précédemment joué par les Etats-Unis au niveau international est aujourd’hui voué à disparaître. Les « sanctions » sont essentiellement une opération de sabordage de leur zone d’influence, qui entraînera celle-ci dans leur naufrage programmé.

Les objectifs de cette guerre sont donc clairement différents de ce qui est colporté par les médias et les gouvernements occidentaux, qui en sont les complices. Comme je l’ai déjà expliqué, les sanctions n’auront aucun effet durable sur une Russie qui a de quoi tenir au moins deux ans là où l’Europe tiendra deux mois (voir interview de Charles Gave) et en profitera pour établir une nouvelle structure d’échange commercial avec la Chine. Ces sanctions dévasteront ce qui reste des économies occidentales et de leurs infrastructures industrielles, notamment dans le secteur clé de l’énergie, comme l’explique l’article suivant:

Qui risque d’être affecté par les restrictions d’approvisionnement?

Les grands importateurs de brut russe, comme les raffineries néerlandaises et britanniques, peuvent passer à d’autres mélanges, mais c’est moins facile pour les raffineries méditerranéennes, notamment l’Italie. Elles sont configurées pour des qualités telles que le brut léger de l’Oural, le brut léger iranien et le brut léger arabe. Elles sont déjà privées de pétrole léger iranien en raison des sanctions et la perte de brut russe leur poserait un problème supplémentaire.

Les raffineries domestiques dans des pays comme l’Allemagne, l’Autriche et la République tchèque seront également touchées. Elles ont été littéralement construites sur des oléoducs en provenance de Russie, et n’ont donc pas une grande capacité de stockage. Elles reçoivent également du pétrole par des oléoducs en provenance de lieux tels que Wilhelmshaven, Rotterdam et Anvers, mais pour elles, la perte potentielle de brut russe poserait tout de même un sérieux problème. Lorsque les raffineries ne raffinent pas, elles perdent de l’argent et le prix des produits tels que l’essence et le diesel augmente pour tout le monde.

Pour aider les raffineries de ce type à fonctionner, il serait très judicieux que Joe Biden lève les sanctions contre l’Iran afin de détendre un peu le marché. Bien que la production iranienne ne remonterait pas tout de suite, l’Iran dispose de quelque 80 millions de barils de pétrole stockés dans des navires, ce qui pourrait faire une grande différence sur le marché.

Outre le brut russe, la perte de produits pétroliers serait également très douloureuse pour certains clients. Outre le Royaume-Uni et la France, l’Allemagne est un gros acheteur de diesel russe. Une grande partie du fioul lourd est en fait acheminée vers les États-Unis pour être mélangée à des types de fioul domestique plus légers, en remplacement de la perte des importations vénézuéliennes due aux sanctions. De nombreux produits russes (des composants tels que le naphte) sont également mélangés à l’essence et vendus sur le continent américain.

Pour parachever l’oeuvre, on nous promet deux choses. D’une part, une nouvelle invasion migratoire d’un million d’ukrainiens, perspective très douteuse à ce stade vu que les femmes et les enfants autorisés à quitter le territoire pour venir s’intaller dans une UE – qui leur accorde un visa de deux ans – pourraient changer d’avis assez rapidement devant le contraste entre la politique nationale de zéro immigration de leur pays d’origine et l’environnement « multiculturel » de leur pays d’accueil.

D’autre part, on nous annonce à grands cris que la Russie est censée préparer et lancer des cyber-attaques, ce qui n’a strictement aucun sens, puisque la sécurité informatique occidentale découle directement d’un programme conçu en partenariat avec divers acteurs russes, comme l’explique cet article:

En termes de partenariats G3P [Global Public-Private Partnership ou Partenariat Public-Privé Mondial], celui de la Russie est peut-être l’un des plus proches du FEM [Forum Economique Mondial]. L’exercice mondial annuel de formation à la cybersécurité Cyber-Polygon du FEM est orchestré par Bi.Zone, une filiale de la Sberbank

Bi.Zone est responsable de la conception et de l’exécution des scénarios et exercices du Cyber Polygon. Sberbank est une banque russe détenue majoritairement par l’État et fait partie des membres fondateurs du Centre pour la Cybersécurité [Center for Cybersecurity] (CCS) du FEM.

Parmi les autres partenaires du CCS figurent le Carnegie Endowment for International Peace (CEIP) [Fondation Carnegie pour la Paix Internationale], un groupe de réflexion américain sur la politique étrangère, Europol (qui représente les gouvernements de l’UE), INTERPOL, l’Organisation des États américains (qui représente les gouvernements des sous-continents nord et sud-américains), ainsi que les centres nationaux de cybersécurité d’Israël, du Royaume-Uni, de la Corée, de l’Arabie saoudite et de la Suisse (siège de la BRI) [Banque des Règlements Internationaux].

Parmi les nombreuses sociétés impliquées dans le Cyber Polygon 2021, ce sont les sociétés russes qui constituaient le plus grand contingent national. En outre, le FEM est partenaire du Forum Economique International de Saint-Pétersbourg (SPIEF) [St Petersburg International Economic Forum]. 

La Fondation Internationale SPIEF a été créée à St Petersbourg en 1998 sous la direction de Herman Gref. Il était à l’époque vice-gouverneur de la ville. 

En 1993, Gref était également un proche associé d’Anotoly Sobchak à Saint-Pétersbourg, où Poutine était le conseiller principal de Sobchak. M. Gref est actuellement PDG et Président de la Sberbank.

En 2017, Schwab a reconnu que la SPIEF et la Russie étaient des leaders mondiaux en matière de réglementation internationale et a déclaré:

« Dans le nouvel environnement économique et en tenant compte des dernières avancées technologiques, nous sommes confrontés à la nécessité de nouveaux formats de coopération. [. . .] Je suis absolument certain que la Russie, qui est l’un des leaders en matière de régulation mondiale responsable, doit jouer un rôle central dans la détermination de nouvelles formes de coexistence à l’ère de la quatrième révolution industrielle. »

La Russie et le SPIEF font partie du réseau G3P et sont fortement impliqués dans la cybersécurité mondiale et, en particulier, dans la réglementation de la technologie. Il est clair que, grâce à des partenaires tels que le CFR [Council on Foreign Relations] , la BMGF [Bill and Melinda Gates Foundation] et le FEM, le Partenariat Public-Privé Mondial promeut un programme politique mondial soutenu par les deux côtés du fossé Est-Ouest.

Les actifs du FEM, tels que Trudeau et d’autres officiels compromis, sont positionnés pour faire en sorte que la mise en place des politiques se fasse avec le moins de friction possible. Le gouvernement russe et, comme nous le verrons, le gouvernement chinois sont des parties prenantes tout aussi actives dans les efforts de gouvernance mondiale du G3P.

Si l’on en croit les médias occidentaux, il s’agit d’une énigme apparemment insondable. Alors que ces États-nations sont des partenaires du G3P, on nous dit qu’ils sapent également l’IRBO [International Rules-Based Order ou Ordre International fondé sur le Droit]. Quelque chose ne colle pas.

Selon Reuters, les banques européennes doivent se préparer à subir des cyberattaques russes. CBS affirme que le DHS [Department of Homeland Security] est en état d’alerte maximale en prévision de la cyber-guerre qui s’annonce, tandis que les médias britanniques ont diffusé le même genre d’histoires d’épouvante. Forbes a rapporté que la Russie mène une cyber-guerre contre l’Occident depuis 20 ans et le Guardian a affirmé qu’il s’agissait d’une pratique typique de la Fédération de Russie.

Tout cela semble extrêmement étrange étant donné que des entreprises mondiales occidentales telles qu’IBM, Deutsche Bank et Santander ont participé à des exercices de préparation du Cyber Polygon, en grande partie dirigés par une banque d’État russe. Si toutes les affirmations des médias sont un tant soit peu plausibles, le seul risque d’espionnage industriel aurait été considérable.

Des gouvernements de tous les pays occidentaux participent au Centre de Cybersécurité du FEM, qui a été fondé, en partie, par la Sberbank. Dans le même temps, ils ne cessent de mettre en garde leurs populations contre le danger des cyberattaques russes.

Ces histoires de cybermenaces russes sont franchement puériles. Les gouvernements et les entreprises occidentaux, qui semblent suivre à la lettre les ordres du G3P, sont apparemment satisfaits de se laisser guider par l’évaluation et les recommandations d’une banque d’État russe en matière de cybersécurité. 

Une raison bien plus crédible à ces histoires racontées par les médias et à l’alarmisme des gouvernements est qu’elles sont conçues pour nous préparer, et à justifier, la transformation numérique du secteur financier [NdT. que le Secrétaire Général de l’ONU Guterres cite comme deuxième priorité mondiale]. Dans son rapport de 2020 sur les cybermenaces, le Carnegie Endowment for International Peace (CEIP) a déclaré que la pseudopandémie avait rendu ce changement nécessaire.

Dans une référence à peine dissimulée à la Russie et à la Chine, le CEIP a affirmé que les cyberattaques dirigées contre des États-nations étaient inévitables. Il a ensuite prédit que la réponse à cette attaque prétendument inévitable serait de fusionner les activités des banques, des autorités financières et de l’appareil de sécurité nationale des États-nations. 

La centralisation de l’autorité, en particulier sur les systèmes financiers, est toujours la solution aux yeux des G3P. Principalement parce qu’ils s’arrogent le droit d’exercer cette autorité.

Pour une meilleure compréhension de la guerre permanente livrée aux peuples, on lira avec intérêt (et une calculette, c’est assez matheux) « Silent Weapons for Quiet Wars » (version originale anglaise et version française, sans les formules), dont la paternité a en définitive été revendiquée par un certain Hartford Van Dyke (vidéo ici). C’est un document à l’histoire mouvementée – prétendument trouvé par hasard – ce qui rappelle l’autre fausse révélation des « Protocoles de Sion ». On trouvera toutefois dans l’un comme dans l’autre quelques infos intéressantes et le principe fondamental que c’est le système entier qui constitue un outil de guerre contre les peuples.

Ça devient difficile d’en douter.

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