Où est BioNTech? La farce de « l’audition de Pfizer » du Parlement Européen – par Robert Kogon.

Nous avons déjà commencé à rendre sa place à l’Allemagne dans le programme de destruction de l’Europe avec plusieurs articles: un de Robert Kogon, un de Rupert Darwall. N’oublions pas une mention spéciale à notre vieil ami théoricien du Quatrième Reich, Klaus Schwab (ici, ici et ma lettre ouverte ici).

En voici un autre, encore de Robert Kogon. Comme vous le lirez, vous êtes défendus au niveau européen par une bande de clowns – qu’on désignait autre fois par le terme « collabos ». Rappelons que, comme c’est très bien expliqué dans cet article de Katherine Watt et dans la présentation d’Alexandra Latypova, il s’agit d’une action militaire américaine et que les diverses sociétés participantes bénéficient, par contrat, d’une totale impunité. Ce comité est donc juste un spectacle de cirque.

Si j’ai le temps, je me pencherai – avec un peu de retard – sur le cas de Mme von der Leyen.

Leur chef.

Source.


Où est BioNTech? La farce de « l’audition de Pfizer » du Parlement Européen

par Robert Kogon

29 octobre

Une récente audition d’un comité du Parlement européen a généré de très nombreux clips sonores très percutants qui ont fait le tour de Twitter et ont attiré l’attention, en particulier, sur les méfaits présumés du fabricant de vaccins C-19 le plus connu au monde, Pfizer.

Les membres de ce comité avaient espéré poser des « questions gênantes » – comme l’a dit Virginie Joron, membre française du comité, dans une vidéo publiée sur Twitter – au PDG de Pfizer, Albert Bourla, mais, suite à l’annulation de ce dernier, ils ont dû se contenter de l’infortunée et jusqu’ici inconnue représentante de la société, Janine Small.

Mais ce qui est plus problématique, c’est que si les membres du comité ont effectivement posé des questions gênantes, ils les ont posées à la mauvaise entreprise et, de plus, ce faisant, ils ont dissimulé des questions autrement plus gênantes: avant tout, pour l’UE elle-même.

Les contrats d’achat exorbitants que la Commission Européenne, sous la direction de sa présidente Ursula von der Leyen, a signés au nom de tous les États membres de l’UE étaient au cœur des préoccupations du comité, et des soupçons de corruption ont plané sur les procédures en raison de textos que la Présidente allemande de la Commission est censée avoir échangés avec Bourla, commodément absent.

La question du moment était la suivante: Où est Bourla ? Dans le cadre d’une action coordonnée, des membres du comité critiques à l’égard des vaccins, comme Joron, ont même déployé des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Où est le PDG de Pfizer/la Transparence? » pendant la session.

Virginie Joron, membre française du Parlement Européen, lors de l’audition du comité COVI le 10 octobre

Mais la question la plus pertinente aurait dû être: Où est BioNTech? Car, bien que cela n’apparaisse pas du tout à l’écoute des membres du comité, ces contrats ne sont pas conclus avec Pfizer, mais plutôt avec un consortium composé de Pfizer et de la société allemande BioNTech. De plus, c’est la société allemande BioNTech, et non Pfizer, qui détient l’autorisation de mise sur le marché dans l’UE, comme d’ailleurs sur pratiquement tous les marchés où est vendu ce qui est en fait le vaccin de BioNTech, et non celui de Pfizer.

Détail de la page d’information de l’Agence Européenne des Médicaments sur le vaccin « Comirnaty »

En outre, BioNTech n’est pas n’importe quelle entreprise allemande. C’est une entreprise allemande qui, comme je l’ai expliqué en détail dans mon précédent article sur Brownstone, a été fortement encouragée et subventionnée par le gouvernement allemand tout au long de sa brève histoire. En effet, le gouvernement allemand a parrainé la fondation même de BioNTech dans le cadre d’un programme « Go-Bio » spécialement dédié à la promotion des start-ups biotechnologiques allemandes, qui fournissait non seulement un financement, mais aussi un encadrement gouvernemental, ainsi qu’une assistance pour attirer les investissements privés. (Voir la description du programme [en allemand] ici).

La présidente allemande de la Commission Européenne, Ursula von der Leyen, était elle-même membre des deux gouvernements allemands successifs qui ont fourni des fonds « Go-Bio » aux start-up, en deux séries, d’abord à l’équipe de recherche du PDG de BioNTech, Ugur Sahin, à l’Université de Mayence, à partir de 2007, puis à l’entreprise après sa fondation en 2008. (Voir ici [en allemand].) Von der Leyen a en effet été membre du gouvernement allemand à divers titres pendant pas moins de quatorze ans, le plus récemment comme Ministre de la Défense, avant d’être parachutée directement au poste de présidente de la Commission Européenne – alors qu’elle n’avait même pas été candidate à ce poste!

Pendant plus d’une décennie, malgré le soutien continu du gouvernement allemand, BioNTech est restée, en fait, une start-up permanente, qui n’a jamais enregistré que des pertes et n’a jamais même été proche de mettre un produit sur le marché. Jusqu’à l’avènement du Covid-19, où la société a rapidement réorienté son travail de développement d’une thérapie anticancéreuse à base d’ARNm (qu’elle a curieusement aussi appelée « vaccin ») vers le développement d’un vaccin Covid-19 à base d’ARNm.

Sans surprise, le sponsor étatique de l’entreprise, l’Allemagne, allait également devenir le principal sponsor de son vaccin, en fournissant à l’entreprise une subvention de 375 millions d’euros pour soutenir ses efforts en septembre 2020. Le 17 septembre, deux jours seulement après l’annonce de la subvention, BioNTech a annoncé qu’elle allait acheter l’énorme installation de production de Marbourg [NdT. oui, comme la maladie] qui lui permettrait de devenir – pratiquement du jour au lendemain – un important fabricant de vaccins à part entière et de ne pas dépendre uniquement de titulaires de licences comme Pfizer pour fabriquer en son nom.

(L’installation achetée est, soit dit en passant, le plutôt tristement célèbre Behringwerke, qui, en tant que filiale du bien plus tristement célèbre trust chimique IG Farben, a été impliqué dans l’essai de vaccins expérimentaux sur les détenus du camp de concentration de Buchenwald pendant la Seconde Guerre mondiale. Voir la première entrée ici, par exemple, du musée du Mémorial de Buchenwald. Mais notez que beaucoup plus de personnes sont mortes que les cinq détenus mentionnés).

Mais le gouvernement allemand n’a pas été le seul à soutenir le vaccin de BioNTech, l’UE elle-même l’a également soutenu! En effet, en juin 2020, avant même que l’Allemagne accorde sa subvention de 375 millions d’euros, la Banque Européenne des Investissements (BEI) de l’UE – sous la direction de son président de longue date, l’ancien fonctionnaire du ministère allemand des affaires étrangères Werner Hoyer – avait déjà accordé à la société un financement par emprunt de 100 millions d’euros pour soutenir ses efforts en faveur du vaccin C-19.

C’était le deuxième crédit de ce type que la BEI accordait à BioNTech. À la mi-décembre 2019 – oui, pratiquement en même temps que la première épidémie de Covid-19 signalée à Wuhan, en Chine! – la BEI avait déjà accordé à l’entreprise un financement par emprunt de 50 millions d’euros.

Ce sont précisément ces relations étroitement imbriquées, pour ne pas dire incestueuses, entre BioNTech, le gouvernement allemand et l’UE elle-même qui sont occultées par le « scandale » très médiatisé, mais tout à fait nébuleux, des textos entre von der Leyen et Bourla. L’intérêt d’évoquer ces textos est évidemment de montrer qu’il y a corruption.

Mais le problème n’est pas la corruption. Il s’agit plutôt d’un conflit d’intérêts flagrant qui a été intégré dès le départ dans le processus d’autorisation et de passation de marchés de l’UE, mais qui reste invisible tant que le cas de BioNTech est ignoré. C’est sans doute la raison pour laquelle la société était persona non grata lors de l’audition du comité du Parlement Européen sur le Covid: officiellement connue sous le nom de Comité COVI (sic).

Ceux qui ne connaissent l’audition que par Twitter seront sans doute surpris d’apprendre qu’elle a fait intervenir non seulement Small mais aussi des représentants de pas moins de cinq sociétés pharmaceutiques et qu’il s’agissait de la deuxième de deux sessions de ce type, la première impliquant des représentants de quatre autres sociétés. (La vidéo complète est disponible ici et ici).

Parmi les invités figuraient des représentants de Moderna (le PDG Stéphane Bancel), de la société anglo-suédoise AstraZeneca, dont le vaccin Covid-19 n’a même plus été utilisé dans l’UE depuis plus d’un an, et même de CureVac, le développeur de l’autre candidat vaccin à ARNm d’Allemagne, qui n’a jamais obtenu d’autorisation! Mais, étonnamment, aucune présence de BioNTech – tout simplement le propriétaire et le détenteur de l’autorisation de mise sur le marché de ce qui est de loin le vaccin C-19 le plus utilisé dans l’Union Européenne.

Au lieu de cela, les membres du comité ont effectué une visite privée au siège de BioNTech à Mayence, qui comprenait, selon le programme disponible ici, « une discussion ouverte entre les experts et les scientifiques de BioNTech et la mission du COVI, et un déjeuner: collations et rafraîchissements. » Cela semble en effet très confrontationnel!

Non seulement BioNTech n’était pas présent à l’audition publique, mais la simple prononciation du nom « BioNTech » dans un cadre public semble être tabou pour les membres du comité.

Ainsi, lors de l’ouverture de la dernière session, la présidente du comité, Kathleen Van Brempt, a gentiment réprimandé le patron de Small, Albert Bourla, pour son absence, en soulignant qu’il s’agissait d’une « personne d’intérêt majeur pour le comité » et que la société était, après tout, « le plus grand producteur et fournisseur de vaccins Covid-19 dans l’Union Européenne » – sans aucune mention de BioNTech, comme s’il n’y avait pas de consortium et que la société n’existait pas!

Et ce, bien que les informations relatives à l’approvisionnement en Covid-19 figurant sur le site Web de la Commission Européenne indiquent clairement que la commande gargantuesque de l’UE, qui représente jusqu’à 2,4 milliards de doses de vaccin, a été passée auprès de Pfizer et de BioNTech, et qu’elles donnent même – comme il se doit – la priorité à BioNTech. Alors, pourquoi Ugur Sahin, PDG de BioNTech, n’est-il pas une personne d’intérêt pour le comité?

Informations sur le « portefeuille de vaccins » de l’UE provenant du site web de la Commission Européenne

Plus tard, le député néerlandais Rob Roos s’en est pris à Bourla, absent, parce qu’il ne souhaitait pas témoigner devant le comité, mais s’intéressait plutôt aux « milliards de bénéfices réalisés avec l’argent des impôts des citoyens européens ».

Rob Roos ne sait-il pas que Pfizer partage ses bénéfices à 50-50 avec BioNTech et que, dans l’ensemble, BioNTech a en fait gagné beaucoup plus sur les ventes du vaccin Covid-19 que son partenaire américain (voir mon article antérieur sur Brownstone ici)? A-t-il fait la même remarque aux représentants de BioNTech lors de la « collation » à Mayence?

En outre, le fait que BioNTech paie près d’un tiers de ses énormes bénéfices en impôts sur les sociétés, donnant ainsi au gouvernement allemand lui-même un intérêt direct dans la réussite de l’entreprise, ne soulève-t-il pas des questions plus importantes sur l’intégrité du processus d’approvisionnement que le fait que von der Leyen et Bourla aient échangé des textes?

Sans parler des effets bénéfiques sur la croissance allemande d’une entreprise qui est passée d’un chiffre d’affaires quasi nul à 19 milliards d’euros en une seule année! Plus de 15 milliards d’euros de ces revenus représentaient des bénéfices, ce qui donnait à l’entreprise une marge bénéficiaire de près de 80%. Et Rob Roos et ses collègues ne veulent parler que des bénéfices de Pfizer?

La députée française Michèle Rivasi a poursuivi cette étrange conspiration du silence en soulevant l’importante question de l’instabilité de l’ARNm, c’est-à-dire, en termes simples, le fait qu’une partie de l’ARNm du vaccin est dégradée et ne permet donc pas de produire l’antigène ciblé (la protéine de pointe).

Comme l’a mentionné Rivasi, cette question a été soulevée en tant que sujet de préoccupation par l’Agence Européenne des Médicaments (EMA). Mais le document pertinent de l’EMA exige que la question soit traitée comme une « OS » – obligation spécifique – par le « TAMM ». Et qu’est-ce que le « TAMM »? [NdT. MAH en anglais] Eh bien, c’est le titulaire de l’autorisation de mise sur le marché, bien sûr, et le titulaire de l’autorisation de mise sur le marché est BioNTech. Pourquoi diable Rivasi a-t-elle soulevé la question vis-à-vis de Pfizer et non de BioNTech, comme l’exigent les propres lois de l’UE!

Extrait de la page 140 du Rapport d’évaluation de l’EMA sur le Comirnaty

Mais l’exemple le plus ahurissant de la peur des parlementaires de prononcer le mot « BioNTech » a peut-être été fourni par le député roumain Cristian Terhes. Terhes a accusé Pfizer d’avoir commencé les tests de « son » vaccin Covid-19 le 14 janvier 2020, quelques jours seulement après la publication par le gouvernement chinois de la séquence génétique du virus. Il a réitéré cette accusation lors d’une conférence de presse ultérieure, placée sous le signe de l’autosatisfaction.

Il est en effet possible que les tests aient commencé aussi rapidement. C’est probablement le cas, puisque BioNTech n’a jamais caché avoir commencé à développer son vaccin à la mi-janvier 2020, juste après la publication de la séquence génétique. Voir, par exemple, la chronologie du « Project Lightspeed » de BioNTech ici. Mais Pfizer n’a rejoint le projet que deux mois plus tard, en signant son accord de collaboration avec BioNTech.

Donc, Cristian Terhes fait littéralement référence ici à BioNTech et l’appelle « Pfizer »! Pourquoi? Pourquoi cacher l’identité de la partie responsable des tests, qui devait pourtant être clairement indiquée dans le document de l’EMA que cite Terhes?

Même le moment le plus médiatisé de l’audience n’était, en fait, qu’un exercice de grandiloquence: à savoir, le désormais célèbre moment « gotcha » où Rob Roos a prétendument fait « admettre » à Small, manifestement en difficulté, que Pfizer n’avait jamais testé si le vaccin empêchait la transmission du virus. Rob Roos a assurément raison, comme il l’a fait remarquer dans un tweet, de dire que cela remet en cause toute la logique des passeports vaccinaux: « se faire vacciner pour les autres » a en effet toujours été un mensonge.

Mais quel que soit le nombre de fois où ce mensonge a été répété – surtout par des gouvernements et des organisations intergouvernementales comme l’Union Européenne – le fait que les essais cliniques n’étaient pas conçus pour tester la prévention de la transmission était connu dès le départ. Une autorité aussi importante que Tal Zaks, alors médecin en chef de Moderna, l’a reconnu publiquement dès octobre 2020, alors que les essais étaient encore en cours! (Voir les commentaires de Zaks à Peter Doshi dans le British Medical Journal ici).

Et en ce qui concerne l’essai dit « Pfizer », soit dit en passant, BioNTech était le sponsor de l’essai, et BioNTech est identifié dans le dossier de l’essai clinique comme la « partie responsable » des informations s’y rapportant. Pfizer est simplement répertorié comme un « collaborateur ».

Extrait du dossier de l’essai clinique du vaccin C-19 de BioNTech/Pfizer

Voici les noms de certains des membres du Parlement européen les plus critiques ou sceptiques à l’égard des vaccins: Virginie Joron (France), Cristian Terhes (Roumanie), Ivan Sinčić (Croatie), Rob Roos (Pays-Bas), Michèle Rivasi (France) et Christine Anderson (Allemagne). Quand l’un d’entre eux surmontera-t-il sa logophobie et commencera-t-il à parler de BioNTech?

S’ils le font un jour, ils pourraient se poser les questions suivantes, qui ne sont pas des plus agréables: Ursula von der Leyen n’aurait-elle pas dû se récuser des négociations avec une entreprise qui a été si fortement promue par un gouvernement dont elle était elle-même membre moins d’un an auparavant ?

Et que dire de l’Allemagne elle-même, qui a participé directement aux négociations avec son protégé industriel en tant que membre de « l’équipe de négociation conjointe » des sept nations qui a assisté la Commission?

Auteur

Robert Kogon

Robert Kogon est le nom de plume d’un journaliste financier largement publié, d’un traducteur et d’un chercheur travaillant en Europe. Suivez-le sur Twitter ici. Il publie sur le site edv1694.substack.com.

Laisser un commentaire