La température du Royaume-Uni au cours des 100 dernières années (4ème partie) – par John Dee.

Pour les lecteurs fidèles de cette série, un petit bonus: le changement climatique fait augmenter les discours haineux sur le Net! Des articles en anglais ici, ici, ici, ici, ici, ici et ici. Notez que sur le dernier lien (EcoWatch), on vous prévient qu’il reste moins de huit ans pour sauver la planète. Voilà qui est précis.

Voici un court extrait de cette orgie d’inepties:

Ayushi Narayan, doctorante à l’université de Harvard et auteure de l’étude, s’est penchée spécifiquement sur le service postal américain en examinant plus de 800 000 rapports de harcèlement et de discrimination déposés auprès du bureau de l’égalité des chances en matière d’emploi de l’agence entre 2004 et 2019. Elle a noté le lieu où chaque incident s’est produit et a rassemblé les données météorologiques locales pour chaque rapport.

Elle a constaté que lorsque les températures dépassaient 32 degrés, le nombre de rapports augmentait d’environ 5%, par rapport à des températures plus fraîches, entre 15 et 21 degrés. Elle a également constaté une augmentation plus faible des incidents, d’environ 2,6 %, lorsque les températures dépassent 26 degrés.

[…]

Une deuxième étude, publiée la semaine dernière dans la revue médicale The Lancet par un groupe de chercheurs de l’Institut de Potsdam pour la recherche sur l’impact climatique en Allemagne, suggère un lien entre la météo et les discours de haine en ligne. L’étude a utilisé une technique d’apprentissage automatique pour identifier les discours de haine sur Twitter, en analysant 4 milliards de tweets dans près de 800 villes américaines entre 2014 et 2020.

Les chercheurs ont constaté que les discours de haine ont augmenté dans les conditions très froides et très chaudes. Par rapport aux températures modérées des années 50 et 60, les chercheurs ont constaté que les discours de haine ont augmenté jusqu’à 12,5% en cas de froid extrême et jusqu’à 22% en cas de chaleur extrême.

En cas de froid extrême… Il y a qui vont râler (en ligne) cet hiver. Quelle ingratitude.

Vous aurez compris qu’on utilise la vieille recette de flouter la différence entre météo et climat. Heureusement, nous avons ce bon John Dee.

Note: j’ai remplacé autant que possible les liens vers des références en anglais par leur version française, ce que j’aurai du faire depuis longtemps, sorry.

Source.


La température du Royaume-Uni au cours des 100 dernières années (3ème partie)

Un coup d’oeil sur les maxima et minima quotidiens au cours des 100 dernières années. La situation empire-t-elle, et que signifie « empirer »?

John Dee

7 septembre

Au moment où les choses devenaient intéressantes dans la troisième partie, le compteur s’est arrêté. Nous avons à nouveau examiné deux stations météorologiques britanniques (l’aéroport de Heathrow et l’aéroport de Wick) et j’ai utilisé leurs relevés de température maximale quotidienne moyenne (tmax) pour expliquer certaines choses sur les anomalies de température. Nous avons vu à quel point les anomalies peuvent être utiles, et nous avons vu comment elles peuvent facilement induire en erreur quand on n’a pas l’habitude de travailler dessus. J’ai ensuite préparé une autre estimation de l’effet d’îlot de chaleur urbain (ICU), qui s’élève à 1,6°C sur 70 ans, ce qui se compare favorablement à ma première estimation de 1,8°C par siècle que vous trouverez dans cette newsletter.

Plat du jour

Aujourd’hui, je vais enfiler un tablier propre parce que je vais préparer un plat très spécial, à savoir la série d’anomalies de la température maximale quotidienne moyenne (tmax) dérivée des 34 stations de l’échantillon. J’encourage les personnes qui disposent de beaucoup de temps libre à faire de même en utilisant les données historiques que le Bureau Météorologique fournit gracieusement sur cette page.

Le repas d’aujourd’hui se termine par un amusant petit dessert, où nous examinons l’impact de la création du GIEC sur la température maximale quotidienne moyenne au Royaume-Uni. Je me suis toujours demandé pourquoi il s’agissait d’un groupe intergouvernemental sur le changement climatique et non d’un groupe interscientifique, mais ceci est une autre histoire pour un autre jour. Bon appétit!

Spaghetti à la bolognaise

Nous voici enfin arrivés à la série d’anomalies de la température maximale quotidienne moyenne (tmax) pour un échantillon de 34 stations météorologiques du Royaume-Uni:

J’ai colorié Heathrow en rouge foncé, car c’est là que sont établis un grand nombre de nos records de température, et parce que nous avons étudié les données d’Heathrow dans les moindres détails. Quiconque pense qu’Heathrow était froid en 1953-1969 devrait revenir en arrière et relire la précédente newsletter et s’imprégner de mes propos sur l’illusion de l’anomalie et l’analogie de la fixation de la queue de l’âne. En résumé, Heathrow semble plus frais en 1953-1969 parce qu’il est plus chaud en 1991-2020 – tout dépend de l’endroit où l’on attrape la queue!

Certains se demanderont peut-être pourquoi je n’ai pas fait ce qu’il fallait et utilisé la normale climatologique de l’OMM de 1961 à 1990 pour normaliser mes données. La réponse à cette question est que 7 des stations n’étaient pas opérationnelles en 1961 et que je ne peux donc pas déterminer leur anomalie à moins de truquer le processus et d’opter pour une normalisation tronquée. Ce qui est important, c’est que toutes les stations soient normalisées de manière cohérente.

Trou normand

Maintenant que les 34 stations sont normalisées de manière cohérente, nous pouvons commencer à calculer leur anomalie moyenne générale sur une base annuelle afin d’obtenir une estimation pour le Royaume-Uni dans son ensemble. Voici à quoi cela ressemble:

J’ai commencé la série en 1865 et non en 1853, car c’est en 1865 que deux stations apparaissent dans l’échantillon (Oxford et Armagh). Deux têtes valent mieux qu’une, et on ne peut pas calculer une moyenne à partir d’un seul chiffre! Sur ce point, n’oubliez pas que la taille de l’échantillon augmente avec le temps, et que la première année où nous voyons les 34 stations sortir leurs thermomètres est 1986. La moitié de l’échantillon, soit 17 stations, a été atteinte en 1948.

Qu’observons-nous donc? Je dirais que nous voyons deux grandes caractéristiques, la première étant une anomalie moyenne qui monte en flèche depuis 1985 environ, ainsi qu’une période cyclique de 1865 à 1985. Avant 1985, il n’est pas certain que l’anomalie moyenne ait beaucoup bougé, si ce n’est qu’elle a oscillé, mais je soumettrai cette hypothèse à des tests statistiques formels dans un instant.

Ce que disent les statistiques

Ce que nous devons faire maintenant, c’est ignorer ce bizarre aspect cyclique et effectuer une régression linéaire classique pour nous donner une estimation du taux général de réchauffement observé au cours de ces 157 années. Voici les principaux tableaux:

Cela nous indique que la température maximale quotidienne moyenne (tmax) pour le Royaume-Uni a augmenté à un taux de 0,007°C par an, en moyenne, cette estimation ponctuelle étant statistiquement très significative (p<0,001). Cela équivaut à 0,7°C par siècle, ce qui est bien inférieur à l’estimation de 1,5°C des températures moyennes mondiales proposée par le GIEC.

Avant de nous lancer dans une discussion alambiquée sur le fait que le Royaume-Uni n’est pas représentatif au niveau mondial sur la période 1865-2021 (ce qui suggérerait que le « réchauffement climatique » est un terme inapproprié), nous pouvons prendre le temps de réfléchir pour réaliser que la moyenne arithmétique de la température mondiale est nécessairement dérivée des températures minimales et maximales, ce qui signifie que ce doit être une augmentation significative des températures minimales qui est à l’origine de ce 1,5°C. De nombreuses recherches révèlent que c’est effectivement le cas, mais il est utile de le confirmer étape par étape à l’aide de quelques données maison et de techniques simples.

Mes abonnés pourront peut-être se demander pourquoi c’est la température minimale, et non la température maximale, qui est le moteur au niveau mondial. Minimum signifie nuit: qu’est-ce qui fait que nos nuits sont plus chaudes qu’elles ne devraient l’être? Un élément de réponse à cette question se trouve dans ce que nous décidons d’emmener au lit pour nous tenir chaud. Si vous aviez le choix entre une fiole de dioxyde de carbone chaud, une bouteille d’eau chaude ou une dalle de béton chaude, que mettriez-vous sur vos orteils par une froide nuit d’hiver?

La main de Salomon

À ce stade, je vous suggère d’oublier tout ce que vous savez sur le changement climatique et de recouvrir de votre main la partie droite de la diapositive à partir de 1985. Que voyez-vous? Mes globes oculaires signalent une anomalie oscillante qui monte puis descend, sans se réchauffer ni se refroidir sur le long terme.

Comment est-ce possible alors que nous brûlons des combustibles fossiles depuis le 18e siècle et que les émissions de CO2 ont augmenté de façon quasi exponentielle depuis la Révolution Industrielle?

De toute évidence, il est impossible que le réchauffement climatique anthropique (alias réchauffement climatique dû à l’homme, alias réchauffement planétaire, alias changement climatique, alias crise climatique, alias urgence climatique) ait été le seul et unique moteur des températures maximales quotidiennes moyennes au Royaume-Uni sur cette période.

Maintenant, déplacez votre main pour couvrir les points avant 1985. Pourquoi ne voit-on des taux de réchauffement apocalyptiques qu’à partir de 1985? Le dioxyde de carbone est-il paresseux ou avons-nous par inadvertance mesuré l’ICU à des endroits quelque peu inappropriés pour une entreprise scientifique?

Un dessert amusant

Le Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’évolution du Climat (GIEC) a été fondé en 1988. En 1988, j’étais un jeune scientifique du gouvernement britannique qui avait été promu d’Agent Scientifique Supérieur (ASS) à Agent Scientifique Confirmé (ASC). En tant que ASS en cours de formation pour devenir ASC, je suivais mon ASP (Agent Scientifique Principal ) à toutes sortes de réunions de haut niveau.

À l’époque, une chose dérangeait sérieusement les scientifiques de haut niveau: la tendance à retirer le financement de la science des mains des scientifiques pour le mettre entre les mains de « costards » au sein des divisions politiques. J’en parlerai peut-être dans une prochaine newsletter, mais il suffit de dire qu’entre 1988 et 1998, la science a connu une mort douloureuse, non seulement au Royaume-Uni, mais dans tous les pays qui ont suivi la même voie. Nous l’appelions la « science du carnet de chèques », marquant la fin de la science dirigée par des scientifiques pour le bien de la science, au profit d’une science dirigée par des administrateurs pour le bien de la politique. La science du climat, qui était un domaine nouveau à l’époque, a ouvert la voie.

C’est dans le contexte de ces changements majeurs dans le financement de la science (dont le public n’a jamais entendu parler) qu’il faut situer la création du GIEC, dont la mission n’était pas d’étudier la science en tant que telle, mais de rassembler des preuves à l’appui de son principe central, à savoir le climat anthropique. Les financements n’ont pas tardé à suivre, de même que tous les articles, toutes les équipes de recherche, tous les nouveaux doctorants et professeurs brillants, et tous les départements bien financés. Devant une telle assiette au beurre, on vient avec des ronds de pain ou ses épinards (si on sait ce qui est bon pour soi).

Alors, à propos de ce dessert amusant… et si nous établissions une variable indicatrice qui marque la période pré-GIEC de 1865 à 1987 et la période post-GIEC de 1988 à 2021. Qu’est-ce que nous trouvons?

Nous trouvons ceci:

Cela se résume à l’absence totale de preuves d’un réchauffement de tmax sur la période 1865-1987 (p=0,471), et à une tendance au réchauffement statistiquement significative pour 1988-2021 qui s’élève à 0,022°C par an ou 2,2°C par siècle (p=0,009). Ce n’est qu’après la mise en place du GIEC, avec ces politiciens en costume qui détiennent toutes les subventions, que nous voyons un réchauffement qui mérite d’être mentionné. S’agit-il d’une de ces coïncidences où la corrélation ne prouve pas la causalité ou autre chose encore?

Je parie sur la coïncidence (j’ai prévenu que j’allais être amusant!) mais la véritable question d’importance ici est de comprendre pourquoi nous ne voyons aucune preuve de réchauffement de tmax sur une période de 123 ans. Pour nous y aider, j’ai tracé une paire de graphiques:

Si vous montrez le premier de ces graphiques aux activistes, ils trouveront un moyen de l’ignorer ou de le rejeter, car il ne repose que sur un échantillon de 34 stations météorologiques, après tout, qui n’est peut-être pas représentatif. Ironiquement, cet argument renforce l’idée que le réchauffement climatique n’est pas global, mais les activistes ont tendance à vouloir le beurre et l’argent du beurre (pour accompagner leur pain à la farine de grillons). Si ce n’est pas le cas, ils feront remarquer que l’analyse n’a pas été faite par une « personne approuvée », ce qui est également ironique parce que c’est précisément moi qui ai pelleté des analyses de cette nature sous le nez de fonctionnaires du gouvernement jusqu’au niveau de Secrétaire Adjoint, et de membres élus du parlement jusqu’au niveau de Secrétaire d’Etat. Cela impliquait une grande responsabilité quant à l’exactitude des chiffres – une compétence que j’ai heureusement conservée jusqu’à ce jour!

Il peut donc s’avérer plus astucieux de présenter la deuxième diapositive en premier, car cela soutiendra leur croyance religieuse selon laquelle nous sommes tous condamnés pour nos péchés. En outre, vous pouvez toujours souligner l’agréable fait que j’ai moi aussi atteint le grade étourdissant de ASP (appelé plus tard Grade unifié 7, ou G7) et que j’ai dirigé une unité d’analyse statistique du gouvernement pour gagner ma croûte. Une fois que l’autre aura commencé à se relâcher et à se mettre en confiance (et que l’on aura mentionné au moins une fois la catastrophe imminente), essayez le premier graphique, mais préparez-vous à être malmené.

Sur ce, je pense qu’il est grand temps d’ouvrir un paquet de digestifs!

Mettez la bouilloire sur le feu!

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