On va encore faire dans le climat. Vous allez voir, c’est assez gratiné.
En préambule, vous pouvez lire ceci. C’est en anglais mais je vais de toute manière en citer quelques passages édifiants, en commençant par le titre, qui donne le ton: « La chaleur extrême due au climat pourrait rendre certaines régions de la Terre trop chaudes pour l’homme ».
C’est moi qui souligne.
Les résultats d’un nouvel article publié aujourd’hui (9 octobre) dans Proceedings of the National Academy of Sciences indiquent que le réchauffement de la planète au-delà de 1,5°C par rapport aux niveaux préindustriels deviendra de plus en plus dévastateur pour la santé humaine sur l’ensemble de la planète.
L’homme ne peut supporter que certaines combinaisons de chaleur et d’humidité avant que son corps ne commence à éprouver des problèmes de santé liés à la chaleur, tels qu’un coup de chaleur ou une crise cardiaque. À mesure que le changement climatique fait monter les températures dans le monde, des milliards de personnes pourraient se retrouver au-delà de ces limites.
Mon épouse a beaucoup voyagé, notamment au sud de la Crète et dans des régions au Brésil où il fait 45°C en journée. Pas de problème, c’est parfaitement supportable et le gens y vivent très bien. Ils y sont d’ailleurs en bien meilleure santé que les Occidentaux, et comme par hasard, la nourriture y est saine et abondante (voir ci-dessous). C’est-à-dire que ce sont eux qui cultivent.
Les résultats de l’étude indiquent que si les températures mondiales augmentent de 2°C par rapport aux niveaux préindustriels, les 2,2 milliards d’habitants du Pakistan et de la vallée de l’Indus en Inde, le milliard de personnes vivant dans l’est de la Chine et les 800 millions d’habitants de l’Afrique subsaharienne connaîtront chaque année de nombreuses heures de chaleur dépassant le seuil de tolérance humaine. […] « Ainsi, même si les États-Unis échappent à certains des pires effets directs de ce réchauffement, nous connaîtrons plus souvent des chaleurs mortelles et insupportables. Et si les températures continuent d’augmenter, nous vivrons dans un monde où les récoltes seront mauvaises et où des millions ou des milliards de personnes tenteront de migrer parce que leurs régions d’origine sont inhabitables. »
Vous la voyez venir, la « migration climatique »? On a la clim (solaire), les frigos pleins (enfin, pas pour nos sans-abris), les contrats de travail (sous-payé) et le bulletin de vote (prérempli).
Les données utilisées dans cette étude portaient sur la température centrale du corps, mais les chercheurs ont indiqué que pendant les vagues de chaleur, les personnes souffrent de problèmes de santé dus à d’autres causes. Par exemple, Kenney a déclaré que la plupart des 739 personnes décédées pendant la vague de chaleur de 1995 à Chicago avaient plus de 65 ans et souffraient d’une combinaison de température corporelle élevée et de problèmes cardiovasculaires, entraînant des crises cardiaques et d’autres causes de décès d’origine cardiovasculaire.
Voilà ce qui s’appelle préparer le terrain. Bref, vous avez compris l’astuce?
Soulignons que les auteurs de ce papier ne sont pas complètement fous. Ce sont des universitaires, qui savent très bien ce qu’ils font: se vendre au plus offrant. Par contre, ceux qui les croient sont complètement fous, comme nous l’allons voir maintenant.
C’est ce moment où la bêtise et l’ignorance se métamorphosent en folie furieuse et destructrice. Après le covidisme, la démence a été recyclée vers l’alarmisme climatique, le transgendérisme, la justice sociale et l’anti-racisme, qui se confondent et se superposent et mobilisent le même type de marxistes de salon, lavettes incultes et paresseuses adeptes de la « décroissance » – c’est-à-dire ne rien glander en attendant son aide sociale – fils-à-papa élevés au soja et jeunes connasses vegan qui ne savent rien, sont incapables de toute forme de raisonnement basique et refusent d’admettre le simple témoignage de leur propres sens – le principe de base de la « gauche ». Ils constituent, outre les bureaucrates vendus mentionnés ci-dessus, la réserve d’idiots utiles aux familles de criminels internationaux – les Biden, Gore, Kerry, etc. – qui raflent la mise de la « transition énergétique », en détruisant au passage les nations occidentales, avec l’aide des Trudeau, Macron et autres marionnettes du FEM.
Pour conclure, une anecdote? Un jour d’août où il faisait particulièrement moche (13°C, ciel gris, vent), ce qui empêchait mon épouse d’emmener en promenade les enfants dont elle s’occupe au boulot, son collègue lui a signalé que c’était la faute au réchauffement climatique.
Le combat contre la bêtise et l’ignorance n’est donc pas gagné d’avance.
Nous n’avons pas encore atteint le pic de l’alarmisme climatique
Mais on y est presque
Brad
28 septembre

« Partout dans le monde, on voit des gens qui défilent dans les rues, qui exigent qu’on mette un terme à ce qui nous tue », a déclaré la semaine dernière la députée Alexandria Ocasio-Cortez aux quelque 75 000 manifestants pour le climat réunis à l’occasion de la Marche de New York pour l’élimination des combustibles fossiles. « Nous devons devenir trop nombreux et trop radicaux pour être ignorés ».
Cette manifestation d’une semaine, qui s’est soldée par l’arrestation de près de 150 va-t-en-guerre du « maintenant ou jamais » bien décidés à jouer la carte de l’alarmisme, a été organisée à l’occasion de l’arrivée des dirigeants mondiaux à New York pour l’Assemblée générale annuelle des Nations unies et le Sommet sur l’Ambition Climatique. De nombreux manifestants étaient issus de Just Stop Oil et Extinction Rebellion, deux groupes de frappadingues qui font du radicalisme climatique un exercice d’auto-expression thérapeutique. Ces dernières années, ils sont parvenus à hypermoraliser le débat sur le changement climatique, de sorte que celui-ci est passé d’une question pratique sur la manière d’améliorer notre environnement à une croisade contre des forces maléfiques dont les activités et les propos mensongers sont censés causer des ravages sur le climat.
Une des tendances de ces « éco-guerriers » mérite d’être mentionnée. Il s’agit d’une sorte de narcissisme décomplexé qui les autorise à profaner des œuvres d’art célèbres, à vandaliser commerces et entreprises, à bloquer des autoroutes et à bien d’autres choses que seuls les sévèrement handicapés par leur stupidité envisagent comme moyen de protestation contre ce qu’ils considèrent comme une dégradation de la planète Terre. Voyez par exemple ces deux âmes courageuses de Just Stop Oil qui sont entrées dans la salle 43 de la National Gallery de Londres l’année dernière, ont ouvert deux boîtes de soupe à la tomate Heinz et en ont jeté le contenu sur les Tournesols de Vincent van Gogh, d’une valeur de 84,2 millions de dollars, puis ont collé leurs mains au mur, ce qui fait apparemment partie de la procédure habituelle.
« Qu’est-ce qui vaut le plus, l’art ou la vie? » a demandé l’un de ces deux spécimens. « Êtes-vous plus préoccupés par la protection d’un tableau ou par la protection de notre planète et de ses habitants? »

Bien que de portée limitée, les actions de ces activistes climatiques sont suffisantes pour mettre à l’épreuve même le défenseur le plus convaincu des libertés civiles dans son opposition au waterboarding (torture par noyade) occasionnel. Cette race particulière d’abrutis, qui montre une tendance à l’orgueil délirant typique des ignorants, se distingue particulièrement par son exhibitionnisme narcissique, un phénomène qui s’est manifesté pour la première fois en politique lors du mouvement antinucléaire des années 1970, lorsque de jeunes libéraux se sont auto-convaincus que les manifestations de rue et d’autres formes de militantisme public en mode « Hé, regardez-moi » allaient permettre de débarrasser le monde des armes nucléaires. Lorsque la guerre froide a pris fin et que la menace de l’armageddon nucléaire s’est estompée, les alarmistes apocalyptiques ont fait du changement climatique leur nouvelle cause.
Depuis lors, on comprend que les apôtres de l’apocalypse climatique sont généralement taillés dans la même étoffe que les mondialistes progressistes. Ce n’est pas une coïncidence si leur unique solution de rédemption est en parfaite adéquation avec les programmes économiques de la gauche: davantage d’impôts, davantage d’interventionnisme, moins de capitalisme et moins de liberté.1 Ainsi, dans la section « Consolider la réponse » du dernier rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), vous ne serez pas surpris de voir que les scientifiques préconisent « des instruments économiques qui tiennent compte de l’équité économique et sociale et des impacts distributifs; des programmes qui tiennent compte de l’égalité des sexes et de l’autonomisation des femmes, ainsi qu’un meilleur accès au financement pour les communautés locales, les peuples autochtones et les petits propriétaires terriens ».
Le cofondateur d’Extinction Rebellion, Stuart Basden, a déclaré que son mouvement « n’a rien à voir avec le climat », mais qu’il se préoccupe plutôt de renverser la suprématie blanche, le patriarcat, l’hétéronormativité et la hiérarchie des classes. Comme le dit un autre militant: « La justice environnementale est à l’intersection de la justice sociale et de l’environnementalisme, où l’inégalité dans la dégradation de l’environnement est également prise en compte ».
Beaucoup de bruit pour rien
Admettons que le changement climatique soit une réalité et qu’il ait des conséquences. Comme l’a noté le gourou de l’environnement Michael Shellenberger, la surface des 37 glaciers répertoriés du Parc national des Glaciers a diminué de 34% entre 1966 et 2015, tandis que le nombre et la taille des lacs glaciaires ont augmenté à l’échelle mondiale, posant ainsi une menace d’inondations. L’augmentation de la température de l’eau et les vagues de chaleur dues au changement climatique provoquent le blanchiment, la perte de pigments et la mort du corail, un animal invertébré. Il est également prouvé que des précipitations plus abondantes se produisent dans le monde entier et contribuent aux inondations, tandis que la National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA) prévoit que les ouragans s’intensifieront de 5% à l’avenir.
Pourtant, selon le GIEC des Nations unies, il y a peu de preuves d’une augmentation des inondations dues aux débordements des lacs glaciaires, qui peuvent être évitées grâce à des barrages; alors que les températures plus élevées augmentent leur blanchiment, les scientifiques ont découvert que les coraux s’adaptent à l’eau plus chaude et des gens élèvent des coraux qui peuvent survivre à des températures plus chaudes; les dégâts causés par les inondations sont très probablement dus à un manque de gestion appropriée de l’eau pour canaliser les eaux pluviales à travers des systèmes de drainage améliorés, et non pas à des précipitations légèrement plus élevées; et la NOAA estime que les ouragans deviendront 25% moins fréquents.
Il ne s’agit évidemment pas des seuls faits et réfutations disponibles sur le changement climatique, mais la conclusion est toujours la même: les changements environnementaux sont loin d’être aussi menaçants que les activistes le prétendent. Selon eux, le changement climatique représente un danger apocalyptique et « des milliards de personnes mourront » au cours des deux prochaines décennies. La vérité, qui refroidit la rhétorique surchauffée des activistes climatiques, est qu’il n’y a aucune base scientifique justifiant les affirmations d’apocalypse climatique. En fait, toutes les grandes tendances environnementales s’améliorent.
Il n’est pas vraiment surprenant de constater que les phobies apocalyptiques se concentrent principalement chez les Américains d’obédience libérale, pour qui l’alarmisme climatique est devenu une attrayante sous-catégorie émergente de l’hystérie Démocrate. De la même manière que ces personnes avaient (et dans de nombreux cas, ont toujours) une perception complètement faussée du risque réel que représente le covid2, ils partagent la même crainte démesurée et non scientifique du changement climatique. Par exemple, 71% des Démocrates sont d’accord avec la fausse déclaration suivante: « Le changement climatique augmente le coût des catastrophes naturelles en pourcentage du PIB »3 ; 76% sont d’accord avec l’affirmation suivante: « Les décès dus au changement climatique sont plus importants que ceux dus aux catastrophes naturelles ». 76% sont d’accord avec l’affirmation selon laquelle « les décès dus aux catastrophes naturelles augmenteront à l’avenir en raison du changement climatique »4; et 88% considèrent désormais le changement climatique comme une « menace majeure pour la nation ».
Comment expliquer cette vision apocalyptique disproportionnée au sein de la gauche du changement climatique? Eh bien, on pourrait commencer par les imbécilités des médias grand public,5 qui entretiennent une relation fétichiste avec la pornographie de la peur de la fin du monde, ce qui, il va sans dire, est incompatible avec l’engagement professionnel d’exactitude dont ils se prévalent autant pour la forme. Pour se faire une idée de la fréquence à laquelle ces personnes produisent de la pseudoscience environnementale sensationnaliste, il suffit de lire quelques titres récents de The Atlantic, le salon amiral de la classe dirigeante:
- L’effondrement climatique pourrait survenir rapidement
- Cette saison des ouragans est sans précédent
- Hawaï était un avertissement
- Ce que votre assureur essaie de vous faire comprendre à propos du changement climatique
- Le Vermont était censé être un paradis climatique
Les dirigeants Démocrates sont également coutumiers des discours alarmistes. « Le changement climatique est littéralement une menace existentielle pour notre nation et pour le monde », a déclaré Joe Biden en juillet dernier lorsqu’il a annoncé le plan de son administration pour faire face à l’« urgence climatique ». De même, Nancy Pelosi a déclaré qu’il était impératif de « faire face à la menace existentielle de notre époque: la crise climatique ». Alexandria Ocasio-Cortez, quant à elle, a affirmé que « ce sera la fin du monde d’ici 12 ans si nous ne nous attaquons pas au changement climatique », et que la lutte pour atténuer les effets du changement climatique est la Seconde Guerre mondiale de sa génération.
Il y a aussi beaucoup d’argent en jeu. Ce n’est pas une surprise. Les universitaires et les ONG qui étudient l’environnement reçoivent des fonds lorsqu’ils se livrent à des prévisions catastrophistes; il faut un problème à résoudre pour que leurs recherches soient soutenues. Le pouvoir y joue aussi un rôle, car le meilleur moyen de contrôler les gens est de les effrayer. Et si la pandémie nous a appris quoi que ce soit, c’est que l’alarmisme institutionnel peut guider les masses sur la voie souhaitée sans pour autant résoudre les problèmes.
Michael Shellenberger a également rassemblé de nombreuses preuves que l’environnementalisme apocalyptique sert de religion de substitution pour les progressistes, qui ont tendance à être plus laïques que les conservateurs et ont donc davantage besoin d’une perception du monde qui les console de leur désespoir existentiel:
Les progressistes ont recréé le judéo-christianisme sous la forme d’un environnementalisme apocalyptique, qui inclut une déchéance de la Nature, la culpabilité d’avoir péché contre le Dieu-victime de la Nature, et le désir d’une apocalypse qui détruira la civilisation industrielle avant d’inaugurer une nouvelle harmonie utopique de paradis sur Terre.6
Endoctrinés dans des universités qui enseignent un dogme nihiliste déguisé en évangile scientifique, de nombreux membres de la gauche sont devenus des apôtres inconditionnels de cette nouvelle religion apocalyptique qui exige que nous expiions nos péchés contre la Nature en adoptant des énergies renouvelables et un mode de vie à faible consommation d’énergie. Cet « activisme de nature religieuse » s’inscrit en droite ligne de la politique de la gauche. Après avoir progressivement abandonné les religions traditionnelles, les adeptes trouvent un réconfort psychologique dans l’Église du Woke et ses trois articles de foi: l’antiracisme, l’identité de genre et l’apocalyptique climatique, qui sont tous devenus des doctrines intouchables malgré le fait qu’elles exigent une sérieuse suspension de l’incrédulité.
L’apocalyptique climatique, en particulier, semble répondre aux besoins psychologiques de certaines personnes. Il leur donne un but: sauver le monde du changement climatique ou d’une autre catastrophe environnementale. Il leur fournit également une histoire qui fait d’eux des héros et des êtres spéciaux sur le plan cosmique, tout en maintenant l’illusion chez les adeptes qu’ils sont des gens de science et de raison, et non des superstitieux et des fantaisistes.
Le problème de la nouvelle religion environnementale est qu’elle génère de l’anxiété et de la dépression sans répondre aux besoins existentiels et spirituels plus profonds que recherchent ses adeptes ostensiblement laïques. Et comme nous l’avons vu pendant la pandémie, une exagération persistante des faits déforme la réalité. En 2017, l’American Psychological Association a diagnostiqué une « éco-anxiété » croissante et l’a qualifiée de « peur chronique de la catastrophe environnementale ». Cette peur a eu un impact considérable sur le bien-être psychologique des jeunes, des études faisant état d’une anxiété et d’une dépression croissantes concernant « le monde dont ils hériteront ». En 2020, une vaste enquête nationale a révélé qu’un enfant britannique sur cinq faisait des cauchemars nourris de changement climatique.
Les prédications de feu et de soufre des écolo-apocalypstes, bien qu’elles soient de véritables foutaises, ont un impact certain sur les gens.
Le nihilisme et le narcissisme communautaire des radicaux climatiques
« Les fanatiques les plus féroces sont souvent des égoïstes qui ont été amenés, par des lacunes innées ou des circonstances extérieures, à perdre confiance en eux-mêmes. Ils dissocient le très performant instrument de leur égoïsme de leur moi inefficace et l’attachent au service d’une cause sacrée. »
Eric Hoffer, The True Believer: Thoughts on the Nature of Mass Movements
Ironiquement, à part « quelques dommages mineurs au cadre », les Tournesols de Vincent van Gogh n’ont pas été endommagés par les deux ploucs qui ont jeté de la soupe à la tomate sur le tableau, car celui-ci était recouvert d’un « glacis » protecteur. Mais comme il n’est pas évident pour l’observateur profane que le tableau était protégé, la réaction viscérale atteint l’objectif visé par ces enfants, à savoir déstabiliser les gens. Si cette attaque contre des œuvres d’art précieuses a un effet aussi viscéral, c’est précisément parce que nous comprenons qu’elle représente une répudiation de ce qu’il y a de mieux dans la civilisation humaine. Rappelons qu’ISIS a tout fait pour détruire des œuvres d’art parce que, à l’instar de nombreux activistes actuels, ils considèrent les valeurs du monde occidental comme essentiellement toxiques.
Pour ces incroyablement vaillants hémophiles aux sentiments si délicats, armés de soupe à la tomate, les Tournesols de Vincent van Gogh sont une affectation bourgeoise vide de sens et purement divertissante, dont la valeur ne peut être comprise que par son prix en dollars plutôt que par sa véritable valeur artistique, qui se mesure à son pouvoir éducatif, à la promotion de valeurs culturelles, à l’élimination des barrières sociales, culturelles et économiques, et à l’inspiration d’un niveau de pensée plus élevé.
Il faut bien comprendre que de tels coups d’éclat ne relèvent pas de l’avant-garde. Il ne faut pas non plus les considérer comme de simples émanations d’un « idéalisme juvénile » et d’un « activisme théâtral », attitude que de nombreuses personnes ont adoptée. Non, il s’agit d’actes de profanation et de criminalité emblématiques d’un modèle plus large de philistinisme né à l’ère des médias sociaux, par lequel de nombreuses personnes refusent de reconnaître la valeur de tout ce qui n’est pas spécifiquement au service d’un programme politique ou ne s’inscrit pas dans un certain cadre idéologique. Nous en avons vu un exemple dans les tendances récentes de la critique historique, où les personnages du passé sont jugés sur la base des mœurs intersectionnelles imbéciles du présent et sur la question de savoir si leur héritage est conforme ou non au récit approuvé d’aujourd’hui.
Tout au long de l’histoire, les politiques radicales ont toujours servi à remplir des existences creuses, à donner un sens et un but à ceux qui avaient le moins à gagner du statu quo et le plus à gagner de son bouleversement. Mais les éco-apocalypstes d’aujourd’hui sont uniques en ce sens qu’ils ont tendance à être infectés par une combinaison de nihilisme et de narcissisme communautaire. Bien entendu, on peut s’attendre à ce qu’ils restent béatement ignorants de ce fait; d’une manière générale, il n’y a chez ces activistes enragés que peu de signes de l’activité du lobe frontal nécessaire à un examen de soi, qui pourrait les aider à comprendre que leur grandiloquence pitoyable n’est qu’une lutte pour la réalisation du moi, déguisée en lutte pour une cause.

Ces djihadistes climatiques dépendent des autres pour valider leur estime d’eux-mêmes. Ce qu’ils désirent ardemment, c’est jouer un rôle dans un drame exaltant joué devant un vaste public. Affligés d’un besoin pathologique de se considérer comme exceptionnels ou remarquables à tout moment, leur objectif est toujours la séduction des autres, d’arriver à captiver leur attention, à susciter leurs éloges ou leur sympathie, afin de consolider leur identité chancelante. Libérée et déconnectée des liens sociaux traditionnels, ils utilisent leur individualité pour accroître leur propre sentiment d’insécurité, qu’ils ne pourront surmonter qu’en contemplant le reflet de leur moi grandiose dans les yeux des autres, lorsqu’ils s’engagent dans un geste héroïque.
Parce que l’état d’esprit catastrophiste des écologistes considère que, vu l’apocalypse climatique imminente, le monde n’a pas d’avenir, il est logique de ne vivre que pour le moment présent et que « nos yeux restent fixés sur notre propre représentation privée, que nous devenions des connaisseurs de notre propre décadence, que nous cultivions une attention transcendantale à l’égard de nous-mêmes », comme l’a dit l’historien américain Christopher Lasch.
Produits d’une société de plus en plus agnostique et à l’ère des rendements décroissants, de nombreux jeunes adultes finissent également par se tourner vers des mouvements politiques en lieu et place d’un mode de vie sécularisé. Ce n’est pas le salut personnel qu’ils recherchent, encore moins la restauration d’un âge d’or antérieur, mais le sentiment, ou même simplement l’illusion, d’une direction à leur vie et d’une certitude absolue. La lutte pour établir un sens solide de soi conduit invariablement certaines personnes à noyer leur identité dans une cause plus vaste, espérant surmonter leurs sentiments d’insignifiance et de désenchantement par l’investissement de leurs énergies dans une action collective radicale et performative. Comme l’a écrit Eric Hoffer, « on a l’impression que les frustrés tirent autant de satisfaction – si ce n’est plus – des moyens utilisés par un mouvement de masse que des fins qu’il préconise ».
Tant que l’apocalyptisme climatique continuera à fournir aux activistes un but artificiel et quelque chose à quoi s’accrocher, le son de cloche du mouvement vert continuera à sonner sans relâche, et les priorités écologiques urgentes – que Biden a décrites comme un « impératif moral » – seront non seulement utilisées pour justifier davantage de vandalisme et d’austérité écologique, mais serviront de prétexte à d’autres types de projets utopiques d’ingénierie sociale menés sous la bannière du Progrès™.
- Ils utilisent la question du climat comme excuse pour imposer une réglementation politique aux économies de marché. ↩︎
- Très tôt dans la pandémie, on savait qu’il n’y avait que 1 à 5% de risque qu’une personne atteinte de covid doive être hospitalisée. Pourtant, en avril 2021, 41% des Démocrates pensaient encore qu’il y avait plus de 50% de chances que ce soit le cas. ↩︎
- En réalité, la part du PIB consacrée aux catastrophes naturelles a diminué ou est restée stable lorsqu’elle est « normalisée », c’est-à-dire lorsque les scientifiques prennent en compte l’augmentation de la richesse dans la zone sinistrée. ↩︎
- Selon Michael Shellenberger, « en 1931, 3,7 millions de personnes sont mortes à la suite de catastrophes naturelles. En 2018, elles n’étaient plus que 11 000. » Et cette baisse du nombre de décès s’est produite alors que la population humaine a quadruplé. Ni le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat des Nations unies, ni aucun autre organisme scientifique réputé ne prévoit un renversement de la tendance à long terme à la baisse du nombre de décès, même en cas de réchauffement important. ↩︎
- Les libéraux font beaucoup plus confiance aux médias que les conservateurs. Ils consomment également davantage d’informations grand public à caractère catastrophiste. Un duo efficace: ils ingurgitent davantage de contenu et croient ce qu’on leur dit. ↩︎
- Notez à quel point l’alarmisme climatique comporte toujours des accents bibliques caractéristiques: les incendies et les inondations sont considérés comme des avertissements adressés à une humanité perverse et dévastatrice, tandis que les anomalies météorologiques sont des châtiments célestes et l’expression du mécontentement divin. La nature est considérée comme une force sensible qui nous réprimande pour notre orgueil et nos crimes climatiques. Nous sommes « coupables en diable », s’écrie le rédacteur en chef du Guardian chargé de l’environnement. « Face aux incendies de forêt, aux inondations et aux pandémies, on se croirait à la fin des temps, et tout cela est de notre propre faute », écrit un rédacteur du Hill. Une partie du mouvement écologiste est calviniste, en ce sens que le monde est maléfique et qu’il vaudrait mieux le détruire et le rendre au règne naturel. ↩︎