J’ai pris un peu de retard dans mes publications, cher lecteur. J’ai été malade, mais ça va mieux. Heureusement, parce que vivre dans cet état n’en vaut vraiment pas la peine. Bon sujet pour un article, me disai-je.
Miriam en arrivait ici à la conclusion que toute l’ingénierie sociale s’articule en fin de compte sur la peur de la mort, menace cachée derrière tous les non-dits du pouvoir. Je le croyais aussi mais c’était une erreur, du moins en partie. Je viens de comprendre que mourir ne dérange pas du tout les vieux. Ils ont fait leur temps, ils sont mal foutus, ils en ont eu assez – du meilleur comme du pire – on les a trop fait chier, etc. Non, ce qui les dérange plus que la mort, c’est la solitude. Surtout si on leur inflige les deux en même temps.
Des vieux, on en a tué un paquet en 2020. Des dizaines de milliers, des centaines de milliers?.. Le saura-t-on un jour? De toute façon, plus personne n’en a rien à battre. On va tourner la page, on va tous bien gentiment aller voter et « restaurer la confiance dans les institutions ». Tuer les vieux est de toute façon une vieille tradition humaine, sauf qu’à l’époque on avait la délicatesse d’y mettre les formes. Là, on l’a fait consciencieusement, méthodiquement, en leur refusant les trois cachets – prix: un dollar – qui ont toujours été utilisés pour traiter une pneumonie post-virale, puis à coups de respirateurs, Rivotril, morphine et Remdesivir, et de mention « Ne pas ressusciter » tamponnée sur leur dossier, protocole suivi à la lettre par des dizaines de milliers de médecins et infirmières de par le monde, qui ont apparemment tout oublié de leurs études sauf leur cours de math: dépenser un dollar pour sauver Mamy, en gagner plus de trente mille (tarif US) pour la tuer. Loin des regards, enfermés dans une chambre de maison de repos ou d’hôpital – ce qui continue en ce moment, et pas que pour les vieux, sous l’appellation « suicide médicalement assisté ».
On a enfermé les autres dans leur petite cellule personnelle, avec consigne de ne se rendre que quand il était trop tard à l’hôpital – où certains ne sont pas allés, sachant ce qui les attendait, c’est-à-dire probablement la mort. Pas n’importe quelle mort, une mort dans la solitude. C’était avant tout une épidémie de solitude qu’on a tenté d’inoculer à huit milliards de personnes. Je pense que c’est ça qui leur a foutu la trouille. La « distanciation sociale », qui se guérit avec un vaccin.
Le moteur de cette société, depuis la nuit des temps, c’est le chantage à la solitude. Qu’on l’appelle ostracisme, exclusion, bannissement ou même quarantaine, en définitive, c’est juste de solitude qu’on nous menace. C’est ce qui permet de vendre réseaux sociaux, smartphones, drogues, anti-dépresseurs, vaccins, sexe et guerres en tout genre. Ça fonctionne un moment jusqu’au moment où ça ne fonctionne plus.
Le monde devrait comprendre que bon nombre de vieux n’en a plus rien à caler de ses foutaises. Comprendre aussi que, même s’ils dérangent et s’ils sentent la soupe, ce sont les vieux qui ont fait jusqu’à présent tourner la boutique et qu’on a rien trouvé de très convaincant pour les remplacer: intelligence artificielle, énergies renouvelables, Neuralink, tout ce genre de combine foireuse d’investisseurs véreux et de « parties prenantes » ne fonctionneront jamais.
J’ai soixante ans la semaine prochaine. Je pouvais prendre ma retraite, mais je continue encore un an. C’eût été l’occasion de former un jeune à mon métier, qui s’apprend essentiellement par la pratique mais ce n’est pas au programme. Mon beau-frère, qui avait un boulot encore plus pointu et irremplaçable que le mien, est dans le même cas de figure. La transmission du savoir ne s’est pas faite. Les jeunes ne veulent plus travailler, n’en sont plus capables, ou les deux. Le travail est un truc de vieux et on nous a déjà oubliés. Ils repenseront pourtant bientôt à nous, le jour où ce monde se mettra à vraiment partir en vrille et où il leur faudra revoir leurs ambitions à la baisse. Devant leurs nouveaux jouets inutiles, ils risquent de se sentir un peu con.
Pour détendre un peu l’atmosphère, nous allons parler mort et suicide. La conclusion est que non seulement on ne peut pas trop compter sur l’État pour nous aider à vivre, mais ils ne sont pas très doués non plus pour nous aider à mourir.
Nous aurons une mort lente et douloureuse, le titre de ce que j’écris en ce moment.
Note: je ne traduis pas les tableaux, ça me laisse le temps de promener le chien dans la nature, qui, elle, va très bien.
Le suicide, c’est un peu une question de réussite ou d’échec. Je me souviens de six personnes que j’ai connues qui ont mis fin à leurs jours. L’un d’entre eux, un chef d’entreprise très prospère, s’est jeté par la fenêtre de son bureau; il a survécu à cette chute, mais s’est pendu quelques années plus tard. La petite amie d’un locataire a survécu à une tentative où elle s’est jetée sous une rame de métro: elle a sauté trop tard et a été projetée sur le quai, où elle s’est brisé la hanche. Quelque temps plus tard, elle aussi est parvenue à ses fins en se jetant du haut du cap de Beachy Head. Une connaissance d’affaires, à qui on avait diagnostiqué la maladie de Parkinson, s’est littéralement fait sauter la cervelle avec un fusil de chasse, en laissant à sa femme le soin de nettoyer les dégâts. La petite amie d’une autre connaissance s’est suicidée lorsque son petit ami est parti à l’université, et ce dernier, ma connaissance, lui a emboîté le pas le jour de l’anniversaire de sa mort. Enfin, un nouveau venu à l’université que je connaissais, déprimé et seul dans sa résidence, s’est suicidé lors du premier confinement. Une mort apparemment sinistre et très lente. Je tiens Ferguson, Whitty, Boris [NdT. Neil Ferguson, le statisticien, Chris Whitty, Médecin en chef et Boris Johnson, Premier Ministre] et tous ces tarés pour responsables de cette mort.
Sur les six, deux ont échoué à la première tentative. Deux avaient accès à des fusils de chasse et ont réussi leur coup. Deux autres ont utilisé un cocktail de drogues qui, bien que fatal, n’a été ni rapide ni indolore, d’après ce que l’on m’a dit. Le fait de sauter de Beachy Head témoigne d’un niveau de détermination qui dépasse mon imagination. La moitié d’entre eux étaient de grands adolescents ou des jeunes d’une vingtaine d’années. Chacun d’entre eux constitue une tragédie à sa manière, laissant derrière lui souffrance, cœurs brisés et complications incalculables.
À mes yeux, un seul de ces décès a un sens. Je pense qu’un psychiatre serait de cet avis. Cependant, comme on le voit au Canada, et qui sait peut-être bientôt au Royaume-Uni, si ceux qui préconisent le suicide assisté par l’État parviennent à se calquer sur le Canada et à en faire un droit de l’homme, ce ne seront pas des médecins qui prendront ce genre de décision, mais des « avocats des droits de l’homme », y donnant ainsi accès à tous ceux qui, avec un peu d’aide, pourraient reprendre leur vie en main.
Étant donné que deux des tentatives de suicide que j’ai décrites se sont soldées par un échec mais par des blessures importantes, je conçois qu’il existe un argument en faveur de l’implication de l’État et d’un médecin – l’argument fondé sur l’« utilité ». Il est certain que si un médecin est impliqué, même si le suicide reste une erreur aux yeux de tous les autres, alors, pour citer Macbeth:
Si c’est fait quand c’est fait, alors il serait bon que ce soit fait rapidement.
Il est certain que l’intervention d’un médecin rendrait au moins les choses plus propres et plus efficaces.
Cependant, mes connaissances ne sont pas les seules à avoir tendance à rater leurs tentatives de suicide; la plupart des tentatives sont infructueuses. Je doute que les données sur l’efficacité des tentatives de suicide soient particulièrement précises, mais le graphique de la Figure 1 reflète les estimations que j’ai lues. 17,5% des tentatives utilisant une arme à feu échouent. 40% des pendaisons échouent. Mon dieu, même 70% des personnes qui se jettent dans le vide survivent! On ne peut qu’imaginer les blessures qui en résultent.
Apparemment, seulement 5% des personnes qui survivent à une tentative de suicide se suicident dans les cinq années qui suivent. Il est clair que la plupart des personnes qui ratent leur suicide finissent par dépasser ce stade. Je ne suis pas sûr qu’obtenir une aide professionnelle pour améliorer le taux de réussite de la première tentative soit nécessairement une bonne idée.
Cependant, les médecins sont-ils en mesure d’améliorer les tentatives maladroites de mettre un terme à sa propre vie? Après avoir examiné les faits, j’ai été surpris de constater qu’il serait préférable de faire appel à un ouvrier d’abattoir plutôt qu’à un médecin. Les abatteurs tuent des centaines de grands mammifères chaque année, sans le moindre faux pas.
Ça ne vient peut-être pas immédiatement à l’esprit, mais les médecins, en tout cas dans les pays où l’aide à la mort ou la peine de mort existent déjà, tuent déjà pas mal, même si je ne suis pas sûr qu’ils puissent faire jeu égal avec les abatteurs.
Il y a eu 24 exécutions aux États-Unis en 2023. En 1999, l’enthousiasme a atteint son apogée avec 98 prisonniers mis à mort. En revanche, au Canada, quelque 17 500 personnes auront été « euthanasiées » en 2023. Cela représente près de 50 décès par jour! Ce n’est pas rien. Le Canada, dont la population représente un huitième de celle des États-Unis, tue chaque jour deux fois plus de personnes que les États-Unis n’en exécutent en un an.
Au vu d’autant de tueries, on pourrait penser que les médecins canadiens et américains sont passés maîtres dans l’art. Apparemment, ce n’est pas le cas!
L’exécution des condamnés à mort prend diverses formes: injection létale, gaz, chaise électrique, pendaison et peloton d’exécution. Toutes posent des problèmes. De nombreux articles de presse décrivent toutes sortes d’horreurs: le temps que met le prisonnier à mourir, les difficultés à introduire l’aiguille dans la veine, les défaillances des chaises électriques, les pelotons d’exécution qui ratent leur coup. Pour avoir tué quelques poulets et, sur une note plus triste, une vieille brebis très malade dans une ferme ovine australienne, j’éprouve une grande sympathie pour ceux qui sont appelés à tuer et pour les difficultés pratiques qui se présentent lorsqu’on foire ce qui, sur le papier, semblerait être la tâche la plus simple qui soit.
John Wyatt, professeur émérite de pédiatrie néonatale, a écrit un article très émouvant dans le Spectator concernant l’impact probable sur les médecins praticiens si un projet de loi récemment rédigé par les libéraux démocrates écossais et légalisant l’« aide à la mort » est adopté par le Parlement de Holyrood. Les médecins se trouveraient alors dans l’obligation de tuer des patients. Comment concilier cela avec l’objectif premier d’un médecin, à savoir « ne pas nuire »? Dans l’article, il note que le code d’Hippocrate interdit aux médecins de participer à des exécutions judiciaires. Il est clair que l’éthique qui consiste à étendre le devoir d’un médecin au meurtre de ses patients pose d’énormes dilemmes éthiques.
Selon moi, l’un des points les plus intrigants soulevés par Wyatt est que « une fois que le médecin aura certifié le décès, il sera légalement chargé de produire un certificat de décès faux et manifestement trompeur – en disant que la cause certifiée du décès était la maladie sous-jacente, plutôt que le poison mortel qui venait d’être administré ». Compte tenu de la controverse qui a eu lieu pendant la « pandémie » sur l’enregistrement des décès « avec » ou « à cause » du Covid, et de la corruption des données sur la mortalité « toutes causes confondues », le sceptique que je suis se méfie fortement de ce tour de passe-passe.
Beaucoup diront qu’il y a une grande différence entre exécuter un meurtrier et mettre fin à la vie d’une personne en phase terminale ou qui, pour une raison ou une autre, souhaite qu’on l’aide à mettre fin à ses jours. Nombreux sont ceux qui affirment qu’il y a une différence sur le plan moral. Mais une question que je n’avais jamais envisagée auparavant est celle du « comment ». Comment s’y prend-on pour tuer quelqu’un?
En abordant ce problème, je suis redevable à l’un des commentateurs réguliers du Daily Sceptic qui, sous l’un de mes récents articles, a renvoyé à un billet de blog de Sir Desmond Swayne MP qui incluait un rapport du département de la santé de l’Oregon, intitulé « Death with Dignity« (La mort dans la dignité). Ce rapport détaille les résultats annuels de la loi sur l’aide à la mort de l’Oregon.
C’est dans le domaine de l’efficacité que le rapport de l’Oregon est le plus éclairant. Commençons par un peu de contexte. Dans l’Oregon, on ne tue pas les gens à l’échelle industrielle du Canada, mais on parvient tout de même à tuer plus de 20 fois le nombre de personnes exécutées dans l’ensemble des États-Unis.
En 2023, 560 personnes se sont vu prescrire des drogues létales. Parmi elles, 367 – soit 65% – ont succombé au cocktail. Les 193 autres personnes n’ont pas succombé aux médicaments: soit elles ne les ont pas pris, soit elles sont mortes d’une autre cause avant de les avoir ingérés, soit les médecins ont perdu leur trace.
Le rapport comprend un résumé pratique de ce qu’il est advenu des personnes auxquelles ces médicaments ont été prescrits en 2023, que j’ai reproduit dans la figure 5.
Soit dit en passant, il convient de noter que 17 patients, vraisemblablement du groupe qui n’a pas « ingéré » les médicaments, ont survécu à la durée résiduelle de vie de six mois, durée maximale, selon le médecin, qu’un patient qui remplit les conditions requises pour bénéficier du suicide assisté est censé vivre. Quoi qu’il en soit, vous pouvez constater que rien n’est simple et que, pour une personne qui envisage de se suicider, ce n’est pas non plus très rassurant.
Les tableaux suivants sont extraits du rapport.
Tout d’abord, examinons les « complications ». La première chose qui frappe dans ces résultats, c’est leur caractère incomplet. Sur les 367 personnes qui ont ingéré le poison, il n’y a pas de données pour 265 d’entre elles (72%). Sur les 102 (28%) pour lesquels on dispose de données, 8% ont eu des difficultés à avaler ou ont régurgité le poison. Un patient a eu une crise d’épilepsie.
Il semble étrange que, pour la plupart des patients, aucune donnée ne soit disponible. Toutefois, le tableau suivant fournit quelques indices sur les raisons de cette lacune. La figure 7 montre qui était avec le patient lorsqu’il a pris les médicaments ou qu’il en est mort. Pour seulement 58 (16%) des 367 patients, le médecin prescripteur était présent lorsque le « médicament » a été ingéré. Dans 44 cas seulement (12%), le médecin était présent lorsque le patient est décédé.
Dans 14 cas, le médecin semble avoir quitté le patient entre l’ingestion et le décès. De même, sur les 258 cas pour lesquels on dispose de données, 43 semblaient être seuls au moment de l’ingestion du « médicament », mais 168 semblaient être seuls au moment du décès. Tout cela suggère que le « médicament » n’agit pas si rapidement que cela.
La figure 8 nous indique la rapidité avec laquelle le « médicament » agit. Pour 34% des patients, on ne dispose d’aucune donnée. Sur les 64% pour lesquels des données sont disponibles, il a fallu entre une minute et plus de huit heures (488 minutes) pour que le patient perde conscience, avec un temps médian de cinq minutes. Le décès a pris plus longtemps. Le temps médian jusqu’au décès était de 53 minutes, tandis qu’au moins une pauvre âme a mis 137 heures, soit pas loin de six jours pour mourir! Imaginez que cela se produise dans une chambre d’exécution ou même dans un abattoir.
La figure 9 présente des données sur le « pourquoi ». Pourquoi ces 367 personnes voulaient-elles mourir? Seules 34% ont mentionné un contrôle inadéquat de la douleur. Pour la plupart, c’était la perte d’autonomie, le fait d’être un fardeau pour leur famille ou le fait de ne pas pouvoir profiter de la vie.
Le message que je retiens du rapport de l’Oregon est que les mécanismes dans leur ensemble semblent très confus. Certes, ces données sont limitées à l’Oregon. Les choses se passent peut-être mieux au Canada, aux Pays-Bas ou en Belgique. Il est possible qu’on fasse mieux en Écosse ou, à terme, en Angleterre et au Pays de Galles, lorsque la loi sera inévitablement introduite, mais j’en doute.
Je pense que tuer une personne peut être une tâche aussi confuse et pénible que celle de tuer cette vieille brebis en Australie, il y a 40 ans. En tout cas, après avoir été assez équivoque sur l’aide à la mort, je ne pense pas, à la lecture de ce rapport, que je recommanderais volontiers cette option à mes proches.
J’ai toujours été un peu gribouilleur. Lors de réunions ennuyeuses, j’ai souvent dessiné une guillotine que je pourrais construire dans mon garage. J’avais décidé que ce serait probablement le moyen le plus rapide et le plus indolore de mourir. La conception était ingénieuse, si je puis dire. Cependant, ces dernières années, j’avais plutôt pensé que je serais heureux de laisser les professionnels s’en charger le moment venu. Eh bien, plus maintenant. Il faut que je déniche ces vieux cahiers, je pense que ma guillotine artisanale ou l’abatteur du coin seront plus efficaces.
En quarante ans, le gouvernement US est passé du néo-libéralisme et de l’anti-communisme primaire à la dictature maoïste – quarante ans, durée qui correspond au programme d’endoctrinement de deux générations décrit par Youri Besmenov. Un programme tellement efficace que les discours néo-libéraux de Reagan seraient sans doute aujourd’hui taxés de complotistes, comme on taxe ceux de Trump, politicien centriste par excellence, d’extrémisme.
Fidèle à sa tradition, ce patient coup d’État communiste a bien sûr comme objectif la suppression de la classe moyenne – celle qui a construit la prospérité du pays, dans ce cas, la classe ouvrière et entrepreneuriale plutôt que paysanne – en en éliminant physiquement un certain pourcentage et en réduisant le reste à la pauvreté et à la soumission, selon le modus operandi classique. Avant de décrire celui-ci, un bref rappel de la ligne temporelle des événements.
Après avoir délocalisé vers le Tiers-Monde son système d’esclavage – le « prolétariat », dont le sang et la sueur a permis la Révolution Industrielle – le pouvoir financier, appuyé sur ses empires coloniaux, a ensuite métamorphosé la classe ouvrière occidentale en « classe moyenne » dans le modèle consumériste inventé tout spécialement pour écouler sa production. Cela a donné une période de grâce durant laquelle l’Occident a vécu, et continue temporairement de vivre, au-dessus de ses moyens et de ses ressources sans prévoir l’après, c’est-à-dire la perte de son abondance énergétique et de son empire, confisqués aujourd’hui par le bloc BRICS. Comme disent les anglophones, the chicken have come to roost – on recolte ce qu’on a semé. Fin de l’encadré.
Pour comprendre ce qui se passe aujourd’hui, il est utile de se rappeler que la société humaine sert avant tout à contrôler la loi naturelle – à la mitiger quand tout va bien et à la retourner contre les peuples quand les choses se gâtent. Pour la contrôler, on l’a subtilement codifiée en « Droits de l’Homme »1, qui redéfinissent les besoins naturels humains comme des « droits » généreusement octroyés par le pouvoir, autorisant celui-ci à les moduler, à en faire des obligations, à les accorder à certains au détriment d’autres et/ou à les utiliser comme outil de pression ou d’agression – voir la militarisation de la « démocratie » par le Pentagone.
Le problème de la loi naturelle, c’est qu’elle peut être contenue jusqu’à un certain point mais jamais abolie. Quand on la pousse par la porte, elle rentre par la fenêtre. Un de ses effets, qu’on peut observer dans la monoculture intensive, est d’égaliser les systèmes déséquilibrés. C’est ce qui se passe en ce moment, sous le relatif contrôle d’une élite financière qui tient à tout prix à conserver sa place en haut de la pyramide.
Autre point à comprendre, la dépopulation en cours n’est pas que quantitative, elle est aussi qualitative. Le pouvoir crée une version perverse, que nous allons détailler maintenant, d’un mécanisme clé de la loi naturelle, la survie du plus fort. Nous ne sommes donc pas dans une logique de dépopulation aveugle, nous sommes en phase de sélection.
Ce n’est pas une pandémie, c’est un test de QI.
J’ai piqué la photo ci-dessus à un article de VST, qui met en garde ses lecteurs sur le danger de cette idée, qu’il qualifie d’eugéniste – donc mauvaise et source de division. Je me suis permis de lui rappeler que, question division, la majorité des injectés a longuement traité les non-injectés de parias ignorants, irresponsables et/ou assassins de mamys, qu’un bon pourcentage d’entre eux étaient ravis qu’on les envoie dans des « camps » et/ou souhaitait leur mort, traitaient ceux qui osaient parler sur les réseaux sociaux de leur effets secondaires « vaccinaux » (y compris les plus épouvantables) de menteurs, complotistes, etc. quand ce n’est pas leur famille elle-même qui les reniait (voir ma copine Truthbird). J’aurais aussi pu lui rappeler certaines similitudes entre l’opération Covid et certains événements du siècle passé: l’ennemi caché, les camps, la crise économique et le toujours utile « Je ne faisais qu’obéir aux ordres ». Détail amusant, le sobriquet des foules enthousiastes de la République de Weimar, qui applaudissaient depuis leurs balcons les défilés militaires du Troisième Reich, convient aussi très bien à ceux qui applaudissaient plus récemment le personnel médical depuis les mêmes balcons – avant de souhaiter un peu plus tard la mort des mêmes, si réfractaires à l’injection – à l’heure recommandée par le pouvoir: les balconazis, terme très élégant que j’utiliserai désormais pour les désigner.
Ignasz s’élève également contre l’appellation « pure blood » (pur-sang) des non-injectés, d’après lui autre source de division, glissant sur le fait que le code génétique des récipendiaires de la « thérapie génique » a été compromis, et que celui de leur progéniture sera, si on en croit Parrhesia, définitivement modifié – ce qui ferait officiellement d’eux des mutants, de facto propriété intellectuelle des firmes pharmaceutiques. Mais selon lui, nous devons éviter de tomber dans la division… Ignasz n’ayant pas répondu, je le laisse donc à sa mémoire sélective et à sa position étonnament conciliante. L’année de la redevabilité a décidément du mal à démarrer.
Pour ma part, je n’oublie rien de ce qui a été dit, ni par qui, et vu ma fâcheuse tendance à garder des rancunes de plus de cinquante ans – enfant unique, je n’ai donc pas appris le jeu de je-te-fais-une-crasse-tu-me-pardonnes, me dit mon épouse – je ne suis pas très client du pitoyable exercice de réinterprétation des faits actés et des paroles prononcées ces trois dernières années. Patient, j’attends donc avec confiance qu’une forme de justice immanente s’occupe de régler les dettes, comme je l’ai souvent constaté et comme nous l’allons voir tout de suite puisque c’est le sujet du présent article.
Revenons d’abord brièvement sur cette accusation d’eugénisme. Je l’ai dit et je le répète, l’eugénisme fait partie intégrante des choix humains. Il n’est ni bon ni mauvais, le tout est de savoir qui l’exerce. Au niveau de la famille, c’est le simple choix du nombre d’enfants, en adéquation avec les ressources disponibles de l’endroit et du moment. Au niveau des États, il peut aller des politiques natalistes bienveillantes aux massacres de masse et aux génocides. C’est donc encore un domaine dont la politique n’a pas à se mêler, ni dans un sens ni dans l’autre.
C’est pourtant exactement ce qu’elle fait en ce moment. En réalité, on est bien au-delà d’un test de QI: c’est une action militaire et c’est un test de survie – on pourrait même dire que c’est un test d’humanité. Et c’est la « gauche » qui, après avoir préparé le terrain depuis quarante ans, est assez logiquement chargée de le faire passer: quand il s’agit de juger, condamner et massacrer leur propre peuple, ils sont les plus qualifiés. Voici la méthode.
Pour résumer, la majorité de ceux qui ont scrupuleusement suivi les directives de tests PCR, masquage, distanciation sociale, délation et comme je le rappelais plus haut, persécution et ostracisme des non-conformes, pour ensuite se ruer sur les vaccins, étaient de bons citoyens obéissants et confiants – c’est-à-dire des étatistes, ceux qui constituent l’armée personnelle de la gauche, chargée de la première phase de l’opération. C’est encore beaucoup plus marqué aux États-Unis, où le clivage Démocrates/Républicains se joue en premier sur la notion des limites du rôle de l’État fédéral. Nous sommes entrés dans la deuxième phase de l’opération. Pour la comprendre, restons aux States, où on trouve entre autres dans les opérations post-Covid:
l’opération Ozempic, médicament initialement réservé aux diabétiques, dont les effets secondaires assez redoutables – paralysie stomacale, nécrose intestinale, perte de tissu organique, effondrement des traits du visage – en font l’arme idéale pour détruire ce qui reste de la santé des obèses (40% de la population) encore en vie, qui peuvent à présent s’en faire injecter hors prescription comme médicament de perte de poids (une version orale existe sous la marque Wegovy);
l’opération Trans, programme de mutilation/stérilisation de masse, qui, par le truchement du réseau enseignement et pédopsychiatrie – tous deux sous emprise de directives très punitives, si ça vous rappelle quelque chose – vise tous les enfants et jeunes adolescents mais touche principalement les familles « progressistes »; à noter parmi ses victimes le très haut pourcentage d’enfants autistes (20% minimum), dont le nombre a littéralement explosé suite aux dégâts vaccinaux et aux addictions à l’écran – c’est donc bien de l’eugénisme d’État; outre les atrocités chirurgicales que ces jeunes subissent, le bombardement hormonal intensif des jeunes filles provoque des états de violence extrême, qui se sont déjà soldés par des tueries à l’arme à feu, et iront en s’aggravant – je ne suis pas le seul à prédire qu’ils finiront par se retourner contre le corps médical et contre leurs propres parents;
l’opération Fentanyl-Tranq, qui décime en premier les sans-abri et les dépendants de l’aide sociale, électeurs Démocrates pour des motifs pragmatiques.
À première vue, il pourrait paraître absurde que la gauche soit occupée à décimer préférentiellement ses propres rangs. C’est une ironie qui n’en est pas une: elle suit une très ancienne méthode, celle de « tuer les tueurs » une fois leur mission remplie2. Les tueurs du jour sont les naïfs de l’idéologie du changement, c’est-à-dire avant tout les Démocrates – athées, souvent très diplômés et donc passés à la moulinette du progressisme via leur (ré)éducation – qui ont servi de levier au passage à gauche des USA. On n’entend déjà plus guère parler des marxistes de BLM, et une fois leur date d’utilisation dépassée, la petite armée woke/trans/arc-en-ciel du Grand Timonier Biden ira les rejoindre dans les oubliettes de l’Histoire – avec probablement, comme indiqué plus haut, violence et suicide pour une bonne partie d’entre eux, quand ils comprendront enfin qu’on les a sacrifiés. Voilà le sort de la gauche dans cette opération de sélection.
Voyons maintenant ce qui est réservé à la « droite ». Je me suis livré à une petite expérience en prenant le lectorat de Substack comme sujet-test. J’y ai publié quelques commentaires politiquement incorrects mais parfaitement justes, en forçant à peine le trait, en réponse à des lecteurs typiques de la plateforme censés représenter la tendance « droite » (chrétiens, conservateurs, traditionnalistes). Échantillon desdits commentaires et des réponses:
pour sauver la civilisation occidentale, il faudrait remonter le temps et faire taire une bonne fois Darwin et Nietzsche: pas de réponse;
comment peut-on louper le fait que des gens comme Bill Gates et Elon Musk sont des crétins, qui montrent des signes clairs de handicap mental?: pas de réponse;
l’intégration des cerveaux au Cloud ne changera pas grand chose puisque la pensée est morte, suicidée par les smartphones et les réseaux sociaux: pas de réponse;
ce n’est pas seulement Mattias Desmet qui est un rouage du système, c’est l’ensemble de sa profession, qui a supplanté les curés et a détruit l’aspect sacré de la confession, et sert aujourd’hui à apposer son sceau pseudo-scientifique sur la « dysphorie de genre » (voir plus haut): ah si, une réponse – « c’est n’importe quoi! »;
j’oriente Bryan Mowrey, qui publie un article pour défendre l’idée que les armes atomiques existent, vers le papier de Miles (traduit ici) qui démonte le truc; sa réponse est que, vu que ça impliquerait un grand nombre de fakes, il serait plus facile de fabriquer de vraies bombes atomiques – ce qui est démontrablement impossible; devant une telle mauvaise foi et un raisonnement aussi grotesque, je laisse aussitôt tomber la discussion avec ce crétin diplômé – le sujet de mon papier suivant;
le commentaire à Ignasz cité plus haut: pas de réponse;
etc.
La « résistance » se résume, sauf exceptions, à des gens qui déplorent telle ou telle dérive mais sont les premiers – du moins tant que leur bagnole démarre et que leur frigo est plein – à défendre le système, en dépit du simple bon sens. Un double standard qui se retrouve dans leur analyse des responsabilités: d’un côté leurs Maîtres très méchants mais aussi très puissants, donc coupables de tous les maux, de l’autre les simples rouages, manipulés et prisonniers du système, qui ne se rendent pas compte de ce qu’ils font et/ou ne maîtrisent rien. Désolé, mais non. Que le personnel hospitalier ait tué mamy avec injection/Remdisivir/respirateur ou en l’étouffant avec un oreiller, ça fait peu de différence. Ça reste un meurtre prémédité de sang froid. Par pas Bill Gates, par eux.
Mieux que l’opposition contrôlée par le Renseignement, c’est leur diplôme et leur intérêts dans le système qui sert de carcan à ces héros en carton. J’ai donc stoppé l’expérience assez rapidement, la majorité des prises de position (je ne parle pas du contenu des articles) se limitant à des jérémiades post-vaccinales, à de l’idolâtrie de l’une ou l’autre figure politique (Trump, RFK Jr, etc.) et à la défense de la liberté d’expression de la part de gens dont le discours se limite à de la vertu ostentatoire en version bon apôtre – rebelles mais gentils avec tout le monde. Quand on s’écarte un peu du consensus, on est considéré comme un troll. La seule qui comprend de quoi je parle et qui répond intelligemment à mes commentaires, c’est Sasha Latypova, la seule (avec Yeadon, dans une certaine mesure) qui, après avoir consacré toute sa carrière professionnelle à des tests pharmacologiques de haut niveau, admet que les vaccins sont, ont toujours été et seront toujours du bouillon d’onze heures. Je ne sais donc pas quel sera le sort de la droite, puisqu’il semble qu’à part elle et moi, il n’y ait plus beaucoup de parole courageuse, donc de « droite ». On est mal barre. Ceci dit, croyez-le ou non – je viens de le découvrir et j’en suis le premier surpris – un nombre croissant d’auteurs sur Substack, et pas des moindres, suit mon compte uniquement pour lire mes commentaires, je suppose, vu que je n’y ai encore publié aucun article. Je vais donc probablement devoir y consacrer un peu de temps, idée que je contemple depuis un moment, en essayant surtout de ne pas laisser tomber mon lectorat francophone – ne le répétez pas mais j’aime vraiment ce pays, et mon épouse le sien, juste en-dessous.
Le dernier point à comprendre est le plus important. Quoique nous infligent nos gouvernements – néolibéraux, fascistes, communistes, peu importe – et même si les plus grands massacres ont été historiquement leur oeuvre, ce sont toujours actuellement eux qui contrôlent le chaos et maintiennent en vie la majorité de leur population. Même si l’espérance de vie d’un pourcentage des injectés a été considérablement réduite, leur santé précaire ne tiendra quand même qu’aux soins médicaux que l’État continuera à maintenir – je connais personnellement des personnes dans ce cas. Maintenant que le rôle de protection des États est en train de s’inverser à grande vitesse – la Belgique étant une exception, on y tente de sauver les meubles en donnant des primes aux vieux comme moi pour les inciter à ne pas partir trop tôt à la retraite – la sélection s’opérera entre les personnes qui dépendent de l’autorité et ceux qui arriveront à s’en sortir autrement. Plus que selon un clivage gauche/droite, je pense qu’en définitive, comme dans toutes les guerres, c’est la population rurale qui a de meilleures chances de passer le cap. Ça fait un moment que je le martèle: soyez prêts et fichez le camp des villes. Ma courageuse épouse nous aura fait cette saison plus d’un an de légumes dans son potager et nous pouvons compter sur notre éleveur local autant qu’il peut compter sur nous, là où les citadins tireront une drôle de tête le jour où ils devront céder leur femme à un chef de gang de quartier contre une boîte de thon à l’huile – ceci pour rappeler qu’il y a dans ce monde des gens beaucoup plus dangereux que les gouvernements, et que même si la citation de Reagan était juste à son époque, le cadre a changé. Et pas en mieux.
Désormais, la phrase la plus terrifiante en anglais est à mon avis celle qui figure (à 2:30-2:34) dans la deuxième partie3 d’une trilogie hollywoodienne que je vous recommande vivement – vous comprendrez pourquoi en les regardant.
Toutes les fonctions officielles du gouvernement ont été suspendues pour une durée indéterminée.
Une phrase que vous risquez d’entendre au cours de la décennie prochaine. Je vous explique pourquoi dans la suite de cet article.
Je conserve des copies de ce texte admirable, en cas de pénurie de papier toilette. ↩︎
Les Allemands ont eu l’occasion de l’apprendre à leurs dépens il y a quelques décennies sans vraiment en tirer une leçon à long terme puisque maintenant que leurs dangereux amis de Washington n’ont plus besoin de leur services pour casser la France (Macron s’en sort très bien tout seul), ils subissent le sort historique des traîtres: la mise à mort par leur commanditaire. ↩︎
Le résumé sur IMDB est foireux, rien à voir avec l’histoire du film ↩︎
Je sors lentement de ma grippe – avec une petite idée de comment ce truc s’est propagé aussi largement – et je continue a rédiger deux articles de fond, complétés par un troisième de Arkmedic.
C’est en cherchant un lien vers une définition du mot « sénécide » que je suis tombé sur un article dont voici un court extrait, qui donne une perspective historique sur le modèle en train de se mettre en place, fait de normalisation de l’euthanasie et du sénécide. S’il passe, la chrétienté n’aura donc été qu’une brève parenthèse entre la barbarie primitive, voir ci-dessous, et la barbarie technocratique à la Attali. Faut-il y voir un élément de réponse à cette question: la créature humaine est-elle tarée de naissance?
Il existe peu de documents relatifs à la façon dont différentes cultures procédaient pour mettre à mort leurs doyens – une pratique nommée sénécide. Il en existe cependant quelques uns. Dans le Japon rural, à l’âge de 70 ans, les pères et les mères étaient conduits par leurs fils en haut d’une montagne sacrée appelée Obasute-yama, ou « Montagne où l’on abandonne les grands-mères ». Ces derniers les laissaient là, mourir de froid et de faim. Les Bactriens, qui habitaient au nord de l’Afghanistan actuel, jetaient les personnes âgées et les malades à des chiens dressés, appelés des croque-morts. Les rues étaient jonchées d’os humains.
En Afrique du Nord, les vieillards troglodytes qui n’étaient plus capables de suivre leurs troupeaux se suicidaient en se serrant une queue de bœuf autour du cou. Sur les rives Est de la mer Caspienne, les Derbica assassinaient les hommes qui atteignaient 70 ans avant de les manger. Les femmes étaient simplement étranglées puis enterrées. Chez les Massagètes des environs de la mer d’Aral, les personnes âgées étaient sacrifiées par leur entourage, puis cuites en même temps que le gibier. En ce qui concerne les Iazyges de Sarmatie, qui vivaient dans des régions au nord de la mer Noire, les enfants tuaient leurs parents à l’épée. Quant aux îles Diomède, dans les eaux battues par les tempêtes du détroit de Béring entre la Sibérie et l’Alaska, les Iñupiat euthanasiaient rituellement leurs anciens en ayant recours au couteau, à l’arme à feu ou au nœud coulant. Ceux qui manifestaient le désir de mourir expliquaient leur souhait à un parent, qui tentait alors de les en dissuader. S’ils ne changeaient pas d’avis, l’exécution avait lieu. Celui qui était sur le point de mourir retournait ses vêtements, et des proches l’amenaient sur un siège en peau de caribou jusqu’au lieu du sacrifice, situé à l’extrémité du village.
La personne en charge de tuer était nommée l’exécuteur – généralement le fils aîné du condamné. Un article publié dans le Southwestern Journal of Anthropology en 1955 raconte comment un enfant de 12 ans a tué son père avec un grand couteau de chasse: « Il indiqua à son fils où il devait frapper, à l’endroit vulnérable juste au-dessus du cœur. Le garçon enfonça profondément le couteau, mais le coup ne fut pas assez efficace. Avec dignité et résignation, le vieux père suggéra: “Essaie un peu plus haut, mon fils.” Le second coup atteignit son but. » En ce qui concerne le Nord canadien, on trouve l’histoire de Charles Francis Hall, un éditeur de journaux de Cincinnati ayant abandonné femme et enfants un jour de 1860 pour explorer le Grand Nord. Dans le sud de l’île de Baffin, proche de l’endroit où se trouve l’actuelle Iqaluit, il rendit visite dans son igloo à une vieille femme mourante nommée Nukertou, pour se rendre compte une fois arrivé que la population l’avait emmurée chez elle à l’aide de briques de neige. Jugeant que la laisser mourir seule n’était pas chrétien, Hall se força un passage. Il écrit dans son journal de bord: « Un, deux, trois, quatre, cinq, six, sept, ai-je pu lentement compter entre chacune de ses inspirations. À la fin, j’ai pu compter jusqu’à dix-neuf mais ses expirations étaient courtes puis prolongées – irrégulières. Lentement, Nukertou a cessé de vivre. »
Environ soixante ans plus tard, au début des années 1920, Knud Rasmussen, explorateur et anthropologue, signala des rituels de cet ordre parmi les Inuits Netsilik de l’île du Roi-Guillaume. « Car », notait-il, « ici,la culture veut que, pour les personnes âgées qui ne peuvent plus rien faire et que la mort n’emporte pas, l’on aide la mort à venir les trouver. » Durant les longues marches d’hiver pour rallier différents terrains de chasse, les vieillards étaient abandonnés sur des morceaux de banquise pour y mourir. Dix ans après, l’aventurier français Gontran de Poncins vécut parmi les Netsilik et témoigna du cas d’un fils abandonnant sa mère dans le blizzard, un des derniers actes de sénécide connus. Poncins fut le dernier des explorateurs anthropologues. L’anthropologie est par la suite devenue une profession, avec ses lignes directrices et ses diplômes. Certaines questions ont été jugées pertinentes, d’autres tournées en ridicule. Les anthropologues modernes sont plus intéressés par la façon dont le christianisme, la télévision ou le réchauffement climatique affectent les Inuits. Plutôt que de finir enfermés dans des igloos, les vieux Inuits sont aujourd’hui principalement logés dans des maisons de retraite, qui ont poussé sur tout le territoire comme des champignons.
Pratiquement plus personne ne songe à cette funèbre coutume, et quand la pratique est évoquée, c’est pour la considérer comme un mensonge. « Au cours des trois derniers siècles, des explorateurs et aventuriers blancs, des inspecteurs de police, des missionnaires, des commerçants et tout particulièrement des anthropologues, sociologues et autres universitaires ont déversé plus d’une histoire malsaine à propos des Inuits », écrit l’anthropologue canadien John Steckley dans son livre paru en 2007 White Lies About the Inuit (« Les Mensonges des blancs à propos des Inuits »). Mais lorsque j’ai contacté Steckley au téléphone au Humber College de Toronto, j’ai été surpris d’apprendre qu’il avait écrit l’intégralité de son ouvrage depuis la bibliothèque universitaire. Cet homme n’avait jamais été en terre arctique.
Ce qui m’a poussé à écrire ce billet, entre mon déménagement et d’autres occupations, c’est ce qui suit, une tendance à long terme qui s’est accélérée exactement au pire moment possible.
Les Pays-Bas vont racheter et fermer 3 000 exploitations pour se conformer aux règles de l’UE
Le gouvernement tente de réduire la pollution par l’azote, ce qui devrait raviver les tensions avec les agriculteurs, qui estiment que le secteur est injustement visé.
Le gouvernement néerlandais prévoit d’acheter et de fermer jusqu’à 3 000 exploitations agricoles situées à proximité de zones écologiquement sensibles afin de se conformer aux règles européennes en matière de préservation de la nature.
Les Pays-Bas tentent de réduire la pollution par l’azote et procéderont à des achats obligatoires si un nombre insuffisant d’exploitations rejettent l’offre volontairement.
Les agriculteurs se verront proposer une offre « bien supérieure » à la valeur de l’exploitation, selon le plan gouvernemental qui prévoit la fermeture de 2 000 à 3 000 exploitations ou autres entreprises perçues comme de gros pollueurs.
Certains des plans initiaux avaient fait l’objet de fuites et révélaient que l’offre s’élèverait à 120% de la valeur de l’exploitation. Cependant, cela doit encore être confirmé.
Christianne van der Wal, ministre de l’azote, a déclaré aux députés vendredi: « Il n’y a pas de meilleure offre à venir ». Elle a déclaré que les achats obligatoires seraient effectués « le cœur serré », si nécessaire.
Ce projet est en cours aux Pays-Bas depuis un certain temps et, bien que lente, la mise en œuvre (ou plutôt l’ingérence de l’agenda élitiste) se poursuit avec peu d’opposition. Le problème est double. Le premier est attendu, les Pays-Bas sont une puissance agricole et l’un des plus grands exportateurs de la planète, donc une réduction aussi massive aura inévitablement des conséquences désastreuses sur la pénurie alimentaire et l’inflation (ce qui confirme le fait que ces deux phénomènes se produiront), le second problème est humain. Les agriculteurs sont poussés à la faillite et se suicident (merci à un ami néerlandais pour cette information).
« 30 000 entreprises sont touchées par cette situation. Il y a des gens qui n’arrivent plus à dormir. Il y a des suicides chez les agriculteurs qui n’en peuvent plus » – Source
Le gouvernement canadien vise des « objectifs » similaires, par la réduction d’émissions de certains produits chimiques, ce qui a pour effet de paralyser l’agriculture, car la réduction de l’approvisionnement en carburant et en matériaux entraîne une hausse des coûts.
Une des dynamiques que j’ai souvent mentionnée dans cette série d’articles était, et est toujours, le changement important des conditions météorologiques que nous connaîtrons tout au long de l’année, et comment cela affectera la production de denrées alimentaires de base. C’est un problème majeur, qui s’ajoute à celui des pénuries qu’a connues l’ensemble de l’industrie nécessaire à la production alimentaire, les plus sévères étant la montée en flèche des prix du diesel/carburant en général et la pénurie d’engrais. De nombreux agriculteurs ont déclaré publiquement « J’espère que Mère Nature nous aidera, sinon… » Eh bien, Mère Nature n’a pas voulu les aider.
L’Australie a été dévastée par des inondations dans certaines régions, créant un état de saturation en eau et affectant profondément la qualité du blé: qualité inférieure = rendement plus faible = moins de production = prix mondiaux plus élevés. Le phénomène inverse affecte également l’agriculture dans d’autres pays, où le temps sec aura un impact sur le rendement et la qualité. J’ai déjà parlé des sécheresses en Californie, un État agricole très important aux États-Unis, où les pertes s’élèvent désormais à 2 milliards de dollars. L’Argentine (un grand producteur de blé) a vu ses chiffres de production de blé réduits à plusieurs reprises en raison d’un temps exagérément sec. Un temps anormalement sec a un impact considérable sur les chiffres de l’inflation nationale et les prix internationaux.
En Italie, la sécheresse qui a sévi dans sa région rizicole a été si importante qu’elle affectera la production, comme dans de nombreuses autres régions et pour d’autres céréales – pas besoin de me répéter à chaque paragraphe. L’Espagne se trouve dans une situation similaire, certains experts s’attendant à ce qu’elle plante moins de riz, car cette culture est gourmande en eau.
« La grave sécheresse de cette année a provoqué le dépérissement de cultures comme le blé et le maïs et l’assèchement des pâturages où paissent les bovins. Les éleveurs de tout l’État cherchent maintenant des moyens de nourrir leur bétail pendant l’hiver, car les réserves de foin s’amenuisent », explique cet article de presse de l’Oklahoma à propos de l’impact de la pénurie de foin, causée par la sécheresse.
Ce qui nous ramène à un mouvement géopolitique souvent adopté au début de l’année, et dont j’ai écrit qu’il s’accélérera à mesure que les choses s’effondreront. Le nationalisme des ressources, qui consiste à interdire l’exportation de certaines matières premières ou denrées alimentaires pour contrôler les prix ou l’inflation internes, a un impact considérable sur les prix mondiaux. L’Ukraine l’a pratiqué avec les céréales en février et mars, l’Inde avec le blé en mai, l’Indonésie avec l’huile de palme en avril, et l’Argentine avec le maïs et le blé, cette liste étant complétée par des interdictions à plus court terme dans d’autres pays.
Compte tenu des perturbations de la chaîne d’approvisionnement dues à la guerre entre la Russie et l’Ukraine, l’Inde avait restreint l’exportation de quatre variétés de blé dur pour assurer sa sécurité alimentaire.
Après avoir restreint les exportations de blé en mai, le gouvernement indien avait également interdit les exportations de farine de blé en août pour contrôler l’inflation.
La production globale de blé de cette année sera serrée. Alors que la production de blé de l’Ukraine sera sensiblement inférieure pour la saison 2022/2023, d’autres gros producteurs ont repris le « rythme ». La Russie connaît une récolte très abondante (certaines sanctions entravent l’exportation des céréales, mais pas la production). Le Canada connaît également une bonne saison. Le problème se pose par contre aux États-Unis, où la saison est mauvaise, en Europe, où le temps sec diminue les rendements dans toute l’Union, ainsi qu’en Argentine. Si rien d’autre ne se passe d’ici à la mi-2023, les prix resteront de toute manière plus élevés qu’aujourd’hui… c’est là le plus gros problème.
Je cite souvent cette vieille phrase, « les experts ont souvent trois mois de retard ». La plus grande variable de cette équation complexe est la production et l’accessibilité des engrais. Si vous avez lu l’article mentionné au début, vous savez à quel point sont sévères les problèmes de pénurie et de prix de l’énergie et du gaz en ce moment. […] Cependant, de nombreux pays européens ont décidé de s’en tenir à leurs politiques suicidaires et à leur décision de ne pas s’attaquer à ce problème énergétique.
Avec la moitié de sa production d’engrais hors service, la perte probable d’un pourcentage supplémentaire non encore défini et les prix incroyablement élevés du gaz pour au moins l’avenir prévisible, on déduira facilement que la situation ne va pas s’améliorer à court terme.
Alors que les banques centrales du monde entier augmentent les taux d’intérêt en réponse à l’inflation, un économiste agricole affirme que tous les signes indiquent une récession mondiale, ce qui pourrait affecter les stocks d’engrais aux États-Unis.
Les chercheurs d’AgriFood Economic Systems, basés au Canada, affirment que les Nord-Américains sont les plus chanceux en matière d’approvisionnement en engrais. Le Dr Al Mussell, chercheur principal chez AgriFood, explique qu’alors que l’Europe fait face à sa crise énergétique, l’Europe occidentale s’attend déjà à une récolte de cultures vivrières moins importante l’année prochaine en raison de graves pénuries d’intrants.
« L’Europe occidentale est vraiment en première ligne dans ce domaine. L’Allemagne, la France, ces pays d’Europe occidentale. Ils sont dans une mauvaise passe, et je ne sais pas si, en tant que Nord-Américains, nous nous rendons bien compte de ce à quoi ils vont devoir faire face. Avant que les gazoducs de Nordstream ne sautent, ils avaient une crise énergétique sur les bras. Les récoltes seront faibles l’année prochaine parce que les engrais ne sont pas disponibles », a déclaré M. Mussell.
Avant le conflit entre la Russie et l’Ukraine, cela faisait cinq ans que le monde n’avait pas été en mesure de constituer un stock substantiel de céréales. Même si les stocks ont légèrement augmenté l’année dernière, M. Mussell estime que ces chiffres sont trompeurs. Outre la crise énergétique, l’Europe occidentale est confrontée à une pénurie alimentaire imminente, due à un manque d’engrais azotés.
« Il n’y a tout simplement pas assez d’engrais azotés pour tout le monde. Nous n’avons pas été en mesure de constituer des stocks depuis 2017. Année après année, en gros, on se nourrit de la récolte de l’année précédente. L’année dernière, les stocks étaient en hausse. En fait, la raison en est que lorsqu’il y a 21 millions de tonnes de maïs et de blé coincées en Ukraine, cela affecte évidemment cette proportion. Dans une bien plus large mesure, ces stocks sont détenus dans les pays importateurs. S’ils restent dans un pays importateur, ils ne bougent pas », a déclaré M. Mussell.
Dans un monde où la demande dépassera l’offre et où les pénuries seront monnaie courante, la planification à long terme est une nécessité. Selon M. Mussell, les producteurs devraient disposer d’un stock d’intrants aussi important que possible, et ils ont tout intérêt à avoir un ami banquier sous la main.
Tous ceux qui me lisent depuis plus de six mois se souviendront que les données que nous avons couvertes ici correspondent exactement au scénario que j’ai esquissé au début de l’année, qui décrivait les réponses des pays et ce qu’elles impliqueraient. Le résultat de leurs choix erronés est là: si l’on tient compte 1) des variations climatiques extrêmes dans le monde et de leur impact sur les pays producteurs de nourriture à différents niveaux, avec des conséquences souvent désastreuses sur les prix globaux, et 2) de la pénurie persistante d’engrais, qui n’a non seulement pas disparu, mais va empirer de façon exponentielle, puisque l’analyse des données, en particulier celles émanant des groupes de réflexion et des gouvernements, est rétroactive, alors on peut se risquer à prévoir que les prix des aliments resteront élevés au moins jusqu’en 2023, voire jusqu’à la mi-2024, sans même tenir compte d’un nouvel effondrement de l’ordre mondial et de l’industrie.
L’économiste en chef et directeur de la recherche, de l’évaluation et du suivi du Programme alimentaire mondial des Nations unies (l’un des rares à tirer la sonnette d’alarme sur ce scénario précis) a récemment accordé une interview dont je vous conseille de regarder cet extrait d’une minute. Il prévoit une pénurie de 66 millions de tonnes de denrées alimentaires de base en raison du scénario évoqué ci-dessus, ce qui, selon ses propres dires, suffirait à nourrir un peu plus de 3 milliards de personnes pendant un mois entier.
On ne dira jamais assez l’impact que cela aura sur les prix des aliments, les troubles civils et les mouvements géopolitiques en général. Et les problèmes liés aux sécheresses sont doubles, et bien que je sois l’un des plus grands « détracteurs » du Forum Economique Mondial, si vous lisez cet article en faisant abstraction de leur propagande et de la manipulation linguistique, c’est un très bon point de départ pour comprendre l’impact de ces sécheresses non seulement sur la production alimentaire mais aussi sur la logistique et la chaîne d’approvisionnement.
L’eau est vitale pour le commerce mondial, puisque 90% des produits circulent dans le monde via les océans et les voies navigables.
Mais l’été 2022 a été marqué par de graves sécheresses qui ont rendu plusieurs routes commerciales internationales impraticables.
Selon l’Organisation météorologique mondiale, les dommages économiques causés par les sécheresses ont bondi de 63% en 2021 par rapport à la moyenne sur 20 ans.
Mais l’été 2022 a montré à quel point certaines voies navigables clés sont sensibles à la sécheresse: le Mississippi, le Yangtze et le Rhin ont tous connu de sérieux goulets d’étranglement.
Le sud-ouest des États-Unis est au beau milieu d’une période de sécheresse de 22 ans, la plus sèche depuis 1 200 ans. Même les régions moins arides de l’est des États-Unis ressentent de plus en plus les effets de la sécheresse.
Le fleuve Mississippi s’étend du lac Itasca, dans le nord du Minnesota, sur près de 2 350 miles jusqu’au golfe du Mexique, transportant chaque année plus de 450 millions de tonnes d’importations, d’exportations et de fret domestique.
J’écrirai davantage sur ces sujets et sur leurs nombreux autres effets en réseau, mais avec ces deux articles, l’un axé sur l’énergie, l’autre sur les céréales, sans compter le fait que mes lecteurs sont probablement très conscients des tendances économiques récessives massives en cours (une fois encore, causées par la stupidité des gouvernements), vous pouvez vous risquer à une prévision/estimation facile et arriver à la conclusion que 2023 s’annonce merdique. Et ceci sans tenir compte de tous les aspects liés aux virus/maladies.
Désolé pour cette salve de publication. Je vous bombarde d’articles (traduits) pour tenir la semaine, vu que j’en ai à rédiger moi-même qui me prendront plus de temps.
Un article de notre (maintenant) vieil ami et journaliste préféré, Igor Chudov. Il complète bien les précédents, à mon avis. Il s’adresse en priorité aux jeunes, aux parents et à tous les éducateurs mais il concerne évidemment tout le monde.
Le sinistre symbole du suicide de la « baleine bleue » est ouvertement glorifié au Canada
Une campagne orchestrée pour inciter les « mangeurs inutiles » vulnérables à se suicider
Igor Chudov
29 novembre
L’image ci-dessous fait partie d’une sinistre vidéo réalisée par des professionnels (lien d’archive) qui promeut et glorifie le suicide « assisté ». (La vidéo a également pour but de promouvoir les vêtements de la marque Simons afin de gagner encore plus d’argent).
Que signifie cette baleine bleue? Pourquoi est-ce important? Lisez la suite!
Pousser les enfants au suicide
Les suicides chez les jeunes ne sont PAS toujours le résultat de décisions personnelles mûrement réfléchies et prises de manière indépendante. Certains enfants ont été poussés et préparés au suicide par d’autres personnes.
Pendant des années, des internautes anonymes se sont connectés à des enfants vulnérables, se faisant passer pour des garçons ou des filles séduisants à la recherche d’un ami, et après avoir gagné leur confiance, ils ont poussé ces enfants à se suicider. Ces tarés se font appeler « baleines bleues » et utilisent le symbolisme de la baleine bleue, comme l’explique cet article de 2019 du Sun.
Les Baleines Bleues ont des forums secrets pour échanger des conseils, des techniques, etc. Ils partagent les conversations qu’ils ont avec des adolescents vulnérables pour recueillir les meilleures suggestions sur la manière de procéder pour les pousser au suicide.
On pense qu’un administrateur du groupe assigne des tâches quotidiennes aux membres, qu’ils doivent accomplir sur une période de 50 jours.
Parmi ces tâches abominables figurent l’automutilation, le visionnage de films d’horreur et le réveil à des heures inhabituelles, mais celles-ci deviennent progressivement plus extrêmes.
Le 50e jour, les manipulateurs qui contrôlent le jeu ordonneraient aux jeunes de se suicider.
L’article du Sun ci-dessus contient peut-être de nombreux détails erronés, mais l’essentiel est là. Les cibles des « baleines bleues » étaient des jeunes gens solitaires et influençables qui cherchaient désespérément de la compagnie et une forme de validation. Ils s’agrippaient à la main amicale que leur tendaient les « baleines bleues » comme une personne en train de se noyer s’agrippe à une paille, à la recherche de quelqu’un avec qui avoir un lien.
Les baleines bleues utilisaient de faux avatars et prétendaient être de belles personnes d’un âge approprié – pour gagner la confiance et l’intérêt romantique de leurs mystérieux interlocuteurs. Une fois la confiance et la dépendance gagnées, la conversation sur le suicide commençait.
L’objectif du jeu de la « baleine bleue » était de tuer autant de victimes que possible en les poussant au suicide.
Les décès étaient célébrés, les scores étaient comptabilisés et les gagnants étaient annoncés.
Voici un célèbre cas américain d’activité similaire d’une petite amie « baleine bleue » qui a intentionnellement poussé son « petit ami » au suicide. Michelle Carter s’ennuyait, et se lier d’amitié avec un garçon et le pousser au suicide était sa façon de s’amuser.
Les Baleines Bleues sont maintenant un phénomène courant
Ce jeu de la baleine bleue, aussi odieux soit-il, ne serait probablement pour la plupart d’entre nous qu’une note de bas de page de l’Histoire, si ce n’était de ce qui s’est passé par la suite. Aujourd’hui, le suicide est bon pour nous, il est glorifié, promu, et c’est aussi un excellent moyen pour les gouvernements d’économiser de l’argent qui serait autrement dépensé pour des personnes sans valeur.
Les baleines bleues sont une toile de fond symbolique subliminale de premier plan pour les vidéos de promotion du suicide assisté.
[NdT. voir ici mon article sur le programme MAID du Canada]
Le Canada est très actif dans l’élargissement de son programme d' »aide à mourir » aux mineurs, que les médecins pourront tuer par suicide médicalement assisté sans le consentement des parents si la loi proposée est adoptée:
Tous les aspects de la loi MAID actuelle et de sa mise en œuvre, ainsi que l’état des soins palliatifs au Canada, feront l’objet d’un examen. Les questions supplémentaires suivantes seront probablement aussi examinées : les demandes préalables de MAID, la maladie mentale comme seule condition médicale sous-jacente et les mineurs matures.
YouTube avait une politique interdisant la promotion du suicide:
Politique en matière de suicide et d’automutilation
La sécurité de nos créateurs, téléspectateurs et partenaires est notre priorité absolue. Nous comptons sur chacun d’entre vous pour nous aider à protéger cette communauté unique et dynamique. Il est important que vous compreniez nos directives communautaires et le rôle qu’elles jouent dans notre responsabilité commune de préserver la sécurité de YouTube. Prenez le temps de lire attentivement le règlement ci-dessous. Vous pouvez également consulter cette page pour obtenir la liste complète de nos directives.
À YouTube, nous prenons au sérieux la santé et le bien-être de tous nos créateurs et spectateurs. La sensibilisation et la compréhension de la santé mentale sont importantes et nous encourageons les créateurs à partager leur histoire, par exemple en publiant du contenu sur leur expérience de la dépression, de l’automutilation ou d’autres problèmes de santé mentale.
Toutefois, nous n’autorisons pas les contenus sur YouTube qui encouragent le suicide ou l’automutilation, qui sont destinés à choquer ou à dégoûter, ou qui présentent un risque considérable pour les spectateurs.
Cette politique a été abandonnée alors que la vidéo ci-dessus, qui glorifie le suicide de type « baleine bleue », recueille des dizaines de milliers de vues – et n’est pas la seule vidéo de ce type disponible.
Oui, il y a de l’argent en jeu
Le Canada attend des « économies importantes » de son programme de suicide médical en pleine expansion. La chaîne canadienne CBC se réjouit des « économies » réalisées grâce à l’élimination médicale des Canadiens inutiles et nécessitant beaucoup de soins, comme l’explique Kelly Malone de CBC:
Les décès assistés médicalement pourraient permettre d’économiser des millions de dollars en dépenses de santé
La revue calcule jusqu’à 136,8 millions de dollars d’économies pour tout le Canada.
Comme on dit, l’argent est roi. Les économies réalisées grâce au suicide n’ont de sens que dans le cas des mangeurs inutiles: un individu économiquement productif, dont on s’attend à ce qu’il paie de gros impôts à l’avenir, vaut toujours la peine d’être sauvé. Par conséquent, le discours sur les économies réalisées grâce au « suicide médical » s’applique toujours aux personnes « inutiles », dont on n’attend plus de bénéfices économiques.
Le suicide peut avoir du sens pour certaines personnes: si je me retrouve un jour atteint d’un cancer incurable et en proie à une douleur extrême, c’est une solution que j’envisagerais à contrecœur. Cependant, les considérations d’argent présentent des incitations perverses, et glorifier le suicide est toujours contraire à l’éthique.
Le suicide est-il un « libre choix » pour les adolescents vulnérables?
Le suicide est-il un « libre choix »? Avant de donner votre avis, rappelez-vous que toute personne qui envisage le suicide est vulnérable – par définition. Une personne âgée en fin de vie n’est pas dans la même situation qu’un adolescent ou un jeune adulte, dépassé par la vie, le stress, l’inexpérience et une éventuelle maladie mentale. Comment un « mineur mûr » mentalement et physiquement malade pourrait-il décider librement? Katherine Brodsky en parle ici.
Voici ce que veulent les promoteurs du suicide au Canada:
DWDC reconnaît que la société canadienne s’attendra probablement à ce que la législation prévoie un âge minimum pour les mineurs matures, même si, en vertu de la common law, l’accent est mis sur la capacité et la maturité et non sur l’âge chronologique. Pour cette raison, DWDC demande au Parlement de modifier la condition d’âge actuelle de 18 ans pour l’étendre aux personnes: « âgées d’au moins 12 ans et capables de prendre des décisions concernant leur santé ». Comme pour les adultes, il devrait y avoir une présomption de capacité pour ces mineurs.
Parlez à vos enfants
Si vous avez des enfants de plus de 11-12 ans, parlez-leur du suicide. La plupart des suicides d’adolescents sont des décisions prises sur un coup de tête, aggravées par l’absence d’un adulte bienveillant, l’impossibilité de parler à des parents qui les soutiennent ou l’absence de préparation à un embarras soudain. Dites-leur que
Ils doivent vous parler s’ils envisagent de se suicider, et vous les prendrez au sérieux.
Il est normal de se faire larguer sans ménagement par ses amours.
Les situations embarrassantes, comme l’échange de photos de nu entre camarades de classe, se produisent (surtout s’ils envoient des photos de nu à leurs camarades), et en fin de compte, personne ne se soucie de ces choses.
Les scandales familiaux et les brimades sociales se produisent partout.
La vie n’est pas finie juste parce qu’une université les a rejetés ou quelque chose du genre.
J’espère que cela vous aidera dans le cas peu probable où une « baleine bleue » contacterait votre enfant ou dans le cas beaucoup plus probable où un événement stressant se produirait soudainement.
L’avenir appartient aux personnes qui survivent et se reproduisent
Toutes les personnes ont de la valeur, qu’elles soient malades mentales ou non, qu’elles soient parents ou non, etc.
Cependant, la froide et dure réalité biologique de la reproduction humaine fait que seules les personnes qui réussissent à se reproduire portent de intérêt à l’avenir qui adviendra après leur disparition éventuelle.
Nous assistons à de nombreuses tentatives pour réduire la population et la reproduction des personnes. Les facteurs qui réduisent les taux de natalité sont nombreux: le mouvement pour une vie sans enfant, les vaccins Covid, les changements de sexe, le suicide assisté, etc.
Mais encourager le suicide chez les jeunes et les personnes vulnérables est tout simplement le pire moyen de réduire notre nombre.
Dites-nous ce que vous en pensez!
La « Baleine Bleue » était un symbole de tarés morbides du suicide sur le Net. Aujourd’hui c’est devenu un phénomène courant! Le suicide est ouvertement glorifié!
Le Canada proposera bientôt la mort assistée par un médecin aux malades mentaux. Qui sera éligible?
Le Canada est encore en train de déterminer qui devrait être admissible à une AMM en cas de maladie mentale, mais certains experts affirment que le pays pourrait devenir la juridiction la plus permissive au monde.
Sharon Kirkey
4 avril 2022
En mars 2023, le Canada deviendra l’un des rares pays au monde à autoriser l’aide médicale à mourir, ou AMM, pour les personnes dont la seule condition sous-jacente est la dépression, les troubles bipolaires, les troubles de la personnalité, la schizophrénie, le SSPT ou toute autre affection mentale. Photo par Getty Images
La plupart des personnes qui demandent l’aide d’un médecin pour mourir sont déjà en train de mourir d’un cancer.
Dans le cas d’un cancer en phase terminale, « il y a quelque chose à l’intérieur du corps qui peut être vu », explique le psychiatre néerlandais Dr Sisco van Veen, des tumeurs et des tissus qui peuvent être mesurés, scannés ou ponctionnés, afin d’identifier les cellules à l’intérieur et d’aider à orienter le pronostic.
On ne peut pas voir la dépression sur un scanner. À l’exception de la démence, où l’imagerie peut montrer des modifications structurelles du cerveau, « en psychiatrie, tout ce dont on dispose, c’est l’histoire du patient, ce que l’on voit avec les yeux, ce que l’on entend et ce que la famille nous dit », explique le Dr van Veen. La plupart des troubles mentaux manquent de « prévisibilité pronostique », ce qui rend particulièrement difficile de déterminer quand la souffrance psychiatrique est devenue « irrémédiable », c’est-à-dire essentiellement incurable. Certains disent que c’est pratiquement impossible. C’est pourquoi, selon Mme van Veen, il y aura des discussions difficiles à mesure que le Canada se rapproche de la légalisation de l’aide médicale à la mort pour les personnes atteintes de maladie mentale dont la douleur psychologique est devenue insupportable.
Dans un an, en mars 2023, le Canada deviendra l’une des rares nations au monde à autoriser l’aide médicale à mourir, ou AMM, pour les personnes dont la seule condition sous-jacente est la dépression, les troubles bipolaires, les troubles de la personnalité, la schizophrénie, le SSPT ou toute autre affection mentale. Aux Pays-Bas, cette aide médicale à mourir en cas de souffrance psychiatrique irrémédiable est réglementée par la loi depuis 2002. Une nouvelle étude de M. van Veen et de ses collègues montre à quel point cette aide peut être compliquée. Comment définir « grave et irrémédiable » en psychiatrie? Est-il possible de conclure, avec une quelconque certitude ou confiance, qu’une maladie mentale n’a aucune chance de s’améliorer un jour? Qu’a-t-on fait, qu’a-t-on essayé, et est-ce suffisant?
« Je pense qu’il y aura beaucoup d’incertitude sur la façon d’appliquer cela en mars 2023 », déclare le Dr Grainne Neilson, ancienne présidente de l’Association des Psychiatres du Canada et psychiatre légiste à Halifax. « Mon espoir est que les psychiatres agissent avec prudence et précaution pour s’assurer que l’AMM ne soit pas utilisée comme un moyen de remplacer l’accès équitable à de bons soins. »
Dans le domaine de la santé mentale, les avis sont profondément partagés. La maladie mentale n’est jamais irrémédiable, affirme un camp. Il y a toujours l’espoir d’un remède, toujours quelque chose de plus à essayer, et la capacité d’une personne à penser rationnellement, à demander une mort assistée alors qu’elle pourrait avoir une espérance de vie de plusieurs dizaines d’années, ne peut s’empêcher d’être obscurcie par le fait même qu’elle est en difficulté psychologique.
D’autres soutiennent que, malgré les journées » Bell Cause » bien intentionnées, il existe toujours une profonde incompréhension et une peur de la maladie mentale, et que cette résistance reflète une longue histoire de paternalisme et de réticence à accepter que la souffrance qui peut découler de la maladie mentale peut être tout aussi tourmentante que celle de la douleur physique.
Dans le courant du mois d’avril, un groupe d’experts chargé par le gouvernement libéral de proposer des protocoles recommandés pour l’AMM en cas de maladie mentale présentera son rapport au gouvernement. Un comité parlementaire mixte chargé d’étudier la nouvelle loi sur l’AMM a reçu pour mission de présenter son rapport d’ici le 23 juin. Le président du groupe d’experts a refusé une demande d’interview, mais son assemblée de 12 membres a été chargée d’établir les paramètres proposés pour la manière dont les personnes atteintes de maladie mentale devraient être évaluées et – si elles sont jugées admissibles – recevoir l’AMM, et non pas de déterminer si elles devraient être admissibles.
Ceux qui connaissent bien la littérature disent que le groupe a probablement examiné longuement plusieurs questions: La personne demandant une mort assistée par un médecin doit-elle avoir essayé tous les traitements possibles fondés sur des preuves ? Tous les traitements raisonnables? Au moins quelques-uns? Quelle doit être la durée de la période de « réflexion », c’est-à-dire le temps qui s’écoule entre la première évaluation et la mise en œuvre de la mort? Les cas de MAID pour maladie mentale devraient-ils nécessiter l’approbation d’un comité ou d’un tribunal de surveillance, de la même manière que les avortements dans ce pays devaient autrefois être jugés médicalement nécessaires par un » comité d’avortement thérapeutique » composé de trois médecins, avant que l’avortement ne soit dépénalisé il y a plus de trente ans?
L’idée que la maladie mentale puisse rendre une personne éligible à l’aide à la mort sanctionnée par l’État a longtemps été un terrain interdit dans le débat sur l’euthanasie au Canada, et le chemin parcouru depuis lors a été tortueux.
La Haute Cour du Canada a statué en 2015 qu’une interdiction absolue de l’aide médicale à mourir violait la Charte, que les adultes compétents souffrant d’une condition médicale « grave et irrémédiable » causant des souffrances physiques ou psychologiques intolérables avaient un droit constitutionnel à une mort médicalement accélérée.
Cette décision a donné l’impulsion à la loi canadienne sur l’AMM, le projet de loi C-14, qui autorise l’aide à mourir dans les cas où la mort naturelle est » raisonnablement prévisible « .
En 2019, un juge de la Cour Supérieure du Québec a jugé que la restriction relative à la mort raisonnablement prévisible était inconstitutionnelle, et que les personnes souffrant de manière intolérable mais ne se trouvant pas dans un état de mort imminente avaient toujours le droit constitutionnel d’être éligibles à l’euthanasie.
En mars 2021, le projet de loi C-7 a été adopté et a apporté des modifications aux critères d’admissibilité. Le critère » raisonnablement prévisible » a disparu et, à compter du 17 mars 2023, date d’expiration d’une clause de temporisation de deux ans, l’AMM sera étendue aux adultes compétents dont la seule condition sous-jacente est une maladie mentale.
Déjà, la suppression du critère de la mort imminente a rendu les demandes d’AMM beaucoup plus complexes, selon les prestataires. Ces demandes sont connues sous le nom de » Voie 2 « . Au moins 90 jours doivent s’écouler entre la première évaluation et l’administration de l’AMM. La plupart d’entre elles concernent des douleurs physiques chroniques et incessantes – lésions nerveuses, spasmes musculaires importants, douleurs neuropathiques, maux de tête chroniques. Les fournisseurs d’AMM d’Ottawa ont reçu environ 80 demandes de traitement de deuxième niveau au cours de la dernière année. « Je crois que nous n’avons eu que deux procédures « , a déclaré le Dr Viren Naik, directeur médical du programme AMM pour la région d’Ottawa. Sur les 30 prestataires du programme de l’Hôpital d’Ottawa, seuls quatre sont prêts à recevoir des patients de la voie 2, et le Dr Naik dit qu’il va probablement en perdre deux autres. Beaucoup d’entre eux se sentent en conflit lorsque les gens ne sont pas sur le point de mourir. « S’assurer qu’ils ne demandent pas le programme AMM parce qu’ils sont vulnérables d’une manière ou d’une autre a également été un défi. Si je rapporte cela à la santé mentale, je pense que ces problèmes ne feront que s’aggraver. «
Le groupe d’experts a été chargé de recommander des mesures de protection. Pour le Dr Sonu Gaind, ancien président de l’Association des Psychiatres du Canada, la garantie la plus fondamentale a déjà été contournée, car il n’existe aucune preuve scientifique, dit-il, que les médecins peuvent prédire quand une maladie mentale sera irrémédiable. Tout le reste passe à la trappe.
Gaind n’est pas un objecteur de conscience à l’AMM. Il est le médecin président de l’équipe AMM à l’hôpital Humber River de Toronto, où il est chef du service de psychiatrie. Il travaille avec des patients atteints de cancer. Il a vu le côté positif, la valeur que l’AMM peut apporter. Mais contrairement au cancer, ou aux maladies neurodégénératives progressives comme la sclérose latérale amyotrophique, « nous ne comprenons pas la biologie fondamentale sous-jacente qui cause la plupart des grandes maladies mentales. »
« Nous les identifions grâce au regroupement de divers symptômes. Nous essayons de cibler les traitements du mieux que nous pouvons. Mais en réalité, nous ne comprenons pas ce qui se passe, à un niveau biologique fondamental, contrairement à la grande majorité des autres affections prévisibles. » Sans comprendre les fondements biologiques, sur quoi peut-on baser ses prédictions, demande-t-il. Il connaît l’argument selon lequel il est difficile de faire des prédictions fermes sur quoi que ce soit en médecine. Mais il y a un monde de différence quant au degré d’incertitude entre les cancers avancés et les maladies mentales comme la dépression, affirme-t-il.
« Il ne fait aucun doute que les maladies mentales entraînent des souffrances atroces, aussi atroces, voire plus atroces dans certains cas, que d’autres maladies », affirme M. Gaind. « C’est le caractère irrémédiable que notre cadre exige également et qui, scientifiquement, ne peut être satisfait. Nous en sommes incapables. C’est là le problème. »
L’euthanasie pour cause de maladie mentale a, en fait, déjà été pratiquée au Canada. Témoignant devant un comité sénatorial chargé d’étudier le projet de loi C-7 l’année dernière, le psychiatre vancouvérois Derryck Smith a raconté l’histoire de « E.F. », une femme de 58 ans qui souffrait d’un grave trouble de conversion. Elle souffrait de spasmes musculaires involontaires. Les muscles de ses paupières étaient fermés par des spasmes, ce qui la rendait aveugle. Son système digestif était dans un état lamentable, elle souffrait constamment et devait être portée ou utiliser un fauteuil roulant. En mai 2016, la Cour du Banc de la Reine de l’Alberta lui a permis de bénéficier d’une mort assistée.
Smith a été impliqué dans un autre cas impliquant une femme de 45 ans de Vancouver qui souffrait d’anorexie mentale depuis l’âge de 17 ans. Elle avait subi une » panoplie » de traitements, dit-il, avait été reconnue à plusieurs reprises en vertu de la Loi sur la Santé Mentale, hospitalisée involontairement et nourrie de force par un tube d’une manière qui la faisait se sentir » violée « . « Au moment où je l’ai évaluée, elle n’avait pratiquement aucune vie sociale… aucune joie dans sa vie ». Smyth a déterminé que la femme avait la capacité d’accepter la mort assistée.
Dr Jennifer Gaudiani. Photo fournie par le Dr Jennifer Gaudiani
Alors que la plupart des personnes souffrant d’anorexie mentale se rétablissent ou finissent par trouver une certaine stabilité, « une minorité de personnes souffrant de troubles alimentaires graves et durables reconnaissent, après des années d’efforts, que le rétablissement reste inaccessible et que la poursuite du traitement semble à la fois futile et nuisible », écrivent le Dr Jennifer Gaudiani et ses collègues dans un article controversé qui a suscité un tollé parmi certains collègues parce qu’il suggère que les personnes souffrant d’anorexie grave et durable – anorexie « terminale » – aient accès à la mort assistée.
Le terme « anorexie mentale terminale » n’est pas reconnu dans le domaine « comme une réalité », a déclaré Gaudiani dans une interview. « Il y a beaucoup de cliniciens et de parents qui disent: « Comment osez-vous ? Cela ne peut en aucun cas être un diagnostic terminal ».
« Cela représente une infime minorité de personnes », ajoute Mme Gaudiani. Dans son article, elle en décrit trois, dont Jessica, une femme de 36 ans « brillante, sensible, réfléchie, intuitive » qui luttait contre l’anorexie depuis sa première année de lycée. Elle a subi sa première fracture de la hanche à 27 ans, ses os se brisant à cause de la malnutrition. Elle a enchaîné les traitements, et chaque prise de poids significative était suivie de nouvelles restrictions, de crises de boulimie et d’abus de laxatifs. Terrifiée à l’idée de mourir de faim, elle a demandé et obtenu une ordonnance d’AMM. Gaudiani était le médecin consultant.
Cette spécialiste des troubles de l’alimentation de Denver déclare qu’elle ne pourrait pas s’imaginer approuver l’AMM pour tout autre trouble psychiatrique, même si « il se peut que je le fasse un jour ». Mais dans le cas de l’anorexie mentale chronique et durable, « certaines personnes pensent qu’il faut continuer à forcer les gens à continuer d’essayer, à tenter de nouvelles choses, plutôt que d’accepter que leur cas est peut-être irréversible », dit-elle.
Mais comment savoir si c’est le cas? Ce cas illustre à quel point la question peut être délicate. Proposer l’AMM aux personnes souffrant d’anorexie nerveuse serait « compliqué à l’extrême », selon le Dr Blake Woodside, professeur au département de psychiatrie de l’Université de Toronto et ancien directeur du plus grand programme hospitalier sur les troubles alimentaires du pays, à l’Hôpital général de Toronto.
Les médecins auraient besoin de beaucoup de clarté quant aux critères, et les évaluations devraient être effectuées par des personnes ayant une grande expérience du traitement de la maladie et capables de faire la différence entre une personne désespérée « et une personne qui a pris la décision raisonnée de mettre fin à sa vie. Et il s’agit de deux situations différentes », précise M. Woodside.
« La plupart des personnes atteintes d’anorexie mentale ne veulent pas mourir, et la plupart des personnes atteintes d’anorexie mentale grave ne se voient pas en danger de mort. La majorité des personnes souffrant d’anorexie mentale grave ont un déni important de la gravité de leur maladie. »
Woodside a déjà participé à une étude testant la stimulation cérébrale profonde pour l’anorexie grave. Les investigateurs espéraient recruter six personnes ayant un historique d’au moins 10 ans de maladie et au moins trois tentatives infructueuses de traitements intensifs. En fin de compte, 22 personnes ont signé – « 22 personnes qui étaient prêtes à se porter volontaires pour une neurochirurgie expérimentale dans l’espoir d’avoir une vie meilleure ». Environ un tiers d’entre elles se sont rétablies de manière substantielle ; un autre tiers a connu une amélioration significative. Pour le reste, la stimulation cérébrale ne les a pas touchés. Mais Woodside a une patiente qui, après 11 admissions dans des programmes de traitement intensifs, est maintenant complètement rétablie. « Il lui a fallu huit ou neuf ans pour se rétablir, mais elle est complètement rétablie ». Elle a récemment eu son deuxième bébé.
Le Dr Gaind s’inquiète du chevauchement de l’isolement et de la pauvreté. « Nous voyons à quel point il y a un chevauchement avec toutes sortes de souffrances psychosociales ». Les personnes qui bénéficient de l’AMM lorsque la mort est prévisible sont en quête d’autonomie et de dignité, dit-il. Elles ont également tendance à venir d’un niveau socio-économique plus élevé.
« Mais si l’on élargit le champ d’application de l’AMM aux maladies purement mentales, l’ensemble de la population demandeuse change, et ce sont des personnes qui ont des souffrances de vie non résolues qui motivent leur demande », explique M. Gaind. Un écart marqué entre les sexes apparaît également: lorsque l’AMM est dispensée aux personnes en fin de vie, la répartition entre les sexes est de 50-50. Les hommes sont aussi nombreux que les femmes à la demander et à l’obtenir. L’expérience des Pays-Bas et d’autres pays montre que les femmes sont deux fois plus nombreuses à demander et à recevoir une AMM pour une maladie mentale.
La raison pour laquelle cette situation préoccupe Gaind est qu’elle est parallèle au ratio des tentatives de suicide. « Les femmes sont deux fois plus nombreuses que les hommes à tenter de se suicider dans le cadre d’une maladie mentale. La plupart de ceux qui tentent de se suicider une fois n’essaient pas de nouveau et ne s’enlèvent pas la vie par la suite. La question est donc de savoir si nous sommes en train de transformer cette suicidalité passagère en une mort permanente. »
Il estime que les gens devraient disposer de l’autonomie nécessaire pour prendre leurs propres décisions. Mais dans le cas de la dépression, « cela affecte la vision de l’avenir. On ne pense pas à l’avenir de la même façon. On ne voit rien. Et il y a ce désespoir ».
Lorsque l’Ontario Medical Association a sondé les membres de sa section de psychiatrie l’année dernière, seulement 28% des personnes qui ont répondu ont dit que l’AMM devrait être autorisée dans le cas où la maladie mentale est la seule condition sous-jacente; seulement 12% ont dit qu’ils l’appuieraient pour leurs propres patients.
D’autres soutiennent que la maladie mentale peut parfois être irrémédiable, la souffrance intolérable et que les personnes compétentes et capables ont le droit de porter leur propre jugement et de décider du degré d’incertitude qu’elles sont prêtes à accepter. Ils rejettent les arguments relatifs à la vulnérabilité et au fait que l’AMM est une voie « plus facile » vers le suicide. Dans une étude, 21 Néerlandais qui souhaitaient une mort assistée parce qu’ils souffraient d’une maladie mentale ont déclaré vouloir une fin de vie « digne ». « Le suicide était perçu comme insécurisant et inhumain, tant pour le patient que pour les autres », écrivent les auteurs. Les personnes considéraient la « suicidalité impulsive » comme différente d’une demande de mort anticipée par un médecin. « La suicidalité, bien que parfois également planifiée, était perçue comme un acte de désespoir et de crise ; un état d’esprit dans lequel il n’y a plus de place pour d’autres pensées ou le contrôle des actions. Un souhait de (mort assistée) était plus réfléchi. »
En vertu de la loi canadienne sur l’AMM, les personnes qui demandent l’aide à mourir pour un problème médical peuvent refuser les traitements qu’elles ne trouvent pas acceptables. Il n’est pas certain qu’il en soit de même lorsque la maladie mentale est la seule condition sous-jacente. La loi stipule également que la souffrance intolérable est totalement subjective et personnelle. C’est ce que la personne dit qu’elle est et, contrairement aux Pays-Bas, un médecin n’a pas à être d’accord.
Selon ces critères, le Canada pourrait devenir la juridiction la plus permissive au monde en ce qui concerne l’AMM et la maladie mentale, selon un groupe d’experts du Conseil des Académies Canadiennes.
« Nous ne forçons pas les gens à subir un traitement pour réaliser leur autonomie », explique Jocelyn Downie, professeur de droit et de médecine à l’Université Dalhousie. « Nous n’obligeons pas les personnes atteintes d’un cancer à essayer la chimiothérapie – il n’est pas nécessaire qu’elles en aient essayé une si elles veulent avoir l’AMM, car nous respectons fondamentalement leur autonomie. Nous disons : ‘Vous n’avez pas à faire ce choix, même si beaucoup de gens pensent que c’est une chose raisonnable à faire, d’essayer ces choses avant d’aller de l’avant’. Mais nous ne le forçons pas. » Pourtant, si une personne refuse les traitements les plus élémentaires, « c’est pour moi un signal d’alarme quant à sa capacité de décision », dit le Dr Downie. « Cela ne signifie pas qu’elle n’a pas de capacité de décision ». Mais les décisions déraisonnables peuvent être des signaux d’alarme indiquant qu’un examen plus approfondi est nécessaire.
Le Dr Sonu Gaind pense que les gens devraient être autonomes. Mais dans le cas de la dépression, « cela affecte la vision de l’avenir. On ne pense pas à l’avenir de la même façon ». Photo: Peter J. Thompson/National Post
Que rechercheront les psychiatres au Canada? Un processus solide d’évaluation de l’admissibilité, selon M. Neilson. Toute demande de mort assistée par un médecin doit être » durable et volontaire « , c’est-à-dire qu’elle doit être établie et exempte d’influences extérieures indues. Il ne doit pas s’agir d’un souhait impulsif. « Ce n’est pas une demande qu’ils font au plus fort d’un moment de désespoir, ou à un moment où ils sont vulnérables. » Que des traitements standard aient été proposés, tentés et aient échoué, sans autre alternative raisonnable. Au moins un psychiatre indépendant, expert de la maladie en question, doit participer à l’évaluation, ce qui pose problème. Dans de nombreuses régions du pays, il peut être difficile de trouver un psychiatre pour traiter les maladies mentales, sans parler de l’évaluation de la mort assistée.
Dans la pratique, l’évaluation des compétences n’est pas un défi aussi important que certains pourraient le penser, selon M. van Veen. Aux Pays-Bas, 90 % des demandes ne débouchent pas sur une AMM. « Elles sont parfois rétractées par les patients, mais la plupart sont refusées par les psychiatres ». Dans l’étude du JAMC (Canadian Medical Association Journal), les psychiatres fournissant des évaluations ont expliqué qu’ils étaient moralement en conflit. Beaucoup étaient aux prises avec le doute: Suis-je trop précoce? Est-ce que je rate quelque chose? « Il ne faut pas être trop téméraire en aidant ces personnes à mourir », déclare M. van Veen, du Centre médical universitaire d’Amsterdam. Mais l’AMM a également ouvert le débat sur les limites des traitements psychiatriques.
Les personnes qui font appel à l’AMM aux Pays-Bas ont souvent des antécédents thérapeutiques de plusieurs décennies, des troubles graves et résistants aux traitements qui les ont fait entrer et sortir de l’hôpital, à maintes reprises. « La répétitivité, le va-et-vient de la souffrance psychiatrique….. Vous avez quelques bonnes années, mais il y a toujours la peur et le danger d’une nouvelle crise de santé mentale », dit van Veen. « Ce sont les patients qui sont très, très malchanceux ». Ils sont également fatigués. « La fatigue liée au traitement est vraiment quelque chose qui ressort dans ce groupe de patients ».
Il croit cependant qu’il est possible d’établir l’irrémédiabilité, l’incurabilité, en psychiatrie. « Je pense simplement que c’est très difficile ». Lui et ses coauteurs plaident pour une vision « rétrospective », c’est-à-dire qu’il faut regarder l’historique des traitements ratés de la personne, plutôt que les perspectives d’amélioration.
Cette approche « dispense le psychiatre de la tâche déraisonnable de faire des pronostics très précis », écrivent-ils. On passe de « ça ne s’améliorera jamais » à « on a tout essayé ».